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PHystorique- Les Portes du Temps
11 mai 2022

L’abbé M. Baudry recherche les traces de notre passé sur la commune du Bernard en Bas-Poitou

L’abbé M Baudry recherche les traces de notre passé sur la commune du Bernard en Bas-Poitou Tour Gallo Romaine

Le dolmen de la Frébouchère des farfadets, appelé aussi Pierre-Couverte

Le dolmen de la Frébouchère aurait été construit par les fées et les farfadets. Servant régulièrement à fêter les noces des fermes alentours, on y dansait sur sa table de couverture, chantait et buvait. Excédés par le tapage, les farfadets auraient jeté une malédiction sur la ferme voisine dont les bêtes moururent par épidémie. Aussi le propriétaire décida de quitter la ferme en détruisant tout et certains disent que c’est à cette occasion que la dalle fut brisée.

Le dolmen de la Frébouchère est le plus emblématique de la Vendée.

 Il est composé d’un portique d’entrée, dont il manque le linteau, ouvert vers le sud-est. Il se prolonge par une grande chambre funéraire avec une pierre de chevet qui déborde de chaque côté du monument.

Il est constitué d’une chambre quadrangulaire, entièrement réalisée avec des piliers de granite (8) et de grès (1), d’une longueur de 7,20 m pour 3,50 m de largeur. Elle est recouverte par une dalle également en granite d’un poids estimé à plus de 80 tonnes.

Signalé en 1844 par Armand-Désiré de la Fontenelle de Vaudoré, le dolmen angevin de la Frébouchère a vu sa dalle couverture brisée et remontée en 1887 sur des piliers qui ont été redressés.

On ne signale aucun mobilier archéologique connu pour ce monument, sans doute pillé depuis longtemps. Ce dolmen devait être inclus dans un tumulus piriforme ( forme de poire)

 

La Statistique de la VENDÉE, publiée par Cavoleau en 1803-1804, donne une description détaillée du monument de la Frébouchère, ajoutant qu' « il est vraisemblable que [ce] fut jadis un temple des Druides ».

 

Il signale, également dans la commune du Bernard, quatre « menhirs », plusieurs pierres semblables dans la commune d'Avrillé, un autre dans la commune de Rosnay, des « monuments analogues » à celui de la Frébouchère, et situés l'un à Commequiers, l'autre à la Verrie de Challans.

 

Deux lignes parallèles de pierres brutes, de forme pyramidale ou prismatique, de deux mètres et un tiers d'élévation au-dessus du sol, et plantées presque jointivement, sont surmontées, en forme de voûte, par une seule pierre dont les dimensions sont de huit mètres deux tiers de longueur, cinq mètres un tiers de largeur, et deux tiers de mètre d'épaisseur réduite.

L'extrémité occidentale de cette espèce de grotte est fermée par une seule pierre, sur laquelle est appuyée l'extrémité de la voûte ; l'extrémité orientale est aussi en partie fermée, à l'exception d'une ouverture d'un mètre et un tiers de largeur, que l'on a pratiquée à l'angle du côté du midi, pour servir d'entrée.

Vis-à-vis sont plantées deux pyramides élevées d'un mètre et un tiers, qui forment comme une espèce de péristyle. Toutes ces pierres sont de granit, et le sol qui les supporte est calcaire ; elles ont dû être transportées au moins de trois kilomètres de distance.

Il est vraisemblable que ce monument fut jadis un temple des Druides.

 Quoi qu'il en soit, l'on doit être étonné des efforts que sa construction a dû couter. Le poids de la voûte seule doit excéder 75,000 kilogrammes.

A une époque où la civilisation n'était certainement pas très-avancée, par quels moyens a-t-on pu transporter cette masse énorme? et par quelle puissance de mécanique a-t-on pu l'élever et l'asseoir à une si grande hauteur ?

 Comme nous voulons comprendre dans ce volume tout ce qui est entré dans la première édition de la Description générale de la Vendée, nous allons donner ici plusieurs fragments de ce livre, susceptibles pourtant d'entrer dans la Statistique historique. Néanmoins, à cause de la grosseur du volume, nous imprimons ce dernier livre, complément du travail de CAVOLEAU, dans un plus petit caractère que celui employé jusqu'ici pour le texte de notre devancier.

 

 

 

Plusieurs monuments analogues à celui-ci existent dans les environs.

