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PHystorique- Les Portes du Temps
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18 février 2022

Rapport sur les tombes trouvées lors de fouilles faites le 19 avril 1865 dans la cour du Temple de la Rochelle

Rapport sur les tombes trouvées lors de fouilles faites le 19 avril 1865 dans la cour du Temple de la Rochelle

DE LA ROCHELLE. Les fouilles faites le 19 avril 1865 dans la petite rue du Temple, qui ont amené la découverte de trois pierres tumulaires ayant attiré l'attention sur l'ancienne maison du Temple, nous croyons devoir donner quelques détails sur cet ordre célèbre à la Rochelle.

 

Dès 1139, les ordres militaires des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et des Chevaliers du Temple, formaient à la Rochelle deux puissantes Commanderies.

Nous voyons, en effet, Eléonore d'Aquitaine confirmer, à cette époque, le don des maisons qu'ils possédaient déjà (in æternum concessimus domos quas in Rupella habebant in occupatu suo id et infra clausuras suas... ann. 1139).

Les commandeurs du Temple de la Rochelle sont appelés, dans les chartes, précepteurs (preceptor militiae Templi in Rupella) et maîtres (magister).

L'ordre des Templiers ayant été aboli en 1314, on donna aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou Chevaliers de Malte, les domaines et la maison de ces religieux. La Commanderie de la Rochelle était magistrale.

Aux faits qui précèdent et qui sont empruntés au père Arcère, nous pouvons ajouter, d'après des documents inédits, quelques détails sur la topographie du Temple de la Rochelle.

 

C'est l'extrait d'un procès-verbal de visite de cet établissement au XVIIe siècle.

Le 23 juillet 1682, frère Gabriel Dauvet des Maretz, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, grand prieur d'Aquitaine, commandeur de Saint-Etienne de Reneville, accompagné du frère Laurancin, religieux du même ordre, de Me Moreau, notaire, et de Didier Poirel, procureur, porteur de la procuration du frère F. de la Rochefoucauld de Bayers, commandeur de la Commanderie du Temple de la Rochelle, fait la visite de la Commanderie magistrale du Temple, scituée en la ditte ville de la Rochelle, parroisse de Saint-Barthelemy.

 

«  Estant entré par soubz un porche, le dessus duquel n'est pas du dhomaine de la dite Commanderie, avons passé par une petite allée, dans une petite cour qui autrefois faisoit partie de l'ancienne Eglize , et de là sommes entrés dans la chapelle... laquelle a esté bastie » de neuf par deffunt le commandeur de Brienne, il y a » environ douze ans (1670) * y ayant deux portes fermantes, un vitral du costé du midy et deux autres aux » deux peignons en cils de bæuf, et un autre vitral du costé du septentrion, un autel au peignon de devant...  une figeure de Saint-Jean-Baptiste en pierre... pour mettre sur une des portes de lad. Commanderie, une chaize en forme de bancq avec les armes dud. Commandeur de Brienne, etc.

- Dans cette chapelle il est dit chaque jour une messe par les RR. PP. capussins de cette ville, moyennant une somme de 200 liures.

Et sortans de lad. chapelle sommes entrés dans le logis principal qui consiste en une salle basse de 4 grandes croisées des deux costés et une au bout au coing de la cheminée... de lad. salle sommes entrés dans la cuisine qui est à costé en montant 4 degrés... et de là sommes montez par un degré de pierre dans une chambre au-dessous de la salle... Sortans de lad. salle sommes entrés dans une autre chambre au-dessus de la cuisine... de lad. chambre on va par une gallerie aux aizemens... et desd. chambres sommes montez dans les greniers... et au-dessus dud. escalier est un petit pavillon où l'on monte par un degré de bois... et dud. logis dépend une petite cour... un petit cellier hors de ce logement... et sortans dud. logis sommes entrés dans un autre petit logement joignant à celui ci dessus... duquel petit logis sortans avons veu un petit cellier, avec une sortie où il y a une porte cochère qui a son isseue dans la cour du Temple... de là revenans, du costé du passage par où nous sommes entrez , sommes entrez dans un autre corps de logis , où deo meure Me Pierre Bomier, conseiller du Roy et son  premier advocat au siége présidial de ceste ville... Le D sieur Poirel nons a conduits dans le jardin de lad. Commanderie, lequel avons veu grand et espacieux, » planté de plusieurs arbres fruitiers... et de la sommes » entrés dans un petit logis... proche led. jardin du dhomaine de lad. Commanderie... et après sommes entrés dans un vieil petit logis joignant celuy sy devant par une allée fort obscure et incommode... et par la même allée sommes allés dans un autre petit logement composé d'un espace bas et sommes montés par une eschelle de bois toute droitte dans une petite chambre à cheminée... et dud. lieu par un petit courroir ou venelle sommes entrés dans un autre petit logement...  sortans sommes entrés dans un autre petit logis... ensuite sommes entrés dans une escurie... de là sommes entrés dans une place nommée la Cour du Temple, par sous un portal de pierre renfermé... et sommes entrés » dans un petit vieil logement... de laquelle maison sortans sommes entrés dans un cellier... duquel cellier  estans sortis, sommes entrés dans un autre logement dans le fond de lad. cour du Temple... et après sommes  allez voir les halles de lad. commanderie qui sont dans » la place ditte place des halles faite de charpente... »

