Opérations financières des Templiers avec les Rois d’Angleterre (Confrérie du Poitou)
Les fondateurs, Hugues de Paganis, Geoffroy de Saint-Adhémar et leurs premiers compagnons, en prononçant les trois vœux monastiques aux pieds de Garmond, patriarche de Jérusalem, entrevoyaient-ils la portée sociale et politique de leur association?
En acceptant, de Baudouin II, la donation du palais construit sur l'emplacement même du Temple de Salomon, avaient-ils conscience du rôle que les Templiers devaient jouer dans le Monde ? Dieu seul le sait.
L'historien n'a pas à juger les intentions personnelles des individus il ne peut qu'apprécier les causes d'un fait historique par ses effets.
Or, les Templiers, créés, en apparence, pour assurer la sécurité des routes suivies par les pèlerins se rendant au tombeau du Christ, opèrent, en moins de cinquante ans, dans toute l'Europe, une des plus formidables razzias financières dont les annales historiques nous aient transmis le souvenir. Etablis pour être, en Orient, les hommes d'armes de la Chrétienté, les chevaliers du Temple sont devenus, dès le milieu du XII siècle, ses seuls banquiers en Occident.
L'Ordre du Temple, sous Philippe Auguste, est déjà une des plus grandes puissances internationales. L'Europe est hérissée de ses commanderies et de ses forteresses, alors que l'esprit de la règle, en soixante-douze articles, donnée par saint Bernard, sur l'ordre du Pape, et avec l'assentiment préalable du concile de Troyes, peut se résumer dans ce mot significatif du célèbre abbé de Citeaux aux premiers Templiers « Pas un pan de mur…. pas un pouce de terre !»
Quelle puissante influence a donc si rapidement changé la sage organisation primitive de ces moines militaires pour les transformer en courtiers de banque et en agents d'affaires ?
Si l'on veut le comprendre, il suffit d'examiner les signes estampillés sur les monnaies des souverains dont ils firent leurs agents dociles, en argentant leurs ambitions, leurs rancunes ou leurs vices.
Regardez les pièces frappées au temps de Richard-Cœur-de-Lion et de Jean sans Terre, par exemple. Elles portent tous les signes caractéristiques de la Kabbale orientale l'étoile à six branches, la croix grecque, le sceau de Salomon et jusqu'aux croissants de lune, symboles particuliers des Musulmans.
Evidemment, ces estampilles n'ont pas été choisies par hasard et ce n'est pas, non plus, fortuitement que, dès 1185, les Temples de Paris et de Londres, immenses domaines enclos et fortifiés, situés au cœur de ces capitales, sont devenus des établissements publics de crédit.
Telle était, au début du XIIIe siècle la confiance inspirée par l'intégrité et la forte organisation financière de l'Ordre que c'était une coutume prise par tous les souverains et barons d'Europe de confier leurs trésors aux Templiers.
Les couvents de ces chevaliers, étant de véritables banques de dépôt, on y consignait, en compte courant, des fonds considérables. Les moines du Temple ouvraient des crédits aux personnes solvables et ils faisaient partout concurrence aux Juifs qui, fidèles à leur caractère national, exploitaient déjà, par le change et les prêts usuraires, les prodigues chevaliers chrétiens
Le Temple de Londres, au cours du XIIIe siècle, n'était guère moins célèbre que celui de Paris.
Ce fut surtout pour les besoins de la Terre-Sainte, toujours renaissants et jamais satisfaits, que la puissance et l'habileté financière des Templiers furent mis en réquisition. Ils ont été, à vrai dire, les banquiers de toutes les croisades ou tentatives de croisades qu'on vit se succéder sans interruption depuis la fin du XIIe siècle jusqu'à la suppression de l'ordre.
Henri II, roi d'Angleterre, antérieurement à l'année 1182, date de son testament, avait confié à la garde des Templiers et des Hospitaliers les capitaux qu'il réservait pour la défense du royaume de Jérusalem.
Lors de rétablissement de la dîme saladine, en 1188, il fut convenu qu'un Templier et un Hospitalier feraient partie de la commission chargée de lever la contribution dans chacune des paroisses des Etats de Henri II.
Jean sans Terre eut souvent recours au crédit et aux capitaux des Templiers.
Jean sans Terre, en 1204 et 1205, y mit en garde les insignes et les joyaux de la couronne d'Angleterre.
En 1206, il y fit déposer la chapelle de Hubert, archevêque de Cantorbéry .
Le 22 août 1213 il ordonna de payer au maître de l'Ordre en Angleterre 9 marcs d'argent comme remboursement du marc d'or que ledit maître lui avait fourni pour présenter à l'offrande le jour de son absolution.
En 1214, un projet d'accord conclu entre Jean sans Terre et sa tante la reine Bérengère, qui devait rester secret, fut confié à la garde des Templiers.
