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PHystorique- Les Portes du Temps
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16 octobre 2025

Londres Juin 1551: En tant qu'ambassadeur, Vieilleville remit le collier de l'Ordre de St-Michel à Édouard VI, roi d'Angleterre et d'Irlande, en présence de René Ier du Puy du Fou

Le texte extrait des Mémoires du Maréchal de Vieilleville (publiées posthumément vers 1570-1580), décrit une mission diplomatique spectaculaire en Angleterre en 1551, sous le règne d’Édouard VI (1547-1553).

 

Cette mission, dirigée par le Maréchal de Vieilleville (Jacques d’Albon de Saint-André, vers 1505-1562), inclut la remise du collier de l’Ordre de Saint-Michel au jeune roi anglais, marquant une tentative de renforcer la paix franco-anglaise après le traité d’Ardres (1546).

Parmi les participants figure René Ier du Puy du Fou (1520-1564), identifié comme l’un des six pages de la Chambre du Roi.

 

 

 

Maréchal de Vieilleville :

Rôle politique et militaire : Saint-André était un habitué du Conseil Privé depuis l'avènement d'Henri II en 1547.

Après la mort de son père Jean d'Albon en 1549, il consolida son pouvoir en étendant ses gouvernements régionaux.

Nommé maréchal en 1550, il était un diplomate renommé, chargé de représenter la magnificence française. Le texte reflète son style narratif exubérant, mêlant diplomatie et anecdotes.

En 1551, la France renoua avec les hostilités contre l'Empire de Charles Quint : Saint-André participa activement à la sécurisation des conquêtes récentes, comme les Trois-Évêchés (Verdun, Toul, Metz), acquises en 1552 mais préparées dès 1551.

Favori royal : Élevé avec Henri II sous la tutelle de son père (gouverneur de la maison du dauphin Henri sous François Ier), Saint-André était l'un des favoris du roi, aux côtés d'Anne de Montmorency. Il protégeait de nombreux collaborateurs, comme Jean Papon (lieutenant général du Forez) ou François de Scépeaux (futur maréchal).

 

Saint-André, enrichi par ses charges, finança des artistes (Mellin de Saint-Gelais, Guillaume Paradin) et consolida la maison d'Albon (noblesse récente du XIVe siècle).

En 1552, il combattit bravement contre Charles Quint ; nommé maréchal en 1550, il fut fait prisonnier à Saint-Quentin (1557) et négocia la paix de Cateau-Cambrésis (1559).

Il mourut en 1562 à la bataille de Dreux, opposé aux huguenots.

 

 

Déroulement de la mission

Date : 1551, sous Henri II de France (1547-1559) et Édouard VI d’Angleterre (1547-1553), alors âgé de 13-14 ans et sous la régence de John Dudley (duc de Northumberland).

 

Objectif diplomatique : Après la guerre de 1543-1546, la France cherchait à consolider la paix avec l’Angleterre, malgré les tensions persistantes (ex. : Boulogne, rendue en 1550). La remise du collier, un honneur rare, visait à sceller une alliance durable.

 

 

Arrivée et accueil : Douze chevaliers de l’Ordre de Saint-Michel, en « fort triomphant équipage », accompagnent Vieilleville jusqu’au château (probablement Hampton Court ou Whitehall).

Édouard VI, décrit comme majestueux malgré son jeune âge (moins de 14 ans), accueille Vieilleville avec une révérence et une embrassade, s’exprimant en français avec éloquence.

 

Trois raisons de l’accueil :

  1. Confirmer une paix perpétuelle entre la France et l’Angleterre.

 

  1. Rencontrer Vieilleville, réputé à la cour français.

 

  1. Garantir l’inviolabilité de la paix, avec Vieilleville comme témoin.

 

Interaction avec les pages :

Édouard demande un remplaçant pour M. de Gyé, un seigneur anglais qu’il regrette de perdre.

