Talmont, mine des Sarts de galène argentifère proche de la maison de chasse Salle Roy de Richard Cœur de Lion
On découvrit, sur les bords de la mer, à un myriamètre à l'est de la ville des Sables, au lieu nommé L'Essart, commune de Saint-Hilaire-de-Talmont, une mine de plomb sulfuré argentifère ou galène.
Des monnaies romaines ont été recueillies à Port-Juré, vieux port de Richard ensablé depuis le XIIe Siècle (1182).
Près la mine, on a trouvé les vieux murs de la Villa Salle Roy de Richard-Cœur de Lion, au bord de l'Etang, et son Atelier monétaire.
Il se forma de suite une société pour son exploitation, et les premiers essais furent encourageants.
En effet le minerai était riche, puisqu'un quintal (50 kilogrammes) contenait 48 livres de plomb et 14 onces d'argent. Mais l'on ne tarda pas à s'apercevoir que, s'il était riche, il n'était pas abondant.
L'intérêt pour la géologie de la région ne débuta réellement qu'avec la découverte en 1775 de galène argentifère au lieu-dit les Sarts, par Veillon de Boismartin.
Situé sur la côte à 7 km à l'ouest de Talmont-Saint-Hilaire, le gisement est localisé à la base du Jurassique qui est ici, comme en bien d'autres endroits, silicifiée et minéralisée en barytine et sulfures (pyrite, chalcopyrite et galène). ==> La Plage des Dinosaures à Talmont Saint Hilaire, le jurassic park Vendéen
L'exploitation du gisement débute en 1779, à l'initiative de Robert de Granville "qui a fait exploiter cette mine & qui a obtenu du Ministère les pouvoirs suffisants en son nom, sans songer à celui auquel il avoit obligation de cette découverte".
Autrement dit, Robert de Granville a volé la découverte à Veillon de Boismartin, un conseiller à l'Amirauté du Poitou "dont le désintéressement est connu".
Quoique la galène extraite comportât "une qualité d'argent qui surpasse la production de toutes les mines connues en Europe [sic], suivant la preuve, à la coupelle, qui en a été faite par MM. Sages & autres de l'Académie des Sciences", l'exploitation en fut assez calamiteuse.
En décembre 1784, un célèbre commissaire du roi à la visite des mines, le Baron Philippe-Frédéric de Dietrich visita les Sarts, dont il décrit avec beaucoup de détails les travaux, comprenant trois puits (puits Blumenstein, de la Forge et Saint-Martin) et plusieurs galeries.
La mine et la fonderie employaient une cinquantaine d'ouvriers, dirigés par un directeur, un contrôleur, un ingénieur des mines et un maître mineur.
L'exploitation était difficile, rapporte Dietrich, parce qu'"il y avoit à chaque marée trois fortes voies d'eau & que les ouvriers, qui se trouvoient à sec à la tête des travaux, avoient de l'eau jusques par-dessus la ceinture du côté du puits par lequel ils étoient obligés de se retirer à la hâte.
On vuidoit ces eaux par une machine à molettes, mue par des chevaux ; mais il s'en falloit bien qu'on pût parvenir à dessécher les travaux durant la haute mer". "L'air y est si mauvais, que les directeurs & maîtres-ouvriers y ont été accablés par des fièvres quartes obstinées, & que plusieurs y ont successivement péri".
Dietrich préleva un échantillon de minerai, dont "huit onces ou soixante-quatre gros", écrit-il, "pris au hasard dans la bache, ne m'ont donné que dix gros de plomb : ces dix gros tenoient six grains d'argent", ce qui revient à 156 kg de plomb et 1302 g d'argent pour une tonne de minerai. "Cela change bien les idées qu'on s'en étoit formées", conclut-il.
Dietrich fit quelques recommandations sur la poursuite des travaux, mais la mine, peu productive, dut être abandonnée après quelques années d'exploitation.
Plusieurs puits furent creusés successivement; et, lorsque le minerai qu'il contenait était épuisé, aucun filon ne conduisait à de nouvelles recherches, que l'on était forcé d'abandonner au hasard : cette incertitude, de laquelle il était résulté un grand nombre d'opérations inutiles et dispendieuses, peut-être aussi le peu d'expérience des directeurs de l'entreprise, compromettait trop la fortune des associés, qui prirent le parti d'abandonner l'exploitation en 1785.
On n'ajoutera rien à ce qui concerne la mine des Sarts, car c'est ainsi, á ce qu'il parait, qu'on doit la nommer.
Seulement on rappellera que cette même mine, qu'on prétend avoir été surtout abandonnée parce que ses filons plongeaient sous la mer, a été l'objet de plusieurs travaux écrits.
Ajoutons encore qu'elle se trouve à la jonction du terrain ancien et du terrain secondaire, et près des roches de gneiss, reposant immédiatement sur une roche siliceuse noire, en bancs inclinés au sud, et continuant sur le Pairay jusqu'au Veillon. ==> Sur les traces des Dinosaures de la plage du Veillon (Talmont-Saint-Hilaire - Vendée)
Entre les deux rochers, on voit quelques blocs d'un grès fin gris-verdâtre : c'est là où fut rencontrée la mine, formant des nids ou vésicules dans la roche siliceuse, et se prolongeant probablement dans le gneiss; non-seulement le minerai était riche, mais facile à traiter.
( Port Bourgenay est né le 1er avril 1985)
Description des gîtes de minérai et des bouches à feu de la France.par M. le baron De Dietrich,...
Les travaux des mines des Sards ou des Essarts, en bas Poitou, sont situés à 205000 toises, à l’ouest de Luçon, et à 4900 toises, à l’est-sud-est des Sables d’Olonne, et à 3000 toises au sud-ouest de Talmont.
Je commençai par visiter la côte, pour prendre une idée de la nature des rochers qui renferment ces mines.
Je suivis le rivage en allant du côté des Sables, jusqu'à l'endroit nommé Caillola, sur une longueur de plus de trois quart-d'heure de chemin. J'y vis toute la côte, composée d'une espèce de gneiff ou d'un mélange de quartz, de mica et d'argile, qui se divise en dales. Le grain de cette roche ressemble assez communément à celui du grès. Au-dessus de ce gneiff, dont les bancs font inclinés du côté des terres, et qu'on y voie presque généralement au niveau de la mer, sont des rochers de granit, variant beaucoup dans le mélange et la grosseur des grains de leurs parties constituantes.
Ces ban es de gneiff sont coupés. par un grand nombre de veines de quartz, mêlées de mica et de spath, dans toutes fortes de directions
Parvenu 1a la baie de Calliola, j'ai trouvé des masses de pérrosilex noirâtre, souvent recouvertes d'ochre, qui paroiessnt occuper sur-tout la partie septentrionale de l'arc que forme la baie, qui est généralement couverte de la même substance.
On m'a fait observer, dans la baie même , au niveau de la mer dont le reflux ou iusant avoir fait écouler les eaux, plusieurs veines prenant leurs cours vers les terres; mais j'ai en vain cherché leur continuation dans les berges qui forment le pourtour de cette baie; Je n'ai trouvé dans cette partie que des indices ferrugineux, sans apparence d'aucun autre minéral que des pierres ollaires et des talcs, dans lesquels sont disperses quelques cristaux de schoerl noir : M. Menantot , avocat , demeurant 1a Olonne, fort instruit de la nomenclature Minéralogique, eut.la complaisance de me faire appercevoir , dans les bancs de rochers du rivage qui s'étend des Essares à 1a Caillola , des grenats décomposés dans le gneifs dont je viens de faire mention.
J'avoue que la continuité des bancs de rochers qui forment la berge et les filons quoique stériles dont je les voyois traverses, ne me laissoient pas sans espoir de rencontrer aux Essars-quelque filon soutenu et digne d'être exploité.
Le désordre des rochers du sol de la baie ne me décourageoit pas; il étoit naturel de l'attribuer à l'action continuelle des marées : c'est: dans cette disposition que je commença ma visite de ces mines par les travaux de Saim-Jofeph placés au sud des barraques des ouvriers et de la fonderie.
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J'entrai dans une galerie, prise dans la berge, sur neuf heures trois huitième. méri¬dien: voici ce que j'y vis.
A quinze pieds du jour on a suivi trois veines dif¬férentes; on a joint celle qui se trouve le plus à gauche, par une petite traverse de deux toises prise sur neuf heures un huitième, dans du pétrosilex noirâtre. On y voie un filet qui contient de 1a galène à petits grains, dans du quartz friable, de deux pouces d'épaisseur au plus, sans éponte suivie, sans toît et sans mur caractérisés, dont l'inclinaison, tantôt occidentale , tantôt orientale, est si peu considérable , que ce filet peut-être considéré comme vertical.
Cette galerie a été suivie en retour vers le jour, parallèlement à la galerie du jour, mais de quelques pas seulement. Je n'en ai pu voir la tête, elle étoit encombrée; j'y ai feulement apperçu du côté droit
un filet de quartz, qui paroit se prolonger.
La traverse qui conduit à cette galerie, a été poussée encore de vingt- sept pieds au-delà, pour couper un filet de minerai, qu'on avoit reconnu à la surface du terrein, à une pointe, qui s'y forme environ à qua¬rante-deux pieds de l'entrée de la galerie du jour.
Dans la même traverse, et avant d'arriver à la galerie que je viens de décrire, on en a fait une autre entre la galerie du jour et la précédente, et parallèle à toutes deux, qu'on a nommée la contre-galerie.
On y a suivi une veine pendant soixante toises et demie, terme auquel il s'est présenté une nouvelle petite branche, par - delà laquelle on a continué de cinq toises la contre-galerie, mais dans la direction de sept heures quatre huitièmes; et parvenu à ce point, on a fait en allant du côté de la mer, un crochet sur trois heures quatre huitièmes, qui a vingt- sept pieds jusqu'à son entrée au puits de la forge, et cinquante-deux au-delà de ce puits, en s'avançant dans une baie, qui a près de 400 toises de largeur, et sur les mines de laquelle on avoir fondé de rnagnifiques espérances.
La petite branche dont je viens de parler se trouvoit sur la gauche, dirigée sur huit heures cinq huitièmes. On l'a poursuivie pendant sept toises : M. de Menantot a cru y voir un petit filet de mine de plomb corné dans la paroi occidentale ; mais les essais qu'on en fit sur les lieux en ma présence, furent trop peu concluans pour ne pas me laisser dans l'incertitude à cet égard ; et comme mon tems ne me permettoit pas de me livrer à des expériences de pure curiosité, j'eus le regret de ne pouvoir les répéter.
La tête de ce travail n'offre que du sable. Dans les marées fortes la mer noye les galeries et les eaux y séjournent, parce que la pente n'en a pas né bien prise.
La continuation de la galerie du jour, ou de la galerie principale, étoit entièrement condamnée, par les décombres dont on la voit remplie; elle avoir été suivie sur neuf heures trois huitièmes, direction qu'elle a dès son entrée. Une partie des personnes, présentes à ma visite, soutenoient qu'elle n'avait que quatre toises au- delà de la traverse d'où partent la contre-¬galerie et la troisième galerie ; d'autres prétendoient qu'elle avoir neuf toises et demie, et qu'on avoit laissé sa tête la marque du filon, à la vérité sans mine. J'ai vu en différentes circonstances, qu'il est absolument impossible de compter sur ces rapports.
Le puits de la forge, et la galerie qui s'avance de ce puits sous la baie, avoient été faits pour aller couper plusieurs veines qui traversent la baie sur la grève; dans la direction de huit heures six huitièmes, et qui forment la corde de l'arc, décrit par la berge qui domine cette baie.
On avoit commencé les travaux des Essares par des tailles ouvertes prises sur ces veines dans la baie, et on a creusé ces tranchées de huit à neuf pieds, et même de quinze en quelques endroits, quoiqu'on fut forcé de se retirer à chaque marée et d'employer une bonne partie des douze heures qui restoient libres dans les vingt-quatre, à épuiser les eaux des travaux et à les nétoyer.
On a forgé sur la nature de ces veines, un système qui me paroît n'être enfanté que par l'imagination: on les a considérées comme un seul filon, et en comprenant dans l'épaisseur de ce prétendu filon le rocher qui sépare ces veines entre elles, on a établi qu'il existoie en cet endroit un gîte de minérai de quatre pieds d'épaisseur; comme on a jugé gratuitement qu'il se prolongeoit, en s'alignant à peu-près sur les deux extrémités de l'arc de la baie, on a déterminé sa direction; sur ces deux points: on a supposé que de ces mêmes points il poursuivoit son cours dans les terres, et on s'est appuyé des veines de Saint-Jofeph pour prouver cette continuité; mais il est clair que celles-ci font des veines différentes de celles de la baie , auxquelles elles font presque parallèles, et je n'y ai rien apperçu du côté septentrional de la baie opposè à celui dont il est question ici, qui fùt seulement la trace d'un filon métallique entrant dans les terres.
On verra plus bas qu'il n'y a dans cette partie que des filons d'argile qui, jusqu'au moment de ma visite, n'avoient point encore montré de vestiges de minérai.
La direction que j'ai prise sur les deux extrémités de la tranchée, qui est au-dessous des puits de la forge et de Blumenstein, diffère de la direction de onze heures deux huitièmes purement systématique qu'on avoit donnée à ces veines, et la continuité de ce filon dans les terres paroît n'être qu'une de ces espérances trop vagues dont ce berce si souvent le mineur.
Un pétrosilex noirâtre servoit de gangue à de la galène à petits grains qu'on retiroit de ces veines exploitées par la tranchée. Les uns ont porté le produit de cette galène à quarante - huit et cinquante livres par quintal de fchlik, et à douze et quatorze onze d'argent au quintal de plomb, et d'autres à vingt, trente et trente- trois pour cent de plomb au quintal de minérai, et à quatorze ou quinze onces d'argent au quintal de plomb.
Au lieu de continuer tout simplement la galerie du puits de la forge pour couper ces veines, et chercher à s'étendre enfaite, en suivant leur cours vers leur partie la plus méridionale, où elles avoient donné plus de mine qu'ailleurs; on a préféré d'établir à vingt-cinq toises et demie à l'est-sud-est du puits de la forge; un nouveau puits, qu'on a nommé le puits Blumenstien: on devroit croire qu'en prenant ce parti, on auroit au moins songé à s'enfoncer plus profondément en terre qu'on ne l'a fait, avant de hasarder une traverse partant de ce nouveau puits et passant sous la baie, pour aller couper les veines en question, au point où le minérai avoit été plus abondant; mais le sol de ce puits n'est qu'à cinquante-six pieds du jour, et la traverse, qui par le grand nombre de ses sinuosités, a une longueur de vingt-six toises trois pieds, a été construite si fort en pente, que son sommet n'est qu'à neuf pieds du sol de la tranchée, si bien qu'il y avoit chaque marée trois fortes voies d'eau et que les ouvriers qui se trouvoient la sec à la tête des travaux, avoient de l'eau jusques par- dessus la ceinture, du côté du puits par lequel ils étoient obligés de se retirer à la hâte.
On vuidoit ces eaux par une machine à molettes, mue par des chevaux; mais il s'en falloit bien qu'on pût parvenir à dessécher les travaux durant la haute mer.
Ils étoient noyés à mon grand regret, lors de ma visite; car il m’eût été très-important de considérer la tête et les parois de cette traverse, pour examiner s'il étoit vrai qu'on n'y avoit point rencontré de vestiges des veines de la tranchée, quoique les guhrs, dont les eaux les ont sans doute revêtus, eussent mis obstacle la mes recherches; il eût été aussi essentiel que je m'assurasse moi-même de cette traverse, afin de n'être pas forcé de m'en rapporter aux mesures qui me furent données, d'après lesquelles il se trouve que la traverse doit avoir dépassé de onze pieds la perpendiculaire de la tranchée sans rencontrer de veines, quoique leur inclinaison étant orientale et du c6té des terres, cette traverse eut dû les couper avant d'atteindre à la perpendiculaire; et quand même on admettroit que l'inclinaison pût avoir changé, il seroit toujours impossible qu'en dépassant la perpendiculaire de onze pieds on n'est pas rencontré ces veines, dont le sol n'étoit qu'à neuf pieds au-dessus du sommet de la traverse.
Il est bien clair que la résolution à prendre, relativement à cette partie des travaux, dépend de la réalité de ces assertions. Les mesures qui m'ont été données sont-elles exacts ? L'absence de toute veine, vers l'ex¬trémité de la traverse, est- elle véritable ? Dans l'affirmative, les veines de la tranchée ne sont que des coureurs de gazon, sur l'exploitation desquels il seroit ridicule et ruineux de s'entêter.
Avant de construire les puits de la forge et de Blumenstein, on en avoit creusè un au sud de ce dernier, à la profondeur d'environ cinquante pieds, et on avoit pris à son sol deux traverses, en sens opposé, l'une vers la mer d'environ six toises, l'autre du côté des terres d'environ huit toises.
Les eaux s'en épuisoient facilement; mais la traverse du côté de la grève n'avançoit que fort lentement, à cause de l'extrême dureté du rocher, qui y étoit d'ailleurs entièrement stérile.
Des pyrites martiales répandues dans de la glaise, du côté de Bourgonney, qui avoient été prises pour de la mine de cuivre, avoient déterminé la compagnie à y faire quelques recherches, délaissées depuis à juste titre. On y avoit rencontré du schiste bitumineux.
Après avoir parlé des travaux faits du côté méridional de la baie, je passe à la description de ceux qui se trouvent au côté du nord.
Toujours dans l'opinion que le cours des veines; qu'on a considérées comme un filon principal, entroit dans les terres; on s'est déterminé à ouvrir au nord de la fonderie, plus au-dessus de la plage, la galerie de Saint-Martin, sur des veines de terre-glaise, inclinées à l’est.
Cette galerie tortueuse avoir trente-huit pieds; son entrée étoit sur onze heures et sa direction moyenne fur douze.
On a creusê, à la tête de ce travail, un puits dans la glaise, dont on suit l'inclinaison; On n'y avoit pas encore trouvé de vestiges de minérai: ce puits, lors de ma visite, n'étoit approfondi que de huit ou dix pieds au- dessous du sol de cette galerie.
On m'a assuré que l'entrée de ce travail étoit à l'abri des marées dans les mers orageuses; mais j'ai bien de la peine à me le persuader.
On se croyoit confirmé dans l'opinion que le prétendu filon couroit d'une ex¬trémité de la baie à l'autre, par la présence de plusieurs veines qu'on assuroit avoir existé au bas de cette galerie de Saint-Martin, au sol de la baie, quoique ces prétendues veines fussent dirigées, m'a-t-on dit, de la mer vers 1a terre sur six heures; direction toute diffé¬rente des veines qui sont à l'extrémité méridionale. On y avoir établi l'ancien puits de Saint-Martin, qui n'a que onze pieds de profondeur et que la mer combloit de gravier à chaque marée.
On a vuidé ce puits en ma présence; j'y ai vu une espèce de grès la gros grains, schisteux , micacé, dans lequel: êtoient dispersés des rognons de galène mêlée de mine de plomb spathique blanche et grise, en partie fort riche mais pas géné¬ralement: je n'y ai pas même apperçu la plus légère trace de filons , de veines, de gangue, de parois, d'épontes.
Au devant,et à peu de distance de la paroi méri¬dionale du puits, on avoit fait, au rapport des ouvriers, une tranchée ouverte, dirigée de la mer à la terre, qui doit avoir fourni de la mine sur des filets de minéra , inclinés au nord, coupant des bancs de rocher inclinés à l’est.
Par-delà cette tranchée, entièrement comblée de galets, amenés par les flots, on avoit ouvert une autre tranchée à angle droit de la précédente, traver sant une petite anse, qui n'a que quelques toises de largeur, dont on doit également avoir retiré du minerai.
J'ai observé dans les rochers qui bordent cette même petite anse et qui sont pareils à ceux du puits de Saint-¬Martin, deux petites veines d'argile, l'une plus occidentale, l'autre plus orientale et plus près des terres, toutes deux d'un pouce d'épaisseur, parallèles l'une à l'autre, et dirigées sur dix heures, toutes deux presque verticales, ou peu inclinées à l'est, coupant les bancs de rochers, fortement couchés dans le même sens.
Ces veines d'argile sont stériles au jour. J'y ai fait attention parce qu'on m'avoit assuré que l’argile accompagnoit souvent le minérai dans cette partie de la baie, et que la galerie et le nouveau puits de Saint-Martin avoient été entrepris et se poursuivoient en conséquence de cette observation. Je n’ai trouvé, dans toute cette partie, que ces veines d'argile qui eussent quelque rapport avec un filon.
La direction de la nouvelle galerie et la pente du nouveau puits Saint –Martin m'ont paru très mal entendues; car l'une et l'autre s'éloignent de la baie et des veines de minérai dont je crois qu'on a gratuitement supposè l'existence: je présume qu'on n’y avoit, trouvé que des rognons.
Le projet étoit à la vérité de revenir du sol du puits sous la baie, pour y coupe ces veines prétendues; mais il eût été infiniment préférable d'établir un puits sur la partie la plus élevée, de la petit anse où il eut été à l'abri des flots, de le creuser assez profondément avant d'y prendre une traverse, pour n'avoir pas à craindre les eaux de la mer, et de diriger cette. traverse de manière à aller gagner le dessous de l'ancien puits Saint-Martin.
Par ce moyen ou auroit fondé les deux petites veines d'argile, dirigées sur dix heures, en les coupant. On aurait joint la ligne des prétendus filets sur lesquels l'ancien puits Saint-Martin doit avoir été creusé, et on aurait coupé auparavant la ligne de la tran¬chée, qui passe d'un côté de la petite anse à l’autre.
Le maitre mineur, mourant lors de ma visite, avait proposé ce travail à la compagnie, qui y avoit consenti,à condition qu'il garantit d'y trouver du minérai, et le mineur s'étant, avec raison, refusé à une demande de cette nature, la compagnie se détermina en faveur de la galerie et du nouveau puits Saint-Martin.
On se proposoit de ne donner que vingt pieds de profondeur à ce nouveau puits, pour retourner vers la baie par une traverse inférieure et parallèle à la galerie du jour, malgré les leçons que l'expérience a fournies sur le danger de donner si peu de profondeur aux traverses faites sous la baie.
Un maître mineur, et en tout cinquante ouvriers; tant mineurs que fondeurs, forgerons et manœuvres, occupoient les divers atteliers de cette exploitation, commandés par un directeur et un contrôleur, auxquels on a joint, depuis ma visite, un ingénieur des mines.
On y a construit un boccard à eau, avec sept tables à laver; et l'eau n'étant pas suffisante, on en faisoit puiser, au moyen d'une machine à molettes mue par des chevaux.
Il y avoir de plus deux petits lavoirs anglois, deux fourneaux à manches, deux avec des soufflets mus à bras d'hommes, deux fourneaux à coupelle, et de très-mauvaises barraques pour les employés et les mineurs.
M. de Grandville en avoit obtenu la concession à la fin de 1778 : il mourut, et son fils disita l'affaire en quatre-vingt actions, dont il s'en réserva quarante, en vendant les quarante autres pour 100000 livres: on estima chaque action 3000 liv.
Je mets au nombre des avantages de cette exploitation :
1°. De pouvoir exploiter en toutes saisons.
2° D'être près des sables d'Olonne et de gros Bourgs, d'être située en plaine, d'avoir des abords faciles, et par conséquent de s'approvisionner aisément.
3° Enfin, de donner un minérai, qui rend constamment quatorze à quinze onces d'argent au quintal de plomb. Ce fait est vrai, et plusieurs essais réitérés, faits en ma présence, ne permettent pas de le révoquer en doute; mais c'est sur le produit du minerai en plomb qu'on s'est flatté en le portant à trente et trente-¬trois pour cent.
Le 24 décembre 1784, j'ai fait prendre, en présence des employés de la mine, une bache de minérai trié, qu'on ne se proposoit point de passer au boccard , et qu'on croyoit devoir tenir vingt-cinq à trente-trois pour cent de plomb au quintal.
Huit onces ou soixame-quatre gros de ce minérai, pris au hasard dans la bache, ne m'ont donné que dix gros de plomb: ces dix gros tenoient six grains d'argent. Le minérai qu'on ne passe point au boccard à eau, tient donc au plus quinze ou seize pour cent de plomb; car soixante - quatre est à dix, comme cent est à quinze et cinq huitièmes: laminé a boccard est donc bien pauvre encore, et cela change bien les idées qu'on s'en étoit formées.
Sans doute il y a du minerai plus riche, et c'est sur des essais de celui-ci que les mineurs ont vraisemblablement fondé leurs espérances; mais après que j'eus fait ettayer des échantillons de minérai de St-Martin, qui sur huit onces de minerai ne me donnèrent que deux gros et un grain de plomb ou trois et un huitième pour cent, ils furent convaincus du danger qu'il y a de tabler, dans une affaire, dur du minerai de choix.
4°, Sa situation fut le bord de la mer. Cet avantage n’est qu'apparent; la baie et la côte sont inabordables; à peine de petites barques de pêcheurs s'y hasardent-elles; ainsi les approvisionnements en bois qu'on se flatte de tirer par mer, ne pourraient être débarqués qu'aux fables d'Olonne ; d'où il y a encore une bonne heure et demie de chemin jusqu'aux Sards.
5° Des fragmens de mine, dispersés sur la grève; qui ne coûtent que la peine de les ramasser. Sans doute si pareille récolte pouvoit se faire chaque jour de l'année, ces mines seroient préférables aux meilleures exploitations .
Je crois n'avoir omis aucun des avantages de ces mines: passons maintenant aux inconvénients auxquels elles sont exposées.
1°. L'air y est si mauvais, que, depuis le commencement de l'exploitation, les directeurs et maîtres-ou¬vriers y ont été accablés par des fièvres quartes obs¬tinées, et que plusieurs y ont successivement péri,
2°. Il n'y a ni bois ni charbon dans le voisinage; il faut les tirer d'Olonne, où ils arrivent par mer à grands frais.
3°. Les eaux de la mer noyent les travaux, et il n'y a pu assez d'eau pour faire mouvoir les machines hydrauliques propre à les épuiser, à fournir au boccard, et à mettre en action les soufflets des fonderies. Je vois, par un mémoire qui m’a été remis par la compagnie, qu'il avoit été question de placer les fonderies à une lieue et demie dans les terres, où on assuroit qu'on auroit l'eau et le bois à volonté. Personne sur les lieux n'avoit connoissance d'un pareil emplacement.
4° Les travaux, exécutés jusqu'à présent en tranchée ouverte, ont interrompu la continuité des masses de rochers et contraignent de s'enfoncer infiniment plus bas qu'on ne l’a fait jusqu'à présent, pour prendre des traverses, par lesquelles on puisse rechercher les veines de la baie dans la profondeur. On a de la peine à concevoir que cette manière de travailler à tranchée ouverte air pu être considérée comme avantageuse pour la compagnie. Un travail, interrompu de six en dix heures, dans lequel il faut perdre une partie du tems qui reste à nétoyer et vuider, où les ouvriers sont constamment dans la fange et exposés à toutes les injures du tems, où la poudre n'agit jamais que dans l'humidité, peut-il être supposé utile ?
5° Ces nouvelles traverses ne promettent pas même de succès, s'il est vrai que les traverses des puits de Blumenstein n'ont point rencontré ces veines.
6°. Des chevaux ne suffiroient point à la longue au desséchement de puits plus profonds et l'établissement d'une pompe à feu deviendrait indispensable, si l'on reconnoissoit l'existence de ces veines dans la pro¬fondeur.
7°. La compagnie ne doit pas compter sur les ressources extérieures dont elle s'étoit flattée. J'ai examiné avec attention la baie du Caillola; il ne m'a pas été possible d'y reconnoître des traces de rninerai.
J'ai vu les petites fouilles faites près le moulin de Soulâtres, qui conduit de la mine à Tallemont.
Elles consistent en une tranchée, faite sur une couche fort mince de roussier, ou sable ferrugineux endurci, qui nous a donné à l’essai environ deux pour cent de plomb : encore se pourroit-il que, par quelque accident, cette petite quantité de plomb se fut introduite dans le creuset.
J'ai reconnu, près du village de Saint - Hilaire, la dernière indication que la compagnie m’avoit donnée. Les directeurs et tous les employés; qui avoient le plus grand désir de me faire voir des filons partout, sont convenus que le lieu qu'on m'avoit désigné n'offroit pas même de vestiges de minerai.
Il reste à la compagnie une mine de charbon qui n'a point encore été attaquée, dont on m'a montré du charbon; qui m'a paru être de très-bonne qualité; mais elle est éloignée de cinq à six lieues des Essards, et les glaces m’empêchèrent de m'y rendre. Malgré tous ces inconvéniens, le zèle de la compagnie l'a déterminée à courir de nouveaux risques.
Je lui ai observé que; tout ce que je croyois qui lui restoit à faire consistoit :
1° A faire vuider le puits Blumenstein et sa traverse; à rnesurer cette traverse et voir si effectivement elle a outre¬passé la perpendiculaire de la tranchée ouverte; à en examiner le sommer, les parois et la tête, avec l'attention la plus scrupuleuse, après en avoit détaché les guhrs que les eaux peuvent y avoir déposé, pour voir si on n'y trouveroit pas de vestiges des veines dont on a exploité la crête au jour, à abandonner toute cette partie, si effectivement on a dépassé la ligne de la tranchée sans y voir de traces de filons. Dans le cas contraire, pousser la traverse, quelque défectueuse qu'elle soit, jusqu'au point de section, et même quelques toises par- delà, pour constater si ces veines se soutiennent en profondeur; et dans ce cas approfondir un des puits existans de quinze à vingt toises , avant de prendre une nouvelle traverse inférieure aux précédentes, afin d'être à l'abri des eaux de la mer, dont, à cette profondeur , je ne garantirois même pas l'infiltration.
2°. A creuser le puits au-dessus de la petite anse des travaux de Saint-Martin, d'environ vingt toises, pour prendre la traverse dont j'ai parlé à l'occasion de ces travaux.
3°. Enfin, 1a faire reconnoître l'épaisseur et la profondeur de la veine de charbon dont on m'a montré un échantillon, et si le rapport fait avec soin par un homme de l'art étoit favorable, en faire le principal objet de l'exploitation.
Cette galène, disséminée çà et là, par petits fragments, dans les dernières assises du calcaire jurassique, ne renferme qu'une portion insignifiante d'argent. Ce gisement est sans importance aucune.
Précédemment j'avais rencontré un depôt de grains de galène dans du calcaire, aux environs du Mazeau, commune de Saint-Michel-le-Cloucq. Mais cette galène, très-pauvre en argent, est trop rare pour donner occasion à une exploitation.
Le plomb sulfuré se rencontre dans beaucoup de calcaires de la Vendée, parfois en masses peu considérables, et le plus souvent en simples mouchetures. J'indiquerai les calcaires des environs de Fontenay et de Foussais, et surtout ceux de Benet, de Fontaines et du Mazeau, et ceux des environs de Chantonnay.
En l'an III, "le principal propriétaire d'icelle mine était un nommé Savy de Paris qui figurait sur la liste des émigrés". La même compagnie avait ouvert près d'Olonne-sur-Mer une autre mine, prétendument de charbon de terre, qui n'exploitait vraisemblablement que des ampélites et schistes graphiteux du Paléozoïque inférieur. Ses dirigeants avaient loué à la veuve Mairaud de la Garnaudière deux chambres "pour y renfermer dans l'une les outils & ustancilles propres à exploiter la mine, & l'autre pour leur logement", mais ils partirent en omettant de payer le loyer et, en floréal de l'an III, on dut liquider leurs biens pour recouvrer une partie de la créance.
Quant à Dietrich, devenu maire de Strasbourg où il incita Rouget de l'Isle à composer un hymne fameux, il eut le malheur de se compromettre avec les Girondins et fut guillotiné le 28 décembre 1793.
Au XIXe siècle, Jean-Alexandre CAVOLEAU [an XII, 1818], Auguste RIVIÈRE [1834] puis BOUCHET [1856] visitèrent les vestiges de cette mine, sur laquelle ils donnent d'intéressants détails.
Au milieu du XIXe siècle, un dénommé Motheau tente de la réouvrir.
Le 17 décembre 1854, il dépose une demande de concession auprès de la préfecture de la Vendée, mais, après plusieurs rapports des administrations des Mines et des Domaines, le préfet lui octroie seulement la permission de mener des recherches.
Une famille Louineau s'oppose alors aux travaux, prétendant être propriétaire du terrain, lequel est pourtant situé entre le chemin des douaniers et le bord de la falaise. Les Domaines, en principe propriétaires, se défaussent et laissent le litige se régler entre les plaignants et Motheau, qui finit par abandonner les recherches.
En 1860, l'administration fait clore le puits, profond de 15 mètres et seulement couvert d'un hangar ruiné. De cette mine, il ne reste aujourd'hui que des ruines de la fonderie du XVIIIe siècle, à demi enfouies sous la dune, l'emplacement du puits foncé par Motheau, masqué par la végétation, et surtout l'entrée d'une galerie, bien visible en haut de l'estran.
1182, Don de Richard Cœur de Lion, comte de Poitou et seigneur de Talmont à l’abbaye Saint-Jean d'Orbestier<==.... .... ==> Moyen Age, atelier monnaie-denier Plantagenêt (château de Montreuil-Bonnin)