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PHystorique- Les Portes du Temps
3 décembre 2023

4 Juillet 1365 LE ROI CHARLES V A VAUCOULEURS

4 Juillet 1365 LE ROI CHARLES V A VAUCOULEURS

La châtellenie de VAUCOULEURS, devenue domaine direct de la couronne, en 1365, comprenait une douzaine de villages : les deux CHALAINES, les deux RIGNY, THUSEY, St-GERMAIN, (en partie), MONTIGNY, GOMBERVAUX, SAUVOY, BADONVILLIERS (en partie), NEUVILLE, BUREY-EN- VAUX (en partie) et BUREY-LA- COTE.

Remarquez que la châtellenie s’arrêtait, au sud, à ce dernier village, à sept kms de Domrémy.

On sait la volonté tenace des Capetiens d’agrandir leur « pré carré », de reculer si possible la frontière de la France jusqu’au Rhin.

En attendant, le roi s’avance jusqu’à la Meuse.

Philippe-le-Bel, ayant vaincu le duc de Bar Henri III, lui impose le traité de Bruges de 1301, aux termes duquel toutes les terres du Barrois, situées sur la rive gauche de la Meuse, seront « mouvantes de la Couronne », sous la suzeraineté du roi.

De plus, Philippe-le-Bel confisque a son vassal, pour cause de forfaiture, la châtellenie de GONDRECOURT. Mais il la rendra plus tard (1307) au comte Edouard Ier, à la prière du roi d’Angleterre.

Cependant, à partir de 1307, les comtes de Bar doivent au roi un hommage spécial pour Gondrecourt.

Cette ville est tellement sous la dépendance française qu’elle demande, en 1398, d’être exempte des droits de foraine ou de douane, « étant assise en la prévôté d’Andelot, bailliage de Chaumont ».

En ce qui regarde les causes d’appel, les Barrois de cette châtellenie pensent choisir pour premier ressort le siège de

Gondrecourt ou celui du roi au siégé d’Andelot, et s’ils choisissent en premier ressort le siège de Gondrecourt, ils vont en appel au siège d’Andelot. (Concordat de 1409).

Quant au point de vue fiscal, les agents du roi s’ingénient à transformer la suzeraineté de leur maître en véritable souveraineté, en faisant la levée directe des impôts. D’où protestations et réclamations de la part du duc de Bar et de ses gens.

Philippe VI, qui avait acquis la châtellenie de Vaucouleurs, avait saisi l’importance de cette vallée de la Haute- Meuse, où passait la vieille voie romaine de Langres à Verdun.

Des autres souverains également : le duc de Bar, le duc de Lorraine, l’évêque de Toul. Chacun tenait à rester sur les rives de la Meuse.

Philippe VI voulant agrandir la châtellenie Valcoloroise et rattacher cette enclave au Bassigny champenois, s’attaqua à l’évêque de Toul, Thomas de Bourlemont, qui pourtant avait été le négociateur de la cession de Vaucouleurs.

Le roi, voulant s’emparer de TAILLANCOURT et du château de MONTERAS, fit accuser l’évêque d’avoir voulu incendier cette maison-forte. Il ordonna au bailli de Chaumont de s’emparer du prélat, qui fut arrêté dans son château de SERAUMONT (à l’ouest de Domrémy) et jeté dans les prisons de Chaumont.

Le roi le contraignit de signer un traité dont le pape reconnut peu après la nullité.

On voit que Philippe de Valois savait jouer les Philippe-le-Bel !

On voit aussi que, contrairement à la Lorraine, la Champagne politique était autrement étendue que la Champagne géographique.

Quel était donc, au début du XVe siècle, le damier politique de la Haute- Meuse ? C’était un vrai jeu de patience, un puzzle, comme on dit aujourd’hui.

Les souverainetés chevauchaient d’un village à l’autre, parfois se partageaient le même village. Ce qui n’indique pas précisément une frontière naturelle, mais un compromis politique. C’est surtout en cette région disputée qu’on trouvait les villages mixtes ou mi-partis.