 Dans la même commune du Bernard, quatre pyramides, d'un mètre et un tiers d'élévation, supportent par les quatre angles une pierre plate et carrée, dont les côtés ont deux mètres de longueur  (1).

Dans le bourg et aux environs d'Avrillé, lieu situé dans le voisinage du monument ci-dessus, l'on rencontre plusieurs pyramides dont plusieurs ont trois et quatre mètres d'élévation, et que l'on prendrait, au premier aperçu, pour des pointes saillantes de la roche granitique dont elles ont fait autrefois partie.

Mais, avec un peu d'attention, l'on s'aperçoit facilement qu'elles n'ont pas été placées au hasard. En effet, dans le jardin d'une maison qui sert actuellement d'auberge, il y en a trois, dont deux sont placées sur la même ligne, à deux mètres de distance, et la troisième est placée sur une autre ligne, vis-à-vis l'une des deux premières. Il est probable qu'il y en avait autrefois un plus grand nombre (2)

A un kilomètre à l'est du bourg d'Avrillé, sur le bord de la grande route des Sables à Fontenay, il y en a trois parfaitement alignées et à peu près de la même hauteur ; autrefois il y en avait une quatrième plus élevée et à l'extrémité septentrionale de la ligne. L'ordre symétrique dans lequel elles sont placées, et le peu de distance qu'il y a entre elles, ne permettaient pas de croire qu'elles fussent une prolongation de la roche qui sert de noyau au terrain sur lequel elles sont assises, et il est aujourd'hui bien démontré qu'elles en sont détachées.

Un ingénieur des ponts et chaussées crut pouvoir employer le granit dont elles sont composées à la construction des jetées du port des Sables.

Il fit creuser autour de la base de celle qui était le plus près de la grande route, et, à vingt-deux centimètres de profondeur, il trouva qu'elle était entourée d'un pavé en blocage qu'il fit détruire et qui rendit à peu près deux mètres cubes de moellon. Ayant fait creuser ensuite à cinquante-cinq centimètres en contrebas et d'un seul côté, la base de la pyramide se trouva assez dégarnie, et elle tomba sans se briser. L'on s'assura qu'elle n'était point et qu'elle n'avait jamais pu être adhérente à la roche, et que par conséquent elle et les autres dont j'ai parlé devaient à l'art leur position verticale. N'est-il pas permis de conjecturer qu'elles ont appartenu à un système de construction dont une partie a été détruite par le temps, et qui était le même que celui de la grotte de La Frébouchère ?

Dans sa session d’août 1887, le Conseil général de la Vendée, sur la demande M. Jules Robuchon, directeur des Paysages et Monuments du Poitou, a voté une subvention de cent francs pour les travaux de restauration du dolmen de la Frébouchère.

Ce monument mégalithique, le plus beau sans contredit de notre Poitou et le seul qui puisse être comparé à ceux de la Bretagne, vient d’être relevé de sa ruine par M. Camille Friedrich, de Fontenay-le-Comte, grâce à l’intelligente initiative de M. le docteur Gillaizeau, d’Avrillé (Vendée), qui en est propriétaire.

 

 

La Tour gallo-romaine du Bernard inscrite par arrêté du 7 mars 1935

 

Le centre du Bernard existait certainement à une époque bien antérieure au Xe siècle, sans remonter à l'époque gallo-romaine, car la paroisse porte le nom de Saint-Martin; et évidemment il s'agit là de saint Martin de Vertou, qui évangélisa dans toute la Vendée maritime vers la fin du IVe siècle.

Le prieuré de Fontaine fut fondé en 1055 ; et on connaît le nom du prieur de 1078 {Archives de La Roche-sur-Yon: Cartulaire du Bas-Poitou, p. 93).

De plus, l'église existait certainement avant 1306, puisque le cimetière du Bernard est mentionné dans le Grand-Gauthier (Aillery, Pouillè de Luçon. Fontenay, Robuchon, 1860, in-4°, p. 113).

Un cuvier provenant des fouilles exécutés par l’abbé M. Baudry dans l’ancien cimetière du Bernard, d’où il a tiré une très grande quantité de vases funéraires des IXe, Xe, XIe et XIIe siècles. Le pot qui en sort, à la panse entourée d’une zone d’ornements imprimés à la roulette, genre de décoration que présentent beaucoup d’autres porteries de la même époque, exhumées du sol du Bas-Poitou.

 

LÉGENDES ANCIENNES.— Jadis les mégalithes étaient le lieu de séjour habituel des fées et des fradets de la région.

