Le 21 janvier 1794, la colonne infernale de Boucret part de Cholet, passe par le Temple et Châtillon pour aller sur les Epesses

la troisième division est dirigée par Boucret.
La 1ère ira de Chollet à Châtillon, les Epesses est commandée par Boucret lui-même
La  2ème ira de Chollet à Maulevrier, Saint-Laurent sur Sèvre

Le 22 janvier, le général Boucret ravage la Tessoualle, et massacre la population qu’il rencontre, comme nous le raconte Louise Barbier dans ses mémoires.

 “ Le général Boucret était à la Tessoualle, à dix kilomètres et brûlait tout le bourg et l'église. Il fit mettre le feu dans un grand champ de genêts, dans le bas des Juchellières (Gingelières), où tous les habitants étaient réfugiés et il faisait tirer sur ceux qui voulaient s'échapper. Mon frère Louis, qui y travaillait à tisser de la toile, se sauva en traversant la rivière et arriva nous raconter ce massacre où périrent plus de soixante personnes. » 

Le même jour, Moulins est en partie brûlé par Boucret mettant le feu partout et égorgeant tout sur son passage.

Il écrit : ”Je n'ai rien de nouveau sur la position de l'ennemi. Le pays que je parcours est suffisamment fourni de vivre pour la troupe.
Je trouve dans toutes les métairies quantité de pain cuit. Je n'ai besoin que de voitures pour faire charger les grains.
Sois tranquille sur ma marche, et sois persuadé que je ne me laisserai pas surprendre : je serai demain à St-Jouin ou Châtillon. »

 

Le 23 janvier, il passe par Le Temple,

 (La commanderie de Saint-Sauveur du Temple de Mauléon)

et arrive à Châtillon-sur-Sèvre (aujourd'hui Mauléon) qui est incendiée.

 

 “J’ai étendu ma chaîne depuis Moulins jusqu'à ChâtilIon ; j'ai laissé à la Tessoualle 200 hommes, jusqu'à l'arrivée du général Caffin je ne partirai de Châtillon que le 25.


Je me diviserai en deux colonnes, l'une partant de Châtillon pour se rendre au Temple, l'autre de Châtillon à la Boissière, qui correspondra avec celle de *** qui devra se trouver à la Pommeraie.”

“Je serai le 27 aux Épesses ou j'attendrai de nouveaux ordres.

Toute la partie que j'ai parcourue a été exactement fouillée ; il ne reste rien à désirer. J'ai deux fois fait en petit ce que nous faisons en grand ; rien n'a échappé à ma surveillance. Je ne sais pas ce que c'est que d'écrire laconiquement (1). Sois sur, général, que je ferai toujours mon possible pour mériter ta confiance.”


Le 24 janvier, de Chatillon, Boucret écrit :

“Je t'envoie 32 pièces d'église, dont 7 trouvées par deux volontaires, et 25 trouvées par moi dans un caveau. Il me manque des voitures, je laisse quantité de grains sur mes derrières. J'ai fait pousser des patrouilles de cavalerie sur toutes les routes et issues : on n'a rien trouvé.”
”Je n'ai point de nouvelles sur la position des brigands. Je partirai de Châtillon demain 25”

 

La colonne passe ensuite par La Petite-Boissière et arrive à Saint-Amand-sur-Sèvre le 25 janvier.

 “J'ai donné des ordres pour qu'il soit chargé deux voitures de linge trouvé dans une cave. J'ai laissé sur mes derrières quantité de grains mais j'ai pris le nom de toutes les métairies, et j'espère que tu m'enverras des voitures pour les faire enlever. Je n'ai rien de nouveau sur la position des brigands.”

 

 

Du 26 au 28 janvier aux Epesses


”Je suis arrivé aux Épesses à cinq heures du soir. J'ai fait assembler les officiers municipaux pour me faire donner des renseignemens sur la position des brigands ; ils ne la savent pas positivement, mais ils ont dit qu'ils les croyaient aux Herbiers.

J'ai requis la municipalité de me faire cuire du pain ; nous avons quantité de farine et point de voitures. Je n'ai besoin de rien pour la nourriture mais les soldats sont nus et sans souliers.”

”Je suis instruit par des préposés que les soldats sortent de Chollet et pillent les voitures avant qu'elles n'arrivent.”

“ Deux soldats ont trouvé dans le tronc d'un arbre un prêtre (l'abbé Chapelain) non assermenté ; je l'ai fait fusiller. Il avait sur lui 15 louis, tant en or qu'en assignats et une montre d'or. J'ai donné aux deux volontaires pour récompense, 100 livres ; je suis porteur du reste.”


“Je te fais passer deux voitures, dans l’une, 22 fusils et du grain ; dans l'autre un coffre renfermant 63 pièces, tant d'église que linge, plus une croix d'argent doré. Je fais escorter le tout par quatre gendarmes.”


« Les boulangers ne peuvent pas me fournir le pain nécessaire pour ma troupe. Je te prie de m'en faire passer 2 000 rations pour me mettre en avance. Je n'ai rien de nouveau sur la position de l'ennemi..”.

Le 26 Janvier 1794, une des colonnes infernales dirigée par Boucret arrive aux Epesses, elle ravage la paroisse par la mort et le feu - Le château du Puy du Fou est incendié


Le bourg est pillé et brûlé, le château du Puy du Fou connait le même sort : les lambris dorés, les plafonds sculptés, les meubles précieux, tout est brûlé, consumé par les flammes.

Du corps de logis François II ne reste plus que les murs, l’aile gauche elle, fut miraculeusement épargnée.

26 au 28 janvier 1794 la colonne infernale de Boucret campe aux Epesses - Le château du Puy du Fou est incendié

 

 Deux jours plus tard, la colonne fouille les abords de la forêt de Vezins et débusque des Vendéens dans les landes de Genty ; plusieurs sont tués et un prêtre réfractaire est fusillé près de Saint-Mars-la-Réorthe.

 

Le 31 janvier, la colonne est à Chambretaud.

 

Le lendemain, la colonne perpètre un massacre sur la route de Saint-Malo-du-Bois, puis gagne La Verrie, où elle reste deux jours avant de gagner La Gaubretière.

 

Le 1er février, Caffin est à Saint-Laurent-sur-Sèvre où il arrive à 5 heures qu'il fait fouiller :

Il fait sabrer et empaler deux religieuses de la Sagesse, trois frères coadjuteurs de la Compagnie de Marie et fait fusiller quinze hommes.

 

«J'ai fait conduire à Cholet trente deux femmes qui étaient dans le couvent je les ai adressées aux administrateurs du district qui en feront ce qu'ils voudront. J'ai trouvé une vingtaine d'hommes de reste que j'ai fait fusiller avant de partir. Si j'en trouve d'autres dans ma route, ils essuieront le même sort. Il incendie la ville et part à La Verrie où il arrive à 7 heures. »

 

le 3 et 4 février , Boucret écrit à Turreau de La Gaubretière:

    « Je te préviens que j'irai demain avec ma colonne brûler ce bourg, tuer tout ce que je rencontrerai sans considération, comme le repaire de tous les brigands. Je n'avais pas encore occupé un pays où je pusse rencontrer autant de mauvais gens, tant hommes que femmes ; aussi tout y passera par le fer et le feu »

 Environ 60 hommes et 20 femmes se retranchent dans l'église pour permettre la fuite des vieillards, des femmes et des enfants. Ceux-ci échappent aux Républicains mais l'église est prise d'assaut. 32 défenseurs sont tués au combat et 53 sont pris et fusillés.

 

La colonne gagne ensuite Chantonnay le 9 février où le général Bard en prend le commandement. Il part à Doué-la-Fontaine afin de prendre la direction des troupes de l'adjudant-général Carpentier.

 

Le 18 février, la colonne est sur place, Boucret tombe malade et Carpentier le remplace.

 

Le 5 avril, la colonne se signale de nouveau par des ravages à Vihiers, Gonnord, Joué-Étiau, Montilliers, Cernusson, Tigné, Faveraye-Mâchelles et Aubigné-sur-Layon. Quinze femmes et enfants sont tués dans les bois de la Frappinière.

 Vingt-deux femmes et enfants sont capturés dans le bois des Marchais par un détachement du camp dit « du Moulin », près de Montilliers ; vingt d'entre eux sont fusillés au Moulin de la Reine et seuls deux enfants sont épargnés.

 

 

Le 15 Janvier 1794, de Saumur, le général Turreau organise la promenade des colonnes infernales pour détruire la Vendée <==.... ....==> A la mémoire des 32 habitants de Pouzauges massacrés par les « Colonnes infernales le 30 janvier 1794

 

 

 


 

La commanderie de Saint-Sauveur du Temple de Mauléon

Les chevaliers reçurent des donations. En 1215, de Thibaut de Beaumont, seigneur de Bressuire.En 1221, de Savary de Mauléon. En 1228, de Guillaume, seigneur de la Forêt-sur-Sèvre.

 

(1) Turreau lui reprochait le peu de détails dans ses actions