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PHystorique- Les Portes du Temps
27 juillet 2022

Traité conclu à Londres entre Jean II et Edouard III le 24 Mars 1359

Jean II captif d'Edouard III, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle

Depuis le commencement de la guerre de Cent ans (août 1337) jusqu'au traite de Brétigny (8 mai 1360), les hostilités furent, à plusieurs reprises, interrompues par des trêves, conclues, la première en la chapelle de Notre-Dame d'Espléchin, près de Tournai, le 25 septembre 1340, la deuxième à Malestroit, le 19 janvier 1343, la troisième près de Calais, le 28 septembre 1347.

Cette dernière fut plusieurs fois renouvelée

En 1354, des préliminaires de paix furent signés près de Guines mais ils n'aboutirent pas à un traité définitif et la guerre recommença en Bretagne.

Après la bataille de Poitiers (19 sept. 1356), une nouvelle trêve de deux ans fut négociée à Bordeaux le 23 mars 1357 puis le roi d'Angleterre conclut avec Jean Il; au, commencement de 1358, d'autres préliminaires de paix qui étaient sans doute très désavantageux pour la France, car « on refusa de les ratifier à Paris »

 En même temps, Edouard III s'entendait avec Charles le Mauvais, pour partager avec lui le royaume de France, en se réservant la plus large part, comme le prouve un traité du 1er août 1358.

 Enfin, au moment même où allait expirer la trêve de 1357, il fit avec Jean II un autre traité désigné sous le nom de traité de Londres (24 mars 1359)

Cette convention, arrêtée par les deux rois en conseil secret, est restée pendant longtemps peu connue.

Froissart, après Jean Le Bel, se borne à la mentionner en quelques mots, quand il parle de rassemblée que le régent Charles convoqua pour la faire examiner et rejeter L'auteur anonyme des Grandes Chroniques de France, mieux informé, est le seul qui en donne une analyse assez complète.

 On sait que les « gens d'église, nobles et de bonnes villes, » réunis à Paris, répondirent au régent que « ledit traictié n'estoit passable ne faisable, et pour ce, ordonnerent a faire bonne guerre aux Anglois »

Le traité de Londres a été publié, pour la première fois, en 1833, par M. Lecointre-Dupont, dans la Revue anglo-française, d'après une copie du XIVe siècle, trouvée, par hasard, à Poitiers.

 Il y avait pourtant deux autres copies à la Bibliothèque nationale, l'une dans le manuscrit 275 du fonds Saint-Victor, l'autre dans le manuscrit fr. 2875, fol. 35-12. Le manuscrit du fonds Saint-Victor est maintenant en déficit. La copie qui se trouve dans le manuscrit français 2875 a été faite en 1618 et collationnée sur l'original, elle présente donc bien des garanties, quoique l'orthographe n'en soit pas toujours exacte.

 Elle donne d'assez nombreuses variantes, qui servent à compléter, à rectifier et à expliquer le texte, parfois défectueux, du manuscrit de Poitiers.

M. Lecointre-Dupont, fondateur de la Société des Antiquaires de l'Ouest, à qui nous avons demandé des renseignements, a bien voulu nous les donner avec une obligeance dont nous lui sommes très reconnaissant.

Il explique comment il eut la chance de découvrir, en juillet 1830, la copie du traité de Londres.

« Elle faisait « partie, dit-il, d'un lot de deux sacs de parchemins que M. Ricque-Chevrier avait acheté…. J'eus la chance de rencontrer, « entre autres pièces, dans un des sacs, les cinq feuilles de parchemin qui avaient formé auparavant un rouleau et avaient été décousues…. Je rétablis le rouleau qui formait le traité et j'en pris rapidement une copie, que M. de La Fontenelle me demanda pour la Revue anglo-française »  

Le texte ainsi publié, tout en respectant mieux que la copie de 1618 les anciennes formes de notre langue, présente quelques défauts, c'est-à-dire des mots mal lus, ou d'une lecture incertaine, ou laissés en blanc. M. Kervyn de Lettenhove, en le reproduisant dans son édition de Froissart (t. XVIII, 413-433), a corrigé, de sa seule autorité, à ce qu'il semble, et non d'après une autre copie, les détails qui lui ont paru douteux ou inexacts.

Le nouveau texte que nous donnons ici est celui du manuscrit de Poitiers, collationné sur le manuscrit français 2875 de la Bibliothèque Nationale. Sans parler des corrections de détail, nous avons pu ajouter, après l'article 6 du traité, un passage qui manque dans le manuscrit de Poitiers et rétablir, à l'article 20, un autre passage inintelligible!.

« Ceste endenture temoingne les poincts et articles parlez et traictiez Londres, entre les consaulx~des deux Roys, parmi quelz bon acort et paix perpetuelle se prendront entre les deux Roys et les Royaulmes de France et d'Angleterre; par ainsi toutefois que tous les dicts poincts et articles soient en tous leurs poincts, formes et condicions, et, comme il sont compris en yceulz et en chascun d'eulz, en ses lieux et dedens les termes establis en iceulz et qui demouront encore à establir, réelment et de faict, sans fraude et sans mal engien, parfaiz et acomplis, sans faillir en nul poinct. Et, au cas que aucune deffaucte se feist en aucun poinct des choses soubz escriptes, par quoy elles ne fussent parfaietement accomplies d'une part et d'autre, que tout ce qui est compris en ceste endenture soit cassé, irrité, vein, nul et de nul effect, force, ne vertu, ne pourra onques proufiter ne dommagier, en nul temps, aux parties devant dictes.

1. « Premièrement, le roy d'Angleterre, avec touttes les terres, païs et lieux lesquieux il tient a présent en la duché de Guyenne et en Gascoigne, aura et tendra entièrement et perpétuelement, à lui et a tous ses hoirs et successeurs, les duchez, contez, citez, diocèses, chasteaux, villes, forteresses, terres, païs, isles et lieux, et touttes les aultres choses dessoubz escriptes

C'est assavoir la cité et le chastel de Sainctes, et touttes les diocèse, terre et pais de Sainctonge, par deçà et par delà la Charrante la cité et le chastel d'Angolesme et toutte la conté, terre, diocèse et le païs d'Engolesmois la cité et le chastel de Poictiers, et toute la conté, diocèse, terre et païs de Poictou la cité et le chastel de Limoges et toutte la diocèse, terre et le païs de Limosin la cité et le chastel de Caours, et entièrement toutte la diocèse, terre et le païs de Caoursin la cité et le chastel de Pierregueux et toutte la diocèse, terre et le païs de Perrcgort la cité et le chastel et toutte la diocèse de Tarbe, et entièrement toute la conté de Bigorre; la conté et tout le païs de Gaure ; la cité et le chastel de Agen et toutte la diocèse, terre et païs de Agenoys, ensamblement avecques toutes les terres, chasteaux, païs et lieux lesquelz la dicte partie de France tient en Gascoingne et es païs dessus nommez et en toutes leurs appartenances et appendances quelsconques.

 

 

 

 

19 septembre 1356 Bataille Poitiers – Maupertuis, le roi de France Jean le Bon est fait prisonnier par le Prince Noir <==.... ....==> Traité de Brétigny Conclu le 8 MAI 1360, Ratifié à Calais par Jean II et Edouard III le 24 Octobre 1360

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