LÉGENDES GAULOISES. — 1° Les fées allaient se mêler, dans les longues soirées d'hiver, aux habitants des fermes et leur suggestionnaient de beaux rêves (Belle au Bois dormant, etc.).

2° Elles faisaient aussi tomber la pluie bienfaisante et déchaînaient les orages et les tempêtes.

LÉGENDE CHRÉTIENNE. — A minuit, les fradets (farfadets) se livrent à des danses fantastiques autour de la personne qu'ils ont rencontrée et qui ne porte pas quelque objet bénit. De grands feux allumés éclairent ces rondes. Généralement les victimes des fradets sont des jeunes filles parties à la recherche d'un plaisir défendu ou des ivrognes attardés dans la nuit.

Cette légende est évidemment postérieure au christianisme (objet bénit) et ne doit pas remonter très haut, étant donnée l'allusion à l'ivrognerie. On remarquera qu'elle a trait surtout à l'amour, et que, par conséquent, elle est d'origine chrétienne probablement.

LÉGENDE DU MOYEN ÂGE. — Au XIIe siècle, le seigneur du Plessis, lieu-dit très voisin, pour racheter ses fautes, ou se faire pardonner, parce qu'il ne s'était pas enrôlé parmi les Croisés, se décidai faire réédifier l'ancienne église de la contrée, dédiée à saint Martin (5)

Il en jeta les fondations non loin de sa gentilhommière et tout près du mégalithe. Or les fées (6), froissées de ce procédé, par l'effet de la puissance de leur baguette, s'obstinèrent, pour se venger, à transporter, la nuit, tous les matériaux [entassés le jour par les ouvriers ' du seigneur du Plessis au voisinage de Pierre-Folle], au lieu où s'était ' élevée l'église primitive, c'est-à-dire clans le bourg même du Bernard.

 Le seigneur Guillaume XII, obligé de s'avouer vaincu, demanda le secours de l'évêque de Poitiers. Celui-ci, pour le consoler, l'autorisa à construire une maison attenant à l'église nouvelle, dont il fil son pied-à-terre; mais il s'empressa de lui faire payer une redevance annuelle de douze deniers.

Chose curieuse, l'abbé Baudry a retrouvé en 1859 les premières assises de cette maison, en fouillant l'ancien cimetière du Bernard.

Et comme il le dit, il suffit d'ouvrir le Grand-Gauthier pour voir qu'ici un récit historique est mélangé à la légende (7).

Il s'agit, là encore, d'une lutte entre les représentants de la vieille et de la nouvelle religion.

 

 

Découverte d’un éperon du moyen âge

 

éperon du XIIe siècle trouvé au dolmen de la Frébouchère

Un bel éperon en cuivre doré, trouvé près d’un des menhirs entourant le fameux et gigantesque dolmen de la Frébouchère. Cet éperon, armé, non d’une molette, mais d’une forte pointe, et orné d’élégantes niellures, peut avoir appartenu à un chevalier du XIIe au XIIIe siècle. M. Baudry a déposé deux dessins de M. Ballereau, qui le représentent sous deux aspects différents, et a promis d’y joindre une notice spéciale.

La Société des antiquaires de l’Ouest étant parmi les Sociétés savantes celle qui me reçut la première au nombre de ses membres en 1858, j’ai cru, après deux lustres, pour parler le langage des anciens, qu’il était de mon devoir de commencer avec l’année 1868, en assistant à sa séance du 16 janvier de la présente année.

Pour ne pas y paraitre les mains vides, je lui ai apporté un éperon en cuivre doré que j’ai l’honneur de soumettre à son appréciation.

Il en est de l’éperon comme du glaive, son origine se perd dans la nuit des temps.

Si on ne consultait que les langues néo-gauloises, le breton, le manoe, l’irlandais ou l’écossais des montagnes, on serait tenté de croire que l’éperon n’était pas connu des Celtes primitifs. Dans le breton, en effet, l’éperon est nommé Kentr, de Kentron, mot emprunté aux Grecs qui vinrent se fixer à Marseille, environs 600 ans avant Jésus-Christ, et qui veut dire tout à la fois clou et pique, dans le sens d’éperon (3).

Spor est le mot irlandais et aussi le mot gaëlique pour signifier éperon, mot qui appartient à la langue tudesque, langue germanique qu’on parlait sous Charlemagne (4)

 

Les deux branches de l’éperon en fer sont formées d’une bande carrée, de même épaisseur sous tous les points, ployée en fer à cheval, de 24 centimètres de contour. Elles se terminent par un bouton aplati destiné à retenir la courroie qui maintenait l’éperon au pied du cavalier.

