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PHystorique- Les Portes du Temps
1 février 2020

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou

A Coulonges, nous approchons du dernier tiers du XVIe siècle ; commencés vers 1543, les travaux ne se terminèrent qu'en 1568 (1). Ceci nous explique ce retour aux traditions classiques très tempérées, il est vrai, par le goût exquis qui a présidé aux moindres détails de l'ornementation des plafonds à caissons sculptés, des voûtes ogivales et des chapiteaux.

Si le lecteur veut bien nous suivre nous allons continuer notre promenade artistique dans toutes les pièces du rez-de-chaussée qui subsistent encore dans la façade principale ; cet inventaire lui donnera une faible idée de l'importance de cette; demeure.

Par la porte à têtes de bucranes dont nous avons parlé plus haut on pénètre dans ce qui fut jadis la chapelle (B).

Cette pièce, de huit mètres sur six, était voûtée en ogive avec nervures en tout sens ; il ne reste plus que les départs de ces voûtes soutenues par des culots. Une tribune (T) supportée par de belles colonnes doriques était installée au fond ; nous avons pu sauver quelques débris de la jolie arcature qui lui servait de balustrade. Le dessous de cette tribune était plafonné de caissons dans le style de ceux placés dans le grand vestibule ; deux de ces pierres servent encore de jambages à une cheminée d'auberge, bâtie avec les débris du château.

Plan Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou

Au-delà de la chapelle une petite pièce donne accès à un escalier en colimaçon, placé dans un pavillon et desservant tous les étages. Plus loin une énorme pièce avec grande cheminée en pierre, ornée de très belles moulures, et à côté un vestibule (R) dont la porte d'entrée est surmontée d'un joli cartouche portant la date de 1544.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (2)

Au premier étage et immédiatement au-dessous était installée la salle du trésor ou des archives, plafonnée de quarante-huit caissons à fleurons variés, transportés à Terre- Neuve.

Sur la gauche de ce corridor existe une vaste pièce avec cheminée en pierre, riches moulures, mais manteau lisse (2). Elle ne communique pas avec le grand escalier (E), à double volée, d'un grand style et d'un très bel effet, qui est la partie la plus importante de ce qui reste du château de Coulonges.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (1)

 La planche n° 69 en donne une vue très exacte. Les plafonds de chaque volée sont supportés par des arcs anse de panier retombant sur des culots d'un style très fin et d'une exécution incomparable, de larges pilastres terminent le mur d'echiffre et le dessous de chaque marche et de chaque pierre des plafonds porte quatre caissons tous variés et d'un merveilleux modelé. Là des feuilles à larges pétales, si légères et si dégagées du massif qu'on les croirait agitées par la brise ; ici les chiffres Louis et Anne ; là des masques grimaçants, le front ceint de bandelettes, des enfants portant des cartouches et semant des fleurs à pleine main. Il est difficile de se faire une idée de l'imagination qu'il a fallu au tailleur d'images du XVIe siècle pour composer plus de deux cents caissons d'un goût aussi pur et aussi distingué.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (5)

Ce magnifique escalier dont chaque pierre porte six pieds d'emmarchement menaçait ruine. Toutes les pierres ont été transportées à Terre-Neuve, en 1852.

Les derniers étages de cet escalier sont recouverts par une superbe lanterne ou voûte ogivale à deux nefs, reproduite dans la planche n° 68. Trois colonnes monolithes, base et chapiteau compris, d'ordre dorique (3), soutiennent la retombée des voûtes centrales et divisent la longueur en quatre travées égales. Tout est parfait d'exécution dans ce monument ; la rectitude du tracé est dépassée, si faire se peut, par la finesse de l'exécution. Les moulures d'une légèreté ménagée, pour obtenir auprès de parties lisses de grands effets de lumière, dénotent un maître de l'œuvre possédant à fond toutes les ressources de son art.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (4)

Rien n'est plus curieux à observer que la naissance des arcs au-dessus du tailloir des colonnes (4) ; ils partent d'un relief imperceptible pour s'épanouir dans une largeur de plus de vingt centimètres à la clef de voûte (5). Toutes ces clefs différentes les unes

des autres sont de petits chefs-d'œuvre, la plupart portent les armoiries de Louis d'Estissac (6). Cette voûte qui était prête à tomber a été transportée toute entière à Terre-Neuve où elle sert d'imprimerie.

Si nous redescendons maintenant toutes les marches de l'escalier nous arrivons au rez-de-chaussée où nous trouvons sur la droite une porte à linteau carré, basse comme toutes celles des châteaux du XVIe siècle, qui donne accès dans le grand vestibule du château.

Il est divisé dans le sens de sa longueur par une suite de quatre élégantes colonnes d'ordre dorique, soutenant de l'une à l'autre des palâtrages en pierre ornés d'une grecque d'un joli modèle.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (3)

Au même niveau que ces palâtrages, règne tout autour de la pièce une riche corniche en pierre à modillons cannelés sur leurs faces et à gouttes correspondantes à chaque modillon. Sur ces palâtres et cette corniche repose une suite de vingt-quatre pierres de deux mètres de long sur soixante centimètres de large, portant chacune trois caissons du plus beau style et d'une variété extraordinaire. Ici des masques de profil ou de face, vieux ou jeunes, bucranes, cartouches, coquilles, pointes de diamant, etc, etc. : là une femme piquée par deux serpents, là un enfant se jouant dans les entrelacs d'une corne d'abondance, etc., etc.

Il est impossible de décrire l'infinie variété de ces soixante-douze cartouches (7). Qu'il nous suffise de dire que la conception, toujours d'un tracé ferme et sûr de lui-même, est égalée par l'exécution qui ne laisse rien à désirer. Nous y avons vu des têtes, grosses comme une noix, ciselées avec un entrain et un modelé qui accuse énergiquement tous les plans sans les confondre. Tout se lit et se met facilement à sa place dans ce prodigieux travail enlevé avec la plus grande liberté d'allure dans une pierre excessivement dure. Huit ou dix des caissons de ce vestibule se trouvent gravés dans le livre des cartouches de Ducerceau.

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Dans la planche n° 67, nous en donnons six variétés (8).

Les autres appartements du rez-de-chaussée, de même que ceux du premier étage, n'offrent au regard du curieux que de vastes cheminées en pierre, décorées de belles moulures. Les plafonds sont à poutrelles avec filet sur l'arête ; tentures de haute lisse et meubles ; tout cela a disparu dans la tourmente révolutionnaire lorsque le château fut vendu à Jacques Guiotton, piqueur d'ardoisa, à la condition de le démolir.

Dans la travée gauche du vestibule que nous venons de décrire se trouve un escalier conduisant aux cuisines, et celles-ci méritent un examen tout spécial tant pour la hardiesse que pour la science apportée dans l'exécution des quatre compartiments de voûtes que supporte une seule colonne centrale de vingt-sept centimètres de diamètre seulement.

Ces trois appartements consacrés aux cuisines ou offices sont indiqués en H sur le plan par terre, et nous en donnons l'élévation dans la planche 68. Les terrains extérieurs les dominent d'environ trois mètres.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (1)

On y voit avec quelle audace l'architecte de Coulonges en a tracé l'épure. Les voûtes sont d'arêtes et ogivales très surbaissés, un bandeau plat et losangé forme chaque nervure; l'appareil des remplissages est d'une régularité parfaite, et de charmantes clefs de voûte d'un faire remarquable cachent la réunion de ces nervures.

Nous avons remarqué sur l'une de ces clefs, la dernière sur le plan par terre, la tête de Méduse avec cette inscription gravée autour : Prudentia custos rerum, sentence judicieuse et fort à méditer par le gardien des provisions culinaires que renfermait sans aucun doute cette pièce.

 Ces trois grandes cuisines subsistent encore dans toute leur intégrité. La vue seule peut donner une idée de la hardiesse de conception qu’il a fallu pour oser jeter des arcs si peu courbés du mur à la colonne et faire supporter une pareille charge par une pile aussi mince de diamètre.

- Mais tout était basé sur les calculs d'un maître en son art, car depuis trois siècles rien n'a bougé, pas une lézarde, pas un écrasement ne s'est produit dans les maçonnes. — De vastes caves à double nef règnent encore sous ces cuisines, ce qui fait descendre les substructions du château de Coulonges à près de sept mètres sous terre. C'est ici que se terminent actuellement les bâtisses du château ; mais on voit dans l'arrachement du mur qui fait face à ce que nous indiquons sur le plan par terre comme partie détruite, les restes de la cercure d'un riche escalier en colimaçon que la tradition locale appelle vis de Saint-Gilles ;

Mlle Guiotton, une des dernières propriétaires du château, se le rappelait parfaitement ; elle se souvenait qu'il prenait jour sur la cour par une sorte de loggia composée de deux larges baies en plein cintre. Nous avons pu reconstituer la décoration de l'intrados de ces cintres par les débris existant encore dans la façade ; c'était une série d'entrelacs d'un très grand goût enlaçant des fleurons et des cuirs ou cartouches variés à l'infini.

Les plafonds gironnants de cet escalier étaient aussi décorés de superbes caissons. La pièce capitale de cette aile abattue était, toujours d'après la même source de renseignements, le pavillon ou arc triomphal qu'on appelait le donjon, placé à environ dix mètres de cet escalier et donnant accès dans la cour par une profonde voussure plein cintre, soutenue par des colonnes avec niches ornées de statues. Toute cette voussure était également plafonnée de caissons ciselés avec l'entrain et la fécondité de motifs qui s'était plue à parsemer de ses riches produits, non seulement les plafonds intérieurs, mais encore tous les palâtrages des fenêtres des façades.

Ces portes monumentales s'édifiaient du reste assez souvent dans les grandes constructions françaises, et nous en voyons d'analogues aux châteaux d'Anet, d'Ecouen, d'Outrelaize, dans le Calvados, etc.; encore fallait-il que la bâtisse fût de haute importance et d'un grand état.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (2)

Cette longue visite au château de Coulonges nous ramène dans la cour intérieure, arrêtons-nous-y un instant pour chercher à en reconstituer l'ancien aspect.

 Nous voyons de suite que les hautes toitures d'ardoises ont disparu pour faire place à une toiture plate en tuiles creuses ; les moulures saillantes placées sur les têtes des cheminées indiquent à quelle hauteur s'élevait le faîtage : les lucarnes qui surmontaient chaque ouverture ont également été rasées. Toutes ces amputations déplorables amoindrissent l'effet extérieur de la bâtisse, surtout si l'on considère que l'architecte n'a aucunement cherché les effets tapageurs, mais s'est ingénié à tracer et à faire exécuter avec un goût exquis tous les entablements, frises, corniches, bases et chapiteaux.

Nous recommandons surtout aux curieux la superbe voussure de la fenêtre de la chapelle, ornée de quatre rangées de caissons variés, le cul-de-lampe de la tourelle en encorbellement à l'angle du pavillon de l'escalier, et le porche qui recouvre la porte donnant entrée à ce pavillon.

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou (3)

Ce porche est dessiné au bas de la planche 61 ; il appartient tout entier au style dorique. Trois pilastres cannelés sur toutes leurs faces soutiennent sur le devant deux arcades geminées et par côté une plus grande en anse de panier, le plafond est formé de seize caissons moulurés avec une délicatesse infinie ; de jolies clefs à console, et des grecques d'un travail très pur ornent les arceaux.

On voit au fond la porte plein cintre avec archivolte ornée de caissons que surmonte l'écusson de Louis d'Estissac, accosté de deux enfants portant carquois et vases pleins de fleurs. La porte en chêne sculpté existe encore ; dans le tympan on retrouve l'écusson aux trois pals des d'Estissac reposant sur un beau cartouche orné de fruits.

L'étage inférieur est divisé en trois compartiments par quatre caryatides, hommes et femmes, encadrant des cartouches qui se répètent aussi dans l'étage inférieur, mais séparés par de simples pilastres cannelés.

La toiture en tuiles qui recouvre ce porche remplace une jolie coupole en pierre dont on a retrouvé la trace lorsqu'il a été démoli pour être reconstruit à Terre-Neuve.

Avant de quitter ce qui fut autrefois le château de Coulonges, nous avons; une question à nous poser : A quelle école appartient le château de Coulonges, à quel architecte conviendrait-il de l'attribuer?

Notice Historique sur le château Renaissance de Coulonges sur l’Autize du Bas- Poitou

— Nous avons déjà dit que Coulonges porte des dates très précises sur ses murailles, 1544 pour la grande façade du fond, 1550 pour le grand plafond du vestibule, 1551 pour la porte de la chapelle, 1553 pour le porche, et enfin 1568 pour la cheminée récemment transportée à Terre-Neuve (octobre 1883).

Nous n'avons aucune date pour la vis de Saint-Gilles et pour la porte d'entrée appelée le donjon. Ces deux importants morceaux d'architecture devaient s'intercaler entre les dates de 1553 à 1568.

D'après ces chiffres indiscutables, il a fallu au moins vingt-cinq années pour bâtir Coulonges, car il faut tenir compte que nous ne trouvons aucune date pour les immenses substructions qui s'étendent sous presque toute la masse du château.

 La première date, 1554, n'existe qu'au-dessus d'une porte du rez-de-chaussée, et si l'on tient compte de la sage lenteur avec laquelle on a procédé, il semblera à peine suffisant d'accorder une année en plus pour toutes ces substructions. Cette lenteur qui semble extraordinaire n'a pas lieu de nous étonner si l'on tient compte que deux sculpteurs au plus ont mené à fin leur énorme travail. Ceci explique l'unité parfaite d'ensemble et de facture que nous avons toujours constatée dans les sculptures.

Cette période de vingt-cinq années est tout-à-fait en dehors du style de François Ier. L'art de la Renaissance a déjà perdu la sève originale et puissante qui avait signalé ses premiers jours; il tend désormais à se fondre de plus en plus dans la tradition purement romaine.

 L'élément gothique disparaît avec les lignes perpendiculaires et se sent étouffé par les moulures horizontales. Il n'y a pas à en douter, c'est le livre qui a tué l'invention, la fantaisie dans l'imagination des architectes.

N'est-ce pas en effet pendant cette période de 1540 à 1560, que paraissent coup sur coup les livres d'architecture de Serlio, Palladio, Vignole, Philibert Delorme, Bullant, etc. Vitruve lui-même est réédité par Jean Martin, en 1547 (9), avec des dessins des divers ordres de colonnes, par Jean Goujon.

Tous ces architectes, à l'envi les uns des autres reproduisent les proportions des moulures et des colonnes de Vitruve. Ils mesurent eux-mêmes tous les monuments antiques. Il semblerait que l'architecture n'est plus un art, mais un simple cours d'arithmétique. Notre compatriote Julien Mauclerc, brochant sur le tout, croit mieux faire que les autres en établissant des subdivisions dans ces divisions. Rien n'est plus laissé au goût ou à la conception de l'architecte, un monument tout entier se construit par une addition de chiffres de moulures. Ceci nous explique ce retour aux traditions classiques qui s'étalaient toutes prêtes dans les livres que nous venons d'énumérer. — Malheur à celui qui n'adoptait pas ces règles fixes, mesurées au compas et codifiées pour ainsi dire par les maîtres de l'époque : il devait être traité de barbare.

C'était une sorte de dogme architectural, et hors de cette église il semblait qu'il n'y eût qu'obscurité et erreur. Cependant il n'y avait pas de livres traitant d'architecture lorsque furent construites nos superbes cathédrales gothiques. Pierre Montereau, Jean de Chelles trouvaient dans leur imagination seule leurs magnifiques conceptions. Quels étaient les livres dont se servaient les innombrables maîtres d'œuvres, pour la plupart inconnus, qui édifièrent tant de constructions civiles depuis Louis XII jusqu'à la fin du règne de François Ier, Blois, Meillant, Gaillon, Chambord, Bury, Azay, Chenonceaux, etc., bâtiments dont la variété de plan et de combinaison architectonique frappe l'imagination en lui laissant un souvenir impérissable?

Coulonges n'appartient pas à cette période, c'est dans le style classique de la première école où il faut le classer; époque pendant laquelle tout architecte s'asservit aux mesures données dans les livres de Vitruve, avec les dessins de Jean Goujon, de Serlio, de Philibert Delorme, etc., et ne conserva une certaine indépendance que dans la partie décorative de leur œuvre, grâce surtout aux artistes exécutants qui composaient eux-mêmes leur ornementation sans se laisser par trop influencer par les conseils de l'architecte.

Ce qui sauve l'aspect quelque peu froid et monotone des façades de Coulonges, c'est la parfaite exécution des divers profils et moulures, bien combinés pour les effets d'ombre et de lumière qu'ils sont appelés à produire, et l'infinie variété des motifs de décoration, pour la plupart sortis de l'imagination du sculpteur.

Si nous recherchons maintenant le nom de l'architecte, bien des probabilités nous font attribuer cette bâtisse à Philibert Delorme. Les constructions des Tuileries, du château d'Anet l'avaient mis fort en évidence à l'époque où Louis d'Estissac approchait la Cour, appelé qu'il y était par ses hautes fonctions.

D'autre part nous trouvons une grande affinité de profil dans ce qui reste du château d'Anet. Certaines subtilités de tracé qui ont fait modifier le profil des moulures suivant la place qu'elles occupent relativement à l'œil se retrouvent à Coulonges. Ces détails infinis n'ont pu être appliqués que par un maître rompu à toutes les finesses du métier et ne voulant rien négliger, imbu qu'il était de cette pensée du grand Michel-Ange, « que c'est la recherche apportée dans les plus minimes détails qui produit la véritable perfection ». Nous avons également fait un singulier rapprochement qui tendrait à corroborer cette opinion.

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Le lecteur remarquera dans la planche n° 67, qui reproduit six caissons du grand vestibule de Coulonges, le cartouche placé en bas à gauche et qui porte la date 1550. Il y verra dans la pièce carrée du milieu deux triangles enlacés surmontés de croissants. Ces mêmes triangles et croissants se retrouvent sur la frise d'une porte dessinée pour Anet dans l'ouvrage de Delorme, édition de 1648 (10); il y a là un rapprochement qu'il nous a semblé utile de signaler, et qui, suivant nous, établirait une origine commune à ces deux bâtisses.

 

Découverte dans le château de deux graffites-monogrammes et signatures de Liénard de la Réau, architecte et sculpteur

Liénard de Lareau, architecte fontenaysien de la renaissance, et que M. Léon Palustre a consacré (Revue du Bas-Poilou) une très intéressante étude à cet artiste qui était au service des d'Estissac.

 

Réau (Liénard de la), sculpteur et architecte du XVIe siècle, travaillait à Fontenay-le-Comte, en Vendée, de 1539 à 1543, à l'église Notre-Dame qui fut détruite en partie en 1568 et restaurée en 1600. En 1542, il exécutait une fontaine dans la ville. Liénard de la Réau mourut vers 1565.

 

Dessin reproduit 1° dans la Revue du Bas-Poitou, 1892, t. V, p. 2i1 ;  2° dans la Revue poitevine et saintongeaise, 1892, t. IX,

 

M. de Rochebrune, versé dans l’histoire et l’archéologie, acheta pour les sauver de la destruction, à partir de 1849, plusieurs éléments magnifiques, comme sa magnifique cheminée et son grand porche d’entrée sculptés, et les installer dans leurs fonctions au château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte, parfois en les restaurant, où l’on peut toujours les admirer.

(Octave-Guillaume de Rochebrune, l’architecture de la Renaissance dans le Bas-Poitou. )

 

 

 

Coulonges dépendait de l'archiprêtré d'Ardin, de la châtellenie, sénéchaussée et élection de Fontenay. Il y avait 302 feux en 1750 (cart. alph. Poit.).

Le prieuré-cure de St-Étienne de Coulonges était à la nomination de l'abbaye de Nieuil-sur-l'Autise.

Le canton de Coulonges-les-Royaux créé en 1790 et dépendant du district de Niort, comprenait les communes de Ardin, Béceleuf, Faye-sur-Ardin, St-Maixent-de-Beugné, St-Pompain, Villiers-en-Plaine. On lui adjoignit plus tard le canton supprimé de la Chapelle-Thireuil, du district de Parthenay, sauf Pamplie réuni à Champdeniers.

Poitou et Vendée... Fillon, Benjamin

 

https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/octave-de-rochebrune-sauveteur

http://www.coulonges-sur-lautize.fr/le_chateau_de_la_renaissance.html

 

 

Voyage dans le temps et les origines de la Renaissance Artistique en Poitou<==

 Coulonges les Royaux - L’ évêque de Maillezais Geoffroy Madaillan d'Estissac protecteur de François Rabelais.<==

 

 

 


 

(1) Ce fut Louis d'Estissac, grand officier de la couronne qui fit édifier le château de Coulonges on y voit le chiffre Louis répété très souvent, ainsi que celui d'Anne qui appartenait à sa femme, Anne de la Béraudière : Louis d'Estissac était en outre chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur de la Rochelle et pays d'Aunis. Père Anselme, t. IV, page 428.

==> Janvier 1473. Permission à Jean d'Estissac de réédifier les châteaux et fortifications de Coulonges-les-Royaux et du Bois-Pouvreau, qui avaient été rasés par ordre du roi, ledit sr d'Estissac ayant été traité en rebelle lorsqu'il était au service de Charles duc de Guyenne.

(2) Lorsque les manteaux de cheminées ne sont pas sculptés, c'est parce qu'ils étaient décorés de peintures ou de tentures en tapisseries de haute lisse.

(3) Nous avons relevé minutieusement les proportions de ces bases et chapiteaux qui sont d'une délicatesse infinie. Les profils sont les mêmes que ceux donnés à la page 56 du Vitruve de Jean Martin, avec dessin de Jean Goujon.

Il importe de constater que Jean Martin était beau-frère de Philibert Delorme, auquel nous attribuons le plan de Coulonges.

(4) La colonne la plus près du spectateur porte le nom de l'historien Besly, gravé a la pointe.

(5) Ces clefs de voûte ont été publiées chez Ducher, éditeur, rue des Ecoles, à Paris.

(6) On voit ces armoiries dessinées au bas de la planche représentant l'escalier d'après un jeton en argent. Au-dessous se trouve sa signature, à droite et à gauche les monogrammes Louis et Anne, tels qu'ils sont sculptés dans les caissons.

(7) Ils ont tous été transportés à Terre-Neuve, en 1850.

(8) Les soixante-douze caissons ont été gravés par 0. de Rochebrune et publiés par la maison Ducher, rue des Ecoles, à Paris.

(9) Ce même Jean Martin traduisit aussi le Songe de Poliphile, en 1546. Cet ouvrage contribua beaucoup à l'invasion de la forme latine dans l'architecture.

(10) Page 245. Cette porte a été dessinée par Philibert Delorme pour les orangeries du château d'Anet.

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