Collégiale Sainte Catherine de Magné - Catherine de Coëtivy grande dame poitevine et petite-fille d'Agnés Sorel
L’église actuelle, de style gothique tardif, date du début du XVIe siècle et fut terminée vers 1521 grâce à un don de Dame Catherine de Coetivy, veuve du seigneur de Magné. Le portail renaissance est l’œuvre du célèbre architecte Mathurin Berthomé qui édifia le « pilori », l’ancien Hôtel de Ville de Niort.
En 1508, un chapitre de six chanoines sous le nom de Sainte-Catherine est fondé par Catherine de Coëtivy, nièce du roi et épouse du seigneur de Magné. L’église est élevée en 1521 par l’architecte Mathurin Berthomé.
Les voûtes s’écroulent en 1568 suite au pillage et incendie des Huguenots
A la Révolution, l’église paroissiale fut désaffectée. Elle échappa à la démolition en servant d’entrepôt de fourrage, et sans doute d’hôpital militaire pour les « galeux ». Un bel ensemble de vitraux a été mis en place en 1875 et 1899/1900. Ils mettent en scène plusieurs saints, le Christ et le couronnement de la vierge
Restaurée au XIXème siècle et classée Monument historique en 1913.
Catherine, ou Katherine, suivant l'orthographe du XVe siècle, l'aînée des enfants d'Olivier de Coëtivy et de Marie de Valois, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel, avait épousé Antoine de Chourses Malicorne, seigneur de Maigné.
Antoine de Chources, qui se qualifiait en 1476, « écuyer, seigneur de Maigné, du Bois de Maine et du Boullay », fut conseiller et chambellan de Charles VIII et capitaine d'Angers.
Mariée par Louis XI, en 1478, avec Antoine de Chourses, il acquit en 1484 la terre et seigneurie d'Averton, et mourut le 5 septembre 1485.
Catherine avait eu un fils unique, Guy, âgé de six ans au moment de la mort de son père.
En 1494, elle perdit son fils unique, de la succession duquel elle eut la terre et seigneurie de Maigné ou Magné.
Louise de Coëtivy, comtesse de Taillebourg, princesse de Mortagne, femme de Charles de la Tremoille, prince de Talmond s'arrêta en revenant de Thouars, le 17 février 1502, chez Catherine de Coëtivy.
La tristesse de dame Catherine, seule, sur l'ile de Magné au milieu des marais de la Sèvre, la rendit habitante de Niort.
Après son décès, deux grands coffres contenant du linge, des bijoux et autres objets précieux furent transportés à Magné. Il en fut dressé un inventaire, qui a été retrouvé dans le chartrier de Thouars et que nous reproduisons dans son entier, à cause des détails qu'il donne sur une partie du mobilier d'une grande dame poitevine, au commencement du XVIe siècle.
Catherine de Coëtivy avait poursuivit à la fin du XVe siècle et au début du XVIe, une collection de manuscrits enluminés du XIIe au XVe commencée du vivant de son époux. Elle l’enrichit largement et s’inspire du plan de la bibliothèque idéale composée pour le roi.
(Dame Licorne de la librairie médiévale collection Chourses Coetivy)
Les initiales enlacées des prénoms de ces deux époux A. K. se rencontrent, accompagnées d'armoiries, sur une série de très beaux livres.
Copie littérale du Tite-Live "Paris, Assemblée nationale, ms. 1265" enluminé vers 1455 par le Maître de Coëtivy. Armoiries, monogramme 'AK' et emblèmes (roses et licorne) d'Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy
Dans certains cas, les armoiries, disposées en mi-parti, sont celles des deux époux réunis; mais la plupart du temps, le blason, d'après sa disposition, héraldique spéciale et sa forme en rectangle ou en losange, est le blason propre à Catherine de Coëtivy, devenue dame de Maigné.
Il en résulte que c'est cette petite-fille d'Agnés Sorel qui a été la véritable instigatrice de la formation de la bibliothèque des Chourses-Malicorne.
La bibliothèque des Chourses-Malicorne passa par héritage aux La Trémoille; de ceux-ci aux Condé; enfin, du dernier prince de Condé au duc d'Aumale, et par suite de la donation du duc d'Aumale, et sous la garde de l'Institut de France, au Musée Condé de Chantilly.
Parmi les manuscrits à peintures qui la composaient et qui sont maintenant à Chantilly, se distinguent particulièrement, pour leur somptuosité, une compilation historique sur Les faits des Romains, un magnifique Tite-Live, traduit en français, un splendide exemplaire de la traduction de Flavius Josèphe, par Guillaume Coquillart 2.
Je citerai encore le traité de Boccace, mis en français par Laurent de Premier fait :
Des cas des nobles hommes et femmes, qui était arrivé à Catherine de Coëtivy, venant de son oncle, celui qui avait élevé sa mère à Taillebourg, l'amiral Présent de Coëtivy
Cependant les manuscrits peints pour la dame de Maigné ne sont pas tous entrés à Chantilly. La Bibliothèque nationale en possède un, qui compte parmi les plus remarquables une Légende dorée en français dont les miniatures sortent indubitablement du pinceau de ce maître à l'identité encore mystérieuse qu'un contemporain, l'écrivain Robert Gaguin, appelait « l'excellent peintre François Egregius pictor Franciscus »
Plusieurs articles établissent que la défunte excellait dans les travaux à l'aiguille, surtout aux broderies de soie et d'or.
11 mars 1527 INVENTOIRE DES MEUBLES QUI ONT ESTÉ TROUVEZ ÈS COFFRES APPORTEZ DE NYORT , LE Xje JOUR DE MARS MIL NC XXVIJ , DE LA SUCCESSION DE FEUE MADAMOISELLE DE MAIGNY.
Premièrement en ung grant coffre de bahuz estant en la grant garde robe, où il y a une petite boueste ferrée de cuir rouge en laquelle y a esté trouvé ce qui s'ensuyt, c'est assavoir
Deux branches de coural ;
Item une petite chesne d'argent où pend une langue de serpent au bout ;
Plus une autre petite chesne d'argent où pend une pièce de licorne au bout ;
Plus une autre petite chesne d'argent où pend une langue de serpent ; Item une autre petite chesne d'argent;
Item une pathenostre d'agate attachée à une petite boucle d'argent; Plus une agulle d'argent, à faire des rezeurs ;
Item une petite pierre ronde noyre et ung petit lopin de yvière, le tout enveloppé en du riban. ……..
Signé TROTEREAU, par commandement de Madame. et R. DES ROCHES.
Documents inédits sur le département des Deux-Sèvres (un par canton) / publiés et annotés par H. Imbert,... et P. Marchegay
Le 9 septembre 1469, parties de chasse de Louis XI et Charles de France hôtes du sire de Malicorne au château de Maigné<==.... ....==> Jeanne d'Orléans, femme de Charles de Coëtivy, comte de Taillebourg en l'année 1503 visite au château de Magné-sur-Sèvre
Vers 1472 Rochefort sur Charente, Lettre de Marie de Valois <==
Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )<==