 

Les branches de l’éperon doré, au contraire, ont la forme de la mandibule inférieure d’un oiseau, c’est-à –dire que, taillées en lames minces, elles parient d’un angle aigu, se contournent gracieusement avec une courbe de quatre centimètres au milieu, et finissent en s’effilant par deux petits-clous ronds de cinq millimètres de diamètre.

Aux branches se rattache la pointe dans chacun des éperons. Chaque pointe à sa tête qui n’est autre que celle d’un clou à diamants ; seulement la tige qui la rattache aux branches est trois fois plus longue dans l’éperon en fer que dans l’éperon niellé sur or.

En deux mots, l’un est l’œuvre d’un simple forgeron, et l’autre appartient à l’orfèvrerie.

Il ne me reste plus qu’à déterminer l’âge de l’éperon en fer.

Pour y arriver plus facilement, je dois dire dans quelles conditions je l’ai rencontré.

Dans un mémoire sur le cimetière chrétien du Bernard, imprimé en 1862, dans l’Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée, j’ai démontré que cette nécropole était antérieur à l’église actuelle, qui date d’Eléonore d’Aquitaine, c’est-à-dire du XIIe siècle, pour la première assise des tombeaux posés sur le sol vierge. Je le trouvais : 1° par les sarcophages engagés à moitié dans les fondations de l’édifice qui servirent, en divers endroits, de fondements aux murs de la nef ; 2° par quelques attaches en bronze et quelques vases en terre mérovingiens, recueillis avec les dépouilles des morts ; 3° par des deniers de Louis le Dédonnaire et de Charles le Chauve ; et je puis ajouter aujourd’hui par des auges à toit aplati, du IXe et du Xe siècle, renfermant de petites lagènes en terre, au col étranglé et à la panse large sillonnée d’imbrications tracées à la roulette, de l’époque carlovingienne.

Et bien, l’éperon en fer dont je viens de parler était dans cette assise inférieure, à 40 mètres nord du clocher et à 4 mètres nord-ouest d’une auge fabriquée sous la seconde race de nos rois. Dans cette portion de l’ancien cimetière, convertie maintenant en jardin, il y avait quelquefois trois étages de tombaux superposées les uns sur les autres.

L’éperon en fer était lui aussi dans un tombeau ; seulement ce tombeau n’était pas un auge au couvercle à dos d’âne ; il était composé, comme presque tous les tombeaux du Bernard, pendant la période féodale, de dix pierres posées de champs, dont la première pour le chevet, la seconde pour les pieds, et les huit autres pour les deux côtés latéraux. Placé au même niveau que les tombes carlovingiennes, et à leur suite, j’ai tout lieu de croire que l’éperon en fer qu’il recélait appartient à la fin du Xe siècle ou au commencement du XIe.

Je noterai, en passant, que cet éperon était au talon d’un cavalier de très-forte taille, à en juger par les tibias et les fémurs, qui sont d’une longueur et d’un volume exceptionnels.

Le dessin ci-joint est, comme le précédent, de M. Léon Ballereau.

 

Le Bernard, le 4 juillet 1868

 

Tel est l’éperon du Bernard. C’est une œuvre de cette belle époque d’orfèvrerie que nous appelons le XIIe siècle. Chaque branche a une courbe d’un peu plus de onze centimètres ; la largeur de la bande est de dix-huit millimètres au point d’où partent les branches, et de sept millimètres aux extrémités. Le diamètre d’une branche à l’autre, dans leur milieu, est de huit centimètre et demi.

Pour donner à l’éperon plus de grâce et plus de relief, l’artiste le niella ou l’émailla sur or d’une série de rinceaux sur les branches. Le dessin qui accompagne ma note et que je dois à M. Léon Bullereau, membre de la Société et mon honorable collaborateur, donnera, bien mieux que la description que je pourrais en faire, une idée exacte de cet éperon.

Maintenant il ne me reste plus qu’à dire dans quel milieu s’est rencontré cet objet artistique.

Tout le monde sait que le Bernard a le privilège de posséder l’un des dolmens les gigantesques de l’ouest de la France. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que les neuf blocs posés verticalement, et dont l’un, de seize pieds de longueur, forme à lui seul le chevet du côté de l’ouest, servent de supports à une table horizontale en granit, de vingt-sept pieds de long, sur seize pieds de large, pesant environ deux cent mille livres.

