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PHystorique- Les Portes du Temps
22 décembre 2023

12 février 1361 CONTRAT DE MARIAGE D'OLIVIER DE CLISSON ET DE BÉATRIX DE LAVAL

Olivier V de Clisson (1336 au château de Clisson - 1407 au château de Josselin), dit « le Connétable », « le Boucher », « l'Éborgné d'Auray », seigneur de Clisson de 1361 à sa mort, également seigneur de Blain, baron de Pontchâteau, vicomte de Porhoët (par apanage reçu du roi de France), seigneur de Josselin, de Belleville, de Montaigu, de La Garnache, d'Yerrick et de Beauvoir, connétable de France (1380).

Son père ayant été déchu de ses droits avant son exécution en 1343, Olivier V ne prend « officiellement » son titre de Clisson qu'en 1361.

Ce fut au siège de Vannes (1357) que Clisson, âgé seulement de vingt ans, fixa l'attention par d'éclatants faits d'armes, par une grâce chevaleresque, par un goût pour le faste qui ne le quitta jamais : déjà, ses exploits étaient chantés par les ménestrels.

 Il voulut jouer un rôle politique, et se fit le centre des guerriers Bretons partisans de Montfort qui voyaient avec dépit liés à l'Angleterre, et qui désiraient un chef national.

Lors du traité de Brétigny 1360, Clisson insista avec tant d'énergie auprès des deux cours d'Angleterre et de France, qu'on lui rendit les domaines qui lui avaient été enlevés par Philippe de Valois ;

Il rentra en possession de Garnache, de Beauvoir-sur-Mer, de Château-de- Vaux et de Château-Guy.

Il augmenta encore sa force territoriale par son mariage avec Jeanne de Laval, et devint en Bretagne une véritable puissance : il se forma une suite de quatre cents chevaliers et de mille arrière-vassaux dont il disposait à son gré.

 

12 février 1361 (A. s.). CONTRAT DE MARIAGE D'OLIVIER DE CLISSON ET DE BÉATRIX DE LAVAL

[Collection de M. de la Borderie, membre de l'Institut],

Nous Guy sire de Laval et de Chateaubrient, faysons savoir à touz a qui il appartient que pour et affin que mariage seit faict entre nobles et puyssanz homs monsour Olivier sire de Cliçon et nostre bien amee seur Beatriz de Laval tout paravant lotray de celuy mariage, ayons promis donner bailler et asairs en mariage o ledit syres de Cliçon a nostre dite soeur pour tout quant que elle pouet et peust demander es biens moubles et heritages des successions de nostre très chier père que Deux absole et de nostre très chiere et très amee damme et mère madame Beatriz de Bretaigne quant le cas du deces avendra et pour tant que elle peust demander en toutes et chacune les successions et eschaites escheues et avenues de quelconques personnes que ce soint ou temps passé et en celles avenir de quelque personne que ce soit sauff la succession de nous ou nos heyrs décédez sans heyr de nos corps, dous mil livrées de rente que nous avions sur les foyres de Champeigne par lamain dou recepvours dou Rey nostre sire lesquelles nostre dite damme et mère solet aveir et [sur] lesquelles par certain contrat elle nous a baillées et en oultre li avons promis baillier le chastel et chastelenie de Villenomble a toutes ses appartenances saul a nous joir ses fruz et levées doudit chastel et chastelenie de Villenomble la vie durant de nostre dite damme et mère tant soutiennent ou avons réservé joir de treys cens livrées de rente de la somme des dites dous mil livrées de rente durant la vie de nostre dite damme et mère tant soullement, et aussi sont réservez les fruz et levées de sept vingt livres de rentes que prend etlieve et deyt aveir sur cdulles dous mil livres de rente notre très chiere et amee damme et ante madame marie de Bretaigne sa vie durant tant soullement a aveir tenir et pour sans a nostre dite seur pourlé et ses heirs les dites chouses et chacune et faire sa volunté comme dou son propre chouses réservées saufves

 Et nous Beatriz de Laval damme de nous pour le temps poulies dites dous mil livres de rente et pour les ditz chastel et chastelenie les dites chouses réservées saufves nous tenons pour contente et a bien payées de tout queu que nous avions, poyon aveir requerre et demander et a nous apartenir par quelconque manière en tout l'outre plus des biens moubles et héritages des successions de nostre très chier et amc pcre que Deux absole et de nostre très chiere et très amé damme et mère, madame Beatriz de Bretaigne quant le cas de son deces avendra.

