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PHystorique- Les Portes du Temps
23 mai 2020

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

Une calèche arrive d'où descend Prosper Mérimée sur le parvis de l'Abbaye Royale. Le premier magistrat de la commune s'empresse de lui faire découvrir le village et l'abbaye. La pétillante femme du maire, trop heureuse d'avoir un visiteur de marque venu de Paris, perturbe un peu cette inspection.

Ce remarquable édifice appartient au XIIe siècle. Il est orienté régulièrement. Il se compose d'une triple nef de 34 mètres de longueur sur 15 de largeur au dedans de l'œuvre, d'un transept et d'une abside.

La nef est divisée en 7 travées par douze piliers; dix de ces piliers ont une forme normale cantonnée de deux demi-colonnes accouplées du côté central et d'une demi-colonne simple de chacun des trois côtés. Ils ont en plan 4 mètre 43 cent. de l'est à l'ouest, et 1 mètre du nord au sud. Les deux premiers piliers vers l'entrée sont un peu plus compliqués de forme et un peu plus gros, de manière à rétrécir de quelque chose la nef centrale, qui n'a entre eux que 5 mètres 10 cent. de large, tandis qu'elle a 5 mètres 60 cent. entre les autres. Les piliers d'entrée du transept, plus gros aussi, ont la forme simple d'un corps carré, de 1 mètre 30 cent., cantonnés de quatre demi-colonnes dont l'ensemble s'inscrit dans un carré de 2 mètres de côté. Des demi-colonnes engagées marquent, tout le long des parements intérieurs des murs latéraux, la division des travées.

ABBAYE de Nieul sur l'Autize Etat en MDCCCLXIV

En coupe, deux séries d'arcades longitudinales parallèles, prenant leur naissance à 6 mètres 75 cent. au-dessus du pavé sur les chapiteaux inférieurs des piliers, forment la séparation des trois nefs, et ces arcades sont répétées le long des murs latéraux, sauf aux deux premières travées, avec une saillie de 15 cent. comme les pieds-droits liés à ces murs. Ces deux systèmes d'arcades sont couronnés à 9 mètres 15 de hauteur par des plaintes continues sur lesquelles prennent naissance les voûtes des trois nefs.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

Ces voûtes, qui sont divisées par des arcs-doubleaux reposant sur les colonnes engagées transversales de chaque pilier, sont cylindriques ou en berceau avec un profil légèrement ogival pour les bas-côtés et presque plein-cintre pour la nef centrale (1) .

Toutefois, cette voûte centrale ne conserve pas la même forme dans toute son étendue. Au droit de la première travée, sur la porte d'entrée, elle se relève en pénétrant dans une tour dont les murs reposent, au moyen d'arcades plus épaisses, sur les piliers plus forts eux-mêmes qui existent dans cette partie, à 13 mètres 50 centimètres de hauteur, des trompes dans l'angle donnent au vide un plan octogonal, et ce vide est ensuite couvert par les rudiments d'une voûte en arc de cloître qui pénètre dans la tour, mais dont la partie inférieure subsiste seule.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

Les chapiteaux intérieurs de l'église de Nieul sont presque tous formés de découpures reproduisant la forme rudimentaire de feuilles à large épatement à la base, le sommet retourne en volute soutenant l'angle du tailloir. La corbeille de ces chapiteaux est souvent cubique, les deux. gros chapiteaux sculptés, aux deux colonnes qui soutiennent la coupole du transept, ont seuls reçu une décoration un peu plus recherchée.

Celui de gauche, à fort tailloir chanfrené, a sur sa corbeille cubique des animaux affrontés aux feuilles tombant en guirlandes sur la tête et sur le milieu du corps. On croirait voir une imitation de bas-reliefs antiques, reproduisant des taureaux parés pour le sacrifice. Sur le chapiteau de la colonne correspondante, l'artiste a sculpté, au milieu de troncs d'arbres et de rameaux agencés, Ève cueillant le fruit défendu (2).

Les absides ont été récemment construites. On les doit comme les voûtes à la rare habileté de M. Segretain, architecte des monuments historiques. Il en est de même du transept dont les deux

bras ont des voûtes cylindriques. La croisée est couverte, suivant la formule poitevine, par un dôme octogone reposant sur des trompes.

