Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
2 décembre 2023

1205 Charte de Fondation par Pierre V de Garnache, de l’abbaye Notre-Dame de la Blanche de Noirmoutier

 

1205 Charte de Fondation par Pierre V de Garnache, de l’abbaye Notre-Dame de la Blanche de Noirmoutier

L'abbaye cistercienne, fondée en 1205, connaît un essor continu jusqu'à la fin du XVe siècle. A la Révolution, l'abbaye est vendue comme bien national : disparition de l'église et du cloître en 1797. Subsistent les bâtiments conventuels du XIVe siècle, remaniés au XVIIIe siècle (décor de lambris) , l'hôtel abbatial du XVIIe siècle et des dépendances.

 Le portail (appelé porte aux Lions) : inscription par arrêté du 2 décembre 1926 - Vestiges de l'église ; bâtiments conventuels ; logis abbatial ; bâtiment dit La Prison ; bâtiments de la basse-cour ; murs de clôture ; réseau de canalisation avec partie de la digue formant limite des parcelles (cf plan annexé à l'arrêté) (cad. AR 49 à 52, 54 à 56, 61 à 64, 68 à 70, 75 à 77, 81, 88, 112, 113, 126, 127, 136) : inscription par arrêté du 25 novembre 1996

 

L'original sauvé des mains des Hollandais en 1674, se trouvait aux archives de la Blanche, au moment de la Révolution.

 Il fut de nouveau préservé, en 1790, de la destruction par J.C. Jacobsen; puis passades mains de son fils, Alexandre, dans celles de B. Fillon. Après la mort de celui-ci, nous perdons sa trace.

La pièce est donnée d'après une charte confirmative de 1273, faisant partie de la collection de Lud. Jacobsen.

Maurice de Belleville y rapporte en entier la lettre de Pierre de la Garnache et en confirme le contenu (a1).

Nous aurons l'occasion de citer une traduction du XVIIe siècle, intéressante, malgré ses lacunes, et que nous devons à l'extrême obligeance de Léon Brunschvicg (a2).

EGO, Petrus de Gasnapia, hees et dominus Gasnapie, notum facio omnibus présenterai cartam inspecturis, quod, ego, Deo et abbacie Insuie Dei, cysterciensis ordinis, quam in insula de Pyllers (1) primo fundatam, propter difficultatem loci, in Hero insula, divina inspirante gracia, transtuli, et ibidem in honore Domini nostri Jhesu Christi et Beate Marie semper Virginis, genitricis ejusdem, et omnium Sanctorum, pro salute anime niée et parentum meorumin perpetuum fundavi.

JE, Pierre de la Garnache, héritier et seigneur de la Garnache, fais savoir à tous ceux qui la présente lettre verront, qu'inspiré par la grâce divine, j'ai, à cause de la difficulté du lieu, transféré l'abbaye de l'Isle Dieu, de l'ordre de Citaux, précédemment fondée sur l'île du Pilier, dans celle d'Héro, où je l'ai établie en l'honneur de N.-S. Jésus-Christ, de la bienheureuse Marie toujours vierge, sa mère, et de tous les saints, pour le salut de mon âme et de celle de mes parents.

Dono et concedo tantum de nemore meo, in quo sita est (2), quantum durât a capella Béate Marie Magdalene (3), dicto nemori proxima, usque in finem dicti nemoris inferius, cum tota riparia (4) maris sibi contigua et cum dicta insula de Pyllers, liabendum in perpetuum et tenendum.

Je donne et concède, à titre de fondation perpétuelle à Dieu et à la dite abbaye la partie de mon bois dans laquelle elle est située, telle qu'elle s'étend de la chapelle de la bienheureuse Marie Magdeleine, touchant au dit bois jusqu'à l'extrémité inférieure de ce bois, ainsi que tout le rivage de la mer, qui lui est contigu, avec l'île du Pilier, pour les avoir et tenir à perpétuité. 

Dono iterum et concedo dicte abbatie, in perpetuum, totum usagiuïn suum plenarium habendum et capiendum, libère et expedite, per totam forestam meam de Gasnapie (5), ad edificia sua et omnia alia sibi necessaria facienda, sine dare, vel vendere aliquid de ipsa foresta.