Et de tout quen que nous payons et peussions et pourrons noubs et nos heirs ou temps futur de mander par quelque manière en toutes et chacune les successions es chaites et successions avenir de quelconques personnes que ce saint sauff la succession de nostre très chier et amé segnour et frère monsr. monsr Guy sire de Laval et de Chasteaubrient davant dit ou de ses heirs s'il avenet qu'ils deceassent sans heirs de leurs corps.

Et faynes convenant exprès de jamès es dites chouses ne aucunes riens ne demander ne y réclamer par nous ney par autres ou temps avenir et y renuncions pour nous et pour nos heirs expressément.

Et toutes les chouses et chacune dessurdites, avons promises et groyées tenir l'un de nous a l'autre bien et léaulement et les avons jurées et jurons bien et léaulement tenir pour nous et nos heyrs, Tesmoeign le seau de nous sires de Laval et de Chasteaubrient pour tant comme a nous toche et apartient et le seau de nous Beatriz de Laval dessurdite pour nous, pour tant comme nous apartient, et o les seaulx de noz amez cousin mons'. Jehan de Laval sire de Chasteillon et Guyon de Laval seignour de Pacy et o le seau de noble home monsv. Jehan de Coaynes segnour de Mon Jehan et o le sceau de religious home ethoneste frère Pierres Plantart priour de ce priouré de Nostre Dame de Vitré.

 Mis etappousez en cest présentes lettres a la requeste de nous Beatriz dessurdite et volons que les seaulx de nous et de chacun des dessurditz mis et appousez a notre requeste comme dit est, vaugent et jacent planière prouve toutes feiz et quant mestier en sera.

Donné et fait le XIIe jour d'où mays de feuvri.er davant l'ore de tierce de celuyjour lan mil trays cent soixante et un. Constat et pourrions nous et nos heyrs ou temps futur. Donné comme dessur.

(Original parchemin scellé sur double queue en cire brune des six. sceaux annoncés, dont il ne reste que trois : le 1er de Guy, le 2° de Béatrix, sa soeur, la sixième du prieur de N.-.D de Vitré).

 

Le roi Jean, par suite d'un traité fait avec le roi d'Angleterre, rendit, en 1362, à Olivier de Clisson, les biens qui avaient été confisqués sur son père; et Édouard III lui avait également donné , en 1359, main-levée de tous ceux qui lui étaient échus par la mort de Jeanne de Belleville, sa mère.

Elle s'était remariée en troisième noces, en 1349, à un brave chevalier anglais, nommé Berthelée, qui possédait, par droit de conquête la plus grande partie des biens de cette dame, dont il s'était emparé pendant la guerre, sur les partisans de Charles de Blois, à qui ils avaient été donnés. Jeanne de Belleville mourut en 1359. ==> Jeanne de Clisson, Dame de Belleville et du château de l'Ile d'Yeu. (légende de Pirate)

 

 En 1364, la bataille d’Aurai décida l'affaire de la succession de Bretagne ; ce fut à Clisson que Montfort dut principalement son triomphé.

==> 29 septembre 1364 Bataille d'Auray, Jean Chandos fait prisonnier Bertrand Duguesclin

 Clisson arriva à la chûte du jour au camp, couvert de poussière, et ramenant un grand nombre de prisonniers; Montfort courut au devant de lui, l'embrassa en disant :

 Après Dieu et Chandos, c'est à vous que je dois la victoire

En même temps il versa du vin dans la coupe ducale, et voulut que le général anglais et le banneret breton y bussent ensemble. C'était une distinction insigne, mais Clisson refusa cet honneur, parce qu'il devait le partager avec un autre.

Ce refus piqua Montfort, et l'on prétend que ce fut la première origine de la mésintelligence qui éclata un peu plus tard entre eux.

Clisson fut envoyé par le nouveau duc Jean IV à la cour de France, comme ambassadeur.

 Le roi Charles V lui fit le plus gracieux accueil. Fier des avances que ce prince lui avait faites, Clisson , à son retour, traita le duc avec plus de morgue que jamais, lui reprocha vivement la préférence qu'il accordait aux Anglais, et, déterminé à faire un éclat, il demanda à Montfort à lui céder le château du Gâvre qui avait été donné à Chandos : il eut un refus.