Indépendamment du vaste domaine que nous venons de parcourir, la commanderie du Temple de la Rochelle comprenait encore le moulin de Maubecq (paroisse de Saint-Sauveur) ; la métairie de la Borde, à deux lieues de la Rochelle; la métairie de Sécheboucq, des terres dans la paroisse d'Angoulins, un four banal dans la paroisse de Luché, deux métairies dans la paroisse de Marans, une cabane dans la paroisse de Saint-Georges-du-Bois , le fief Legoux entre Saint-Jean d'Angély et Tonnay-Charente, la seigneurie de l'Hospiteau entre cette dernière ville et Saint-Savinien, la seigneurie du Rosne entre Tonnay-Charente et Rochefort, le fief des Gontiers (paroisse de Notre-Dame de Cougnes), etc.

« La commanderie de la Rochelle était en droit de haute, moyenne et basse justice hors lad. ville... Elle d était affermée en général cinq mille trois cents livres » (acte Billon, 25 juillet 1681).»

Ses charges étaient 114 livres rente par an aux religieuses hospitalières de cette ville, 110 l. 11 s., 5. d. de dîme au roi, 532 1. à l'Ordre pour les réceptions, 200 1. par chacun an pour la messe quotidienne, aux R. P. pucins.

Un second procès-verbal dressé le 4 septembre 1756 à la requête de frère Louis Destouches, chevalier magistral, nous éclaire sur l'importance de la commanderie du Temple de Saint-Jean du Perrot à la Rochelle.

L'ensemble de la commanderie magistrale du Temple de la Rochelle et des seigneuries, fiefs et membres en dépendants présentait donc un revenu très-considérable et assurait une grande puissance aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, importance qui s'est conservée jusqu'à l'époque de la suppression de toutes les corporations religieuses.

 

 

 

 

 

RAPPORT  A M. le Maire de la Rochelle, Sur des tombes trouvées dans la Cour du Temple.

 

La Rochelle, le 30 mars 1868.

Monsieur le Maire,

Vous avez bien voulu me signaler la découverte de cinq sarcophages en pierre, faite en creusant le sol pour la construction d'une cave, dans une maison située cour du Temple et appartenant à M. Germain, fabricant de sièges.

Le jour même de votre communication, j'ai eu l'honneur de vous entretenir du résultat de mon enquête. Depuis, et malgré le peu d'importance des objets trouvés, il m'a semblé qu'il serait bon d'en conserver l'inventaire, comme une sorte de procès-verbal destiné à fournir certains renseignements aux futurs explorateurs des terrains occupés jadis par l'ancienne commanderie du Temple c'est ce que je vais essayer de faire.

Les cinq cercueils dont il s'agit ont été découverts, les uns à côté des autres, dans un terrain avoisinant les restes de la chapelle du Temple. Leur orientation était celle consacrée pour les anciennes sépultures chrétiennes : la tête placée à l'occident, de manière à regarder l'orient, et les pieds étendus du côté opposé.

Ces tombes, plus étroites vers les pieds, n'étaient pas d'un seul morceau, mais composées de fragments de pierre liés ensemble avec un mortier très-dur; trois étaient couvertes de même façon ; les autres, de grandes dalles en ardoise ; une seule avait une pierre creusée et arrondie par le haut pour servir d'encadrement à la tête.

Ces tombes ne portaient aucune inscription : cela s'explique par ce fait qu'elles étaient destinées à être enfouies dans la terre et soustraites aux regards.