Je donne encore et concède à ladite abbaye, à perpétuité, pleins pouvoirs de prendre librement et sans aucune formalité, dans toute ma forêt de la Garnache, le bois, dont elle a besoin pour ses édifices ou pour les autres qui pourraient lui être nécessaires, sans toutefois qu'elle puisse rien donner ou vendre de cette forêt.

Dono iterum et concedo dicte abbacie unam biroteam brande (6) , sive bruerie, ad usum furni sui, singulis septinianis capiendanc in perpetuum et habendam, in desertis, sive landis, Hero insule, in quibus branda, sive brueria, ad usum furnorum castri Hero insule capietur.

Je donne encore et concède à ladite abbaye, pour son four, une brouettée de brande, soit de bruyère, à prendre chaque semaine, à perpétuité, dans les lieux incultes, ou landes, de l'île d'Héro, dans lesquels la brande, ou bruyère, est prise pour l'usage des fours du château de l’ile d'Héro.

Dono iterum et concedo dicte abbatie in perpetuum totum, claudicium meum de Barbastre (7) et totum claudicium meum de Hero insula, quod vocatur claudicium domine GELOSE et terras que dicuntur les Isleas, dicto claudicio proximas, necnon et totas retractas (8) maris, dictis claudicio et terris contiguas, prout longe lateque durare videntur.

Je donne encore et concède à ladite abbaye, à. perpétuité, tout mon clos de Barbâtre et tout mon clos de l'île d'Héro, appelé le clos de Madame GÉLOSE et les terres dites les Isleaux, touchant au dit clos et tous les lais de mer atteignant aux dits clos et terres, telles qu'ils se poursuivent tant en longueur qu'en largueur.

In Montibus (9) vero, dono et concedo dicte abbacie, in perpetuum, totas retractas de la Besse, secus Oroez sitas.

Dans les Monts, je donne et concède à ladite abbaye, à perpétuité, tous les retraits de la Besse, près d'Orouet.

Dono iterum et concedo dicte abbacie, in perpetuum, in insula de Oys, viginti modios vinipuri, quod primo trahetur de cuvis meis in tempore vendemiarum, annis singulis capiendos ; necnon et quindecim libras annui redditus super terras de foresta ejusdem insule, ad culturam reductas, in perpetuum assignatas, et molendinum ad ventum habendum in perpetuum in eadem insu a et tenendum.

Je donne encore et concède, à perpétuité, à ladite abbaye, dans l'île d'Oys, vingt muids de vin pur, qui seront les premiers tirés de mes cuves, chaque année, à l'époque des vendanges; et, en outre, quinze livres de rente annuelle assise à perpétuité sur les terres de la forêt de la même île, actuellement en culture ; enfin, le moulin à vent de cette île, pour l'avoir et tenir à perpétuité.

Dono iterum et concedo dicte abbacie quadraginta libras annui redditus in terra mea acquirendas. (10)

Je donne encore et concède à la dite abbaye quarante livres de revenu annuel à prendre sur ma propre terre.

Dono iterum et concedo dicte abbacie, in perpetuum de hominibus meis : in Hero insula, Guillermum HAYMET, David BELLE AMIE (11), Guillermum PINCHON et Aymericum PINCHON (12), fratrem ejus ; in Belveario (13), Petrum BECHET, OETH et Johannem de MACHECO, generum ejus. Gaufridum LE MERCER (14), Petrum LE MERCER et Laurenciuni LE MERCER, fratrem ejus; in Gasnapia, Margaritam et R. MINET (16) ; in Oys, Petrum AULAY (17), et heredes omnium supradictorum, cum omnibus teneuris (18), suis, per totam terrain meam, ab omnibus costumis (19) et serviciis omnimodis mihi debitis liberos in perpetuum et immunes.

Je donne encore et concède à la dite abbaye, à perpétuité, parmi mes hommes de l'île d'Héro, Guillaume HAYMET, David BELLE AMIE, Guillaume PINCHON, Aymeri PINCHON, son frère ; parmi ceux de Beauvoir, Pierre BECHET, OETH et Jean de MACHECOUL, son gendre, Godefroy LE MERCER, Pierre LE MERCER et Laurent LE MERCER, son frère ; parmi ceux de la Garnache, Marguerite et R. MINET ; à l'île d'Oys, Pierre AULAY. Tous les susdits ainsi que leurs héritiers et leurs teneures seront à, l'avenir libres et dégagés de toutes les coutumes et services de toute nature m'étant dus par toute ma terre.