Alors il entra dans une violente colère, accusa le prince d'ingratitude en présence de toute sa cour, et retourna brusquement dans ses domaines.

Là, il réunit ses hommes d'armes, se porte sur le Gâvre, le brûle, charge sur des chariots les pierres du château, et s'en sert pour faire bâtir une autre aile à celui de Blain.

 

Le duc dissimula cette offense; Chandos en porta ses plaintes au prince de Galles qui fit de vifs reproches à Clisson.

Celui-ci envoya défier au combat le prince de Galles, qui refusa de l'accepter; mais il envoya un message à Jean IV pour lui témoigner sa surprise de la conduite de Clisson , en lui demandant si la Bretagne avait déjà oublié qu'elle tenait son maître de l'Angleterre.

Ceci aigrit davantage les esprits. Montfort éloigna Clisson, en le chargeant d'une nouvelle mission auprès du roi de France.

Clisson défendit avec chaleur les intérêts de son maître : il protestait de son attachement à la France, lorsque Charles V lui apprit qu'au mépris de la foi jurée, Montfort prenait ses dispositions pour livrer passage aux troupes anglaises qui allaient en Guienne renforcer l'armée du prince Noir.

Clisson fut outré de cette trahison, et déclara à Charles V, que, dès ce moment, il abandonnait les intérêts de Montfort, et qu'il acceptait les offres que le roi de France lui faisait depuis longtemps.

On le nomma lieutenant pour le roi dans la province de Guienne , où la France possédait encore quelques places.

Cet emploi le rendait l'égal du duc d'Anjou, commandant en Languedoc, et mettait sous ses ordres les troupes disséminées dans les provinces de l'Ouest.

Décoré de son nouveau titre, il revint en Bretagne, brava le duc jusque dans son palais, étalant partout les insignes de sa haute dignité, et précédé toujours de deux hérauts aux armes de France.

Il se hâta de visiter ses domaines, y leva le plus de monde qu'il put, enflamma le zèle des autres barons; enfin, il réunit une compagnie de trois cents lances, à peu près dix-huit cents hommes parfaitement équipes et vint les offrir à Charles V; puis il alla combattre pendant deux mois les malandrins, envoyés par l'Angleterre, les défit complétement sur les bords de la Dordogne, et donna ainsi à Duguesclin le temps de revenir d'Espagne.

Dans un voyage qu'il fit en Bretagne en même temps que celui-ci, il fut adopté par lui comme son frère d'armes; la cérémonie qui constituait cette adoption et les fêtes qui la suivaient furent célébrées au château de Pontorson avec le plus brillant appareil.

Le 24 octobre 1370, Bertrand Duguesclin et Olivier Clisson se jurèrent solennellement alliance et confraternité d'armes à Pontorson (3).

Les deux guerriers s'étaient juré mutuellement, en touchant les Évangiles, après avoir bu de leur sang mêlé dans une coupe, « pour se bailler foi et serment de leur corps », de se regarder et de se défendre comme frères (4).

 

Ils s'étaient promis un secours réciproque contre tous ceux qui peuvent vivre et mourir, excepté le roi de France, les princes ses frères, le vicomte de Rohan et les seigneurs dont ils tenaient des terres.

L'illustre Bertrand Duguesclin, qui n'était pas encore connétable de France, mais capitaine des bailliages de Caen et de Cotentin (5).

Les Anglais furent battus en Normandie, dans cette campagne comme dans les précédentes.

La campagne de cette année, si glorieuse pour les armes françaises, fournit à Clisson de nombreuses occasions de se signaler; il n'en laissa échapper aucune; il détruisit l'armée de Robert Knolles

En 1371, il est envoyé en Poitou avec le titre de lieutenant-général pour le roi, il força les troupes du prince de Galles à lever le siège de Moncontour, et les rejeta en Guienne.

Le vieux Édouard III ne pouvait se consoler d'avoir élevé dans sa cour un homme dont le courage lui était si fatal.

Notice sur la ville et le château de Clisson... Par Jules Forest.