Ce dolmen était le centre d’une double enceinte de menhirs qui se trouvent maintenant enclavés dans plusieurs prairies. Or, c’est dans l’un d’elles qu’un journalier, chargé par son maitre de faire disparaitre trois pierres debout d’un mètre de hauteur, posées en triangle, qui gênaient les faucheurs au temps de la cueillette du foin, a recueilli dans sa fouille de Vandale l’éperon doré en question.

L’existence d’un éperon du XIIe siècle au milieu de ces monuments primitifs peur s’explique, soit par un combat ou aura succombé le chevalier qui le portait, ou mieux encore par la maison seigneuriale de la Frébouchère, aujourd’hui détruite, d’où le dolmen tire son nom, et qui aura vu mourir le chevalier à l’éperon doré, contemporain de Louis VII, roi de France, et de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, seigneur suzerain de cet Herbergement.

Quoi qu’il en soit, un hasard providentiel a amené la découverte de cet éperon, qui ajoutera une page de plus à l’histoire déjà si intéressante du Bernard.

 

RECHERCHES PERSONNELLES. — Si, malgré l'important mémoire de l'abbé Baudry sur les mégalithes du Bernard, nous avons résolu, à l'instigation surtout de la Section d'Anthropologie de l’association française pour l'avancement des sciences, de reprendre cette étude, d'examiner à fond, à nouveau, le problème, et de tenter de le résoudre de façon définitive par des fouilles et des restaurations méthodiquement conduites, c'est que nous avons acquis désormais la conviction que l'enthousiaste inventeur de ce centre mégalithique n'avait jamais lui-même exécuté de telles recherches, et que, par suite, tout était à recommencer dans ce pays.

Son mémoire est daté de 1860; et, s'il avait tant soit peu cherché ultérieurement, il l'aurait dit, en 1864, au Congrès de Fontenay, au cours de sa communication (8) sur les sépultures gauloises (9).

Plus tard, absorbé par les fouilles des puits funéraires de Troussepoil, il a négligé l'étude du préhistorique, faute de ressources pécuniaires sans doute, et ne nous paraît pas en avoir reparlé de 1864 à 1873 pour la région qui nous occupe.

Dans ces conditions, il viendra à l'esprit de tous ceux qui connaissent ce pays que nous devions commencer nos travaux par la magnifique Allée couverte de la Frébouchère, la plus belle indiscutablement, de la Vendée. Pourtant, nous l'avons laissée de côté tout d'abord, parce qu'elle a été suffisamment restaurée récemment par son propriétaire, et que nous ne sommes pas absolument certains encore que, lors de cette réparation, les ouvriers n'ont pas cherché dans le sol; mais, plus tard, nous vérifierons, si possible, le fait.

 

Église Saint-Martin du Bernard

Abbé Ferdinand Baudry, curé du Bernard et archéologue, inventeur des puits funéraires du Bernard

 

 Avant l’église, il y avait une villa gallo-romaine, autour de laquelle un village s’est constitué.

L’église est bâtie au même emplacement, vers la fin du XIe siècle probablement, la plus vieille mention connue de l’édifice datant de 1105, où il est décrit comme un « bâtiment isolé au milieu d’un cimetière, bâtis sur les fondations de villa gallo-romaine ».

Les parties les plus anciennes de l’église datent du XIIe siècle sont de style roman avec des voûtes en berceau brisé soutenues par arcs-doubleaux. La croisée du transept, supportant le clocher, est équipée d’une coupole romane sur pendentifs, comme la plupart des églises de cette époque.

Selon l’Abbé Baudry, curé de la paroisse dans les années 1860 et grand érudit, après conversion au christianisme, Le Bernard a été le siège d’un doyenné relevant d’Aizenay.

Ce ne fut qu’au Moyen-Age que le doyen se retira à Talmont sous la protection des ducs d’Aquitaine, et, comme la doyenné était à la nomination de l’évêque, ce prélat nommait par cela même à la cure du Bernard, qui en dépendait. « Decanatus de Thalamundo, cui annexa est ecclesia de Bernado, est de dono episcopi ».


En 1553, comme prieuré, elle relevait de l’abbaye d’Angles dans l’ordre de St Augustin et, desservie par six prêtres avait de 600 à 800 paroissiens.


En mars 1568, les protestants incendièrent l’église, en même temps que celles du voisinage. Seules ses voûtes résistèrent aux flammes.

La fin de la guerre civile et les secours donnés par Louis XIII après son passage en Bas-Poitou permirent une restauration extérieure achevée en 1629 comme en fait foi une inscription au-dessus d’une porte latérale.

La restauration intérieure, avec notamment l’exécution des cinq retables, ne fut achevée qu’en 1641.

Avant 1850, il fallait descendre trois marches pour entrer dans l'église.

A partir de 1858, une autre restauration importante a été entreprise. La façade et la porte principale ont été remaniées. Une porte latérale sud a remplacé celle située au nord ; la toiture en tuiles de l’église a été refaite. Le clocher a été surélevé et doté d’une couverture d’ardoise en 1872. Cent ans plus tard, la tempête arrachait la couverture du clocher qui fut remplacée alors par la charpente actuelle recouverte de tuiles.

L’église du Bernard est inscrite à l’inventaire supplémentaire depuis 1927.

L’église St Martin du Bernard est la seule église de Vendée dont les cinq retables de style baroque sont classés « monuments historiques ».
La restauration intégrale de l’église a été entreprise par la commune avec l’aide de l’Etat, de la Région et du Département à partir de 2002. Elle est aujourd’hui totalement achevée.

 

L’abbé M Baudry recherche les traces de notre passé sur la commune du Bernard en Bas-Poitou

L’abbé Ferdinand Baudry, archéologue et historien du Bernard
Il est membre correspondant de la Commission de topographie des Gaules
Membre de la Société d'émulation de la Vendée, membre de la Société nationale des antiquaires de France
Il fut le prêtre de la paroisse du Bernard durant 22 ans.

Il fouilla de nombreux monuments mégalithiques et son action fut considérable : 21 puits funéraires mis à jour, les ruines romaines d’une villa et celles de thermes romains dans le bourg.

Au cimetière, une plaque explicative présente le personnage auprès de sa tombe très corrodée

 

 

L'Homme préhistorique : revue mensuelle illustrée d'archéologie et d'anthropologie préhistoriques / publiée sous la direction de MM. le Dr Chervin & A. de Mortillet

 

 

La mémoire des pierres : Menhirs du Château-des-Roches-Baritaud, Ferdinand Bandry et Paul Marchegay<==

Chapelle de Notre Dame du Breuil (commune du Bernard)<==

Les seigneurs de Talmont et le Prieuré Saint-Jean-l'Evangéliste de Fontaine dans le marais de Longeville <==

 

 


 

(1) Les savants qui se sont occupés de recherches sur les monuments celtiques, et qui ont étudié dans le langage actuel des Bas-Bretons les débris de langue des anciens Celtes nos aïeux, nomment les monuments de la première espèce Dolmin fermé, et ceux de la seconde simplement Dolinin ou Dolmen, table de pierre.

(2) Les monuments de cette espèce sont nommés, Men-hir, au pluriel Men-hirion, pierre longue, ou Peulean, pilier de pierre.

(3)    Dict. breton de la Genidec

(4)    Dict. irlandais d’O’relly

Dict. gaëlique, publié par la Société d’Edimbourg. Origine et formation de la langue française, par Chevallet .

(5). Il s'agit probablement ici de saint Martin (de Vertou), qui évangélisa toute la Vendée maritime au IVe siècle après J.-C. (Voir notre mémoire sur le Menhir de, la Conche-verte dans la forêt d'Olonne, 1901).

(6). Elles habitaient encore le dolmen, au XIIe siècle, bien entendu!

(7). Il s'agit de Guillaume XII, seigneur du Plessis. — Dans un manuscrit de la Bibliothèque de Poitiers, daté du XIVe siècle, et appelé le Grand-Gauthier, on lit, en effet : Guillemus dou Plessis XII den. de censu de domo sua in coemelerio de Bernado in synodo Pentecostes (Aillery, Pouillé de l'évêché de Luçon, p. 112).

(8). Baudry (L'abbé F.).

(9). Il y a dit, en effet : « Il est généralement reçu que la plupart des dolmens sont des tombeaux... Nous ne connaissons que le groupe de Chantonnay, qui ait donné lieu à un pareil résultat en Vendée. » — Avant nous, en Vendée maritime, on n'avait donc pas pratiqué méthodiquement la moindre fouille, sauf au tumulus du Pé-de-Fontaine.

 

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