Au-dessus de ce dôme, M. Segretain a eu l'heureuse idée de replacer la base d'un clocher qui rappelle celui que les chanoines de la Rochelle firent détruire, au grand regret des habitants. Deux clochers pour une église, c'est une particularité dont il était utile de conserver le curieux souvenir (3).

FAÇADE OCCIDENTALE.

Cette façade a deux ordres complets divisés l'un et l'autre par des groupes de colonnes saillantes, en trois parties dont chacune porte une baie. Au rez-de-chaussée dont la hauteur totale est de de 6 mètres, la porte majeure seule est ouverte. Elle a 3 mètres 50 centimètres de large sur 3 mètres 75 centimètres de hauteur, elle est en plein cintre et elle a quatre archivoltes en retrait portées par huit colonnes.

Sur quelques-uns des chapiteaux de ces colonnes se trouve le même sujet. Ces chapiteaux ne sont pas de l'époque primitive, ils appartiennent au XIXe siècle. Sur l'un d'eux, on remarque une femme en désordre, et un démon à l'aspect horrible. La première archivolte n'a rien, les autres ont conservé leurs feuilles lancéolées, des figures géométriques, des têtes plates, des têtes de diamants.

Les baies latérales sont aveugles, un peu plus étroites. Les cintres sont en fer à cheval et à deux retraits portés par quatre colonnes; l'architrave de cet étage n'a pas de console. A la baie .de droite, les archivoltes sont ornées de feuilles retournées, de palmettes, de pointes de diamants.

A gauche, la baie est fermée comme à droite; la forme est semblable, les ornements sont les mêmes. Quant aux quatre grosses colonnes qui divisent ce premier étage en trois parties, elles sont uniques et surmontées de forts chapiteaux qui représentent ici deux dragons affrontés, reposant pour ainsi dire dans deux coquilles, là, des oiseaux qui, la tête retournée, semblent vouloir becqueter leurs ailes.

Un peu plus loin ce sont des animaux également affrontés. A côté d'eux, se montrent ensuite deux animaux dont les pattes de droite sont levées et celles de gauche appuyées sur l'astragale. A l'autre extrémité de la façade ouest, à l'exception d'un dragon, tout a disparu dans le mur qui s'appuie à l'angle de cette façade.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise (1)

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise (3)

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise (4)

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise (5)

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise (6)

Le rez-de-chaussée que nous venons de décrire est surmonté de la frise la plus curieuse; c'est une riche guirlande plate avec des têtes de dragon, des tiges et des feuilles qui se mêlent et s'enlacent.

Au deuxième étage dont la hauteur est de 6 mètres 70 cent., les colonnes de séparation sont plus petites et jumelées l'entablement portait des consoles à arcades; !e soubassement est marqué par des appareils ornés et variés ce sont des dessins rectangulaires et octogones, taillés avec une précision remarquable. Les baies sont en plein cintre à deux archivoltes portées par quatre colonnes.

A la fenêtre centrale, les chapiteaux présentent des animaux dos à dos: leurs gueules sont ouvertes, des enfants y mettent la main. Ces chapiteaux offrent ensuite aux regards des feuilles recourbées, des animaux aux longs cous, et un lion sur lequel s'appuie un oiseau que tient par la queue un personnage en tunique. Les archivoltes sont ornées de losanges et d'entrelacs.

La fenêtre du côté de l'Evangile présente des feuillages; l'autre fenêtre est ornementée de la même manière; les chapiteaux des colonnes géminées sont décorés de feuilles qui forment des volutes à l'angle des tailloirs. Un remarquable appareil losangé encadre la partie supérieure des fenêtres de droite et de gauche. Pour celle du centre, les ornements de l'archivolte sont des losanges. Au-dessus de ces étages existait, dans les premières intentions du constructeur, suivant l'usage, un vaste gable subdivisé en trois parties par des groupes de colonnes jumelées, terminées par des amortissements coniques.

Ce gable a été modifié au sommet pour donner place au clocher; à sa base, pour donner place aux deux tours à huit pans surmontées de deux flèches également octogonales dont les imbrications, les légères colonnettes, les chapiteaux et les modillons indiquent le XIIIe siècle (4).

