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PHystorique- Les Portes du Temps
26 décembre 2023

Saumur 1371 Mandement par ordre du roi a Bertrand Duguesclin et Olivier de Clisson d’aller secourir la forteresse de Moncontour

Saumur 1371 Mandement par ordre du roi a Bertrand Duguesclin et Olivier de Clisson d’aller secourir la forteresse de Moncontour assiégée par les Anglais et leurs partisans

Sous le règne de Charles V, les Anglais, chassés du Maine par l'illustre Bertrand Du Guesclin, qui venait de recevoir l'épée de connétable (1370), s'étaient retirés de Pont-Valain dans l'abbaye de Saint-Maur.

Du Guesclin les suivait de près; bientôt il arrive à Angers, passe la Loire aux Ponts-de-Cé, et vient camper à la vue du monastère.

Trouvant la place trop forte pour hasarder un assaut, et ne voulant pas l'assiéger parce qu'elle pouvait opposer une longue résistance et lui faire perdre un temps précieux qu'il voulait employer ailleurs, il résolut de cesser la voie de la négociation pour s’en emparer.

Il connaissait le général anglais qui commandait la forteresse, pour l'avoir vu en Espagne où il avait eu occasion de lui rendre plusieurs services importants.

 Cette circonstance le détermina à lui écrire, pour le prévenir qu'avant de le traiter en ennemi il voulait le voir, afin de lui donner un témoignage de son ancienne amitié. Il finissait en l'assurant, sur sa parole, qu'il n'aurait pas lieu de s'en repentir, et qu'il pouvait, en toute sûreté, suivre celui qui lui remettrait sa lettre.

La loyauté du connétable était si bien connue que le commandant anglais, Cressonnailles, dit au hérault : « Oui, j'irai voir votre maître; sa parole est une trop bonne caution pour avoir rien à craindre. » Sur-le-champ il monta à cheval et se rendit au camp français.

Du Guesclin, instruit que Cressonnailles venait le voir, alla au-devant de lui, et le reçut avec beaucoup de joie, en lui témoignant combien il était flatté de cette preuve de confiance. Votre visite me fait honneur, lui dit-il, et je vois bien que j'ai eu raison de vous regarder comme un véritable ami.

Cressonnailles fut traité dans le camp avec beaucoup de magnificence, et, à la suite du festin qu'on lui donna, il convint avec le connétable d'une suspension d'armes, et s'engagea à lui rendre la forteresse de Saint-Maur, si, dans un temps qu'ils limitèrent, le prince de Galles ne se présentait pas avec des forces capables de la secourir.

La trêve ainsi conclue, le commandant anglais prit congé du connétable, et s'en retourna à Saint-Maur, où il fit part à ses officiers du traité qu'il venait de souscrire.

Les uns, considérant qu'il était plus honorable de capituler, lorsqu'on était sûr de ne pouvoir résister à la supériorité du nombre, que de s'exposer aux horreurs inséparables d'un siège, approuvèrent la conduite de Cressonnailles.

Les autres la blâmèrent hautement, en disant que c'était une lâcheté de rendre une place avant d'avoir soutenu une attaque, et que ceux qui donneraient leur approbation à cette capitulation seraient justement soupçonnés de trahison.

Pour mettre les esprits d'accord, le commandant proposa un moyen, qui, selon lui, devait le justifier, ainsi que ses officiers, du reproche qu'on pourrait leur faire touchant la reddition de la place; ce fut d'y mettre le feu, afin de la rendre inutile aux Français, et de se retirer ensuite sur Bressuire et Moncontour qui tenaient pour leur parti.

Cet expédient fut trouvé sage; on fixa le jour de la retraite, et l'on disposa tout ce qui était nécessaire pour l'exécution du projet arrêté.

Le connétable, se reposant sur la foi de la trêve qu'il avait conclue, était venu à Saumur avec la plus grande partie de son armée.

La position de cette ville, sa force, celle de son château, l'abondance des vivres et des fourrages qu'il trouvait sur le territoire qui l'environne, la facilité des transports par les trois rivières qui passaient près de ses murs, tous ces avantages réunis avaient attiré son attention, et il avait fait de Saumur le centre de toutes ses opérations militaires.

Les Anglais profitèrent de son absence pour exécuter leur dessein, et voulant joindre l'insulte à la perfidie, ils lui donnèrent avis de leur départ quelques heures après qu'ils eurent mis le feu à l'abbaye, en lui écrivant que : « N'espérant plus le secours sur lequel ils avaient compté, ils ne voulaient pas abuser de sa patience, et qu'ils se retiraient même avant le jour dont ils étaient convenus. » 

Du Guesclin, en apprenant cette nouvelle, ne put cacher l'impression violente qu'elle lui fit éprouver. Plus irrité encore de l'insolente raillerie des Anglais que de leur déloyauté, il jura, par la Trinité, de ne manger que trois soupes au vin avant d'avoir tiré de cet outrage une vengeance éclatante.

