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PHystorique- Les Portes du Temps
5 juillet 2022

1487 De Saumur Charles VIII arrive aux Ponts-de-Cé pour La Procession du Sacre à Angers

1487 De Saumur Charles VIII arrive aux Ponts-de-Cé pour La Procession du Sacre à Angers

Chaque année, à l’occasion de la Fête- Dieu, la procession dite du « Sacre » attire à Angers de nombreux visiteurs.

Sans doute leur nombre est moins grand qu’au Moyen-Age, où il atteignait parfois 30.000 personnes, et les jeunes filles ont, depuis longtemps, rayé de leur contrat de mariage la clause de les mener voir cette belle manifestation d’art religieux, mais cependant le Sacre d’Angers reste une des curiosités les plus attrayantes du pays et a conservé, à travers les âges, une réputation presque universelle.

Au cours du XI e siècle, le chanoine Bérenger,» archidiacre d’Angers, prêcha contre le Saint-Sacrement. En expiation de ce crime sacerdotal, le clergé angevin décida de se rendre tous les ans, en grande pompe, de l’église cathédrale de Saint- Maurice d’Angers au tertre Saint-Laurent, ancien cimetière du Ronceray, où le Saint- Sacrement resterait exposé à l’adoration des fidèles.

 En 1111, le pape Calixte II assista à cette cérémonie et, après avoir consacré lui- même l’autel de la chapelle expiatrice, monta en chaire pour faire un acte solennel de réparation au Saint-Sacrement.

 Cette chapelle appartenait aux religieuses du Ronceray, nobles et pieuses dames qui constituaient une sorte d’aristocratie congréganiste. Le jour des grandes fêtes, ces religieuses avaient leurs places dans les stalles du chapitre d’Angers, et elles marchaient de pair, dans les cérémoines importantes, avec les chanoines.

La Révolution détruisit cette merveilleuse chapelle qui, au dire des historiens, était un chef-d’œuvre d’art roman-

Depuis sa fondation, l’usage de la procession du « Sacre » s’est perpétué.

D’abord très simple, très volontairement humiliée, cette cérémonie ne tarda pas à devenir luxueuse et bruyante.

Sa renommée se répandit dans toute la chrétienté et en 1465, le maire Jean Cadu, d’accord avec le chapitre de la cathédrale, sévit, dans l’obligation de réglementer rigoureusement l’ordre du cortège.

 A cette époque, les artisans, les échevins, les officiers royaux ou provinciaux et le peuple entier prenaient part à cette procession dont la mise en marche ne demandait pas moins de trois grandes heures. Aussi le départ était-il fixé de grand matin.

Le cortège se composait :

1° De douze grosses torches, fournies par les principaux corps de métier de la ville (bateliers, savetiers, portefaix, bahutiers, cordiers, corroyeurs, selliers, tanneurs, cordonniers, poissonniers, boulangers, bouchers). Ces torches monumentales étaient d’un poids énorme et d’une structure gigantesque ; il ne fallait pas moins de seize hommes pour porter l’une d’elles.

2° Des corporations d’artisans et de marchands au nombre de 80 environ, des gens de professions libérales, des officiers publics et magistrats, tous munis d’une longue torche.

3° Du clergé composé des 9 chapitres du diocèse (la Trinité, Saint-Maimbœuf, Saint- Maurille, Saint-Julien, Saint-Pierre, Saint- Martin, Saint-Laud, les réguliers de Toussaint, les prêtres hospitaliers de Saint- Jean) ; des ordres religieux ; enfin des porteurs du Saint-Sacrement. Ces porteurs étaient de droit l’évêque d’Angers et le grand doyen, qui, soutenaient sur leurs épaules un énorme ostensoir, posé sur un riche brancard.

4° Enfin, les gouverneurs de provinces, les grands dignitaires et le peuple. La procession se déroulait à travers les rues de l’Évêché et Baudrière, les ponts, les rues de la Trinité et de la Censerie, richement tendues de tapisseries et de linges blancs. Arrivé à l’église du Ronceray, le cortège faisait halte pour chanter quelques motets en l’honneur du Saint- Sacrement, puis il s’acheminait vers le tertre Saint-Laurent où avait lieu l’exposition du Saint-Sacrement, le sermon et le salut.

Les religieuses du Ronceray qui possédaient d’admirables tapisseries données par la doyenne Louise le Roux, les exposaient pour honorer la procession. Ces superbes tapisseries, au nombre de onze, étaient, il y a un demi-siècle, la propriété des châtelains de Serrant. Elle passèrent dans la suite au château du Plessis-Macé et, furent malheureusement, en 1888, vendues pour une somme de 42.000 francs.

Le mardi le 21 avril 1487, de Saumur,  Charles VIII  descendit la Loire en bateau, à l'exemple de son aïeul Charles VII, cinquante ans auparavant jusqu’aux Ponts-de-Cé.

Ce prince était alors âgé de 17 ans.

La réception fut moins solennelle, mais la visite moins fugitive. « Le roi « y fut reçu par le gouverneur du château et, le lendemain seulement, il arriva dans la ville d'Angers, par la porte Toussaint, et se rendit au château royal.

