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PHystorique- Les Portes du Temps
18 juin 2021

Séances Générales tenues en 1843 par la Société Française pour la Conservation des Monuments Historiques du Poitou

La Société française d'archéologie, initialement Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments historiques, est une société savante fondée en 1834, à Caen, par Arcisse de Caumont.

Cette commission était composée de MM. de La Fontenelle, président et rapporteur; de Caumont, LeCointre secrétaire-général de la session l'abbé Auber (de Poitiers) Segrétain (de Niort), de Chergé (de Poitiers), l'abbé Cousseau (de Poitiers) Fillon (de Fontenay), Mauduyt (de Poitiers) et Cardin (de la Vendée).

 

RAPPORT DE M. DE LA FONTENELLE

MM., la commission chargée d'exprimer les vœux à formuler par la Société et notamment d’indiquer les monuments historiques susceptibles de fixer l’attention du gouvernement, s’est occupée consciencieusement de l’examen des matières qui rentraient dans le cercle de ses attributions.

C’est le résultat de cet examen que je viens aujourd’hui vous présenter d’une manière succincte.

Ce travail se partage nécessairement en deux grandes divisions. La première est relative aux vœux à exprimer d'une manière générale, et l'autre se rattache à des points de détail et à des localités. Abordons la première division.

Inspection des monuments historiques.

La création de correspondants du ministère de l'intérieur, chargés de la surveillance des monuments historiques dans les départements, est une création utile. Ces inspecteurs ont sauvé plus d'un édifice de la destruction et conservé, par des réparations, un bien plus grand nombre encore.

Mais les fonctions, tout-à-fait gratuites et même onéreuses, de ces inspecteurs ne sont pas suffisamment définies. De plus il leur serait utile parfois de correspondre entre eux, et il est un besoin de tous les jours pour eux d'échanger des lettres avec les maires du département. Cependant les inspecteurs des monuments historiques n'ont la franchise, ni pour les dépêches qu'ils reçoivent, ni pour celles qu'ils envoient dans leurs départements et ailleurs.

Votre commission a jugé convenable d'exprimer un vœu pour faire cesser ces inconvénients, et ce vœu sera soumis à votre approbation.

Création d'une commission diocésaine d’archéologie à Poitiers.

Si les édifices historiques religieux sont, pour leur conservation sous la surveillance de l'autorité administrative, ils dépendent surtout de l'autorité épiscopale. Or l'action de cette autorité protectrice a besoin de se faire sentir, pour empêcher qu'on ne fasse, comme par le passé des réparations en désaccord avec les édifices qu'il s'agit de compléter.

Mais le fardeau de l'épiscopat est grand le diocèse de Poitiers, formé de deux départements, est très vaste, et le pasteur, même aidé de son conseil ordinaire, pourrait difficilement voir les plans et devis pour réparations, approuver les bonnes restaurations projetées et rejeter les mauvaises.

D'ailleurs, dans une pareille matière, un examen fait par plusieurs hommes spéciaux ne peut qu'être extrêmement utile. Un projet de vœu a donc été formulé dans le sein de votre commission et il tendrait à demander la création d'une commission diocésaine d'archéologie.

En même temps, et au moment de l'établissement de cette commission, il conviendrait de classer les églises du diocèse qui offrent de l'intérêt sous le rapport de l'art, parce que ce serait sur ces églises que porterait le travail de la commission proposée. Elle serait, du reste, un simple conseil, en cette partie, du digne prélat chargé de l'administration spirituelle des départements de la Vienne et des Deux-Sèvres.

Mesures pour empêcher la vente des objets anciens qui servaient à l’exercice du culte.

 Dans ces derniers temps diverses églises ont été privées par des ventes faites à des brocanteurs, d'un grand nombre d'objets précieux qui avaient servi autrefois à l'exercice du culte ou qui décoraient encore le lieu saint.

On connaît le procès relatif à une précieuse châsse achetée par un marchand d'objets de curiosité dans les environs de Limoges, et revendue, à Paris, à un prix très-élevé; nous avons parlé de la disparition d'un calice et d'un ostensoir, objets très-anciens, d'un, beau travail, objets qui existaient dans la Vendée à Aizenay capitale de l'ancien petit peuple des Agesinates.

Un vœu va vous être soumis pour empêcher qu'à l'avenir les églises soient ainsi dépouillées de ce qui fait leur plus bel ornement.

Isolement des églises.

Notre commission, MM., en adoptant une proposition qui lui a été faite par un de ses membres, a été d'avis qu'il fallait, en thèse générale, mais en admettant de nombreuses exceptions, isoler les églises des maisons d'habitation. Une rédaction en ce sens vous sera présentée.