 Une croix à huit pointes, sculptée en relief dans une espèce de lumachelle, était placée perpendiculairement à la tête de l'une d'elles. L'intérieur des cercueils ne renfermait que des ossements, sans vase à charbon, à encens ou à eau bénite, ni ustensiles ayant servi aux morts, à l'exception, toutefois, d'une boucle de ceinture en cuivre rouge, sans ornements qui paraît avoir appartenu à une personne d'humble condition.

Ici commence mon embarras. Je voudrais pouvoir jeter quelque lumière sur l'obscurité qui entoure ces sépultures ; mais la terre nous a livré si peu de son secret que j'en suis réduit aux conjectures, tant sur l'ancienneté de ces tombes que sur les personnages dont elles contenaient les dépouilles mortelles.

Ainsi que je l'ai dit précédemment, ces cinq cercueils étaient à pièces multiples, genre de construction qui remonte à une époque très-ancienne et se maintint jusqu'au moyen-âge. Établis à la même profondeur, et non superposés, ils semblent dater du même temps.

D'un autre côté, la croix sculptée a la forme de celle portée par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui s'établirent dans la commanderie du Temple après l'abolition de l'ordre des Templiers, en 1314 ; elle est semblable, du reste, à celle qui se voit sur la porte de l'ancien temple. En outre, une de ces tombes présentait à la tête une brisure circulaire qu'on retrouve rarement au-delà du XIIIe siècle, et toutes allaient en se rétrécissant vers les pieds, disposition qui paraît avoir été peu usitée à partir de la fin du même siècle.

Ces diverses considérations me portent à émettre l'opinion que ces sarcophages ne doivent pas être postérieurs à la première moitié du XIVe siècle.

Celui des cercueils près duquel se trouvait la croix à quatre branches pattées, contenait probablement les dépouilles d'un religieux de Saint-Jean de Jérusalem ; les autres appartenaient sans doute à des habitants de la Rochelle ayant pour seigneurs les chevaliers de cet ordre comme successeurs des Templiers, leurs anciens maîtres.

En cette qualité, ils pouvaient avoir le privilège d'être enterrés dans le cimetière commun du couvent, la sépulture dans la chapelle et dans les cloîtres étant réservée aux dignitaires de l'ordre..

Tels sont, Monsieur le Maire, les renseignements que je puis vous transmettre. Permettez-moi en terminant, de vous exprimer de nouveau mes remerciements d'avoir bien voulu appeler mon attention sur cette découverte qui, sans votre sollicitude, aurait pu rester ignorée.

M. Germain a consenti à faire abandon à la ville des pierres portant la croix et la brisure circulaire, ainsi que de la boucle de ceinture. Ces objets ont été déposés à la Bibliothèque.

 

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de mes sentiments les plus dévoués.

 

 

 

 

 

Académie des belles-lettres, sciences et arts (La Rochelle). Section des belles-lettres et beaux-arts.

La Rochelle et ses environs: et un nouveau plan de la ville De Louis-Marie Meschinet de Richemond

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

* L'ancienne église était entièrement ruinee en 1668, à l'exception d'une forme de peignon.

 

Le port d'Aliénor d'Aquitaine : Voyage dans le temps des Templiers et Hospitaliers de la Rochelle. - 

Sixième port de France, La Rochelle affiche désormais près de huit millions de tonnes de trafic. Et la plaisance est devenue l'une de ses vitrines. Au Moyen Age, la ville se démarque surtout par son indépendance vis-à-vis de tout pouvoir religieux.....

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Opérations financières des Templiers avec les Rois d'Angleterre (Confrérie du Poitou)

Les fondateurs, Hugues de Paganis, Geoffroy de Saint-Adhémar et leurs premiers compagnons, en prononçant les trois vœux monastiques aux pieds de Garmond, patriarche de Jérusalem, entrevoyaient-ils la portée sociale et politique de leur association? En acceptant, de Baudouin II, la donation du palais construit sur l'emplacement même du Temple de Salomon, avaient-ils conscience du rôle que les Templiers devaient jouer dans le Monde ? ....

 

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Le 13 octobre 1307, les Templiers sont arrêtés sur ordre du roi Philippe le Bel. L'ordre du Temple est notamment accusé d'hérésie et de simonie. Philippe-le-Bel enferme des captifs de marque dans une tour dite du Coudray, la partie du château la plus difficilement accessible....==> Mille ans de l'Histoire de Chinon (tour du Coudray de la forteresse Royale) Condamnation des Templiers (1307)......



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