Volo in perpetuum et concedo dicte abbacie plenarium posse recipiendi in suos hommes quoscumque alienigenas ad terram meam venturos, et ipsos sub suo dominio et protectione habere, ab omnibus costumis et serviciis omnibus mihi debitis in tota terra mea omnino liberos et immunes.

Je veux à tout jamais et concède à la dite abbaye, à perpétuité, le plein pouvoir de recevoir au nombre de ses hommes les étrangers quels qu'ils soient, qui, à l'avenir, viendront s'établir sur ma terre, et de les conserver sous sa domination et protection, libres et exempts de tous les coutumes et services qui me sont dus dans toute ma terre.

Ecluse à poisson de l’abbaye Notre-Dame de la Blanche de Noirmoutier

(Ecluse à poisson de l’abbaye Notre-Dame de la Blanche de Noirmoutier)

Dono iterum et concedo dicte abbacie, in perpetuum quidquid fratres dicte abbacie, aut homines sui, in toto mari ad dommium meum pertinente, piscari poterunt, aut forsitan invenire.

Je donne encore et concède à la dite abbaye, à perpétuité, tout ce que ses frères ou leurs hommes pourront pêcher, ou trouver par hasard, dans toute la mer dépendant de mon domaine.

Dono iterum et concedo Deo et béate Marie et omnibus Sanctis et abbacie supradicte, habendum in p erp etuum et tenendum, quodcumque jus atque dominium habeo et habere possum et debeo in rébus omnibus prenominatis dicte abbacie a me donatis, ut supra dictum est, et concessis.

Je donne encore et concède à Dieu, à la bienheureuse Marie, à tous les Saints et à abbaye susdite, pour avoir et tenir à perpétuité, tous les droits de suzeraineté que j'ai, puis et dois avoir sur toutes les choses précitées données et concédées par moi à ladite abbaye, comme il est dit ci-dessus.

Preterea dono in perpetuum et confirmo dicte abbacie feodum, quem nobilis domina, AGNES mater mea, cum una domo in Hero insula et mostonagio (20) suo de Boing eidem abbacie in perpetuum donavit misericorditer et concessit.

En outre, je donne et confirme à la dite abbaye, à perpétuité, le fief que noble dame, AGNÈS, ma mère, a pieusement donné et concédé à perpétuité à la dite abbaye, une maison dans l'île d'Héro, et son moutonnage de Boing.

Dono iterum et concedo dicte abbacie, inperpetuum, et confirmo quadraginta solidos (21) annui redditus super burgensiam (22) BERENGARU, militis, et triginta solidos annui redditus super burgensiam Pétri GAUT et HAYROIS uxoris sue, decem solidos annui redditus super burgensiam HAUROSE (23), quondam filie PAGANI OCULI LUPI, et decem solidos annui redditus super burgensiam MORANTI molendinarii, quos nobilis vir Guillermus de CANTAMERULA, et nobilis domina MAXENDIS uxor ejus, cum omni alio jure quod in dictis burgensiis habebant, eidem abbacie donacione perpétua misericorditer concesserunt.

Je donne en outre et concède à. la dite abbaye, à perpétuité, et je lui confirme quarante sous de rente annuelle sur la bourgesie du chevalier BERENGER, et trente sous de revenu annuel sur la bourgesie de Pierre GAUT et D'HAYROÏS, sa femme: plus dix sous de revenu annuel sur la bourgesie D'HAUROSE, fille de PAYEN OEIL-DE-LOUP ; plus dix sous de revenu annuel sur la bourgesie de MORANT, le meunier, que noble homme Guillaume de CHANTEMERLE et noble dame MAXENCE, sa femme, ont pieusement concédés à perpétuité à cette abbaye, avec tous les autres droits qu'ils avaient dans les mêmes bourgesies.

Dono iterum et concedo et confirmo in perpetuum dicte abbacie quidquid juris et dominii domina THORAUDA habebat in Campo-petroso, Masura et teneura Heudonis HONREURE et rébus aliis in Hero insula sitis, quod dicta Thorauda dicte abbacie donavit in perpetuam helemosinam et concessit.