En 1214, sur une somme de 820 marcs que le commandeur des Templiers de la Rochelle avait reçue en garde d'Ives de la Jaille, Jean sans Terre ordonna de prendre l'argent nécessaire pour la mise en liberté des otages dudit Ives, prisonnier du comte de la Marche ==> 1214 Jean Sans Terre part d’Angleterre en direction du Poitou, débarque à La Rochelle et marche sur Mauzé
Une pension de 2,760 livres, monnaie d'Angers, que le roi Henri II s'obligea en 1186 à servir à sa belle-fille Marguerite, soeur de Philippe Auguste, était payable entre les mains des Templiers, à la commanderie de Sainte-Vaubourg.
Jean sans Terre, en 1214 employa un moyen assez ingénieux pour s'assurer des partisans dans les provinces de l'ouest de France. Aux grands barons dont les principaux domaines étaient compris dans les conquêtes de Philippe Auguste et qui pouvaient être tentés de suivre la fortune du vainqueur, le roi d'Angleterre s'engageait à servir des pensions annuelles plus ou moins considérables; mais les promesses d'un prince dont la parole n'était pas sûre et dont les ressources étaient à peu près épuisées n'auraient peut-être pas suffi pour exercer une influence décisive sur une noblesse disposée à se rallier à la cause du roi de France.
En même temps qu'il promettait une pension, Jean faisait verser au trésor des Templiers de la Rochelle une somme suffisante pour en assurer le payement exact pendant un certain nombre d'années.
C'est le procédé dont il usa vis-à-vis d'Alice, comtesse d'Angoulême; il lui promit pour sa dot une pension de 5oo livres, monnaie de Poitiers, et, par une lettre du 6 septembre 1214, il ordonna de remettre au commandeur de la Rochelle une provision de 2,5oo livres sur laquelle seraient prises les cinq premières annuités de la pension.
La même année, le commandeur de la Rochelle encaissa une provision de 3o,ooo livres, représentant cinq annuités de la pension que Jean sans Terre avait promise à Raoul d'Exoudun, comte d'Eu, pour l'indemniser de la perte de sa terre de Normandie, confisquée par le roi de France Philippe Auguste.
En 1215 de grosses sommes furent avancées par les Templiers pour le passage des chevaliers Poitevins que le roi appelait à son secours en Angleterre; Emeri de Sainte-Maure, maître du Temple, avait à cet effet payé 1,100 marcs que Jean sans Terre ordonna de lui rembourser le 11 avril 2.
Le 13 août suivant, le maître des Templiers de Poitou et de Gascogne fut invité à prêter 1,000 marcs pour les dépenses des chevaliers qui devaient passer en Angleterre.
Le crédit du roi Jean n'était pas alors très solide : pour obtenir des Templiers d'Angleterre un prêt de 1,100 marcs, et de ceux de Poitou un prêt de 2,000 marcs, il fut réduit à la nécessité d'offrir en garantie une quantité d'or qui représentait ces deux sommes d'argent.
En 1216, la prospérité n'était pas encore revenue dans la maison royale. Le 9 juillet, Jean sans Terre se reconnaissait débiteur d'une somme de 200 marcs que le maître des Templiers d'Angleterre avait payée à sa décharge.
Les plus riches abbayes étaient parfois plongées dans un état de gêne et de dénuement qui les forçait à contracter des emprunts. Le monastère de Cluny eut à traverser une de ces crises au commencement du XIIIe siècle.
Innocent III, dans les dernières années de son pontificat, était venu en aide à la puissante abbaye bourguignonne en lui faisant un prêt de 2,000 marcs d'argent 1. Elle n'était pas sortie d'embarras en 1216. Cette fois-ci elle eut recours au trésorier du Temple à Paris, qui lui prêta 1,000 marcs d'argent sous la caution de la comtesse de Champagne.
Baudouin II, empereur de Constantinople, dut engager, vers l'année 1240, la vraie croix, comme garantie d'une énorme somme d'argent qu'il avait empruntée des Templiers de Syries.
Richard d'Angleterre (Richard de Cornouailles), élu roi des Romains, avait affecté, par son testament, 8,000 marcs d'esterlins aux affaires de la Terre-Sainte. Grégoire X chargea Raimond de Noyers, son nonce en Angleterre, de demander la délivrance de ce legs au comte de Cornouaille, fils et héritier de Richard, et de déposer l'argent au nouveau Temple de Londres
Le 13 octobre 1307, les Templiers sont arrêtés sur ordre du roi Philippe le Bel. L'ordre du Temple est notamment accusé d'hérésie et de simonie. Philippe-le-Bel enferme des captifs de marque dans une tour dite du Coudray, la partie du château la plus difficilement accessible....==> Mille ans de l'Histoire de Chinon (tour du Coudray de la forteresse Royale) Condamnation des Templiers (1307).
DE LA ROCHELLE. Les fouilles faites le 19 avril 1865 dans la petite rue du Temple, qui ont amené la découverte de trois pierres tumulaires ayant attiré l'attention sur l'ancienne maison du Temple, nous croyons devoir donner quelques détails sur cet ordre célèbre à la Rochelle.......