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PHystorique- Les Portes du Temps
12 juillet 2019

Le trésor du château de Commequiers datant de la guerre de cent ans a été trouvé dans un vieux pot.

le trésor du château de commequiers datant de la guerre de cent ans a été trouvé dans un vieux pot

Une poule picorait......elle grattait le sol le long d’un antique buisson. Et elle mit à jour l’anse d’un vieux pot, au début du mois de février 1933.

Ainsi a été découvert dans une prairie non loin du Vieux château féodal de Commequiers, bien connu des touristes, aux environs du bourg, un trésor de nombreuses pièces de monnaie, trouvées par hasard au village dit Le Château (i), bâti sur le bord du Vieux Chemin allant aux Habites d’Apremont et venant de Commequiers.

 Topographie. C’est aux alentours de la maison principale de ce village, et tout près du carrefour actuel des routes, que la découverte fut faite (2)

(1)    En somme le point de trouvaille est notablement à l’est du village du Château, en dehors du groupe des maisons, au-dessus du chiffre 30 de la carte d’Etat-Major. Cela correspond à environ 500 m. au nord du château féodal, dit les Tours, sur la carte. Le propriétaire devait habiter aux environ, car la maison noble d’Avau est plus récente.

(2)    Jadis la route passait dans l’intérieur même du village ; mais aujourd’hui le vieux chemin n’est qu’un cul de sac.

Le champ est à 50m. à l’est de cet ensemble de constructions ; mais c’est un talus qu’était le vase, assez intéressant, comme on le verra plus loin.

Cette magnifique trouvaille, au point de vue archéologique tout au moins, rappelle le beau trésor de Mareuil-sur-le-Lay, décrit en 1854 par le célèbre numismate Poëy d’Avant et qui se composait de six mille pièces au moins. Ici il n’y en avait guère que cinq mille à peine.

Malheureusement, il ne s’agit pas içi de pièces d’argent, car celles-ci sont très exceptionnelles. La presque totalité est constituée par de la monnaie de Billon, très altérée, sans aucune valeur numismatique et surtout marchande. C’est du fer blanc saucé, comme disent les spécialistes.

 

C’est un soir qu’en passant dans cette prairie située assez loin du Moulin à vent d’Avau, que sur l’apic à 75° d’un talus, près de la vieille route, creusé depuis des siècles par les charrettes, Mademoiselle X… cultivatrice, aperçut l’anse du pot signalé, qui faisait une petite saillie hors de terre, à la hauteur de sa main. Elle tira sur cette anse pour extraire le vase et, bien entendu, le brisa. La cruche alors s’ouvrit d’elle-même sur le côté et son contenu s’écroula sur le sol.

Tout un lot de vieilles pièces de monnaies blanchâtres tomba. Cette femme les ramassa. Elle put ensuite extraire le Pot en morceaux, car il était totalement brisé.

Dès le début, elle a raconté qu’il y avait 5000 gr. De pièces et elle m’indiqua alors le nombre de cinq mille monnaies.

Il m’est, naturellement, impossible d’authentiquer ce chiffre, car cette femme ne m’a montré au début que 200 pièces ; mais le sac, que j’ai vu plus tard, et que j’ai pu peser moi-même, prouve qu’elle n’exagérait pas. Cependant je dois déclarer que ne n’ai pas compté les pièces contenues dans le dit sac, pesé quand on me l’a apporté. J’accepte donc comme très probable le nombre de cinq mille pièces.

En tenant compte de cette affirmation et en la supposant très exacte- ce qui est mon avis- il y avait donc bien dans ce vase, près de 5000 pièces de monnaies.

Le poids total du stock, qui m’a été présenté alors après nettoyage, était d’un peu plus de 5 kilogrammes en effet (5.250gr).

Cela donne un poids moyen par chaque pièce de un gramme à un gramme et demi.

En réalité, il y a des pièces pesant moins d’un gramme par rognure ou petitesse : des pièces de un gramme environ : enfin d’autres de 1gr. 5 à 1gr. 8et 2gr.

Les pièces de 2gr. Sont très rare ; je n’en ai trouvé qu’un ou deux exemplaires,  dans le lot des deux cents, communiquées au début.

Je n’ai pas pu examiner en détail le contenu du sac ; mais je l’ai pesé moi-même. Et cela dépassait nettement 5 kilogrammes, de 250 à 300 grammes.

 

Les monnaies-  ces monnaies d’une légèreté inaccoutumée, et dont quelques-unes n’ont qu’un diamètre de 10m/m, si quelques-unes atteignent 20m/m et 25m/m, n’ont pas, en général, plus d’un millimètre d’épaisseur !

Quelques-unes, qui paraissent être en argent celle-là, dépassent m/m et ½, mais n’atteignent pas deux millimètres.

(1)    Petites piécette anglaises.

Terre.- on n’a pas recueilli un échantillon de la terre, peu abondante, qui se trouvait dans le vase. Elle aurait pu fournir cependant une donnée intéressante.

En effet, au château, on est au contact du terrain calcaire cénomanien du Bassin de Commequiers et des Gacheries et du terrain primitif, constitué par des schistes à séricite.

Si elle avait contenu beaucoup de calcaire, on aurait pu être fixé sur l’habitat de la personne ayant enfoui le trésor.

Nature- on m’a affirmé qu’il n’y avait dans le pot aucune pièce d’or. Cela est possible.

En effet, à l’époque de l’enfouissement, l’Or ne courait pas les rues du Bas-Poitou !et même il devait y être très rare. L’or, connu par ce pays et cette date, est constitué au demeurant par des monnaies extra-poitevines et d’importation.

Pièces anglaises.- A cette période (Guerre de Cent Ans), les pièces anglaises s’expliquent fort bien pour la région.

En effet, les Sables-d’Olonne n’existaient pas encore, comme port au long cours. C’était SAINT-GILLES-SUR-VIE, distant de Commequiers de 10 km. Seulement, qui était le grand centre maritime et commercial ; en tous cas, c’est là que débarquaient les marins de la flotte anglaise arrivant d’Angleterre et tous les navigateurs de l’Océan. Et il y avait une grande route de Saint-Gilles à Limoges par Poitiers (Chemin des Sauniers ou Voie phénicienne).

 

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Description du pot

Cruche.- le pot qui contenait le trésor est une sorte de Cruche, qui sort du modèle ordinaire. Malheureusement, il est en morceaux. Il est en terre très fine, jaune rouge. Il devait avoir été revêtu d’un enduit coloré à l’ocre rouge sans doute.

Les cordonnets.- il se distingue surtout par deux cordons, faisant le tour de la panse, à 20m/m de la base, et à 75m/m au9dessus. Ces cordons sont godronnés et guillochés, comme ceux des grands charniers des souterrains-refuges… Ils ont 10 à 12m/m de hauteur.

Celui du bas est interrompu au niveau de l’extrémité inférieure des deux Anses, qui sont opposées à 180°.

Au-dessus du cordon supérieur, le vase se rétrécissait brusquement et presque horizontalement sur une largeur de 60m/m et ensuite donnait naissance à l’ouverture, assez large, pourvue, au niveau de l’une des anses, d’un grand Goulot, cylindrique, de 30 à 35m/m de diamètre et de 20m/m de saillie, au-dessus de l’anse correspondante, par ou on vidait le liquide.

Une anse mesure 50m/m de large et forme un arc de 65m/m de corde et de 25m/m de flèche. Elle est concave au milieu et déprimée.

L’autre anse est semblable. En outre, entre les deux anses, à 90°, se trouvait un faux goulot, petit, en forme de tube de biberon, de 20m/m de diamètre, cylindrique, et de 20m/m de saillie, creux sur un diamètre de 10m/m, mais fermé au milieu. Cependant, il y a, du côté de l’intérieur du vase, un autre trou de 7m/m, profond de 10m/m. c’était là un support simplement, c’est-à-dire un appendice vide, annexé et collé à la panse.

Cette annexe se trouvait au niveau du cordon supérieur, qu’il interrompait.

Ce vase, fait au tour, en terre argileuse jaune, comme les vases carolingiens, avait été coloré en rouge à l’extérieur seulement.

Les parois de la panse sont très minces, à peine 3m/m. Le fond à un diamètre de 105m/m et un très-plat.  Il a été agrémenté par le potier d’une sorte d’arabesque, formée de six demi-cercles concentriques, faite avec le doigt ou un outil, semblable aux gravures de Gavrinis.

Les traces du tour se voient aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, à la partie inférieure de la panse surtout.

Le décor de deux cordons, qui ont été appliqués après coup, mais avant la cuisson, sur la panse, est constitué par des sortes de V ou d’X ou d’Y, se suivant, remplacés parfois par des sortes de branches à rameaux schématisé. Le tout a dû être obtenu non par pincement aux doigts de l’argile, mais à l’aide d’un petit outil, taillé en bec, en bois.

Le diamètre maximum de la panse est de 160m/m à l’extérieur ; au niveau des deux anses, le diamètre extérieur atteignait 220m/m.

La hauteur devait être d’environ 150m/m ; mais, comme le haut est brisé et inconnu, on ne peut rien garantir à ce point de vue.

On peut calculer, à l’aide d’un fragment, le diamètre maximum de la panse, au moment ou elle se rétrécit.

Ce calcul nous a donné 96m/m, au lieu des 160m/m du fond.

Il nous a été impossible de calculer le diamètre de l’ouverture, car l’unique fragment de cette partie sauvée du naufrage n’a qu’un centimètre de longueur : ce qui n’est pas suffisant pour donner une idée d’une courbe de cette sorte.

Ce vase pouvait bien contenir au moins un litre et demi de liquide, mais non deux à trois litres, comme on l’a raconté d’abord. D’ailleurs le petit sac, renfermant les cinq kilos de pièces avait environ 0m 15c/m de hauteur pour un diamètre de 0m. 10 c/m seulement.

Ce pot, ou plutôt ses fragments, a pu être photographié dans notre laboratoire, en morceaux. Nous avons cru utile de publier ces deux documents, pour donner une idée de ce vase, très bien daté, puisqu’il l’est par des monnaies du XIVe siècle.

Comme ces vases du XIVe siècle sont fort rares, la découverte est donc d’importance. On doit regretter cependant l’impossibilité de le restaurer.

Actuellement les débris sont en sûreté dans une collection sérieuse … ? il faut donc se réjouir que cette curieuse pièce archéologique soit sauvée.

 

Les monnaies du pot

L’étude détaillée de toutes les pièces de monnaies de ce trésor sera faite plus tard sans doute. Comme elle sera très longue, même pour un spécialiste, car il faut nettoyer tous les spécimens, couverts de rouille ou d’impuretés, elle ne sera publiée, bien entendu, que dans quelque temps.

De l’ensemble des 200 spécimens, qui nous ont été confiés pour l’étude, nous n’avons pu distinguer jusqu’à présent que les éléments suivants, d’ailleurs contrôlés par des numismates spécialisés. Et nous ne les avons pas conservés, pour un certain nombre du moins.

Ces exemplaires choisis étaient d’ailleurs suffisamment intacts, si bien qu’un coup de brosse bien appliqué suffisait pour dégager un bon spécimen, autant du moins qu’on le peut vace des monnaies aussi anciennes et du XIIIe siècle.

Mais ce petit lot ne présentait que peu de variétés.

Les rois.- les pièces sont des monnaies courantes des règnes de :

1° PHILIPPE IV Le Bel (1285-1314) (1).

2° PHILIPPE V Le Long (1314-1322) 2).

3° PHILIPPE VI de Valois (1328-1359) (3).

4° CHARLES IV Le Bel de Blois (1322-1328), dernier capétien.

5° EUDES DE BOURGOGNE.

Ces pièces sont les plus nombreuses et de beaucoup.

Valeur des pièces.- j’ai trouvé là :

1° des DENIERS TOURNOIS de Philippe IV. De Philippe V le Long et de Philippe VI.

2° des DENIERS PARISIS de Philippe V.

3° des DENIERS de Philippe VI.

4° des DOUBLES PARISIS  de Philippe VI : Philippe Rex, Francorum, moneta duplex.

5° des GROS à la couronne de Philippe VI, et des Gros à fleurs de Lis.

6° des MAILLES TOURNOIS, blanches, de Charles IV (4)

7° EUDES de BOUGOGNE  (+ EUDES DUX BURGONGIE).

Ces divers types sont banals et sans grand intérêt. Comme on sait.

8° il y avait, en outre, dans ce lot de 200, sept petites pièces, qui sont des Esterlins de Londres, avec la devise CIVITAS LONDON d’Edouard II d’Angleterre (1307-1327) : Croix cantonnée de 12 besants, groupés trois par trois (3*4=12). Pièces frappé à York ( Angleterre).

 

(1)    Excluant Edouard III d’Angleterre, descendant de Philippe IV.

(2)    Philippus Rex Turonis Civis.

(3)    Philippus Rex Parisis Civis.- FRA.CO.

(4)    Type de Bretagne (Poëy d’Avant) ; pièce intéressantes (B.Fillon)- Chatel des Tournois au revers.

 

Nature.- il est indiscutable que l’ensemble était commun et frustre et qu’il y avait deux sortes de pièces :

1° de très rare en argent, à bas titre.

2° d’autres en fer blanc, saucé d’argent, n’ayant aucune valeur métallique.

Il est cependant probable que des spécimens en argent, que nous avions vus au préalable, n’a pas été soumis à notre examen technique.

 

Epoque.- En somme, la majorité des monnaies indique un trésor de la première moitié du quatorzième siècle, de 1325 à 1350. En effet, sur mon ensemble de 200 exemplaires, j’ai compté :

a)      Edouard II (Anglaises (I)………7

b)      Philippe IV et V……..25

c)        Philippe VI…..107

d)      Charles IV…….24

e)      Diverses (Eudes, etc.)………37

Conclusions.- Tout  l’ensemble avait été confié à la Société d’Emulation de la Vendée, qui avait reçu pour mission de le placer dans une Collection ou il demeurerait dans son entier, et chez un amateur qui le conserverait sans le diviser. Nous ne savons pas ce qu’il est devenu en réalité, et s’il sera publié, un jour ou l’autre, de façon totale !

L’acheteur du trésor fit, en août 1933 pourtant, un annonce ainsi conçue dans un journal.

« Monnaie, XIIe siècle (inexact pour XIIIe) : trouvaille récente : Gros divers : Mailles ; Oboles ; Deniers ; Esterling. Etc.. Raretés. par 50 pièces, non triées. 200 frs. Mandat. »

Quand le trésor lui fut vendu, il avait été pourtant convenu que le trésor serait conservé intact et entier, pour répondre aux vues de la Société d’Emulation de la Vendée, désirant que ce bel ensemble monétaire ne soit pas dispersé aux quatre vents.

Mais la Science ne peut rien contre ceux qui fréquentent les alentours de son temple, lequel n’a plus personne pour le nettoyer, à l’instar de certaines écuries…..

On n’y peut plus rien. Il faut accepter ce qu’on ne peut empêcher, même au nom des sacrés principes !

Marcel Baudouin, Président de la Société d’Emulation de la Vendée

 

   Les monnaies, frappées en Poitou pendant la domination anglaise, ont été :

(a)    Des monnaies frappées par les rois anglais en Aquitaine ; elles portent le nom de la province.

(b)   Des monnaies frappées hors de l’Aquitaine, à l’effigie des divers Edouard.

 

Les RUINES de COMMEQUIERS , Château du chevalier et seigneur Louis II de Beaumont-Bressuire <==

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Commentaires
D
Sait-on ce qu'est devenu ce "trésor" ?
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