Vieilleville propose René de Laval, seigneur de Bois-Dauphin (suggéré comme correction de « Theligny » dans la note (a), connu pour sa corpulence et son carrosse (premier en France vers 1550).

Les six pages de la Chambre du Roi, dont René Ier du Puy du Fou, accompagnent la délégation. Leur présence impressionne les Anglais par leur richesse en pierreries.

 

 

Cérémonie du collier :

Le lendemain, dans la chapelle, Édouard VI jure la paix sur une Bible, portée par le chancelier anglais.

Vieilleville lui remet le collier de l’Ordre de Saint-Michel, suivi d’une embrassade fraternelle.

M. de Gyé (ambassadeur) et Vieilleville (témoin) sont également honorés.

La salle, remplie de lords anglais et de seigneurs français (Thurenne, La Rochefoucauld, Montgommery, etc.), brille de joyaux, créant un spectacle éblouissant.

 

Fêtes et départ :

Un festin royal exclusif aux Français, servi par des seigneurs comme d’Apchon et Saint-Jean-de-Ligoure, est suivi de feux de joie à Londres.

La délégation visite Windsor, transportée par 200 guilledines (litières luxueuses) ornées de velours coloré, soulignant la grandeur d’Édouard.

 

Analyse

Édouard VI : Décrit comme un prodige linguistique (français, espagnol, italien, latin, grec), il mourut à 15 ans (1553), limitant l’impact de cette alliance.

Correction de Theligny : La note (a) suggère une erreur pour René de Laval (Bois-Dauphin), connu pour son carrosse, mais le contexte des pages soutient l’inclusion de René du Puy du Fou.

 

 

Liste complète des seigneurs mentionnés dans le texte des Mémoires de Vieilleville (1551)

Parmi les participants, une liste de seigneurs et pages est mentionnée, reflétant la noblesse française présente lors de cet événement.

 

Voici une liste exhaustive basée sur le texte, avec des identifications et des clarifications lorsque possible :

 

Seigneurs français nommément cités

Le texte mentionne environ soixante seigneurs accompagnant Vieilleville, avec une liste partielle explicitement nommée.

 

Voici les noms cités :

  1. Thurenne : Probablement une référence à une branche de la famille de La Tour d’Auvergne, comme Henri de La Tour d’Auvergne (futur vicomte de Turenne), jeune noble en 1551.

 

  1. Vanradour : Variante possible de Vandœuvre ou une famille mineure, peut-être liée à la noblesse poitevine.

 

  1. Espinay : Famille bretonne, comme Jean d’Espinay, seigneur de Combourg, actif sous Henri II.

 

  1. Pompadour : Probablement un membre de la maison de Pompadour (Limousin), comme Jacques de Pompadour.

 

  1. La Rochefoucauld : François de La Rochefoucauld (1521-1572), noble influent, ou un parent, lié à Catherine de La Rochefoucauld, épouse de René du Puy du Fou.

 

  1. Apchon : Famille auvergnate, peut-être Louis d’Apchon, seigneur et militaire.

 

  1. Bourry : Variante de Bourié ou une famille locale, peu documentée.

 

  1. Aubererre : Possiblement Aubeterre, comme une branche de la noblesse saintongeaise.

 

  1. Jarnac : Référence à la famille de Chabot de Jarnac, célèbre pour le duel de 1547.

 

  1. Sennererre : Variante de Sénécaud ou Sénéraire, noble mineur.

 

  1. Saint-Chaumont : Probablement un seigneur de la région de Chaumont, comme Charles de Chaumont.

 

  1. Crussol : Antoine de Crussol (1528-1573), futur duc d’Uzès, jeune noble en 1551.

 

  1. Levy : Variante de Lévis, peut-être un parent de Jean-Baptiste de Lévis-Mirepoix (futur mari de Madeleine du Puy du Fou).

