1587 - SIÈGE ET PRISE DE FONTENAY PAR HENRI DE NAVARRE (Maison Millepertuis), Fortifications Porte de l'ile abbaye Maillezais
L'année 1587 s'annonçait donc toute chargée de sombres orages. Fontenay ne pouvait plus douter du sort qui l'attendait. Les protestants concentraient leurs forces en Poitou, et tout présageait un siège prochain, depuis longtemps conseillé de la noblesse du pays, commandée par La Boulaye.
Le 24 février, Louis de Gonzague, que Catherine avait laissé en Poitou, vint visiter La Roussière. Il donna des ordres pour mettre à profit le temps que donneraient les huguenots, et renforça la garnison, qui fut formée des compagnies de pied de du Plessis, du jeune Mondésir, du régiment de Verluisant, de trois à quatre cents bons soldats de la ville, surtout des archers du prévôt, d'environ quarante gentilshommes ou capitaines, de la compagnie de quarante lances d'Aleran Albanais et de quelques capitaines de soldats mal organisés, tels que l'Alouette, Piles et la Franche.
Les succès de Henri avaient obligé le parti catholique du Poitou à demander des secours au roi, dès le commencement de l'année 1587.
Henri de Navarre, débarrassé des armées royales et de la ligue, résolut de tenter la fortune. Saint-Maixent tomba en son pouvoir, et son conseil insista de nouveau pour qu'il prît Fontenay.
Le prince leur envoya le duc de Joyeuse, qui se mit en route au mois de mai, afin de venir contrebalancer la fortune des protestants, et surtout empêcher la prise de Fontenay, si cela était possible.
Le prince, rendu à ses raisons, résolut d'exécuter sans retard ce projet.
Lorsque la nouvelle de son arrivée se répandit dans la ville, la terreur fut à son comble. Une grande partie de la population prit la fuite : le corps de ville et le maire furent les premiers à donner l'exemple de la défection.
Onze échevins et conseillers restèrent seuls à leur poste. Ils mirent à leur tête le vieux Hylaire Goguet, lieutenant-général, qui prit le commandement de la milice bourgeoise 2. Ce vénérable magistrat emprunta de l'argent 3 pour solder la garnison, encouragea les habitants, et donna l'exemple de la plus grande fermeté.
La Roussière plaça une partie de ses troupes dans le faubourg des Loges, qui avait été mis à la hâte en état de défense, et dont les fortifications étaient très-imparfaites. Il était seulement entouré d'un large fossé et de terrassements, et protégé par les barricades du pont Bareil, de la porte Saint-Nicolas, de la rue Sainte-Catherine, et par celle qui avait été dressée à cinquante pas de la porte des Loges.
La date de l'arrivée des troupes du roi de Navarre devant Fontenay n'est pas très-exactement connue.
Un acte prouve que le 22 mai elles n'étaient pas encore devant la place, mais qu'on s'attendait à les voir paraître à chaque instant. D'un autre côté, comme la capitulation fut signée le 1er juin, après huit jours de siège, tout porte à croire que le comte de La Rochefoucault, colonel sous les ordres du roi, occupa Charzais la nuit du 23 au 24.
Il arriva dans ce bourg avant minuit, à la tête des compagnies d'arquebusiers et de quelques autres tirées de l'infanterie, qu'il divisa en cinq colonnes. Les deux meilleures devaient attaquer du côté de la Prée, deux autres du côté des Ors, et la dernière à la porte du pont Bareil et aux Jacobins.
Quarante gentilshommes de la maison de Henri, au nombre desquels était Maximilien de Béthune, si connu depuis sous le nom de Sully, vinrent se joindre à ces troupes.
L'attaque disposée, le signal fut donné. Cherbonnière, guidé par La Roche-Giraudeau, attaqua vers les Ors, tout près de l'allée de la Pie, et entra presque sans combat. Le capitaine Jamonneau, Feuquières, les deux Lacroix, Puy-Vidal et La Barre, passèrent en même temps le pont de la Prée, longèrent les jardins, et jetèrent sur le fossé un madrier, qui leur aida à pénétrer dans une maison qui servit de demeure au roi de Navarre.