Je donne également, concède et confirme, à perpétuité, à la dite abbaye tout ce qui appartenait à Madame THORAUDE en Champoiroux, Mazure et la teneure d'Eudes HONREURE, et dans les autres choses, situées dans l’île d'Héro, que la dite dame a données et a concédées à la dite abbaye, en perpétuelle aumône.

Dono iterum et concedo dicte abbacie in perpetuum et confirmo burgensiam BUCHARDI, militis, in Belveario sitam, quam Gaufridus BERTAUT, miles et BUCHARDA, uxor ejus, quondam filia dicti BUCHARDI, dicte abbacie in perpetuum donaverunt misericorditer et concessexunt.

Je donne encore, concède et confirme, à perpétuité, à la dite abbaye, la bourgesie du chevalier BOUCHARD, située en Beauvoir, que le chevalier Godefroy BERTAUT et BOUCHARDE sa femme, fille dudit Bouchard, ont pieusement donnée et concédée à perpétuité à la dite abbaye.

Dono iterum et concedo in perpetuum et conflrmo Deo et beate Marie et omnibus sanctis et abbacie supradicte, habendum totaliter et tenendum, quodcumque jus et dominium habeo et habere possum et debeo in rebus omnibus prenominatis, dicte abbacie a supradictis donatis, ut supradictum est et concessis; necnon et omnimodas rationabiles helemosinas à quibuscumque aliis dicte abbacie factas in tota terra mea, et de cetero faciendas, gratas habeo in perpetuum, et quidquid juris in ipsis habeo, dicte abbacie dono in perpetuum et confirmo, nullam mini inde juridictionem retinens, nec meis heredibus in futuro.

Je donne encore, concède pour toujours et confirme à Dieu, à la bienheureuse Marie, à tous les saints et à l'abbaye susdite, pour avoir entièrement et tenir, tous droits et souveraineté que' j'ai, puis ou dois avoir, dans toutes les choses sus-désignées, données et concédées, comme il a été dit, par les susnommés. J'ai de plus pour agréables, toutes les aumônes raisonnables, faites par quelque autre personne que ce soit à la dite abbaye, dans toute ma terre, ou devant être faites plus tard, et j'abandonne et concède à perpétuité à la dite abbaye, tous les droits que je puis avoir dans ces divers dons, ne faisant aucune réserve, ni pour moi, ni pour mes héritiers à l'avenir.

Quia vero gesta hominum longo processu temporis ab lramana memoria, que labilis est, labuntur de facili, nisi scripti memorie commendentur, ideo donaciones premissas presentis carte memorie commendo, ut perhennis earum, memoria habeatur, et dicte abbacie eamdem cartam sigilli mei munimine roboratam exhibeo, in perpetuum veritatis testimoninm et muninem.

Actum anno ab Incarnatione Domini M° CC° quinto.

Les actes des hommes, tombant facilement, à 1a longue, de leur mémoire, à cause de sa fragilité, s'ils ne sont mis par écrit, je confie les donations ci-dessous à la présente lettre, pour en assurer le perpétuel souvenir, et je i émets cette lettre à l'abbaye, en la munissant et corroborant de mon sceau, comme preuve et témoignage, à jamais, de la vérité.

Fait l'an de l'Incarnation du Seigneur mil deux cent cinq.

 

 

Armes de l'Abbaye de la Blanche et Noir de Noirmoutier

« Au bas de l'original, dit dom Fonteneau, pend un cordon de soye verte, plat et autrefois tressé. On y voit encore un reste de sceau de cire verte, dont on ne peut rien tirer pour le blason du seigneur de la Garnache; l'écriture du titre, tient de celle du XIIe siècle. ».

La traduction, que nous a communiquée Brunschvicg, donne au contraire les armes. « La donation ci-dessus, y est-il dit, est scellée de cire verte avec un lac de soye verte, auquel sceau, il y a d'un costé un léopart, et un chevallier de l'autre costé, les armoiries en mains : deux léoparts. »

Deux léopards passant à gauche se voyaient sur l'écu des Bouchard, dont le nom plusieurs fois, cité dans la charte, reparait, trois siècles plus tard, à Noirmoutier, avec Catherine de l'Ile Bouchard, dame de la Trémoille, portant de gueules à deux léopards passant d'or.