Création d’un musé pour les émaux à Limoges

 Il est bon de rendre à chaque contrée ce qui fit sa gloire sous le rapport de l'art. C'est aussi parfois le moyen de raviver une industrie languissante ou même d'y faire renaître une industrie éteinte. C'est à Limoges qu'ont été fabriqués presque tous les émaux si recherchés aujourd'hui, et objets si propres à orner des collections.

La création, dans la ville de Limoges, d'un musée pour les émaux a, d'après ces considérations, paru une idée susceptible d'être adoptée, et votre commission en a fait l'objet d'un vœu à adresser au gouvernement.

Eglise de Saint Hilaire de Poitiers

Une visite de l'église de St.-Hilaire de Poitiers, MM. vous a suffisamment fait connaître que c'est une bien faible partie de la magnifique basilique de St.-Hilaire-le-Grand. C'est le chœur, qui présente, demeurant seul, une singulière disposition plus de largeur que de longueur. Mais cette position des choses, outre qu'elle est désagréable à l'œil, n'offre qu'un espace trop restreint pour les cérémonies du culte et pour contenir les paroissiens. Un a grandissement de l'église de St.- Hilaire serait donc nécessaire.

 D'un autre côte, un monument, qui se rattache à la fondation de la monarchie française, peut-il demeurer aussi réduit dans de minimes dimensions ? Qui ne sait pas, en effet que c'est ce feu, qui apparut en 507 au haut de la tour de l'église de St.-Hilaire de Poitiers, qui dirigea la marche du chrétien orthodoxe Chludvik et de ses Franks, lorsqu'il allait combattre l'arien Alarik II et ses Visigoths dans les champs de Vauclade c'est là où, par l'établissement des Francks dans les Gaules, se fonda définitivement la nationalité française.

 Il serait donc convenable de rendre à cette église si éminemment française, un peu de son ancienne magnificence. La construction d'une nef à la suite du chœur qui constitue toute l'église actuelle construction faite dans le même style que ce qui est conservé, serait la réalisation de l'idée qu'on vient d'indiquer. Un des membres de notre Société fait un plan dans ce sens, et il semble convenable d'attirer l'attention du gouvernement sur ce projet digne de recevoir tout son appui.  

Eglise Notre-Dame de Poitiers.

Une proposition vous a été adressée par M. Bourgnon de Layre : elle est relative à l'église de Notre-Dame de Poitiers dont la façade est si curieuse. Vous savez que l'application de maisons d'habitation à des édifices religieux est préjudiciable à ces mêmes édifices et souvent même en entraîne la chute. Or, il y a un projet présenté par un membre de cette Société M. Orillard, avocat, discuté dans le sein du conseil municipal de Poitiers, qui tendrait à isoler l'église Notre-Dame, en plaçant un marché couvert entre cette même église et la maison Minoret.

 Ce projet remplirait donc le but qu'on se propose, mais les frais d'acquisition des maisons qui touchent à Notre-Dame sont considérables indépendamment des frais plus considérables encore pour la construction d'un marché couvert. Dans un tel état de choses, on réclamerait une allocation sur les fonds des monuments historiques allocation qui, en réalité, se convertirait en frais de conservation d'un monument d'une haute importance.

 

Eglise de Maillezais (Vendée).

Nous arrivons à l'église d'une localité qui fut autrefois une cité épiscopale; nous voulons parler de Maillezais. Il ne s'agit point de la cathédrale, mais bien de l'église paroissiale dont une partie des dessins vous ont été présentés.

Vous avez sans doute été frappés de tout ce que ce monument qui date du XIIe. siècle, a de curieux. Or, les réparations à faire s'élèvent à 10 ou 12,000 fr.

Notons que si, dans ces dernières années, les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres ont, le premier surtout, obtenu des secours importants pour leurs monuments historiques, une autre partie du Poitou, le département de la Vendée, a été oublié.

Sollicitons donc M. le Ministre de l'intérieur pour qu'il s'occupe de l'église de Maillezais et qu'il lui accorde une forte allocation, car autrement cet édifice serait menacé d'une prompte destruction, une commune aussi peu riche que Maillezais ne pouvant pas supporter une si forte charge.

Un secours de la Société serait aussi utile, non pas tant par son importance (il ne pourrait être que minime), que par la raison qu'il attirerait l'attention de ceux qui ont à leur disposition des sommes plus considérables.