 Le jeudi il partit monté sur un cheval blanc, les seigneurs de sa suite tenant un riche poële au-dessus de sa tête, visiter le PIessis-Macé, appartenant à M. de la Forest,  gouverneur d'Anjou. (Louis II de Beaumont-Bressuire)

 Le roi était accompagné de Jean II de Bourbon, connétable de France, de Jacques de Beauveau et de sa femme, de Louis II de La Trémoille, seigneur de Craon et  vicomte de Thouars, de Brézé, d'Angoulême, d'Alencon, de Vendôme, et d'un grand nombre d'autres seigneurs.

 Le roi revint à Angers pour assister à la procession du Sacre, et dans l'après-midi de ce jour il fut aux vêpres de la cathédrale, et revêtit pendant l'office le surplis et la chasuble d'honneur.

 

Le jeudi de l'octave du Saint-Sacrement le roi fit avertir le chapitre qu'il suivrait la procession du petit Sacre.

Le Saint-Sacrement fut solennellement porté par les rues du quartier de la cité, par l'évêque de Saint-Pol-de-Léon, abbé de la Roë en Anjou.

 Derrière le dais, marchaient dans le plus grand recueillement le roi et sa mère, puis les gentilshommes de la maison, portant torches aux armes de France.

Puis, en 1518, François I er à son tour, rehaussa, par sa présence, l’éclat de la cérémonie.

L’entrée solennelle du roi de France à Angers fut celle de François Ier, précédée, comme les autres, de sa descente aux Ponts-de-Cé.

 II y arriva le samedi, 5 juin 1518, avec la reine sa femme, et le couple royal passa la nuit au château. Le lendemain, dimanche, ils allèrent tous les deux dîner à Rivettes, ancienne demeure du Roi René, et de là furent souper au château d'Epluchard. Le repas fut immédiatement suivi de l'entrée dans la ville ; elle se fit aux flambeaux, et elle est restée célèbre dans les fastes d'Angers.  Bulletin archéologique, t. IV, p. 333.

En 1620, Marie de Médicis, assista de la maison Aveline, près la fontaine Pied- Boulet, au passage de la procession.

Quelques années après, en 1632, le prince de Condé, tint à voir, au même endroit se dérouler le cortège.

 Enfin en 1716, M me de Sévigné admira l’énergie de l’évêque Henri Arnault, qui bien qu’âgé de 88 ans porta à jeun le Saint-Sacrement durant toute la procession et célébra la grand’messe de retour, à quatre heures de l’après-midi.

La dernière procession organisée selon les prescriptions de Jean Cadu eut lieu en 1791 et durant la Révolution le « Sacre » d’Angers ne fut point solennellement fêté.

Mais en 1802, l’évêque Montault, rétablit cette cérémonie avec tout l’éclat d’usage. Malheureusement la destruction de la chapelle du Ronceray obligea le pieux prélat à limiter le parcours à l’église de la Trinité.

La physionomie de l’ancien Sacre fut, selon les possibilités, respectée. Les représentants des anciennes corporations, précédés de leur « fanion » prirent place au cortège, ainsi que toutes les paroisses de la ville (Trinité, Sainte-Thérèse, Saint-Jacques Saint-Joseph, Notre-Dame, Saint-Laud, Saint-Serge) qui remplaçaient les anciens chapitres ; comme autrefois, l’évêque et le grand vicaire portèrent sur le brancard consacré le Saint-Sacrement et les autorités civiles et militaires figurèrent à la procession.

En 1802, le préfet Nardon, le général Girardon, le colonel de gendarmerie Noireau, la Cour d’Appel, suivirent officiellement le dais.

Enfin en 1860, l’École normale, les Arts et Métiers, le Lycée, les troupes de la garnison furent conviées au « Sacre » d’Angers.

 En 1848, l’architecte Heulin, sur l’avis de Mgr Angebault construisit près la Maine un superbe reposoir où se rendit la procession, et en 1856, secondé par l’abbé Gardais, alors vicaire de la cathédrale, le même architecte, éleva une admirable chapelle provisoire au Tertre Saint-Laurent. La confection de ce chef-d’œuvre ne coûta pas moins de 10.000 francs.

En 1867 M. de Farcy, à son tour, édifia au même endroit un autel romano-bizantin, qui fut pendant de nombreuses années admiré des Angevins. Enfin, Ms r Freppel acheta le Tertre Saint-Laurent, où ne tarda pas à s’élever, sur les plans de M. Dussouchay, l’élégant ciborium actuel.

 

Depuis, la procession du « Sacre » s’effectue, tous les ans, au milieu du respect et de l’admiration unanimes. Il y a quelques années une tentative fut faite pour hâter sa disparition.

La population manifesta énergiquement son désir de la voir maintenir et il lui fut donné satisfaction.

La procession du « Sacre » est une des plus vieilles et des plus pittoresques traditions de notre catholique Anjou et l’on conçoit facilement que la renommée universelle qu’elle fit longtemps à notre ville, nous attache à sa conservation.

L. G. Le Cri d'Angers

 

 

 

Mars 1487 Charles VIII confisque tous les domaines du comte de Dunois et fit démanteler les fortifications de Parthenay <==..... ....==> 10 Juin 1487 Jean Bourré reçoit au Plessis Bourré, le roi de France Charles VIII avec sa sœur Anne de Beaujeu, régente.

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