 

 

 

 

Le 1er juillet 1172, Agnès Chabot Fondatrice du Couvent de Bernardins dans l'îlot du Pilier rattachée à Noirmoutier<==

Le Château Féodal de Noirmoutier du seigneur Pierre V de la Garnache. <==

Ile d’Oléron, les écluses à poisson - Colbert et sa grande ordonnance sur la Marine de 1681 <==

 

 

 


  Cette pièce a déjà été publiée avec traduction, par François Piet (Mémoires laissés à mon fils, note 1) et par Jules Piet (Recherches topographiques statistiques et historiques sur Noirmoutier), d'après le texte incomplet, donné par dom Lobineau (Hist. de Bretagne, t. II p. 389).

(a1). Ant. Jacobsen possède un vidimus de la lettre de Maurice de Belleville, fait en 1395, par Guillaume Marlet, garde du sceel de la seigneurie de Noirmoutier, à la demande du frère Louis Pilait, procureur de l'abbaye de la Blanche.

La partie la plus difficile à lire n'a pas été reproduite dans le vidimus qui présente quelques variantes portant sur les noms propres, mais beaucoup moins nombreuses que celles offertes par la copie de dom Fonteneau (Manusc. t. I, p. 313), et surtout par celle de dom Lobineau.

(a2). Elle est signée par J. Bethuis, sergent-royal, pour vidimus et copie et a été collationnée à son original par G. Maublanc, notaire.

A la suite du pillage de l'abbaye par les Hollandais, Joseph de la Trémoille retira du chartrier d'Apremont les titres lui permettant de retrouver ses droits comme abbé de la Blanche.

 Un procès étant survenu entre lui et les Noirmoutrins, au sujet de la rançon de l'Ile, J. Bouhyer du Sableau, mandataire de ceux-ci, se fit donner les copies que nous a remises Brunschvicg.

 Une des pièces porte : « L'extraict sy dessus et des aultres parts contenant les papiers concernant quelques droicts de l'abbaye Blanche et du prieuré de Sainct-Filleberd de Noirmoutier, a esté par nous soubsignés, notaires dudit Noirmoutier, fidèlement collationné et vidimé sur son original estant en papier, et qu'avons trouvé sain et entier en son écriture et signet. Ce jourdhuy vingt et uniesme jour du mois de mai mil six cents quatrevints et un ; ce requérant noble Jehan, sieur du Sableau, dont acte Signé : Du SABLEAU-BOUHYER ; BEILLET, notaire; J. SORTKST, notaire. »

 

(1). Dom Fonteneau écrit Piblers, par erreur de copiste.

(2).  La charte constate que l'abbaye était déjà, transférée à Noirmoutier ; les Cisterciens avaient quitté le Pilier au mois de janvier 1200 (1201 n. s.). Voir N.-D. de la Blanche page 7.

(3) Elle desservait une léproserie, rappelée pareillement par le Puits de la Borde, et qui, plus ancienne que l'abbaye, dépendait du prieuré bénédictin de Noirmoutier. Une pièce de 1758 dit qu'à cette époque elle était en ruines, depuis un temps immémorial. Des pans de murs existaient encore en 1806. Il n'en reste plus de vestiges, mais, au village de la Magdeleine, une pièce de terre cultivée en jardin porte encore le nom de la Chapelle.

(4) La vieille traduction dit arée pour riparia. Les Barbàtrois appellent leur côte la Grande-arée.

(5). La forêt de la Garnache couvrait une grande partie de la plaine comprise entre la Garnache, Bois-de-Cené et Sallertaine.

(6). La brande (Erica saoparia), ou bruyère à balais, est employée pour chauffer les fours et construire des magasins.

(7).  Plus tard la Grange ou ferme de Barbâtre.

(8). Rétracte, retraits ou lais de mer. On dit de nos jours, retraictes ou retraites. La pièce de Brunschrvicg, traduit ce mot par sartière, de sart (Suaeda fruciicosa), plante commune dans les terrains salés.

(9). Lisière de terrains et dunes comprise entre le marais et la mer, au sud de Beauvoir. Elle l'orme les paroisses de Saint-Jean, de Notre-Dame et de la Barre-des-Monts.

(10). Depuis la Grange ou ferme abbatiale d'Orouet. Le bras de mer, appelé la Besse, n'est plus qu'à l'état de vestiges. De Sourdeval traduit Oroez par Nord-Ouest, ces lais de mer étant au N. 0. de l'ancien canal.

(11). La partie nord de l'Ile d'Yeu porte le nom de Fouras, tandis que le S. 0. est appelé Creuzland ou pays de la Croix.

(12). Dom Lobineau lisait Bebaine ; d'autres Beleame.

(13). Ailleurs Pinçon et Pinçon.

(14). Beauvoir-sur-Mer : Bellomsus, Belvearius, Belvedeir, Belveir, en patois Béavoir, à cause de la butte artificielle, située dans le jardin de la maison Dupleix et qui domine la petite ville.

(15). D'après d'autres copies, Lo Mercer et Lemercier.

(16). Alias : R. Moisnet ; la vieille traduction dit : Robert Minion pour Mignon.

(17). Piet écrit Alais ; Dom Fonteneau Olay.

(18). TENBURE, teneuro, tenura (Voir du Cange) ; Teneure est appelée la manière, pourquoi les tenements (tenamenla) sont tenus du seigneur ; l'une des tenues est tenue du seigneur par hommaige, l'autre par parage, et l'autre par aumône (Charta Mattheoei de Marliaco, 1202).

(19). COSTUMA. CONSUETUDO : praestalio, vel pensitatio, quae ex consuetudine praestatur, cujus initium ignoratur. Du Cange. Il y avait à Noirmoutier des droits de cette origine sur l'exportation du blé et du sel. Pour cette dernière denrée, on les distinguait en grande et petite coutumes : la première avait pour base la quantité de sel exportée ; la seconde, correspondant au droit de planche, se percevait sur la durée du chargement — « Tout vaessel marchand forain doibt par grand coustume, sur toute charge de sel, XVI sols VI deniers, en laquelle grand coustume, le doïen de Saint-Philibert de Nermoustier prant sur la. d. somme, XII deniers ; et aussi à savoir que chacun vaesssel qui charge sel en la dite ysle, quelque numbre que poiet ledit vaessel, doibt pour chacune charge I denier de petite coustume, et, par chacun jour qu'il charge de sel, il doibt pour la mesure dudit sel 1III deniers. Et à laquelle petite coustume et mesure, Jehan Goion (le gouverneur du château) prant la moitié et Monseigneur l'autre moitié. (Manusa. du commencement du XVe siècle communiqué par M. le duc de la Trémoille.)

(20). MOSTONAGIUM, motonagium : tributum ex vervecibus, seu mutonibus. — Le droit de moutonnage consistait, à Noirmoutier, en une dîme sur les brebis une sur seize; à Bouin, en une dîme sur la laine et sur les agneaux nourris hors de la procession de Saint-Marc et autres lieux francs (la ville et le village d'Aunois). Il y avait aussi, à Bouin, un autre droit de moutonnage de six deniers par feu, au terme de la Pentecôte. (J. Piet : Nomenclature comparée des privilèges et devoirs seigneuriaux des îles de Noirmoutier, de Bouin et d'Yeu.)

(21).  La valeur du sou tournois de cette époque était, d'après Wailly, de 1 fr. 01 ; celui de la livre, de 20' fr, 26. Le sou parisis, au contraire, équivalait à 1 fr. 25 et la livre parisis à 25 fr. 30. Il s'agit ici de sous et de livres tournois.

(22). BURGENSIA, burgesia, burgagium, bourgesie : BURGAIUM, certum et annuum vectigal quod burgensis, aut burgi incola, pro domicis suis seu tenementis quae in burgo possidet, burgi domino proeslat Littleton. Redevance fixe et annuelle que tout bourgeois, ou habitant d'un bourg, doit au seigneur du dit bourg, pour ce qu'il possède dans le bourg. Du Cange ajoute : Burgesia est idem quod burgagium, seu quod à burgensibus domino pensitatur. Il renvoie à la charte, de Pierre de la Garnache, Pro monasterio S. Marisa de Blancha et cite une charte de 1277, de Johannes de Castilione, comes Blesensis, dans laquelle il est dit : Ay donné en perpétuelle aumône à l'abbaye des Nonains de N.-D. de Soissons..... à prendre sur mes bourgésies de Guyse, par la main de cely qui tens recepvra les dites bourgésies. »

(23). Sur le videmus d'Antonin Jacobsen on lit Hamose, forme du mot Aimée ; Dom Fonteneau écrit Haytois, pour Hayroïs ou Héroïs.

 

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité