Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

Au printemps de 1429 arrivant au terme de sa Chevauchée vers l’Ouest est chaleureusement accueillie dans cette ancienne hôtellerie de l’Abbaye de Saint-Florent par la famille de la Duchesse d’Alençon

Cinquième centenaire

 

Aujourd'hui 10 mai ... Fête de Sainte Jeanne d'Arc,  l'année du centenaire de sa Canonisation par le Pape Benoit XV le 16 mai 1920. La date de Sainte Jeanne d'Arc fixée par le martyrologe de l'Église catholique est le 30 mai date anniversaire de sa naissance au ciel (c'est à dire de sa mort).

Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

L'abbaye de Saint-Florent n'était pas seulement un foyer de profond savoir, une école célèbre dans tout l'Occident où les plus belles intelligences (1) venaient se perfectionner dans l'étude des lettres, de la philosophie et de la théologie ; la féconde activité des moines s'employait avec non moins d'ardeur au bien moral et matériel des populations. Nous avons vu dans l'histoire de saint Florent, qu'une forêt de chênes séculaires couvrait le coteau de la rive gauche du fleuve, depuis Saumur jusqu'à Montsoreau.

Les moines, avec l'aptitude qu'ils possédaient d'approprier au sol et au climat les productions qui leur convenaient, firent abattre ces arbres et défricher ce coteau, admirablement exposé pour la culture de la vigne, et créèrent ainsi la principale richesse agricole du pays.

En face, sur la rive droite, s'étendait une vallée absolument improductive. Dans quelques parties c'étaient des bois, dans d'autres des marécages, qu'entretenait le cours divisé du fleuve. Des travaux d'assainissement furent entrepris, ainsi que le défrichement des forêts.

Les moines dirigeant les colons, travaillant avec eux, firent de cette vallée inculte des champs très-fertiles, qui apportèrent le bien-être parmi cette nouvelle population rurale.

Plus tard, lorsque les comtes d'Anjou, Geoffroy Martel et Geoffroy le barbu, voulurent revendiquer une portion de la vallée de la Loire (maintenant les communes de Saint-Lambert-des-Levées et Saint-Martin-de-la-Place) et en déposséder les cultivateurs, ils trouvèrent pour leur résister l'abbé Sigon, qui en appela au jugement de Dieu. Grâce à sa courageuse et persévérante résistance, les droits de l'Eglise et des pauvres colons furent maintenus ; ceux-ci purent rentrer dans leurs terres, et continuer à nourrir leurs familles du produit de leur travail.

Le commerce, l'industrie se développaient également sous l'impulsion des moines. « A Saint- Florent-lès- Saumur, au Xe siècle, dit Montalembert, ils créaient une manufacture de tapisseries très-florissante. »

Lorsque le paganisme avait avili le travail manuel en le reléguant dans les attributions de l'esclave, et en le rendant inabordable à l'homme libre, il appartenait au christianisme de le relever et de l'ennoblir. L'exemple devait venir d'une classe d'hommes revêtus du caractère et de l'autorité de serviteurs du Christ, consacrant volontairement leur existence à de continuels labeurs.

Cette leçon pratique, donnée par les religieux aux populations du Saumurois, devait porter ses fruits. Il ne semble pas téméraire d'avancer, que ce fut au mouvement qu'ils imprimèrent, que peuvent être attribuées ces dispositions d'infatigable activité, d'intelligente industrie, particulières aux habitants de cette contrée.

Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

En même temps que se montrait la prospérité matérielle, les moines de Saint-Florent ne négligeaient pas la culture de l'âme et de l'intelligence.

Dans tous les prieurés de la juridiction de l'abbaye, étaient établies des écoles primaires, où les enfants du peuple recevaient avec une paternelle sollicitude, l'instruction religieuse, la connaissance des devoirs envers Dieu, envers eux-mêmes et envers le prochain.

L'amour des pauvres et l'hospitalité, règle fondamentale des monastères bénédictins, étaient constamment pratiqués dans la plus large étendue. Chaque jour, à la porte de l'abbaye, accouraient tous les indigents de la contrée, qui recevaient une abondante part de subsistance.

Le saint abbé Guillaume de Dol, contemporain et ami de Robert d'Arbrissel, dans sa pieuse prédilection pour les pauvres, avait établi qu'à Saint-Florent, et dans tous les monastères soumis à sa juridiction, la veille de l'Assomption sept mendiants seraient introduits avec honneur, et servis à table par les religieux eux-mêmes.

Deux hôtelleries, l'une dans l'intérieur pour les hommes, l'autre à l'extérieur, pour les femmes, accueillaient gratuitement les voyageurs et les pèlerins.

Pauvre ou riche, seigneur ou artisan, tous avaient droit à la même cordiale charité. « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai été sans logement et vous m'avez logé.»  ces paroles de Notre-Seigneur, chargées des promesses de la vie éternelle, étaient la règle des religieux du monastère.

 L'hôte qui se présentait était un autre Jésus-Christ. En passant le seuil, il s'entendait dire ces touchantes paroles : « Nous recevons de vous la miséricorde. » On le conduisait d'abord à l'église, où l'on offrait à Dieu une commune prière ; puis au réfectoire et avant de lui présenter son repas, le religieux, chargé d'accompagner le visiteur, lui lavait humblement les pieds ou les mains.

Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

Parmi les visites que reçut le monastère de Saint-Florent, il en est une trop illustre pour ne pas être relatée ici. C'était à l'époque désastreuse où la France gémissait sous le joug de l'étranger, en l'an 1426, vers le milieu de mars.

Le duc d'Alençon, cousin du roi, était prisonnier des Anglais sur parole ; quoiqu'il eût déjà vendu plusieurs de ses terres dans le but de se libérer, il était loin encore d'avoir atteint le chiffre de la rançon.

Pour faire diversion à sa triste inactivité, il était allé demander l'hospitalité à l'abbaye de Saint-Florent (2).

Pendant ce temps, Jeanne d'Arc arrivait à Chinon.

La bergère inspirée venait promettre à Charles VII la délivrance de son royaume, et réclamer de la part de Dieu une armée et des capitaines. Le duc, sur les nouvelles qu'il reçut de Ghinon, laissant à Saint-Florent la duchesse sa femme, et sa belle-mère la duchesse d'Orléans, partit aussitôt pour connaître l'étonnante jeune fille qui parlait au roi de France au nom du roi du ciel.

Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

Quelques jours après, c'était Jeanne d'Arc elle-même qui arrivait à l'abbaye, et demandait à voir la duchesse d'Alençon.

Pendant les trois ou quatre jours que la vierge de Domremy demeura à Saint-Florent, que se passa-t-il ? On ne rapporte que ceci, c'est que la princesse recevait de la sainte guerrière l'assurance qu'elle lui ramènerait son époux sain et sauf de tous les combats.

La rançon fut payée. Le duc d'Alençon, libre désormais, prit part à toutes les batailles qui suivirent la levée du siège d'Orléans, en qualité de généralissime des armées du roi; Jeanne, constamment à ses côtés, le guida de ses conseils et de ses exemples jusqu'à l'issue glorieuse de la campagne qui délivra la France de l'étranger.

Ce fait, consigné dans le procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, mérite d'être plus connu ; il est contenu dans la déposition de Perceval de Cagny, maître d'hôtel du duc d'Alençon.

 Les trois ou quatre journées passées à Saint-Florent furent heureuses; on lui fit fête, dit Cagny. L'accueil dût être particulièrement gracieux de la part de la jeune duchesse qui était, dit le chroniqueur Cagny, « tant humble et douce envers toutes gens que dame pourrait être ». De son côté Jeanne, petite paysanne de dix-sept ans, avec sa simplicité, sa distinction naturelle, son aisance, n'était déplacée nulle part.

Elle le prouva bien dans ses relations avec Jean de Metz, Poulengy, Baudricourt, et surtout lors de sa réception par Charles VII, devant les seigneurs et les dames de toute la Cour.

Par ailleurs sa conversation devait être du plus haut intérêt par les sujets traités, l'histoire de ses appels, ses projets, la délivrance d'Orléans, le sacre du roi à Reims, l'expulsion des Anglais; et de plus elle avait un admirable bon sens, un esprit vraiment français, vif, primesautier, comme en témoignent ses réponses à ses juges de Poitiers et de Rouen. « Quelle langue parlaient vos voix », lui demande frère Séguin qui était Limousin « « Un français meilleur que le vôtre », répliqua Jeanne. Puis son amour pour la France, sa foi dans sa mission divine donnaient à ses paroles une émotion, une chaleur qui allait au cœur, une extraordinaire puissance de persuasion.

Tel fut l'ascendant exercé par la Pucelle dans ce milieu indécis, inquiet, prévenu même, que Marie de Bretagne laissa partir son fils, que Jeanne d'Orléans confia son mari qui avait vingt ans à la protection d'une jeune fille qui en avait dix-sept.

Saint-Florent lès Saumur - Aujourd'hui 10 mai

Le but du voyage à Saint-Florent était atteint Jeanne d'Arc pouvait partir.

Cagny nous dit que ce fut fête en 1429 quand Jeanne passant par Saumur vint voir les hôtes illustres de l'abbaye de Saint-Florent.

L'hôtellerie extérieure qui reçut la libératrice de la France existe encore en partie Il ne reste plus que quelques voûtes de l'église, où Jeanne d'Arc alla prier saint Florent de bénir sa mission.

Cependant, ce grand souvenir doit survivre aux ruines, et s'ajouter à ceux qui se groupent autour de l'apôtre d'Anjou, dont le nom est mêlé à presque toutes les époques mémorables de l'histoire de France.

 

Société des lettres, sciences et arts du Saumurois

Saint Florent : sa vie, ses miracles, ses reliques par la Vtesse de La Frégeolière

 

 

 

 

Jeanne d'Arc au Palais de l'Ile-d'Or à Saumur- La maison de Yolande d'Aragon, Reine de Sicile <==.... ....==> Jeanne d’Arc, du Procès de réhabilitation en 1456 au centenaire de sa canonisation

Translation des reliques de saint Florent, de Roye à Saumur. <==

 

 


 

Sainte Jeanne d'Arc, la foi pour étendard devint chef de guerre à Blois, dates-clés

On a tendance à oublier que Jeanne d'Arc, symbole de courage, de fidélité et d'espérance, fut imprégnée dès l'enfance d'une mission divine. À peine se souvient-on du soutien que lui apportèrent les voix de l'archange Saint Michel, de Sainte Catherine et de Sainte Marguerite, qui l'inspirèrent constamment.

 

1 C'est à l'abbaye de Saint-Florent qu'étudia l'illustre Suger, ministre de Louis VIII.

2 R. d'Anjou 1853, Logeais.