Quant au clocher qui termine ce pignon, il a été reconstruit sur les fondations d'un autre plus ancien comme l'indique la coupole intérieure. Le soubassement de la tour est flanqué de contreforts et se termine à 18 mètres 50 cent. de hauteur, sur trois de ses côtés, par un amortissement en talus. Au-dessus de cet amortissement s'élevait à l'étage supérieur une chambre de clocher ayant 6 mètres de largeur en œuvre et 3 mètres 40 cent. de hauteur, y compris son entablement à consoles flanqué de colonnes engagées aux angles ainsi qu'au milieu des faces, et percé de deux fenêtres sur chacun de ces trois côtés.

Ce clocher est couvert par une pyramide en ardoise de 6 mètres 30 cent. de hauteur.

Plan de l'église Abbatiale Saint-Vincent de Nieul sur l'Autize

(1 le Choeur; 2 le Transept; 3 la Nef; 4 Salle capitulaire; 5 le Chauffoir; 6 le Scriptorium; 7 le refectoir; 8 le Refectoire; 9 le Cellier)

 

FAÇADE LATÉRALE NORD.

Elle se compose aussi de deux ordres superposés, séparés par un cordon simple qui fait suite à l'architrave inférieure de la façade Ouest: elle est couronnée à 9 mètres de hauteur environ, par un entablement ordinaire à console. L'étage inférieur est décoré d'arcades aveugles, deux par chaque travée.

L'étage supérieur est percé à chaque travée d'une fenêtre plein-cintre à deux retraits. Les contreforts qui marquent les travées sont aussi à deux retraits. L'un, plus large, correspond exactement à la saillie de la corniche; l'autre, plus étroit et plus saillant, se termine par un talus. Cette façade, récemment faite, reproduit l'ancienne aussi exactement que possible.

 

FAÇADE LATÉRALE SUD.

En partie engagée dans les constructions du cloître par sa base, cette façade est profondément dégradée par le feu dans sa partie supérieure. Elle avait dans l'origine (sa première travée l'indique) la même décoration que celle du nord.

De ses fenêtres, une seule est ouverte dans toute son étendue; c'est celle de la première travée vers l'occident. Les deux suivantes sont entièrement murées l'une par les constructions de l'abbaye, l'autre par la portée d'un arc-boutant. Les trois suivantes sont aveuglées jusqu'à 30 centimètres au-dessus de la naissance de leur cintre par le toit du cloître il en est de même de la dernière qui n'a plus sa forme normale. Elle a été agrandie en ogive irrégulière pour donner plus de jour.

Ainsi qu'il est facile de le voir par cette description, cette église, intéressante à plus d'un point de vue, reproduit les dispositions qui se trouvent dans celles de notre Poitou au XIIe siècle;

elle se distingue parmi elles parla pureté de ses formes, par son étendue et par la riche décoration de sa façade. Elle présente, en outre, deux particularités qui consistent dans les deux tours placées l'une à l'entrée, et l'autre sur la croisée.

Cette disposition est tout-à-fait étrangère dans notre pays où elle n'existe nulle part d'une manière franche, car le surhaussement de la première travée de Saint-Hilaire de Melle n'est point une tour à proprement parler, et celle de Saint-Laurent de Parthenay est un reste d'un plus ancien édifice.

Cette disposition appartient à l'école d'Auvergne que rappellent d'ailleurs encore ici les appareils de quelques parties de la façade. Une autre particularité non moins remarquable est la formule par laquelle dans la coupe, on a racheté au-dessus des chapiteaux inférieurs de la nef la plus grande épaisseur des arcs longitudinaux, par rapport aux colonnes sur lesquelles ils reposent, sans donner à celles qui portent les arcs-doubleaux transversaux une saillie excessive par en bas (5).

 

CLOÎTRE.

Le cloître, ce point central des maisons religieuses, ce lieu réservé où les moines passaient une partie de leur vie, présente à Nieul quatre galeries voûtées et ouvertes: la forme en est carrée. Cette disposition est la plus ordinaire et la meilleure, car l'église, le réfectoire, la salle capitulaire, le dortoir ou chauffoir, les celliers étaient autour de lui.