 

12 mars 1371 A la nouvelle de la prise de Montpaon, Bertrand conseille aux ducs de Bourgogne et de Bourbon, d'assiéger Ussel; le manque de vivres et le mauvais temps forcent les Français à lever le siège (2).

L'armée est licenciée et les ducs reviennent en France.

juillet 1371 Peu après, du Guesclin assiège Conches (3) et met une bastide devant Breteuil. Ces deux places avaient été, données autrefois au captal de Buch, qui malgré ses serments faisait la guerre au roi de France. Conches était défendu par Archambaud de Pressy oncle du captal.

Vers le même temps les Anglais se réunissent vers Thouars (4), prennent la Roche-Pozay (5) et assiègent Montcontour.

 Bertrand, du Guesclin quitte le siège de Conches, va rassembler ses troupes sur les marches de Bretagne et se met en route pour secourir la place;

Bertrand du Guesclin et Olivier, seigneur de Clisson, envoyés au secours de la place assiégée, après avoir opéré la concentration de leurs forces dans le Maine, en Anjou et en Touraine, n'arrivèrent à Saumur que le 5 septembre, il apprend que Conches s'est rendue.

26 aout 1371 Lettre par lesquelles le roi de France retient à son service Louis de Sancerre, maréchal de France, avec 300 hommes d’armes, pour servir en Touraine et Anjou pour « reconforter le fort de Moncontour », moyennant 30 francs d’or par chevalier, 15 francs d’or par écuyer et 300 francs par mois pour le maréchal.

26 aout 1371 Ordre du Roi à Jean Le mercier d’avoir à payer, sans exiger de montre, les gages des gens d’armes qui se présenteront pour servir à la levée du siège de Moncontour.

Mention des lettres du Roi au sire de Clisson sur le même sujet.

La concentration des forces françaises se fit principalement à Tours (Delaville Le Roulx, ut supra, pp. 339-340).

Louis et Jean de Sancerre étaient à Tours le 5 septembre (7), Mouton de Blainville le 6, Olivier de Mauny à Sablé le ler septembre.

La concentration des troupes de secours fut pour la ville de Tours une cause de grandes dépenses (voir Delavillé Le Roulx, ut suprà, p. 111, n° 506 à 509).

 

 

 

Saumur 5 septembre 1371 Mandement d’Olivier de Clisson au trésorier des guerres pour le paiement des gens d'armés et archers qu'il avait retenus par ordre du roi pour aller secourir la forteresse de Moncontour; assiégée par les Anglais et leurs partisans.

(Orig. parch. muni d'un sceau en cire rouge aux armes du sire Clisson (8) ;  appartenant à la Bibliothèque de Poitiers,)

Nous vous Mandons par Mandement du Roy, mon dit seigneur, pour aller en notre compaignie essaïer à reconforter la forteresse de Moncontour, là où les ennemis du Roy sont à assiège à présent, vous baillez et de livrez les sommes de deniers cy dessoubz des clairiez suit le détail :

Olivier,  sire de Clicon et de Belle ville, lieutenant du Roy mon seigneur es parties des basses Marches, à nostre amé Jehan Le Mercier, tresorier des guerres du Roy mon dit seigneur, ou à son lieutenant, salut.

Nous vous mandons et commandons que aux genz d'armes et archiers cy dessoubz nommez et escripz, lesquiex nous avons retenuz par mandement du Roy mon dit seigneur pour aler en nostre compaignie essaier à reconforter la forteresse de Moncontour, là où les ennemis du Roy mon dit seigneur sont à siège à présent, vous baillez et delivrez les sommes de deniers cy dessoubz desclarciez.

C'est assavoir au connestable de France sur les gaiges des genz d'armes qu'il a amenez en sa compagnie par le dit voyage, oultre la charge qu'il avoit par avant du Roy mon dit seigneur, douze cenz frans d'or; à messire Jèhan de Malestroit, chevalier, sur les gaiges de lui, IX autres chevaliers et LI escuiers, cinq cenz vint cinq frans d'or à messire. Pierre de La Gresille, sur les gaiges de lui, XIII autres chevaliers et LXIIII escuiers, six cenz quatre vins dix sept frans d'or et demi; à Jehan de Cuilly, sur les gaiges de lui et XV autres escuiers, six vins frans d'or; a messire Jehan Cerpillon, chevalier, sur les gaiges de lui, II autres chevaliers et XXI escuiers, deux cens deux frans d'or et demi; au gouverneur de Bloys sur les gaiges de lui, VII chevaliers et XLVII escuiers; quatre vins frans d'or; à Gieffroy Berthelemi, escuier, sur les gaiges de lui, I chevalier et XXV escuiers, deux cens dix frans; a Guillaume de Ceospolle, escuier, sur les gaiges de lui et XI autres escuiers, quatre vins dix frans à messire Gieffroy de Karrimel, chevalier, sur les gaiges de lui et XL escuiers, soixante frans d'or; a Jehan de Karalouet, escuier, sur les gaiges de lui et XLV escuiers, six vins frans; à Jacob Lalain, escuier, sur les gaiges de lui et de LXVI escuiers, six vins frans; en prenant lectre de recongnoissance de ce que baillé leur aurez, par lesquelles rapportant avec cest présent mandement tant seulement, tout ce que ainsi baille leur aurez sera alloué en voz comptes, non obstant qu'il ne vous appere de leurs monstres; car nous certifions en nostre loyauté avoir veu les dictes gendarmes montez et armés soufisaument.

En tesmoing de laquelle chose nous avons scellé ces lectres de nostre propre scel, faites et données à Saumur le Ve jour de septembre l'an mil CCCLX et onze.

 

Le manque d'arbalétriers les empêcha de reprendre la forteresse de Moncontour, qui était déjà tombée au pouvoir des Anglais (Delaville le Roulx, Comptes municipaux de Tours, II, 111, n° 506 à 509; cf. Chronique normande, p. 202).

La plupart des, chevaliers servant sous du Guesclin, Clisson et Mauny étaient des Bretons, mais les actes analysés par M. Delaville Le Roulx, prouvent que, comme le dit notre chroniqueur, l'armée française, forte d'au moins 2600 hommes, ne renfermait que peu ou point d'arbalétriers.

L'armée anglaise, commandée par Thomas de Percy, comptait 3000 hommes.

 12 septembre 1371 quittance de 120 francs d’or délivrée à Jean Le Mercier, par Jean Karalouet, pour avoir été au mandement du sire de Clisson, pour la chevauchée de Moncontour.

15 septembre 1371 Mention de la qualité de lieutenant général du Roi en Touraine, Anjou et Maine, donnée au sire de Clisson.

 

 Désormais au pouvoir des Anglais, Moncontour reçut une garnison de 500 hommes, commandés par Gautier Huet, Jean Cresuelle et David Hollegrave. Pendant un certain temps, il servit de base d'opérations et de point d'appui à de nombreuses bandes qui se mirent à ravager le Maine et l'Anjou

 

 

 

Chronique normande du XIVe siècle publ. pour la Société de l'histoire de France par Auguste et Émile Molinier

Recherches historiques sur la ville de Saumur: ses monumens et ..., Volume  De Jean François Bodin, Paul Godet

 

Septembre 1371, Prise par les Anglais du châtel de Moncontour pendant la guerre de Cent ans <==....

12 février 1361 CONTRAT DE MARIAGE D'OLIVIER DE CLISSON ET DE BÉATRIX DE LAVAL<==....

21 janvier 1365 château de Niort, Bertrand Duguesclin prisonnier de Jehan Chandos <==.... ....==>Passage de Bertrand Du Guesclin à Chinon au cours de l'été de 1372 - Lettre de rémission octroyée à Olivier Darien

 


 

(1). Sur le siège de Montpont, voir Froissart, I.-I, ch. 323-325. La garnison était en effet composée de Bretons Froissart nomme entre autres le sire d'Arcy, qui est le Fougues Boules de notre chronique; et Sevestre Budes; sur ce dernier, cousin de du Guesclin, voir une note de M. Luce (Froissart, VI, xciv, n. 3). Montpont fut pris par les troupes du duc de Lancastre.

(2). Du Guesclin quitta Ussel avant le 12 mars 1371 (voyez plus haut). Froissart appelle cette place Uzès, puis Usson (. I, ch. 329 et 330) et la place en Auvergne, mais la position d'Ussel dans la Corrèze nous parait convenir beaucoup mieux à la suite des événements.

(3). D'après la Chronique des quatre premiers Valois (p. 215), du Guesclin mit le siège devant Conches après la Pentecôte de l'an 1371. Il était encore devant la place en juillet 1371 (Delisle, Mandements, n° 797).

(4). Thouars, Deux-Sèvres, arr. de Bressuire.

(5). La Roche-Pozay (Vienne, arr. de Châtellerault, comm. de Pleumartin). Cette place était gardée pour le roi de France par le breton Kerloet (Delaville Le Roulx, Comptes municipaux de Tours, II, 338).

(7). 5 septembre 1371 Mention d’une montre faite par Jean, comte de Sancerre.

6 septembre 1371 mention de la montre faite à Tours par Louis de Sancerre, maréchal de France.

7 et 8 septembre 1371 mention de la présence du maréchal de Sancerre à Tours.

(8). Lion couronné dans un écu supporté par deux griffons et surmonte d'un cimier avec deux vols très-élevés. Les sires de Clisson portaient de gueules au lion d'argent armé, lampassé et couronné d'or.

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