 

  1. Chambellay : Famille angevine, comme René de Chambellay.

 

  1. Mombourcher : Variante de Montboissier ou Montbourcher, noble auvergnat.

 

  1. Bressieux : Seigneurie dauphinoise, peut-être un membre de la famille de Bressieux.

 

  1. Maugeron : Famille poitevine ou vendéenne, peu documentée.

 

  1. Montgommery : Probablement Gabriel de Montgomery (vers 1530-1574), futur capitaine des gardes, jeune en 1551.

 

  1. Urphé : Variante d’Orphée ou une famille mineure.

 

  1. Riberé : Possiblement Rivière, noble régional.

 

  1. St. Jehan-de-Ligoure : Jean de Ligoure, seigneur limousin, réputé pour sa richesse (20 000 écus de pierreries).

 

  1. La Castine : Famille gasconne ou périgourdine, comme Pierre de La Castine.

 

Autres seigneurs non nommés

Le texte indique « environ soixante aultres Seigneurs de France que je ne puis tous nommer pour ne les congnoistre », suggérant une délégation plus large. Parmi eux, des nobles des régions mentionnées (Languedoc, Guyenne, Limousin, Périgord) sont présents, probablement parents de Marguerite de Lustrac, épouse de Vieilleville.

Ces seigneurs, non identifiés individuellement, incluent des figures locales riches et influentes, renforçant l’éclat de la troupe française.

 

Les six pages de la Chambre du Roi

Le texte précise six pages accompagnant Vieilleville, dont :

  1. Scepeaux : Probablement Jean de Scepeaux (futur maréchal de Bois-Dauphin).

 

  1. Thevalle : Variante de Thévalle, noble poitevin ou angevin.

 

  1. La Noe : Possiblement lié à la famille de La Noue.

 

  1. Puydufou : René Ier du Puy du Fou (1520-1564), seigneur du Puy du Fou, futur maréchal.

 

  1. Chasteauvillain : Référence à la famille de Châteauvillain (Bourgogne).

 

  1. Avarets : Variante d’Avarey, noble mineur.

 

 

Analyse

Composition : La liste reflète une noblesse diversifiée (Bretagne, Poitou, Limousin, etc.), unie sous Henri II pour impressionner l’Angleterre.

Les pages, bien que jeunes, étaient des héritiers de haut rang.

Rôle : Ces seigneurs et pages servaient de témoins et de symboles de la puissance française, contrastant avec la cour anglaise ornée de joyaux.

Source : Les Mémoires de Vieilleville (BnF, fonds manuscrits) offrent un récit subjectif mais riche, nécessitant une vérification croisée avec les archives diplomatiques.

 

 

Rôle de René Ier du Puy du Fou

Identité : Âgé de 31 ans en 1551, René était un page ou gentilhomme de la Chambre du Roi, rôle honorifique pour un noble en formation.

Fils de François II du Puy du Fou (anobli en 1537), il suivait une carrière militaire et diplomatique.

Sa participation reflète son statut croissant dans la cour d’Henri II, peut-être comme aide de camp ou représentant familial.

Parmi les six pages, il représente la noblesse vendéenne, impressionnant par sa richesse (pierreries estimées à des milliers d’écus).

Cette mission marque une étape vers sa nomination comme maréchal (avant 1564).

 

 

Note : Les identifications sont basées sur le texte et des généalogies d’époque. Pour une liste exhaustive avec dates et titres, consulter les manuscrits originaux (BnF) ou les registres de la Chambre du Roi.

 

 

François II du Puy-du-Fou (1496-vers 1548), écuyer tranchant du roi, capitaine de la ville et château de Nantes<==

L'ordre de Saint-Michel - Ordre de Chevalerie<==

Période Temps Modernes - Guerre de Religion 1547 / 1610<==

 

Le Roi d'Angleterre reçoit le collier de l’Ordre de Saint Michel.

 

Le jour venu, le. Roy luy envoya douze_Chevaliers de son Ordre en fort triomphant équipage, pour l'accompaigner jusques au­dict lieu : où arrivé, il le trouva en la grand salle du chasteau, en fort grande majesté : auquel il fist une bien humble et basse reve­rance; mais Sa Majesté ne se pouvant con­tenir d'aise, luy vint embrasser fort joyeuse­ment, luy disant en bon langaige François ; qu'il estoit le très-bien venu pour trois excel­lentes raisons.

 

La première : « que c'estoit pour confirmer à perpétuité une bonne paix, entre mon très-cher frere le Roy de France vostre Maistre, et moy : que mauldict soit-il éternellement, qui jamais entreprendra de l'alterer.

 

L'aultre, qu'il luy a pleu députer le Seigneur de France que je desirois aultant veoir, à cause de la grande reputation qui en court, pour' me la faire jurer.

 

Et la derniere, qu'estant temoing du serment que j'en feray, car ce fera entre vos mains,  je m'asseure que vous la nourrirez à jamais inviolable entre nous deux: car je sçay bien que vous estes si avant au cœur du Roy mon bon frere, que vous luy faictes haïr et aimer ce qu'il vous plaist.

 

Vous soyez encore une fois, M. le Mareschal, le mieux que très-bien venu.

Et l'ayant laissé, il va prandre M. de Vieilleville, car quand M. le Mareschal se presenta au Roy, il estoit entre luy et M. de Gyé ; auquel il fist une fort cordiale caresse, luy disant :

Je vous prans  à garant, M. de Vielleville, de tout ce que j'ay dict à M. le Mareschal; et jureray bien pour vous , que vous ne ferez jamais cause d'allumer la France contre l'Angleterre.

 

Mais, M. le Mareschal; pour ce que je sçay bien que vous m'enlevez M. de Gyé que voilà, où j'ay très-grand regret, car il faut que je dict qu'il m'est très-agreable, et que c'est ung très-honnest Seigneur,  qui a très-dignement faict sa charge, l’aisserez-vous pas M. de Vieillevile en sa place? »

 

 Nenny, Sire; respondit-il.:  Et qui donc, dist le Roy ? » C'est ung Gen­til-homme, Sire, qui s'appelle M. de Theligny (a), aultrement, Boys-Daulphin.

 

 Je vous prie que je voye. »

 

Et l'ayant fait approcher, car il estoit parmy la trouppe, le Roy se detourne et les prend tous trois, leur disant bien bas en soubsriant: Vous me ferez recevoir une honte à cause de cet Am­bassdeur; car ne trouvant pas en ce pays les delicatesses de France, il y maigrira; qui me fera un reproche perpecuel.

 

 Ils se prindrent à rire de la gaillardise de ce jeune Prince; et luy avecques eux, qui ne se pouvoir contenir de le regarder par sus leurs espaules, avec ung esbahissement de veoir ung homme si hault, si gros et si gras.

 

 Cela faict, il se presente à bras ouverts, et la teste nue à recevoir de rang  tous les Seigneurs de la trouppe ; chascun desquels il donna l'accollade avec ung visaige riant et très-joyeux: qui furent tous bien édiffiez de ce jeune Prince, qui n'avoit pas encore saeze ans accomplis, et sçavoit parler parfaictement trois langues oultre la sienne; la Françoise, l'Espaignole et l'Italienne.

 Il parloir semblablement fort bon Latin, et avoit très-beau commencement aux lettres Grecques; aussi luy rompirent tellement l'esprit qu'il ne parvint jamais à l'aage de dixsept ans.

Le lendemain se fist la cérémonie du serment et de l'Ordre, où tous les Millorts, ce croyje, d'Angleterre, se trouverent : caril y en avoir ung merveilleux nombre; peult-estre aussi ne l'estoient-ils que par les accoustrements, parce que nous ne les congnoissions pas, et n'avions personne pour les nous qualiffier.

Si faisoit-il beau voir celle trouppe, qui s'estoit resserrée auprès de son Roy, que l'on eust pris pour ung Ange travesti en forme humaine; car il estoit impossible de veoir une pins grande beauté en face et taille de jeune homme, qui encores s'augmentoit par le lustre et esclat de ses vestements, estant si chargez de diamants, rubis, perles,  esmeraudes et saphirs, si bien appropriez, que toute la salle en reluysoit.

M. le Mareschal estoit de l'aultre costé avec la sienne, au milieu de M. le Gyé et de M. de Vieille­ville, avec environ soixante aultres Seigneurs de France que je ne puis tous nommer pour ne les congnoistre; mais je sçay bien que les Sieurs de Thurenne, de Vanradour , d'Espinay, de Pompadour, de la Rochefoucault, d'Apchon, de Bourry, d'Aubererre, de Jarnac, de Sennererre, de Saint-Chaumont, de Crussol, de Levy, de Chambellay, de Mombourcher, de Bressieux, de Maugeron, de Montgommery, d'U rphé, de Riberé, de St. Jehan-de-Ligoure, et de la Castine y estoient; la pluspart toute jeunesse.

 Il y eu avoient tant d'aultres, qui s'estoient trouvez à Dieppe, venus de Languedoc, de Guyenne, de Lymofin et de Perigort, qui estoient riches Seigneurs et parants de Madame la Mareschalle Madame Marguerite de Lustrac; mais parce que je ne les a vois jamais veus à la Cour, je ne m'enquis pas de leurs noms et qua­litez.

Il avoit aussi amené six Paiges de la Chambre du Roy : Scepeaux, Thevalle, la Noe, Puydufou, Chasteauvillain, et Avarets.

Les Anglois, cependant, s'esbahissoient merveilleusement de veoir une si excellente trouppe de François, et non moins riches de pierreries que leur Roy : car seulement le Sieur de St Jehan-de-Ligoure, qui estoit des moindres pour le revenu, mais au reste, l'ung des beaulx et agreables Gentils-hommes qu'on eust sceu regarder en avoir sur luy pour plus de vingt mille escus.

 

De forte que en ceste grande salle, parce qu'en devisant on se tourne et revire, souvent, ce n'estoient que rayons, estincellements et es­clairs qui esblouissoient la veue des regar­dants.

Le Roy, enfin, ayant esté assez longtemps en ceste salle, s'advance à l'ouverture de la chapelle qui y respondoit, et prand M. le Mareschal par la main, et le mene là-dedans, suivy de toutes les deux trouppes, qui passerent par les gardes du Roy vestus de hocquetons de velour cramoisy, deux grandes roses de fil d'or.

L'une devant, l'autre-derriere, et le bas femé de la lettre E, qui signifie Edouard, aussi de fil d'or, et tous couronnez de couronne imperiale; revenants lesdictes gardes, à bien quatre cents, fort grands et puissants hommes, presque d'une taille, et tous blonds.

Le Chancelier d'Angleterre apporta un livre que l'on disoit estre la Ste. Bible; sur Iaquelle le Roy jura à genoux la confirmation de la paix, aux mesmes termes et conditions qu'il est porté par l'acte qu'en depescha le susdict Chancelier; et estant Sa Majesté levée, M. le Mareschal luy mist le collier de l'Ordre de France au col, avec une grande reverance.

 

Le Roy l'embrassa comme frere de I'Ordre, puis M. de Gyé comme Arnbassadeur de France nommé dedans les instructions dudit Sieur Mareschal; il ne voulut oublier M. de Vieilleville, semblablement, comme tesmoing de cette alliance et confederarion et inferé dedans l'acte.

Cela depesché, ce fut aux trompettes et hautbois à jouer le jeu; qui le demenerent si bien, que tout en rerentissoit.

 

Mais cependant les deux trouppes Angloise et Françoise s'entr'embrassoient si fort et si dru, que plusieurs d'aise et de contentement en pleurèrent.