La façade du cloître de Nieuil est composée d'arcatures à peine ogivales que soutiennent des faisceaux de colonnes dont les fûts sont peu élevés, dont l'appareil moyen a seulement quatre assises.

Les angles des tailloirs sont ornés de feuilles en volute et de feuilles aquatiques. Les bases sont attiques, mais d'un travail pur, soigné et nullement en rapport avec les colonnes qu'elles soutiennent dont le volume est trop considérable.

A toutes les époques, des sépultures ont été placées sur le sol des cloîtres. Elles motivent l'emploi des dalles gravées qui souvent en forment le pavé ou l'application contre les murailles, de cénotaphes, d'inscriptions funéraires qui décorent la portion intérieure.

Il en était ainsi à Nieul; car dans la galerie qui longe l'église se trouve un tombeau dont le fronton est orné de feuilles retournées. Dans le centre de cette arcade on voit encore les débris de trois statues dont l'une m'a paru être le Christ. La partie inférieure de ces statuettes ainsi que portions de leurs draperies subsistent encore. Des arcatures à ogives se dessinent ensuite sur le mur de l'église. Elles répondent aux arcatures des cloîtres; elles eurent autrefois des autels ou des tombes. L'une d'elles a conservé les restes d'un autel, d'une Vierge et de l'Enfant Jésus placé sur ses genoux.

La galerie qui nous occupe a été réparée à l'aide d'anciens débris; à l'une des voûtes, on distingue en effet une crosse abbatiale et le bras qui la porte. On voit également à ces voûtes une inscription où l'on peut déchiffrer ce mot : Fecit.

Dans les galeries du cloître, on remarque un double centaure, c'est-à-dire deux figures adossées, lançant des flèches, d'un côté sur un oiseau de proie, et de l'autre sur un lion qui est debout et semble le menacer. Ce centaure isolé pourrait bien être l'emblème de la vigilance.

Tout autour du cloître, aux pieds du mur intérieur, se prolonge un banc de pierre. C'est là que les chanoines de Nieul se sont pendant des siècles reposés bien des fois, qu'ils ont fait des lectures spirituelles, qu'ils ont prié et médité après leurs longues promenades, sous ces galeries qui servent de promenoir couvert pendant les journées de froidure ou de pluie; c'est là que le chef de l'abbaye s'entretenait avec eux; c'est là que de nombreux auditeurs en robe blanche se pressaient autour de lui pour écouter sa parole bienveillante et ses paternels avertissements.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

Le cloître de Nieul appartient à des époques diverses.

La partie inférieure est probablement du XIe siècle, les arcatures et les voûtes du XIIe. La partie libre et découverte qui se voit entre les quatre galeries et qui forme une petite cour se nommait préau, herbarium. On y mettait ordinairement des arbustes et des fleurs.

A l'abbaye de Nieuil on les cultive encore, on les y voit partout, plus belles, plus élégantes, plus variées que jamais. Elles grandissent et naissent à ses pieds, tapissent ses murs et enlacent ses colonnes.

 

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

(Pierre tombale Hugues de Faye, La chapelle des Chabot Nieul sur l’Autise)

RÉFECTOIRE.

Pour prendre leurs repas, les religieux des monastères se réunissaient dans une grande salle qui portait le nom de Réfectoire. Cette salle était ordinairement, par ses dispositions et son architecture, l'une des parties les plus remarquables des abbayes. On la plaçait toujours sur l'un des côtés du cloître.

 Celui de Nieul était installé de cette façon. C'est par la galerie méridionale du cloître et par une porte qui a conservé ses colonnes, ses chapiteaux, ses losanges, ses feuilles lancéolées, qu'on entrait dans la salle du réfectoire dont il ne reste presque plus rien, mais dont il est facile de deviner la richesse aux jolis chapiteaux et aux élégantes colonnes que l'on peut apercevoir encore au milieu des feuillages qui tapissent les murs.

Ce réfectoire occupait tout le côté méridional du cloître. C'était une vaste salle voûtée en berceau, divisée en six travées par des doubleaux reposant sur des colonnes jumelées.