Tandis que cela se passait, La Rochefoucault, suivi de Dangeau, Béthune, Avantigny, Vaubrot, Challandeau, Lechesne, Brasseuses et autres, occupait les assiégés au pont Bareil. Le combat dura deux heures.
Béthune et ses compagnons voulurent franchir la barricade, mais ils furent repoussés à coup de piques, renversés sous des tonneaux de fumier, et ne se retirèrent qu'à la faveur du tumulte qui suivit l'entrée des autres colonnes par les Ors et la Prée. Les catholiques épouvantés tâchèrent de se retirer derrière les autres barricades du faubourg, qu'ils abandonnèrent une à une.
La plus rapprochée de la ville fit assez de résistance ; le capitaine Duplessis la défendait. Feuquières et le capitaine Béarnais, qui fut tué en pénétrant dans le corps-de-garde de Saint-André avec sept des siens, vinrent l'en débusquer. Duplessis ne sauva ses soldats et la population, qu'à l'aide de l'incendie de deux maisons voisines de la porte des Loges et d'un tas de pièces de bois, de fagots et de poinçons. La Roussière eut ainsi le temps de lever le pont et de garnir les courtines d'arquebusiers.
La prise des Loges procura de grands avantages à l'armée. Les maisons étaient remplies de vivres et de toutes sortes de denrées, parce que le gouverneur avait forcé les habitants à ne rien apporter avec eux en se réfugiant dans la ville. Le roi et son état-major s'y logèrent.
Les catholiques incommodaient fort ceux qui allaient et venaient dans le faubourg, et il ne se passait guère d'heures qu'il n'y eût quelqu'un de mouché.
Béthune faillit lui-même être victime, et, sans l'adresse de son valet de chambre Liberge, qui para le coup avec son casque, qu'il tenait à la main, « la balle n'eut pas trouvé sa peau si dure que fer » Cet accident donna l'idée de tendre des draps sur des cordes au travers de la rue, et de dérober ainsi à l'ennemi ce qui s'y passait.
Henri avait commis la même faute que Montpensier, lorsqu'il avait attaqué la ville, en 1574 : l'artillerie manquait. On reconnut bien vite que la place ne pouvait être forcée sans de fortes batteries, et l'on s'empressa d'aller quérir des canons à La Rochelle et à Saint-Jeand'Angély.
Le second jour du siège, Aleran fit une sortie à cheval qui lui fut fatale. La Roche-Giraudeau alla à sa rencontre et le « cogna si follement jusque dans le tapecul , » qu'il fut tué dans la déroute. Cinq de ses soldats eurent le même sort, et huit furent blessés en voulant protéger son cadavre. Le lendemain, le capitaine Lacroix fit évacuer la grosse tour avec quelques pièces d'artillerie légère, mais les catholiques y rentrèrent bientôt.
Ces escarmouches tenaient en haleine les assiégés, tandis que l'on attendait le canon. Il arriva enfin le 28, et les batteries furent aussitôt dressées. On dirigea cinq pièces sur la grosse tour, qu'attaquait le prince de Condé; une sur le marchou, qu'entourait le régiment de Borie, et les quatre autres servirent au roi de Navarre à canonner le fort des Dames, où Maximilien de Béthune fit merveille aux tranchées et mines, et donna à Henri la meilleure opinion de son habileté à diriger un siège.
La nuit du 29 au 30, le roi apprit que les catholiques du dehors voulaient jeter des hommes de guerre et de la poudre dans la place. Il ordonna à Béthune de se mettre à la tête de vingt hommes à cheval, et d'aller garder un gué, non loin de la ville, tandis que toute la cavalerie occuperait les autres passages.
« Sur le minuict, la petite troupe entendit dans l'éloignement une espèce de cliquetis d'armes et raisonnement de trac de chevaux qui semblait s'acheminer droit au gué qu'elle gardait; de quoy, ne pouvant faire jugement certain pour le bénéfice des yeux, à cause de la trop épaisse obscurité, Béthune mit les vingt chevaux en deux bandes, de dix chacune, sur le bord du passage, avec le pistolet au poing, à dessin de combattre tout ce qui se présenterait, et de ne tirer qu'en touchant; donnant charge à un des siens, qu'aussitôt qu'il le verrait au combat, il s'en allât au galop en advertir le roy, en passant les corps de garde, et, pour cet effet luy donna le mot. Ce bruit donc de cliquetis et le trac, et marcher de chevaux continuant tousiours de la mesme façon, et l'augmentant à mesure qu’il s'advançait, on fut fort esbahi qu'il cessa du tout lorsqu'il fut à quelque deux cents pas du gué de la rivière, tout ainsi que si ceux qui le faisaient eussent escouté et recognut quelque chose : puis tout à coup ce mesme bruict commençant plus impétueusement, et tout ainsi que s'il y eut eu quantité de chevaux et gens armés qui vinssent droit au grand galop pour passer le gué à force, et de faict s'estant tous jestés de furie dans l'eau, nul de la troupe ne douta plus que ce ne fussent les ennemis, et qu'il n'en fallut venir aux mains ; jusques à ce qu'estant quasi teste à teste des chevaux, on s'apperçut qu'il n'y avait point d'hommes sur ceux là et on recognut enfin que c'estait autre chose, si non quelque nombre de chevaux et de cavales entravez de fer, que l'on laissait paître à l'abandon dans ces grandes prairies, que l'amour, la gaillardise et le libertinage faisaient ainsi volter, panader et courir les uns après les autres. » L'alarme se convertit en éclats de rire, que partagèrent franchement le roi et l'armée lorsqu'ils furent instruits de l'aventure.
Le 30 et le 31, toutes les batteries tirèrent à la fois.
D'Espevilles s'empara du fort des Dames après une escarmouche assez vive, qui lui coûta son lieutenant et six soldats, et le capitaine des Litres et Lhoumeau attaquèrent de gaîté de cœur le fort Saint-Michel. Un soldat de la compagnie du dernier, encouragé par la voix et l'exemple du prince de Condé, qui avait passé le fossé, s'élança seul et en pourpoint sur le fort, chargea avec tant d'audace les catholiques, qu'il leur fit lâcher le pied, et donna le temps à dix de ses compagnons de le rejoindre. Aidé de ce renfort, il gagna le fossé et mit en feu une casemate, qu'il ne put garder, menacé qu'il était d'être tué par le feu de la batterie qui foudroyait les courtines de la ville.
Cependant les travaux étaient tellement avancés, le 1er juin, que l'on entendait la voix des assiégés, et que La Roussière, voyant qu'il ne pouvait songer à se défendre plus longtemps, envoya son lieutenant vers Henri. Celui-ci trouva le roi dans les approches, mettant lui-même la main à l'œuvre, et lui fit part de la résolution du gouverneur 4. Les conditions furent de suite réglées, et à midi la capitulation fut signée.
On a souvent avancé, d'après Sully, que les Fontenaisiens ne voulurent pas de traité écrit, et qu'ils se fièrent en la foi et parole du roi de Navarre. Ce beau trait de confiance n'est malheureusement pas vrai.
Les habitants réglèrent fort strictement l'acte de leur reddition qui ne fut pas même observé par le plus gascon des princes.
Le bon Henri, comme certaines gens se plaisent à l'appeler, faisait facilement des promesses qu'il n'exécutait guère; mais il avait l'inappréciable talent de cacher, sous une fausse bonhomie , toute l'astuce d'un profond politique. Voilà ce que l'on semble ne pas comprendre, lorsqu'il s'agit de cet homme remarquable, que l'esprit de courtisanerie des flatteurs de la restauration a surtout voulu réduire aux mesquines proportions d'un donneur d'accolades et d'un vulgaire débauché.
1er Juin 1587 - Capitulation accordée aux habitants de Fontenay le Comte par Henry, roi de Navarre.
« Le roy de Navarre, premier prince du sang et premier pair de France, gouverneur et lieutenant général pour le roy de Guyenne et Poictou, ayant conduit et amené son armée devant la ville de Fontenay, tenant icelle assiégée durant huit jours, logé son armée et batrie, pris par force la pluspart de leurs boullevarts et remparts, et esté très-humblement supplié par les officiers, maire, jurés et officiers d'icelle de ne permettre qu'elle fust livrée au sac et pillage des gens de guerre.
— Sur quoi le seigneur roy de Navarre, assisté de monseigneur le prince, désirant la commune conservation des dicts habitans et éviter de tout son pouvoir les violences que les armées aportent, a voullu et ordonné que dans cejour d'hu y la dicte ville lui soit remise pour estre tenue en l'obéissance du roy, soubs son autorité;
— A promis et accordé que l'exercice de la religion catholique et romaine serait continué en la dicte ville, faulxbourgs, églises et maisons de la dicte religion, et les ecclésiastiques continués et maintenus dans toute liberté et jouissance de leurs biens et revenus; — Que les gens de la ville et aultres y réfugiés de l'une et de l'autre religion pourront demeurer en icelle avec jouissance de leurs biens.
— Que les officiers du roy, son souverain seigneur, y exerceront leurs estatz, charges et fonctions, o honneurs, auctorités, prérogatives, prééminances, franchises, libertés et gages y apartenant, jouyront des parties du privilège portant exemption de leurs logis pour les gens de guerre, comme aussi les maire, eschevins et conseillers de la ville, — Deffendant à toutes personnes de quelque qualité et condition qu'elles soient, de rechercher ny rien entreprendre sur les personnes et biens des dicts habitans, soubs pretexte de querelles particulières, à peine de la vie.
— Les habitans de la dicte ville et aultres y réfugiés, qui ne voudront demeurer en icelle, se pourront retirer de dans trois mois soubs les passeports du dict sieur roy de Navarre, ou de celuy qui y commandera de sa part, laissant leurs familles, meubles et vivres dans leurs dictes maisons.
— Tous prisonniers de guerre, qui seront trouvés en la dicte ville, seront mis en liberté, et en particulier le sieur de Landebrie sera tenu quite des foy et parolles données aux archiers du prevost de la dicte ville de Fontenay.
— L'artillerie, munitions de guerre et magazin de vivres demeureront en leur entier dans la dicte ville.
— Que les gens de cheval et de pied, establis en garnison en icelle, n'y pourront vivre à discrétion, sauf en payant de gré à gré.
— Que pour le soulagement des dicts habitants et du plat pays le dict seigneur roy de Navarre fera dès demain retirer son armée deux lieues hors les environs de la dicte ville.
Fait au camp, devant la dicte ville de Fontenay, au faulxbourg Sainte-Catherine, le premier juing 1587.
HENRY.
Henri n'entra à Fontenay que le 2 juin, et l'armée, au lieu de se retirer à deux lieues de la ville, comme le portait la capitulation, resta quelque temps dans les faubourgs Sainte-Catherine, d'Enfer, de Gourfailles, et aux environs du lieu appelé depuis Croix du Camp. L'église Notre-Dame fut livrée aux protestants, et, pour comble de malheur, la peste, qui ravageait le Poitou, se déclara.
Le premier jour de l'entrée des huguenots, une aventure comique excita un peu de gaîté au milieu de la désolation générale. Une pauvre femme avait tué
Extrait de l'itinéraire de Henri IV. Recueil des lettres de ce roi, publiées par M. Berger de Xivrey.
1er juin 1587. Henri loge aux Loges de Fontenay.
2 juin 1587. Dîne aux Loges, soupe et couche en ville.
3-5 juin 1587. Fontenay.
6 juin 1587. Dîne à Fontenay, soupe et couche à Luçon.
15 juin 1587. Fontenay.
16 juin 1587. Dîne à Fontenay, soupe et couche à Saint-Maixent.
1" juillet. Au camp devant Fontenay.
14 juillet. Au camp devant Fontenay.
15 août. Fontenay.
16 août. Fontenay.
17 août. Va coucher à Benet.
11 septembre. Soupe et couche à Fontenay.
12 septembre. Soupe et couche à Fontenay.
13 septembre. Dîne à Fontenay, soupe et couche à la Chataigneraie.
30 octobre. Dîne à la Chateigneraye, soupe et couche à Fontenay.
31 octobre. Séjourne à Fontenay.
1er novembre. Dîne à Fontenay et part pour Vouvent.
La maison Millepertuis à Fontenay le Comte
Devant la maison Millepertuis, la maison aux mille trous. Une appelation due à la décoration, l'architecte en 1570 s'inspirant du décorateur italien, Sébastiano Serlio qui a développé les bossages vermiculés (striés de sinuosités et creux).
On dit que le futur Henri IV aurait séjourné dans ce bel hôtel particulier, dit parfois maison Henri IV
Après le prise de Fontenay le Comte, le roi de Navarre vient à Maillezais avec Sully, fait augmenter les fortifications, et y laisse 30 hommes, qui n’empêchent pas le duc de Joyeuse de se rendre maître de l’abbaye après un bombardement. Les moines avaient d’ailleurs déguerpi depuis les guerres de religion.
Le roi de Navarre en fit lui-même le dessin , « m' appelant , dit Rosny , pour lui en donner mon avis , sachant bien que j' avais étudié aux mathématiques et me plaisais fort à faire des cartes , tirer des plans de places et à dessiner des fortifications ».
Alors, sous les ordres de l’habile Sully qui savait creuser les fossés, élever les remparts et les rendre redoutables aux attaques de l’ennemi, se commencèrent les fortifications dont l’on voit encore aujourd’hui les débris (1).
Le commandement de la nouvelle place fut donné à Châtillon d’Availles, parent de la Boulaye ; et Henri, qui considérait Maillezais comme une position important, y laissa le capitaine la Plenne et sa compagnie (2).
En 1588, le roi nomme Agrippa d’Aubigné, gouverneur de Maillezais, et le farouche huguenot donne à l’abbaye l’aspect militaire qu’elle a conservé depuis : c’est là qu’il écrivit ses admirables Tragiques, l’Histoire universelle, les Lettres sur quelques histoires de France et sur la Science, le tout imprimé à Maillé, près de Maillezais.
D'Aubigné qui appréciait un gouvernement situé à quelques lieues de Surimeau et de Mursay, domaines appartenant à sa femme, nous apprend l'état où se trouvait alors sa conquête :
« Maillezais commencoit d'estre une bonne place, comme fortifiée par les deux partis.
Il y avoit dedans 10 soldats, une couleuvrine bastarde, quelques autres petites pieces, assez de magasins pour bouche et pour guerre. » Histoire universelle, t. III, col. 220.)
Un biographe de d’Aubigné et de sa famille trace en ces termes la description des lieux :
« L’abbaye ou la forteresse de Maillezais, située au confluent de la Sèvre avec l’Autize, non loin du confluent de la Vendée, dominait les cours de ces trois rivières qui pour le commerce, avaient alors une grande importance.
Le hameau dit Porte de l’Isle était l’unique entrée de l’ile de Maillezais, et l’on voit encore les restes du pont-levis, des tours et des fossés qui en formaient la défense.
De tous les autres côtés, l’ile est inaccessible. Dans la partie la plus sèche est le bourg de Maillezais, autrefois peuplé et important, aujourd’hui fort triste et peu habité. C’est à l’extrémité de ce bourg, sur une éminence peu sensible, qu’était bâtie l’abbaye de Maillezais, aujourd’hui détruite. Elle avait des fortes murailles, de hautes tours, des douves profondes et, par sa situation dans une ile enveloppée de marais, formait une position militaire très importante. » (Lavallée, La famille de d’Aubigné et l’enfance de Mme de Maintenon, p.2 et 3)
Fortifications Porte de l’ile de Maillezais
Claude Masse mentionne en ce lieu un pont-levis passant par-dessus l'Autise :
« Ce canal est traversé par un pont que l'on appelle le pont de l'isle, qui est le seul endroit où l'on n'y entre par Charois, il y avoit autrefois un Pont Dormant et un pont levis qui estoit flanqué par une grosse tour où estoit le Corps de Garde.
Ce pont étoit couvert entièrement par un ouvrage, il n'en paroit plus que quelques fragments, le surplus ayant été ruiné...».
Aujourd'hui, on note les vestiges de deux tours accolées de diamètre différent situées tout contre le pont actuel, qui pourraient avoir défendu le franchissement. Le parement de moyen appareil alterné n'est pas antérieur au milieu du XIIIe siècle.
Le passage, par ou les voitures s’en allaient de Maillezais à la Rochelle, avait éprouvé les désastres de la guerre ; aussi l’évêque de Maillezais, le conseiller du roi, l’aumonier de Monsieur, aux gages de 500 livres, permit à des marchands de la Pichonière de faire rétablir les chemins dégradés.
Route de Fontenay-le-Comte à Surgères par Maillezais, la Ronde et Saint-Jean-de-Liversay.
On passait par Doret, Margot, la Ronde, d'où un bac conduisait les voyageurs sur le bord opposé à la Pichonnière. Delà on remontait à Fontenay par Maillezais, Saint-Pierre-le- Vieux, Souil et Puissec.
Le passage de la Ronde à au port de la Pichonnière apparaît pour la première fois en 1232 lors de l'accord intervenu entre l'abbé de Maillezais et le seigneur de Vouvant, Geoffroi de Lusignan la grand'dent, qui s'était emparé des biens de l'abbaye.
Pour rejoindre ses possessions méridionales qui lui fournissent le sel de l'Aunis, l'abbaye a besoin d'un franchissement par bac sur la Sèvre, qui lui permette également de taxer le fret de batellerie.
1232, 1 er juillet. « Passagium quod me et meos habere dicebam in Rotundae et Pichovenae portubus sine naulo… concedo. » Labbe, Nova Bibliotheca, t. II, p. 245. Lacurie, p. 306.
— Av. 1450. « Le peyré par ont l'on va de Margot à la Ronde. Le chemin par ou 1’on va de la Ronde a Doret. » Censier de Margot. Arch. Vienne, IP, 838.
— 1578, 15 juin. Autorisation accordée par Henri d'Escoubleau, évêque de Maillezais, « de faire relever une terre sur les marois qui étoient près le lieu de la Pichonnière, afin de faciliter le passage dudit lieu de la Pichonnière à la Ronde éloignés l'un de l'autre d'une grande lieue, tant pour les personnes que pour les bestes et marchandises. Arch. Nat., H. 3064, 1389. — V. pl. V. V. ci-dessus.
De Margot la route bifurquait et venait par Morvin et Nion aboutir à Angiray sur la route de Niort à la Rochelle : 1301, 11 juillet (n. st.).
« Et de la Nayvoire droit a Angiré, et de Angiré duques au grant pont de Nion, et du grant pont de Nion droit a Morvenc, et droit au port de la Ronze et de Toguont. » Echange de la terre de Rochefort contre des domaines au sud de la Sèvre. Arch. Nat. J 180 B 45.
Les marais de la Sèvre Niortaise et du Lay du Xe à la fin du XVIe siècle / Étienne Clouzot
Etude biographique sur Sully , par L. Dussieux
Recherches historiques et archéologiques sur Fontenay, par Benjamin Fillon,...
Visiter Fontenay le Comte et son patrimoine architectural remarquable. Perle architecturale de la Vendée, la ville affiche de remarquables façades du 16e siècle, témoins de l'âge d'or de la Renaissance ....https://www.fontenay-vendee-tourisme.com/decouvrir/fontenay-le-comte
Henri IV au château du Parc de Soubise, de la famille Parthenay – l’Archevêque (Time Travel 1587) <==
(1) Mémoire de Sully, tom. I, p 173, édit, in 8
(2) D’Aubigné, tom II, p.33