Après cela on alla disner au festin Royal, qui fut très-magnifique; et auquel, par ordonnance expresse, et pour faire place aux estrangiers, il ne se presenta ung seul Millort ny Seigneur d'Angleterre: en quoy ils ne perdirent rien, car M. d'Apchon et de St. Jehan-de-Ligoure, qui tenoient la table de M. le Mareschal , servie de mesme comme à Richemont, les y menerent; tous se vantants au retour d'avoir gaigné au change.

Tout ce jour-là passa en feux de joye et allaigresse, non-seulement là, mais à Londres; et y sejourna, M. le Mareschal, le lendemain; où les passe-temps d'Angleterre, qui sont ordinaires et tels que vous les avez veus au quatriesme Chapitre du second Livre de celle Histoire, n'y furent pas espargnez: et le jour ensuyvant , le Roy mena toute la troupe à Vindefore, ung aultre chasteau royal aissez plaisant, où nous sejournasmes trois jours avecques les mesmes cheres et passe - temps.

 

Mais je ne veux obmettre ung brave traict qui sentoit bien son grand Roy , qui est quel au partir d'Amptoncourt, pour venir à Vindefore, aultant qu'il y a quelque dislance, comme de demye journée, il fut amené deux cents guilledines, desquelles il y en avoir six-vingts avec les scelles et tout le harnois complet de velour de diverses couleurs, et toutes vives; car il n'y en avoir une seule de noirtanné, gris, ny de feuille-morte, roze-pasle; ny de verd de mer, et estrieux dorés; le reste de maroquin de levant de diverses couleurs , que nous admirasmes beaucoup ; car tout estoit neuf, et comme faict exprès pour nous servir seulement en cestle petite traicte.

 

 

 

 

 

 

 

 

(a).Nous soupçonnerions volontiers qu'il s'est glissé ici une erreur, et qu’au lieu de Theligny, il s’agit de René de Laval, Seigneur de Bois-Dauphin : sa taille et sa corpulence étoient telles, qu’elles l’obligèrent à avoir un carosse :

 

Ce fut le premier Seigneur François qui se servit de cette voiture : en 1550, on en comptoit trois en France, celui du Roi, celui de la Duchesse de Valentinois, et celui du Sieur de Laval. 

 

 

René Ier de Laval, Seigneur de Bois-Dauphin

René Ier de Laval (vers 1515 – 1557, mort à la bataille de Saint-Quentin), seigneur de Bois-Dauphin (à Précigné, en Anjou), vicomte de Bresteau, seigneur de Saint-Mars, Saint-Aubin et Aunay, était un noble français issu de la branche cadette de la maison de Laval-Montmorency.

Il est célèbre pour son rôle militaire sous Henri II.

 

Parents

Père : Jean de Laval-Bois-Dauphin (mort en 1541), écuyer, seigneur de Bois-Dauphin. Issu de la branche Laval-Loué (détachée de la maison de Laval-Montmorency), il épousa Renée de Saint-Mars en 1533, qui lui apporta la vicomté de Bresteau et les seigneuries associées. Après la mort de son épouse en 1553, Jean prit l'ordre de prêtrise.

Mère : Renée de Saint-Mars (vers 1480 – 1533), vicomtesse de Bresteau (ou Brestel), fille et unique héritière de Mathurin de Saint-Mars (-sous-Ballon), vicomte de Bresteau, seigneur de Saint-Mars, Roupeyreux, etc. Sa famille, originaire du Maine, possédait des domaines détruits par les Anglais au XIVe siècle pendant la Guerre de Cent Ans, reconstruits à La Rivière de Beillé.

 

René Ier était leur fils aîné.

 Il épousa en premières noces Catherine de Baïf (fille de François de Baïf, seigneur de Baïf en Anjou), dont il eut Françoise de Laval (1540-1615).

 En secondes noces, le 12 septembre 1547, il épousa Jeanne de Lenoncourt (1528-1582), dame d'honneur de la reine Louise de Lorraine-Vaudémont, fille de Henri II de Lenoncourt (comte de Nanteuil) et sœur d'Henri III de Lenoncourt.

De ce second mariage naquit Urbain Ier de Laval-Bois-Dauphin (1557-1629), marquis de Sablé, maréchal de Bois-Dauphin et diplomate.

 

Contexte familial

La maison de Laval-Bois-Dauphin est une branche cadette de la seconde maison de Montmorency-Laval, fondée par Mathieu II de Montmorency (mari d'Emma de Laval).

 René Ier hérita des domaines vendéens et angevins, renforçant les alliances avec les Lenoncourt (Lorraine) et les Baïf. Sa mort en 1557 à Saint-Quentin (bataille contre l'Espagne) laissa ses biens à Urbain, qui poursuivit une carrière militaire lors des Guerres de Religion.

 

Lien avec la famille du Puy du Fou

Mariage de François II du Puy du Fou et Catherine de Laval-Bois-Dauphin : En 1527 (ou le 11 mai selon certaines chroniques), François II épousa Catherine de Laval (1499-1584), fille aînée de Jean de Laval-Bois-Dauphin et de Renée de Saint-Mars. Ce mariage, doté de 40 000 livres, lia la famille du Puy du Fou à la puissante maison de Montmorency-Laval via le beau-père de François II, Jean.

 

 

John Dudley, Duc de Northumberland, et la Régence d'Édouard VI, roi d'Angleterre et d'Irlande

John Dudley (1504-1553), 1er duc de Northumberland, fut une figure dominante pendant la minorité d'Édouard VI (1537-1553), roi d'Angleterre de 1547 à 1553.

Après la mort d'Henri VIII le 28 janvier 1547, Édouard VI, âgé de 9 ans, monta sur le trône sous une régence initialement dirigée par son oncle Edward Seymour, duc de Somerset, nommé Lord Protecteur.

Dudley, alors comte de Warwick, exploita les tensions politiques pour supplanter Somerset.

 

Ascension au pouvoir (1549-1550)

Chute de Somerset : En octobre 1549, Dudley mena une coalition contre Somerset, accusé de faiblesse face aux rébellions (comme la Prayer Book Rebellion). Somerset fut arrêté, jugé pour trahison, et exécuté le 22 janvier 1552.

Régence de Dudley : En février 1550, Dudley devint président du Conseil privé et, en octobre 1551, fut élevé au titre de duc de Northumberland. Bien qu'il ne portât pas officiellement le titre de Lord Protecteur, il exerça un contrôle effectif sur le gouvernement, manipulant le jeune roi et le Conseil.

 

Règne et politique (1550-1553)

Influence sur Édouard VI : Northumberland s'appuya sur l'éducation protestante d'Édouard VI (influencée par des réformateurs comme Martin Bucer) pour promouvoir une politique religieuse radicale : dissolution des derniers monastères, imposition du Book of Common Prayer (1549, révisé 1552), et confiscation des biens ecclésiastiques.

 

Succession et chute (1553)

Plan pour Jane Grey : Devant la maladie d'Édouard VI (tuberculose, aggravée en 1553), Northumberland orchestra sa succession en faveur de Lady Jane Grey (1537-1554), mariée à son fils Guildford Dudley.

Édouard mourut le 6 juillet 1553, et Jane fut proclamée reine le 10 juillet.

Échec et exécution : L'opposition catholique, menée par Marie Tudor (future Marie Ire), triompha.

 Jane régna 9 jours avant d'être déposée le 19 juillet. Northumberland fut arrêté, jugé pour trahison, et exécuté le 22 août 1553 à Tower Hill.

 

Contexte de 1551

En 1551, lors de l'ambassade française, Northumberland, déjà influent, joua un rôle clé dans la diplomatie anglaise, accueillant Saint-André et Vieilleville. Cette année marque son apogée avant la chute de Somerset, consolidant son contrôle sur Édouard VI.

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