Découverte de l'Abbaye Royale par Prosper Mérimée – Description de l’Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Autise

(Tombeau d'Aénor de Chatellerault meurt à Talmont sur Gironde, en mars 1130 inhumée dans l'abbaye de Nieul Sur l'Autize, mère d'Aliénor d'Aquitaine.)

 

SALLE CAPITULAIRE OU DU CHAPITRE.

Dans le cloître des abbayes, une salle où les religieux se réunissaient pour délibérer sur leurs affaires était toujours établie. On la nommait Conventus capitulum (6), soit que cette salle occupât le milieu de la galerie, soit qu'elle s'élevât auprès de l'abside et du transept de l'église.

Elle était toujours placée à l'orient du cloître. La partie de la galerie du cloître située devant le chapitre se nommait ante-capitulum. Elle restait toujours libre de toute construction accessoire ou mobilier de nature à gêner la circulation, qui devait en toutes circonstances, demeurer pour les religieux facile et commode.

 A Nieul, la salle capitulaire ou salle du chapitre est remarquable par ses voûtes en berceau, soutenues par des arcs-doubleaux et des tores. Elles sont en parfaite harmonie avec les constructions qui les accompagnent quoiqu'elles soient pourtant bien plus récentes, puisqu'elles remontent seulement à l'année 1646.

On les doit, comme on l'a déjà dit, aux bons soins et au bon goût de l'abbé Pierre Brisson, dont les armoiries sont inscrites sur une pierre placée dans ces voûtes.

Ces armoiries, on aime à les y voir, c'est un souvenir si justement mérité !

 Cette salle, qui est en forme de parallélogramme un peu prolongé, afin que de tous les points on pût être entendu par l'assemblée, est percée par des arcatures à plein-cintre appartenant authentiquement à la construction primitive. Les archivoltes eurent pendant longtemps d'élégantes décorations; mais depuis, le salpêtre a presque tout envahi; les losanges, les disques, les tores ont pour ainsi dire disparu.

Ce chapitre où les chanoines réguliers de Nieuil se réunirent pour délibérer sur les intérêts de leur monastère, ce cloître qui fut le témoin de leurs méditations, cette église qui les reçut tant de fois sont aujourd'hui tout ce qui reste de l'antique abbaye. Les autres parties du pieux édifice ont disparu, détruites par les hommes et par le temps.

 

 

CH. ARNAULD, Correspondant du Ministère de l'Instruction publique pour les travaux historiques.

 

 

L’histoire de l’Abbaye de Nieul, Légende de Saint Vincent de Saragosse, patron de l’abbaye de Nieul <==.... ....==>

 

 

 


 

Prosper Mérimée, l'Inventaire du Poitou et de son patrimoine roman

1834 il devient inspecteur général des monuments historiques C'est en 1835 que Mérimée commença à venir dans le Poitou pour y exercer sa mission. Prosper Mérimée, né le 28 septembre 1803 à Paris et mort le 23 septembre 1870 à Cannes, est un écrivain, historien et archéologue français....


 

(1) Dans la nef et l'un des bas-côtés, celui de droite, les voûtes viennent d'être refaites avec un soin digne de tous les éloges.

(2) DE ROCHEBRUNE, Mémoires des Antiquaires de l'Ouest, 1855; p. 266 et 267.

(3) M. Segretain qui a rendu tant de services aux monuments religieux vient, à l'âge de 66 ans, d'être enlevé par une mort bien prompte à l'estime et à l'affection de ses concitoyens, la perte est des plus regrettables. Dans sa vie malheureusement trop courte cet habite architecte a sauvé d'une ruine entière les églises les plus précieuses de nos contrées. Son talent s'est particulièrement fait remarquer dans les réparations opérées par ses soins aux églises de Saint-Laurent de Parthenay, de Saint-Généroux, de Saint-Maixent, de Saint-Hilaire de Melle, de Javarzay d'Airvault et de Thouars. A Niort, nous lui devons la construction des églises de Saint-Hilaire et de Saint-André, qui, toutes les deux, se distinguent par leur ensemble et leurs détails.

(4) DE ROCHEBRUNE, Mémoires des Antiquaires de l'Ouest, 1855, p. 271.

(5) Note communiquée par M. Segretain.

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