Jeanne Dunois, princesse de sang inhumée dans l’église Saint-Médard de Mervent
Mervent est une des localités les plus anciennes de la Vendée. Si on en juge par les pièces de monnaie qui y furent trouvées, ce point fut à la fin du règne de Posthume et durant les guerres civiles du siècle suivant, le refuge des habitants de la contrée. Comme le château de Vouvent, celui de Mervent fut attribué par la légende à Mélusine.
On ignore par qui il fut réellement construit ; on sait seulement qu’en 976 le pays d’Herbauges, dont Mervent faisait partie, fut démembré, et que la partie méridionale forma le pays de Mairevent.
A la fin du XII e siècle, Mervent, qui appartenait aux Chabot, seigneurs de Vouvent, passa aux Lusignan, puis plus tard à Richemont et à Dunois, qui y fixa sa résidence.
Comte de Dunois, Comte de Longueville,Baron de Gex,Seigneur de Parthenay,Seigneur de Vouvant et de Mervent (1458-1468),Seigneur de Valbonais, Seigneur de Claix (1439-1468), Conjoint Marie d'Harcourt. (1)
Jeanne de Mervent
C‘est au cours d’un séjour du couple à Mervent que leur fille Jeanne trouva la mort, sans doute de maladie, et fût inhumée dans l’église Saint- Médard.
Pour perpétuer sa mémoire, le comte Dunois créa une fondation pour que le service divin fût fait là, tous les jours, pour le repos éternel de l’être qui lui devait le jour, et sur lequel se reportaient ses pensées, même après sa mort.
Dans le Testament du comte Jean Dunois et de son épouse Marie d’Harcourt, daté des 3 et 4 octobre 1463, devant un notaire à Arles, les époux demandent à être un inhumé dans la chapelle Saint-Jean Baptiste de Notre Dame de Cléry.
Item veullent et ordonnent lesdits conte et contesse (Jean comte Dunois et de de Longueville, seigneur de Parthenay et Marie d’Harcourt, sa femme) estre achetée la somme de quarante l'ivres tournois de rente au pais de Poictou, pour fondation d'une basse messe laquelle ont fondée et ordonnée estre dite et célébrée chacun jour en l'esglize de Mervent pour le salut de l'âme de leur fille Jehanne, enterrée en icelle esglize
Placée sous le vocable de Saint-Médard et donnée à l’abbaye de Maillezais en vertu du même acte des donations qui fonda l’église de Vouvent (1011-1018), elle fut reconstruite au XVe siècle.
Sa façade percée d'une porte cintrée en accolade accompagnée de pinacles regarde l'ancien cimetière.
Au -dessus de la porte, on remarque quatre écussons dont l'un semble être celui de Partenay-l'Archevêque.
Ecartelé aux 1 et 4 de François, comte de Dunois de Longueville ; aux 2 et 3 des Parthenay.
Le clocher occupe la partie latérale gauche de la façade. Très peu élevé, de plan carré, il est de surcroît dépourvu de flèche.
==> 1864 Recherche du tombeau de Marie d'Harcourt, dame de Parthenay
(1) Hugues de Parthenay en rendit hommage au comte Alphonse de Poitiers, au mois de septembre 1248. Elles y restèrent jusqu'au xve siècle, époque à laquelle elles furent confisquées sur Jean l'Archevêque et données au comte de Richemont (1415).
Celui-ci s'empara de vive force, en août 1415, de Vouvent et Mervent, où il plaça des troupes bretonnes qui guerroyèrent contre le sire de Parthenay jusqu'en 1417.
Jean l'Archevêque, vaincu par le dauphin, plus tard Charles VII, lui vendit Vouvent et Mervent (1419).
En 1424, le roi de France, du consentement du sire de Parthenay, usufruitier, disposa de ces deux seigneuries en faveur d'Arthur de Richemont.
Le Connétable, qui en prit possession en 1427, les conserva jusqu'en 1458.
Sa mort, arrivée le 26 décembre 1458, fit rentrer Vouvent et Mervent dans le domaine royal.
Charles VII en fit don, sous la loi de reversion, au vaillant bâtard d'Orléans, Jean, comte de Dunois, souche de la Maison de Longueville, qui, du chef de sa deuxième femme, Marie de Harcourt, se trouvait être le petit-neveu de Jean de Parthenay, et dont les éminents services lui étaient surtout d'incontestables titres à cette gratification.
Après Dunois, mort le 28 novembre 1468, les baronnies jumellées de Vouvent et de Mervent furent longues années encore en la possession de sa descendance mâle. A l'extinction de cette noble lignée, arrivée le 4 février 1694 par la mort de l'abbé de Longueville, elles revinrent à la couronne ainsi que tous les autres biens de la maison de Parthenay.