 

 

 

==> Mai 1345 Don à Pierre des Champs, écuyer de Guillaume Flote, chancelier de France, d'une maison dite la Salle Berthelot, avec le bordage de la Giletière et le fief des Vignes, situés dans la châtellenie de la Garnache, et saisis sur Olivier de Clisson.

==> Août 1345 Don par Jean, duc de Normandie, comte de Poitou, à Alice de la Ville-au-Fourrier, veuve de Geoffroy de Cologne, chevalier, du manoir du Plessis, paroisse de Sainte-Gemme, provenant de la confiscation d'Olivier de Clisson et de Jeanne de Belleville.

==> Par lettres patentes d'Edouard III roi d'Angleterre datées de 1349, Jeanne, dame de Belleville et de Clisson, la mère du connétable Olivier de Clisson fut remise en possession des domaines qui avaient été confisqués par Philippe de Valois, roi de France, après la condamnation à mort d'Olivier III de Clisson son mari.

==> Saumur 1371 Mandement par ordre du roi a Bertrand Duguesclin et Olivier de Clisson d’aller secourir la forteresse de Moncontour assiégée par les Anglais et leurs partisans.

 

 


(1) Actes de Bret., t. 2, p. 37.

(2) Charles V ayant donné la lieutenance générale de son armée à Duguesclin, celui-ci voulut s'en excuser, parce qu'il n'était que bachelier. (Dict. Hist.)

(3) Actes de Bret., t. 1, p. 1642 et suiv.

(4) C'est ainsi que Bertrand du Guesclin et Olivier de Clisson se firent saigner ensemble et mêlèrent leur sang lorsqu'ils conclurent un pacte de fraternité d'armes à Pontorson, le 24 octobre 1370. Dom Morice, Hist. de Bretagne, Preuves, t. 1, col. 1642 et 1643.

Cette cérémonie, qui existait de toute ancienneté (Ducange) chez les nations septentrionales, et dont on retrouve les traces dans les associations des héros d'Ossian et dans les échanges de ceux d'Homère.

(5). Les Archives nationales ont conservé une autre charte originale, datée de Pontorson, le 1er mai 1363, qui concerne Henry de Thiéville, capitaine de Saint-Lo.

 Celle-ci est un ordre donné par l'illustre Bertrand Duguesclin, qui n'était pas encore connétable de France, mais capitaine des bailliages de Caen et de Cotentin, de lui payer ses gages, pour le temps qu'il emploierait, avec seize hommes d'armes, à s'emparer du château d'Aunay.

 

A Pontorson, le 1er mai 1363.

Mandement donné par Bertrand Duguesclin, capitaine souverain ès bailliages de Caen et de Cotentin, au vicomte de Bayeux, pour qu'il ait à payer & Henry de Thiéville, chevalier, ses gages pour le temps qu'il emploiera avec 16 hommes d'armes ou archers, pour s'emparer du château d'Aunay, et pour le raser et le démolir.

« Bertran Duguesclin, sire de Broon et de La Rochetesson, cappitaine souverain ès bailliages de Caen et de Costentin pour notre très redoubté segneur et Monsegneur le duc de Normendie, lieutenant de Monsegneur le duc Daureliens (Orléans), entre la rivière de Saine et Bretaigne, au viconte de Baieulx, receveur du subside nouvellement ordené. Salut

« Comme nous avons ordené et estably à noble homme Henry de Thieuville, chevalier, pour Monsegneur le duc de Normandie, à aler prendre la saisine du chastel de Auney avecques les gens de Monsegneur le Roy de Navarre, pour yceluy faire raser et abbatre et aussy pour visiter les lieux et places que de brief et en peu de temps pouroient estre enfortée afin de ycelle degrader, si vuilliez.

« Savoir nous voulons et à vous ordené que il ayt en sa compaignie XVI hommes d'armes ou archiers lequel que il lui plera.

« Pourquoy nous vous mandons et commandons que au dit Monsieur Henry payez et vous faciez procéder au paiement de gages pour luy se pour ses gens pour le temps que il sera à faire et acomplir les choses dessus dictes si et en telle manière que par vous ny ait deffance et de ce que vous li baillerez par rapportant lettre de quitances scellees de son scel avecques la copie de ceste, vous sera deduict et ralenti de vostre compte.

Donné à Pontorson, le premier jour du moys de may l'an mil CCCLXIII.

Le sceau a été coupé.

 

 

 

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