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PHystorique- Les Portes du Temps
18 octobre 2018

Bataille du Pont de Cé -Château de Brissac, Louis XIII, Marie de Médicis et Richelieu

Bataille du Pont de Cé -Château de Brissac, Louis XIII, Marie de Médicis et Richelieu

En 1620 la défaite des troupes de Marie de Médicis contre celles de son fils Louis XIII reste inscrite dans l’histoire de France sous le nom de « Drôlerie des Ponts-de-Cé ». La brève bataille amène la réconciliation de la mère et du fils au château voisin de Brissac grâce notamment à l’entremise de Richelieu qui rentre en grâce auprès du roi et devient cardinal peu après.

Château de Brissac, Louis XIII, Marie de Médicis et Richelieu (12)

Séjours à Brissac de Marie de Médicis.

— Tombée en disgrâce et reléguée de la cour, après le meurtre de son favori, le maréchal d'Ancre (24 avril 1617), elle subit à Blois un exil auquel elle ne peut se résigner. Elle intrigua alors avec les seigneurs mécontents et provoqua un premier soulèvement promptement réprimé, qui se termina, par la paix d'Angoulême. Le roi y accordait à sa mère, avec l'oubli du passé, le gouvernement de l'Anjou et les places d'Angers, de Chinon et des Ponts-de-Cé ; il lui laissait en outre la disposition de sa maison, de son revenu, de ses charges, et payait les dettes qu'elle avait contractées.

La réconciliation de la mère et du fils s'opéra à Amboise, le 7 mai 1619, par ces paroles brèves et glaciales : « Vous « avez bien grandi, mon fils. — Oui, Madame, pour votre service. » Pendant 3 mois, de Tours et de Blois, leurs résidences, ils échangèrent plusieurs visites, mais la bonne intelligence et, l'affection ne se rétablissaient pas entre leurs cœurs Aussi pendant que le roi retournait à Paris, la reine-mère ne l'y suivit pas, et elle prit à l'inverse le chemin de son gouvernement d'Anjou.

Le mardi 15 octobre 1619, elle vint dîner au château de Brissac, et François Lasnier, maire d'Angers, accompagné des échevins et d'un grand nombre de bourgeois, s'y rendit pour la saluer. Elle retourna à Angers le 2 novembre.

Le 20 du même mois, elle revint à Brissac avec tous ses officiers et y séjourna jusqu'au 2 décembre, qu'elle rentra à Angers, au logis Barrault.

Le lundi 11 mars 1620, Marie de Médicis partit encore d'Angers avec toute sa cour pour se rendre à Brissac où elle séjourna jusqu'au 19.

Cependant, pressée de rentrer à Paris, dont son éloignement causait au connétable de Luynes des inquiétudes, elle se plaignit de l'inexécution du traité d'Angoulême, renoua des relations avec les mécontents et parvînt à former une ligue d'apparence redoutable, où entrèrent le duc de Longueville, gouverneur de Normandie, d'Epernon, en Angoumois, et Mayenne, dans le duché de Guyenne et Gascogne.

Le 7 juin 1620, elle déclara qu'elle ne rentrerait a Paris que lorsqu'on aurait satisfait à ses exigences et à ses plaintes.

Alors, le roi, âgé de 20 ans, entra personnellement en campagne et, en quelques jours, soumit toute la Normandie ; sans retard, il se dirigea vers l'Anjou et, dès le 4 du mois d'Août, il entrait a la Flèche, qui s'était rendue. Là, dans un conseil de guerre, il fut résolu que l'on attaquerait les Ponts-de-Cé avant Angers, afin de couper toutes les communications de la reine avec ses complices du Midi. –

Ces rapides succès de l'armée royale déconcertèrent la cour de la reine-mère. On y délibéra de se retirer derrière la Loire et l'on préféra se renfermer dans Angers. En deux jours, l'armée royale, commandée par le maréchal de Praslin, arriva en vue d'Angers et des Ponts-de-Cé. La bataille se livra dans celte dernière ville le vendredi 7 août et commença sur l'heure de midi. Deux heures après, malgré une énergique défense, l'armée de la reine était vaincue, et tout se qui avait été le champ de bataille, à l'exception du château, était au pouvoir du vainqueur.

Le château, défendu seulement par une garnison de 30 hommes environ, sans vivres ni munitions, n'avait qu'à capituler. Dès le soir même, il offrait sa reddition et le lendemain (8 août), vers 8 heures, il était remis aux mains du roi, qui lit aussitôt son entrée triomphale aux Ponts-de-Cé et reprit avec sa mère les négociations déjà entamées avant la bataille.

Dès le lundi suivant, 10 août, Monsieur de Créqui, mestre de camp, porta à Marie de Médicis les articles de la paix signés du roi et le lendemain le cardinal de Sourdis et l'évêque de Luçon, Richelieu, les rapportèrent avec la signature de la reine. ;

Il n'y avait plus dès lors qu'à préparer l'entrevue de la reine avec son fils. Elle ne pouvait se faire ni à Angers, ni aux Ponts-de-Cé ; la reine y eût trop senti l'humiliation de sa défaite.

Dès le 12, le roi, quittant les Ponts-de-Cé, se rendit à Brissac où il invita la reine et, le lendemain, il envoya au-devant d'elle, jusqu'aux Ponts-de-Cé, le maréchal de Praslin et Bassompierre avec une escorte de 500 cavaliers.

 

Réconciliation de Louis XIII et de sa mère.

— Le roi lui-même s'avança à quelque distance de Brissac à la rencontre de sa mère ; ils s'embrassèrent avec beaucoup d'affection et se rendirent au château où ils furent reçus splendidement par Charles de Cossé. On y célébra par des fêtes celle heureuse réconciliation qui fut sincère et complète.

Le roi quitta Brissac le 17 pour reprendre sa lutte contre les rebelles du Midi. Leur soumission ne se lit pas attendre. D'Epernon et de Mayenne vinrent à Poitiers l'apporter, sans avoir combattu. Les deux reines de France, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, rejoignirent le roi dans cette ville et, de là, reprirent ensemble la route de Paris.

Louis XIII, comme nous l'avons dit, était parti de Brissac le 17 août, Marie de Médicis y demeura jusqu'au 23, au milieu de fêtes splendides que lui lit Charles de Cossé. Bien n'égalait alors le luxe et l'opulence de cette maison presque royale, que son propriétaire venait de transformer et d'embellir.

On peut dire que, pour cela, il n'avait rien négligé. C'était comme un nouveau château, dans le style du temps, qu'il venait d'ajouter à l'ancien.

Les Cossé-Brissac conservent le château jusqu'en 1792. Lors de la Révolution, il est réquisitionné et transformé en cantonnement pour les « Bleus » de Vendée. Mis à sac par les révolutionnaires, il reste dans cet état jusqu'en 1844, où un programme de restauration est entrepris et poursuivi par les Cossé-Brissac, à qui le château est restitué après la Révolution, et dont les membres s'y sont succédé depuis.

 

En 1890 est inauguré son théâtre, créé sur deux étages par sa propriétaire, née Jeanne-Marie Say (1848-1916), petite-fille du célèbre raffineur de sucre Louis Say, veuve en premières noces de Roland de Cossé, marquis de Brissac en 1871, puis vicomtesse de Trédern. Ce théâtre est restauré vers 1983.

 

 

Histoire de Brissac, de son château et des familles qui l'ont possédé / par l'abbé Ch. Gautier

 

 

Assemblée générale des églises réformées de France, tenue à Saumur en 1611<==.... ....==> Louis XIII enlève le commandement de Saumur à Duplessis-Mornay

 

 

 Château médiéval et Renaissance de Brissac (Foulques Nerra) <==

Pont de Cé <==

Richelieu <==

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Commentaires
A
Je suis souvent passé par le Pont de Cé et Brissac-Quincé, conduit par mon père ou ma mère vers leur maison de la Possonnière. Nous habitions place Freppel à Angers sous les immenses flèches de la cathédrale Saint-Maurice : les douzes coups du bourdon de minuit toutes les nuits... et son orgue absolument fabuleux avec ses basses faisant trembler les structures ; il faut l'avoir vécu. Mon aire de jeu c'était la cité médiévale et le château du roi René pour lequel le pont-levis m'était jamais fermé car la gardienne était la grand-mère d'un copain : la tapisserie de l'Apocalypse en free live à volonté... c'étaient mes années 70, je m'arrête là. Merci pour ce fantastique blog-archives à remonter le temps.
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