 

 

Demande en classement des églises de Maillezais, de Vouvant, de Mareuil sur le Lay, de Mortagne sur Sèvre, su clocher de Fontenay le Comte et du château de Vouvant

Nous venons de parler de l'église de Maillezais et de son importance sous le rapport de l'art nous vous avons fait connaître aussi combien était curieuse l'église de Vouvant, dont la façade est de nature à fixer l'attention, et divers dessins de ce monument, dans son ensemble et dans ses parties diverses, vous ont été représentés; il en a été de même pour le château de la même localité attribué à la Mélusine ;

 l'église de Mareuil-sur-le-Lay localité chef-lieu d'un doyenné, lors de la première division ecclésiastique, est, pour une portion de sa construction, l'une des plus anciennes de la contrée;

 l'église de Mortagne-sur-Sèvre, est aussi fort curieuse et enfin on connaît la hardiesse du beau clocher en flèche de Fontenay-le-Comte. On vous prie de solliciter le classement de ces édifices comme monuments historiques et vous sentez combien cette réclamation est fondée.

Notons aussi que dans le département de la Vendée contrée privée depuis 1830 des secours du gouvernement pour ses monuments historiques, le classement dont il s'agit est très-incomplet, et qu'il y a lieu de l'opérer, pour ainsi dire, à neuf.

Châteaux et églises de Chauvigny.

Un mémoire d'un notable habitant de Chauvigny a été communiqué à votre commission des vœux. Il parle en détail des châteaux et églises de cette localité et des moyens d'assurer leur conservation.

La Société française a prouvé l'importance qu'elle attache à Chauvigny, par le voyage qu'elle y a fait et en tenant cette localité et celle de St.-Savin pour les deux points les plus dignes d'être l'objet d'un examen archéologique. Or, le principal château de Chauvigny, qu'on voulait soustraire à une destruction prochaine, a été acheté par le gouvernement. II ne reste donc plus qu'à engager l'administration et M. l'inspecteur des monuments historiques à veiller à la conservation d'une construction si intéressante pour l'art, et devenue aujourd'hui propriété nationale.

Nous arrivons, MM., à une dernière question qui est toute spéciale, unique dans son genre et qui n'en est que plus importante.

M. Mouraine de Sourdeval, né dans la Vendée. et aujourd'hui juge au tribunal civil de Tours, demande le classement, parmi les monuments historiques du royaume, de la chapelle des Allouettes près les Herbiers, département de la Vendée; et à l'appui de cette demande ou au moins d'un vœu sollicité de la Société des monuments, il a fourni un mémoire très-bien écrit et très-curieux. M. de Sourdeval l'a dit, cette chapelle n'est pas antique; elle ne date que des derniers temps de la restauration; car elle était à peine terminée et non payée au moment de la révolution de juillet.

 Mais, si cette chapelle est d'une construction nouvelle, elle a sa spécialité. Laissons, à ce sujet, parler l'antiquaire de Tours.

 « La chapelle des Allouettes dit-il, doit être considérée comme l'un des premiers, comme l'un des plus heureux essais vers le retour de l'architecture si pittoresque du moyen-âge.

 Depuis plus de deux siècles, l'architecture grecque était seule cultivée. Pendant que l'on bâtissait à Paris les temples à formes payennes de St.-Phillippe-du-Roule, de Notre-Dame-de-Lorette, de la Madeleine, et, à BourbonVendée, l'église principale; un plan fut dressé pour ériger au milieu du bocage de la Vendée une véritable église du moyen-âge, avec des piliers, des rinceaux des voussures des meneaux.

Le style en dut être sévère comme la pensée qui présidait à cette consécration. Par une heureuse coïncidence, les matériaux en furent sévère: Aussi tout l'édifice fut construit en quartiers de granit pris sur les lieux, et destinés, on devait au moins l'espérer, à assurer son indestructibilité comme aux monuments d'Egypte.

J'ajouterai à ces indications, données par M. de Sourdeval, que ce fut M. Moquet, architecte, qui dressa les plans de l'édifice, et que les sculptures furent dues au ciseau habile de M; Ad. La Noc. Ajoutons que la construction de l'édifice coûta environ 44,000 fr.

.Mais il est à noter que la chapelle des Allouettes avait été construite par suite du passage de la duchesse d'Angoulême dans la Vendée, et que, de cette circonstance, on a voulu y rattacher un but politique. Il ne s'agissait pourtant là que d'un de ces monuments religieux qui rappellent l'oubli des anciennes querelles politiques et la consécration de la sublime pensée d'une réunion de tous dans la grande famille chrétienne.

Néanmoins, à la révolution de juillet, et notamment à la session de 1833, la destruction de ce monument fut demandée par le conseil général de la Vendée, en même temps qu'on concluait aussi au renversement de la colonne des Quatre-Chemins, faite dans un autre ordre d'idées, et qui de plus encombrait la voie publique. Mais non seulement le gouvernement ne voulut point consentir à la destruction de !a chapelle des Allouettes mais il obligea le département de la Vendée à payer sa quote part dans la construction de cet édifice.

Depuis cette époque le conseil général de la Vendée, mieux éclairé sur le but qu'on s'était proposé en élevant le monument religieux des Allouettes, qui appelait à une conciliation les habitants d'une même contrée trop long-temps divisés et sentant l'importance de cet édifice n'en a plus demandé la démolition, tandis qu'il réclamait d'année en année pour que la colonne des Quatre-Chemins fût rasée. C'est assez dire que ce corps délibérant, qui persistait dans sa première détermination pour la colonne, avait modifié son opinion première pour la chapelle.

C'est en effet une construction curieuse, parce qu'elle est venue la première en France, à peu près, rappeler le gothique, ce style si éminemment religieux. Si donc, détruire la chapelle des Allouettes serait un acte de Vandalisme, la conserver est digne d'un gouvernement protecteur des beaux-arts.

Le gouvernement l'a sauvé par un premier acte, et, en le priant de le classer comme monument historique, on doit croire qu'il adoptera cette idée, consécration et continuation d'un de ses actes.

 

La proposition, MM., qui vous sera faite, par suite de cet exposé, est le résultat de l'avis unanime de votre commission.

Nous allons passer à la lecture de la rédaction des vœux que la commission dont je suis l'organe vous propose d'émettre.

Inspection des monuments.

Le Congrès archéologique, convaincu intimement que, pour devenir fructueuse l'institution des inspecteurs des monuments historiques réclame un complément indispensable à cette institution, sollicite ce complément qui consisterait à établir, d'une manière précise les attributions des inspecteurs et à leur accorder la franchise dans leur département pour les lettres par eux écrites aux maires ou écrites à eux par les maires, et hors du département pour la correspondance des inspecteurs entr'eux, relativement à l'exercice de leurs fonctions.

Commissions diocésaine d'archéologie.

-Le Congrès archéologique demande à Mgr. l'évêque de Poitiers qu'il soit formé une commission diocésaine d'archéologie chargée d'examiner toutes les réparations à faire aux églises monumentales et de donner son avis sur tous les travaux qui pourraient y être faits.

Cette même commission, entièrement consultative, dresserait immédiatement le tableau de toutes les églises du diocèse qui offrent de l'intérêt sous le rapport de l'art.

Mesure contre les ventes des objets servant au culte. Le Congrès archéologique instruit qu'un grand nombre d'objets qui servaient, dans les temps reculés, aux cérémonies du culte ou même qui y servent encore, et qui sont d'une grande valeur artistique et parfois même d'une grande valeur vénale, sont achetés journellement par les brocanteurs et disparaissent ainsi des trésors des églises pour aller s'enfouir dans les collections particulières, émet le vœu que nos seigneurs les évêques de France prescrivent dans leurs diocèses respectifs, toutes les mesures qui leur paraîtront les plus efficaces pour empêcher l'aliénation, de la part des curés et des fabriques, des objets précieux dont on vient de faire l'indication.

Création d'un musée pour les émaux à Limoges.

Le Congrès archéologique invite le gouvernement à établir dans la ville de Limoges un musée spécial pour les émaux.

Isolement des églises.

Le Congrès archéologique émet le vœu que les églises soient, autant que possible, et sauf de nombreuses exceptions isolées des maisons d'habitation. Il émet le vœu que le gouvernement vienne au secours de la ville de Poitiers par une allocation destinée à isoler complètement l'église de Notre-Dame.

Eglise de St. -Hilaire de Poitiers.

Le Congrès archéologique émet le vœu que le gouvernement fasse des fonds pour compléter l'église de St.-Hilaire de Poitiers, réduite aujourd'hui au seul chœur de l'édifice ancien et insuffisante pour recevoir la population de la paroisse à laquelle elle est affectée.

Demande en classement de monuments situés dans la Vendée.

Le Congres archéologique émet le vœu que les églises de Maillezais, de Vouvant, de Mareuil-sur-le-Lay et de Mortagne-sur-Sèvres, le clocher de l'église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte et le château de Vouvant (Vendée) soient, pour ceux de ces édifices qui ne le sont pas encore classés comme monuments historiques.

Le Congrès archéologique émet le vœu que l'église paroissiale de Maillezais (Vendée) obtienne des secours du gouvernement et appelle en général sa bienveillance sur les édifices historiques d'un département qui se trouve dans une position d'autant plus favorable qu'il n'a rien demande depuis long-temps.

 Châteaux et églises de Chauvigny.

Le Congrès archéologique recommande la conservation des châteaux et églises de Chauvigny ( Vienne), et notamment du château acheté avec les fonds, de l'Etat, à la surveillance de l'administration et à celle de l'inspecteur des monuments historiques du département.

 

 

Demande en classement comme monument historique la chapelle des Alouettes (Vendée).

 Le Congrès archéologique émet le vœu que la chapelle construite sur la Montagne-des-Allouettes, près les Herbiers (Vendée ), soit classée comme monument historique. Si cette construction est nouvelle, elle se recommande par son élégance et surtout parce qu'elle est probablement la première reproduction faite en France, dans le siècle actuel, du style ogival si éminemment religieux.

Toutes ces propositions sont adoptées sans discussion, sauf la demande d'une allocation pour isoler l'église de Notre-Dame, qui est vivement combattue par plusieurs membres et 'qui ne passe qu'après deux épreuves douteuses.

M. de Caumont dépose sur le bureau un extrait très-curieux de plusieurs chartes du cartulaire de Saintes offert par M. l'abbé La Curie.

L'ordre du jour appelle la continuation de l'enquête sur les tombeaux postérieurs au XVIe. siècle.

Quels sont en Poitou les tombeaux du XVII. siècle les plus remarquables ?

M. Gaillard-de-la-Dionnerie fils signale à Champdeniers (Deux-Sèvres) un tombeau du XVIIe ce tombeau, dont la table de marbre est soutenue par deux licornes, était celui de Marie de Bellenave mariée en 1645 à François de Rochechouart et morte en couche.

.Il cite également une statue donnée par la République de Gènes à Lamotte-Champdeniers, gouverneur pour le roi de France.

M. Bourgnon dit avoir vu, il y a 2 ou 3 ans à peine, un tombeau du XVII. siècle, qui existait encore à St.-Nicolas. M. de Chergé signale dans l'église du Vigean la statue d'un chevalier de la famille Du Puy-du-Fou que les habitants des campagnes honorent sous le nom de St.-Eutrope.

M. de Caumont demande s'il y a des tombeaux sur lesquels se trouvent des sculptures représentant des squelettes des ossements, ou des scènes funèbres ?

M. Segrétain répond qu'à Oiron il existe un tombeau sur lequel on remarque des figures semblables. Ce tombeau était celui de Claude de Gouffier, grand écuyer de France. M. de Caumont propose de continuer l'enquête par les questions relatives aux vitraux.

M. Le Cointre croit que les verrières de St.-Pierre n'appartiennent qu'au XIV. siècle.

M. de La Fontenelle parle de vitraux fort anciens qui existaient à Bressuire avant la révolution.

M. de Chergé signale les beaux vitraux de St.-Radégonde. Ceux de la grande fenêtre, dit-il, sont probablement du XIIIe.

M. de Caumont demande si l'on a remarqué quelque chose de particulier dans la fabrication des vitraux ? On sait que les vitraux anciens présentent une surface dépolie. Est-ce le résultat d'une préparation employée avec intention par l'artiste ou bien doit-on, comme M. Thibault, l'attribuer à l'action du temps ?

M. de Bernay demande si cette particularité ne tiendrait pas à la fabrication plus ou moins soignée des verres employés, et si d'ailleurs ils n'ont pas subi l'action des oxides qui servaient fixer les couleurs.

M. Segrétain affirme qu'il a vu des vitraux du XVI°. siècle qui évidemment avaient été dépolis avant de recevoir la couleur. Le Secrétaire,

J. DE LA MARSONNIERE

 

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1840 Prosper MÉRIMÉE, Inspecteur général des monuments historiques - Lettre au Ministre de l’intérieur  <==

 


 

Armand Désiré de La Fontenelle de Vaudoré (1784-1847)
Naissance: 24 avril 1784 à Saint-Jouin-de-Milly (Deux-Sèvres) - Décès: 12 février 1847 à Poitiers (Vienne)
Armand Désiré de La Fontenelle de Vaudoré est un magistrat et historien français.

Procureur impérial à La Rochelle.
Conseiller à la cour royale de Poitiers.

Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre correspondant, 1839-1847.
Comité des travaux historiques et scientifiques, membre non résidant (1838-1847).
Société académique des antiquaires de la Morinie, membre honoraire à Poitiers (1837-1840).
Société des antiquaires de l'Ouest, membre fondateur (1834).

 

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