 

Jeanne naquit en 1410; son père, né à Ceffonds, près de Montier-en-Der, se nommait Jacques d'Arc, et sa mère Isabelle Romée. Ils étaient de pauvres paysans cultivateurs, craignant Dieu, aimant la France et ne pouvant supporter les Bourguignons et les Anglais, causes à cette époque des malheurs de la patrie ; ils habitaient Domremy (1), hameau séparé par un faible intervalle du village de Greux et dépendant de la prévôté d'Andelot, du bailliage de Chaumont-en-Bassigny, de l'élection de Langres.

La paroisse de Domrémy était soumise, quant au spirituel, au diocèse de Toul, dont la juridiction ecclésiastique seulement s'étendait sur Vaucouleurs et quelques autres endroits de la Champagne; voilà en partie d'où est venue l'erreur que nous venons de signaler.

Mais, ainsi que Greux, Vaucouleurs, Andelot, Chaumont et Langres, Domremy ne faisait pas moins partie de cette province de Champagne oubliée par les historiens et les biographes. «

Dès l'an 1335, c'est-à-dire près d'un siècle avant « la naissance de Jeanne, la seigneurerie de Vaucouleurs, dans « laquelle était compris Greux et Domremy, avait été achetée à « Jean de Joinville par Philippe de Valois, et en 1365, « Charles V l'avait de nouveau unie à la couronne et attachée « au gouvernement de la Champagne.

 C'est un fait établi par « l'histoire, et il suffit de consulter toutes les cartes géographiques de l'ancienne France pour s'en convaincre (2). »

Ce pays était sur les marches (vieux mot qui veut dire frontières) de la Bourgogne, de la Lorraine et de la Champagne (3).

Henri V de Vaudémont, seigneur viager de Vaucouleurs, était mort.

 Charles V réunit la ville et la seigneurie de Vaucouleurs inséparablement au domaine de sa couronne par ses lettres patentes du 4 juillet 1365, l’entrevue entre le Roi de France Charles V, Jean de Lorraine et Robert de Bar se conclut par un banquet donné à Gombervaux, dont le menu est resté connu par le " Viandier de Taillevent ", livre de cuisine du maître-queue du roi.

 

Les termes dans lesquelles elles sont conçues, sont le témoignage le plus flatteur de l’attachement des habitants de cette ville pour leur maitre.

Charles V « considérant le zèle ardent » des Valcolorois, « l'obéissance dont ils ont fait fidèlement preuve, même tandis qu'ils étaient les sujets du comte... »

Le roi leur confirme tous les privilèges, libertés et franchises dont ils jouissent, et cela en récompense, dit-il, du zèle inviolable et de l’affection qu’ils ont témoignés dans tous les temps aux rois ses prédécesseurs, à lui et à la couronne de France et des services qu’ils lui ont rendus. (4)

Les cœurs étaient à la joie, et Gombervaux allait connaître son heure de gloire.

 

 

 ==> Noël 1367 au pays de Jeanne d’Arc - Chronique du Réveillon, L’oie de Noël

 

 


 

 (1). Domremy-sur-Meuse se trouve dans la liste alphabétique des villes, bourgs et villages régis par la coutume de Chaumont et le bailliage de Langres; il en est de même pour Greux et Vaucouleurs.

(2). M. DE MONTROL, Histoire abrégée de Champagne.

(3). Voici un passage curieux d'un historien ancien et estimé qui se trompe sur plusieurs points; il dit: «  Advint au roy en 1427, en son ce camp, une pucelle du nom de Jeanne ; ses père et mère estoient Jacques d'Arc et Isabeau Gautier (pour Isabelle Romée); le lieu de sa naissance, une ferme au village de Danremy (au lieu de Domremy), tout proche Vaucouleurs (et il y a 10 lieues).

(4). Archives Vaucouleurs, Inventaire, N°10. Voir aussi l’Annuaire de la Meuse, an XII, p. 33.

 

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