Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
8 février 2019

L’enfance de Jeanne d’Arc

Visite Virtuelle La maison natale de Jeanne d'arc Son enfance

Des deux sœurs, Jeanne était l'aînée. Elle grandit auprès de sa mère, formée par elle à la religion et au travail : c'est un témoignage qu'elle ne craignit pas de se rendre à elle-même; car, par ce témoignage, c'est sa mère qu'elle honorait. «  Elle était bonne, simple et douce fille, » dit une amie de son enfance; « point paresseuse, » ajoute un voisin : et elle travaillait de bon cœur, tantôt filant, jusque bien avant dans la nuit, aux côtés de sa mère, ou la remplaçant dans les soins du ménage, tantôt partageant les devoirs plus rudes de son père, pourvoyant à l'étable, allant aux champs, mettant la main, selon qu'il le voulait, à la herse, à la charrue, et quelquefois aussi gardant pour lui dans la prairie commune le troupeau du village, quand le tour en était venu.

«  Bonne fille, » c'est le cri de tous; honnête, chaste et sainte, parlant en toute simplicité, selon le précepte de l'Évangile : « Oui, non ; cela est, cela n'est pas. «  — «  Sans manque, » sine defectu, voilà tout ce qu'il lui arrivait d'ajouter à sa parole pour en attester la vérité. Un pur rayon de l'amour divin illuminait cette vie si occupée, et donnait du charme à ses labeurs.

 

Le petit jardin de la maison paternelle touchait au cimetière, qui est comme le jardin d'une église de village. Jeanne usait du voisinage pour aller à l'église le plus souvent qu'elle le pouvait : elle y goûtait une douceur extrême. On l'y voyait prosternée devant le crucifix, on bien les mains jointes, les yeux levés vers l'image du Sauveur ou de la Vierge sa mère.

Tous les matins, pendant le saint sacrifice, elle était au pied des autels; et le soir, quand la cloche qui sonnait les complies la surprenait aux champs, elle s'agenouillait, et son âme s'élevait à Dieu. Elle se plaisait à entendre chaque soir ce commun appel à la prière. Quand le sonneur de l'église (on le sait de lui-même) venait à l'oublier, elle le reprenait, disant que ce n'était pas bien, et promettait de lui donner des lunes (quelque espèce de gâteaux) pour qu'il se montrât plus diligent. Elle ne se bornait pas aux devoirs que la religion prescrit à tout fidèle. Cette jeune fille, qui avait accompli de si grandes choses à dix-neuf ans, est tout entière à ces pratiques naïves de dévotion où les âmes simples et pures ont tant de charme à se répandre. A moins d'une lieue au nord de Domremy, sur le penchant de l'un des coteaux qui descendent vers la Meuse, il y avait un ermitage dédié à Notre-Dame de Bermont. Jeanne aimait à le visiter; et le jour que l'Église a plus spécialement consacré à Marie, le samedi, vers la fin de la journée, elle se joignait à d'autres jeunes filles pour y venir prier ensemble et y brûler des cierges : symbole consacré par l'Église pour rappeler aux fidèles la foi qui veille et l'amour qui doit brûler pour Dieu.

Jeanne fut donc, dès sa plus tendre enfance, un modèle de piété. Elle n'avait point, disait le curé, sa pareille au village. Les jeunes gens se moquaient bien un peu de sa dévotion; les jeunes filles en jasaient aussi. Mengette, sa petite amie, trouvait elle-même et lui disait qu'elle était trop pieuse ; et ce reproche était pour Jeanne comme un éloge qui la faisait rougir. Mais sa foi se traduisait en bonnes œuvres. Si peu d'argent qu'elle eût, elle en avait pour l'aumône. Elle consolait les malades, elle recueillait les pauvres, elle leur cédait même son lit, secondée dans sa charité par la religieuse condescendance de ses parents. Aussi était-elle aimée de tout le monde.

Elle ne cherchait point d'ailleurs à se distinguer des autres, et se mêlait à ses compagnes dans les fêtes du village.

Sur la pente même où s'adosse le village de Domremy, entre les Dords fleuris de la Meuse et la sombre forêt de chênes, le bois Chesnu, qui en couronnait les hauteurs, il y avait un hêtre d'une remarquable beauté, « beau comme un lis, » dit l'un des habitants, large, touffu, dont les branches retombaient jusqu'à terre. On l'appelait « Aux loges les Dames, ad lobias Dominarum, » ou encore « l'arbre des Dames. »

 Autrefois, quand le château de Domremy était encore habitable, les seigneurs et les dames du lieu, avec leurs damoiselles et leurs suivantes, venaient, au retour du printemps, faire un repas champêtre sous son ombrage. Peut-être un jour ces joyeuses réunions avaient elles amené quelque mystérieuse aventure qui changea de nature et de forme en passant dans la tradition. Le nom de Dames, donné aux femmes de haut parage, était aussi le nom donné aux fées dans le langage populaire.

On racontait qu'un chevalier, seigneur de Bourlemont, venait y voir une fée, conversait avec elle. Jeanne Thiesselin, l'une des marraines de Jeanne, avait entendu dire qu'on le lisait dans un roman. L'arbre des Dames était donc aussi l'arbre des Fées. C'étaient les fées qui, dans les anciens temps, venaient danser sous le beau hêtre ; on disait même qu'elles y venaient encore. Cela n'empêchait pas les habitants de Domremy de faire ce que faisaient leurs pères. L'arbre était toujours aussi beau. Au printemps, on se rassemblait sous sa large voûte de verdure. On l'inaugurait, en quelque sorte, avec les beaux jours, le dimanche de la mi-carême, Lœtare. En ce jour, qu'on nommait aussi le dimanche des Fontaines, les jeunes garçons et les jeunes filles venaient sous l'arbre fameux faire ce qu'on appelait ( leurs fontaines. » Ils emportaient, comme provision de la journée, de petits pains faits exprès par leurs mères, et s'y livraient aux ébattements de leur âge, chantant, dansant, cueillant des fleurs aux alentours pour en faire des guirlandes dont ils ornaient les rameaux du bel arbre; puis, quand ils avaient mangé, ils allaient se désaltérer aux eaux limpides d'une source voisine, tout ombragée de groseilliers.

Jeanne y venait comme les autres ; Mengette, son amie, dit qu'elle y fut et y dansa plus d'une fois avec elle. Pourtant elle n'était point danseuse, et souvent, au milieu de la fête, elle se détournait vers une petite chapelle, élevée au voisinage, sur l'un des points les plus riants de la colline, Notre-Dame de Domremy, et suspendait à l'image de la Vierge les guirlandes qu'elle avait tressées des premières fleurs des champs.

C'est du milieu d'une vie si calme et si paisible qu'elle fut appelée à s'armer pour la France.

l'enfance de Jeanne d'Arc

La mission de Jeanne d'Arc produisit une si complète et si rapide révolution dans les destinées de la France, qu'assurément rien n'est plus digne de fixer l'attention de l'historien. D'où vient-elle? Jeanne nous dit qu'elle l'a reçue de Dieu. Est-ce une illusion de son esprit? Jeanne est-elle une mystique? Le mysticisme n'est pas le caractère de son pays, et ses révélations nettes et précises n'ont rien de commun avec les vagues épanchements des illuminés de son temps. Ce n'était pas non plus une jeune fille maladive, dont la nature imparfaitement développée la fit sujette aux hallucinations.

Le témoignage d'où on l'a voulu conclure est une simple opinion, un ouï-dire qui ne prouve que l'extrême délicatesse de sa pudeur; et tous s'accordent à déclarer qu'elle était aussi forte que belle : « belle et bien formée; » «  grande et moult belle; » «  de grande force et puissance; » d'une force qui n'avait rien de viril : elle avait la voix douce, une voix de femme, disent ceux qui l'ont entendue; d'une puissance qui marquait dans la jeune fille l'entier développement de la femme. C'était une âme religieuse dans un corps robuste et sain.

Ce que le mysticisme n'explique pas, le doit-on rapporter au seul amour de la patrie? Jeanne assurément n'était pas insensible aux malheurs de son pays. La vieille querelle des Armagnacs et des Bourguignons partageait, jusque dans ce coin reculé de la France, les villages, les familles même, et la haine était vive entre les deux partis.

Domremy (Dompnus Remigius), ancien domaine de l'église métropolitaine de Reims, devenu plus tard un des apanages de la seigneurie de Joinville, et rattaché depuis au domaine de la couronne, était resté fidèle au roi. Tout le monde y était Armagnac, sauf un seul homme, et Jeanne avoue qu'elle aurait vu sans regret qu'on lui coupât la tête, « si toutefois c'était la volonté de Dieu. » A Maxey, au contraire, tout à côté, sur l'autre rive de la Meuse, les habitants étaient Bourguignons, et la lutte s'engageait souvent entre les enfants des deux villages.

Jeanne vit plus d'une fois ceux de Domremy revenir de la bataille le visage meurtri et sanglant. C'était une image de la guerre civile; mais on n'a pas de preuve qu'elle ait sévi entre les habitants de ces contrées autrement que par ces combats d'enfants. On n'y souffrit pas beaucoup plus de la guerre étrangère.

Cette marche de la Lorraine, aux frontières de l'Allemagne, n'était pas le chemin des Anglais; ils l'avaient laissée aux entreprises des Bourguignons, qui, au nombre de quatre où cinq cents partisans, ravagèrent le Barrois en 1424, réunirent en 1428 (1er juillet), postérieurement aux premières démarches de Jeanne (13 mai), quelques hommes d'armes pour attaquer Vaucouleurs. Cette sanglante guerre paraît s'être réduite, pour les habitants de Domremy, à de simples alertes.

Parfois, à l'approche d'une troupe de partisans, on sauvait les bestiaux dans l'île formée devant le village par les deux bras de la Meuse. Un jour même, tous les habitants s'enfuirent à Neufchâteau. Jeanne y suivit ses parents et demeura quatre ou cinq jours, ou même quinze jours avec eux, chez une honnête femme nommée la Rousse. Après quoi on revint au village, et on peut croire que ce fut alors ou en pareille circonstance qu'il a été brûlé. C'est le plus grave des incidents que d'habiles et savantes recherches ont recueillis comme faisant la part de Domremy dans les malheurs du temps.

Assurément, c'est quelque chose, et il ne faut pas tenir pour nulle l'impression que Jeanne en put recevoir. Mais, sans aucun doute, si le sentiment des souffrances que la guerre apporte, si la haine qu'inspire la vue du conquérant, maître du sol natal, avait suffi pour donner un sauveur à la France, il serait né partout ailleurs.

D'où vient donc la mission de Jeanne d'Arc? Nous ne voulons pas trancher d'avance la question. Notre unique objet, au contraire, est de mettre en garde contre les explications prématurées. Revenons à la vie de Jeanne. Écoutons ce qu'elle a dit et voyons ce qu'elle a fait. L'entière manifestation de. son caractère dans la suite de l'histoire, sa franchise, sa droiture, sa netteté, d'esprit et son parfait bon sens," montreront mieux que toutes les raisons du monde quelle idée on se doit faire de sa personne, quelle foi on peut avoir en ses discours.

 

Spectacle Son et Lumière - Paroisse Sainte Jeanne d'Arc En Chinonais: L’enfance de Jeanne d’Arc

Après son travail, Jeanne allait retrouver avec joie ses compagnes parmi lesquelles Mengette et Hauviette étaient ses amies préférées. Ensemble, elles allaient au BoisChenu, où se trouvait le Beau-May, hêtre superbe, à l'ombre duquel la jeunesse prenait ses ébats. Le jour du Laetare, c'était l'usage d'y venir danser, pour terminer la journée champêtre par un goûter. Ces ébats de la jeunesse n'avaient rien de commun avec les récits fantastiques des vieilles gens, qui prétendaient que la fontaine était hantée.

 

Chambre et Baptême de jeanne d'Arc (église Saint-Rémy de Domrémy) <==.... ....==> Porte de France - Février 1429; Jeanne d'Arc et son escorte quittèrent Vaucouleurs pour se rendre à Chinon

 

 Jeanne d’Arc , les voix de l’arbre des Fées – Saint Michel, Sainte Catherine, Sainte Marguerite ....<==

 

....==> A DOMREMY pèlerinage national à la maison de Jeanne d’Arc et La basilique du Bois-Chenu

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité