1214 Bataille de la Roche-aux-Moines entre le Capétien Louis IX et Jean sans Terre Plantagenêt

Au XIe siècle, le chevalier Buhard reçoit les terres du comte d'Anjou, Geoffroy Martel, en remerciement de ses services

L'ensemble était renforcé par un puissant donjon qui renfermait dans son enceinte le manoir seigneurial.


Vers 1130, le Chevalier BUHARD donne aux moines de l’Abbaye Saint-Nicolas d’Angers qui y plantent de la vigne.

C’est ici qu’eut lieu en 1214 la bataille de la Roche aux Moines, opposant les deux dynasties qui à l’époque se partageaient la France, les Capétiens et les Plantagenêts.

La forteresse de la Roche aux Moines est dirigée par Guillaume des Roches, le sénéchal d'Anjou.

 

De Nantes, le roi d’Angleterre continua son chemin, il entra le 11 juin à Ancenis, le 12 juin, de Rochefort sur Loire et Saint Florent ; remontant ensuite jusqu’à Blaison et passant la rive droite de la Loire, le 17 juin entra sans difficulté dans la ville d'Angers ; se rendit maître du châteaux de Beaufort en Vallée.

 

 

Le roi d'Angleterre vint y mettre le siège le 19 juin.

 Il monta des pierriers et d'autres machines de guerre et poussa vivement les opérations. Il rencontra une résistance énergique.

Fermement tenue par le sénéchal d’Anjou et son renfort de 4000 hommes, Jean sans terre et le seigneur de Rochefort, son sénéchal  se heurte à une défense héroïque et les troupes du roi d’Angleterre  perdirent trois semaines devant ses murs, sans pouvoir le réduire.

 

 

 Parmi ses soldats, il y en avait un, d'une force extraordinaire, qu'un chroniqueur appelle Enguerrand Brisemoutier.

Chaque jour, cet homme s'avançait jusque sur le bord du fossé en se faisant couvrir d'un grand bouclier qu'un valet portait devant lui, et, sous cet abri, reconnaissait la place ou criblait de flèches les défenseurs.

Mais un de ceux-ci s'avisa d'une ruse : il attacha une corde solide et assez longue à un carreau d'arbalète, le lança avec force en plein dans le bouclier, puis, tirant brusquement, fit tomber dans le fossé le bouclier et celui qui le portait.

Le Brisemoutier, sans protection, fut ensuite percé de flèches. Le roi Jean fut désolé de cette perte et, dans sa colère, fit dresser des potences et menaça d'y pendre les assiégés s'ils ne se rendaient sur-le-champ.

Mais ces menaces demeurèrent sans effet.

 

  Pendant ce temps Louis était arrivé à Chinon; et, après y avoir rassemblé son armée, il s'était approché le 2 juillet de la Roche-aux-Moines.

II y avait quinze jours que le siège durait quand on annonça l'approche du prince Louis de France avec une armée.

Les deux généraux cherchaient à être instruits des mouvements de leurs adversaires ; mais de part et d'autre leurs espions grossissaient le nombré des armées ennemies, et augmentaient leurs inquiétudes.

Les éclaireurs, il est vrai, disaient ses forces inférieures à l'armée anglaise, mais on ne pouvait rester à l'attendre devant la Roche-aux-Moines.

Jean voulait marcher au-devant de lui et le combattre; les barons poitevins, avec leur « traîtrise habituelle », dit un chroniqueur anglais, refusèrent de le suivre.

 Savary de Mauléon vint en leur nom lui dire qu'ils étaient épuisés. D'après le poète de la Philippide, ce serait Aimery VII de Thouars qui aurait donné le signal de la défection.

 Toujours prêt à changer de parti, il se serait même adressé au roi d'Angleterre en termes insolents, raillant son ardeur belliqueuse et la traitant de vaine vantardise.

Quoi qu'il en soit, le roi ne pouvait risquer une action décisive avec des troupes diminuées et découragées.

 

Le roi Jean prit enfin la résolution d'abandonner le siège de la Roche-au-Moine, qu'il n'osait plus poursuivre presque sous les yeux des Français. Il dut lever le siège et repasser la Loire (2 juillet).

Cette retraite ressembla à une fuite. On abandonna pierriers, mangonneaux, matériel de guerre et provisions; beaucoup de soldats se noyèrent ou furent tués dans la poursuite; le roi lui-même, dit Guillaume le Breton, courut à cheval pendant dix-huit milles et n'osa plus ensuite approcher de l'armée française.

II est possible que le chroniqueur-poète ait grossi les faits; mais le désastre de Bouvines (27 juillet) acheva bientôt ce que l'échec de la Roche-aux-Moines avait commencé.

Mais, au moment où il donna l'ordre de lever son camp, tandis que ses soldats se préparaient à marcher, des espions accoururent annoncer au prince Louis qu'il allait être attaqué par les Anglais.

Le prince Louis, qui n'était pas prêt au combat, ordonna aussitôt un mouvement rétrograde.

De son côté, Jean avait renoncé à tous ses projets de conquête, et voulait regagner, les côtes de la mer, effrayé qu'il était du mécontentement des seigneurs poitevins; car ceux-ci n'avaient pu l'approcher de si près sans le juger, et ils refusaient de se laisser conduire à la bataille par un général dont ils avaient reconnu l'extrême incapacité.

Pendant quelques heures les deux armées, frappées d'une égale terreur, fuyaient en même temps l'une de l'autre sans s'être vues.

 Mais Louis fut le premier averti que son adversaire avait repassé la Loire avec précipitation.

Il revint aussitôt en arrière; il recueillit devant la Roche-au-Moine beaucoup d'effets de siège ou de campement que Jean avait abandonnés ; il le poursuivit ensuite dans sa retraite, et lui causa beaucoup de dommage.

Il rasa les fortifications que Jean avait élevées autour de la ville d'Angers ; il reprit les divers châteaux dont ce roi s'était emparé, et il détruisit de fond en comble celui de Beaufort : puis il entra dans les fiefs du vicomte de Thouars pour les dévaster; il y rasa le château de Moncontour; enfin, sans avoir eu occasion de combattre, il recueillit sur le monarque anglais tous les avantages d'une victoire

 

Abandonné par ses vassaux poitevins, Jean se retrouve à Parthenay  le 29 aout.

 Sans être un triomphe pour les Français, c'est un échec humiliant pour Jean sans Terre.

La fuite de Jean-Sans-Terre lors de la bataille de la Roche-aux-Moines contribue à la révolte de la noblesse anglaise

 

 

Histoire des français. VI. 1179-1226 / par J. C. L. Simonde de Sismondi

Académie des sciences, belles-lettres et arts (Angers)

 

 

 

Ruines de la forteresse de la Roche aux Moines de Guillaume des Roches

 

Les ruines du vieux château de la Roche aux Moines se trouve sur la commune de Savennières (Maine et Loire), à quelques kilomètres à l’est d’Angers. La forteresse, en contrebas du prieuré, a été rasée pendant les guerres de religion en 1592. L’actuel château ne date que de 1839.

En 1921, afin de protéger un dernier pan de muraille et quelques roches adjacentes, il sera enfin décidé de classer les lieux au titre des « sites et monuments naturels ». Depuis, faute d’attention, ce dernier bloc de muraille est hélas tombé.

 

 

 

Classement de La Roche-aux-Moines le 23 février 2010

Tandis que la bataille de Bouvines est « valorisée », l’événement de La Roche-aux-Moines est tombé dans l’oubli.

 À plusieurs reprises, l’association Histoire des Coteaux de Loire et de Maine a entamé une réflexion sur sa mise en valeur.

 Faute de volonté, de ressources humaines et financières, le projet s’est peu à peu évanoui. Le promontoire est aujourd’hui inscrit dans le site de la Confluence et des Coteaux angevins, classé, par le décret du 23 février 2010, au titre de la protection des « grands espaces naturels emblématiques remarquables ».

Louis Barrault, Monique Clavreul et Denis Mercier

 

Le Monastère de la Coulée de Serrant

La Coulée de Serrant a été plantée au 12ème siècle (1130) par des Moines Cisterciens.

L’ancien petit monastère existe toujours et à quelques centaines de mètres fut construit le château de la Roche aux Moines démantelé lors des guerres de religion.

 

En 1214, de Parthenay, les troupes de Jean sans Terre partent à la Conquête de Nantes <==.... ....==> Septembre 1214, Traité de Chinon et Parthenay entre Philippe Auguste, roi de France et Jean sans Terre, roi d’Angleterre.

 

Notre-Dame du Chevalier Béhuard sur une île de la Loire (Maine-et-Loire) <==.... ....==> Guillaume des Roches, Sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine