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PHystorique- Les Portes du Temps
17 juin 2022

Décembre 1539, François de la Trémoïlle lieutenant général du roy François 1er acceuil Charles-Quint à Poitiers

Charles-Quint arrive à Poitiers le 9 décembre 1539, il repart le mercredi 10 et vint coucher à Châtellerault après s’être arrêté au château du Fou , le 12 François 1er le reçoit à Loches

Charles-Quint arrive à Poitiers le 9 décembre 1539, il repart le mercredi 10 et vint coucher à Châtellerault après s’être arrêté au château du Fou , le 12 François 1er le reçoit à Loches.

Lors du passage de Charles-Quint à Poitiers, le 9 décembre 1539, le roi chargea François de la Tremouille d’aller recevoir l’Empereur.

Pour honorer le royal voyageur, le vicomte de Thouars fit transporter à Poitiers la fameuse tapisserie de l’Ile Bouchard.

Les documents qui suivent nous donnent quelques curieux détails à ce sujet.

« Monsieur le fermier (de l’Ile Bouchard), Monseigneur (F. de la Tremouile) a escript à mon mary, par maistre Jehan Girard, luy envoyer la tapicerie de céans, à Poictiers, pour la venue de l’Empereur, et mande Monseigneur que vous en faciez la mise, qui est pour deux charretiers, à chacun, vingt livres ; à Nouel Paudet, pour sa despence de conduyre les dictes charretiers, cinquante solz ; à ung messegier pour porter des lettres à Thouars, quarentes solz ; et à deux hommes pour porter la dicte tapicerie, cinq solz…. En tesmong de vérité, j’ay faicr signer ces présentes, à la requeste de mou Perrette de Boussigny, femme de Jehan de Bourget, escuyer, gouverneur de Thaillebourge, de la main du dict Girard, le vendredi, XXVIIIe jour de novembre, l’an mil cinq cens XXXIX.

Et moy le dict Girard certiffie avoir aporter les dictes lettres, et que Monseigneur a commandé que vous en faciez la mise que je certiffie, et avoir esté présent aux marchés susdicts.

J. Girard

Plus, j’ay baillé deux pippes et une barricque neufves pour mectre la dicte tapisserie…….L s.

Plus, j’ay baillé audict Podet pour s’en retourner de Poytiers….XXX s.

Plus, j’ay baillé pour huict journées de cheval pour ledict Podet pour aller avecques les tapisseries à Potiers, à troys solz par jour, vingt quatre solz tournois, pour ce….XXIIII s.

 

JEHAN DE BOURGET

 

Le XIIIe du dict moys (de février) 1539, à Paule, tapicier, pour aller à Poictiers faire charoyer la tapicerie de l’Ysle-Bouchard, qui avoyt esté menée audict lieu pour la venue de l’Empereur, LX s., et pour louaige de son cheval, XXX III s., pour ce, cy, IIII liv. XIII s.

Chartrier de Thouars. Ms Extrait d’un compte certifié par G. de Prelles, le 20 février 1539.

 

 

Dans un volume in-18 de la Bibliothèque royale portant le n°27649 du fonds Van Hulten  intitulé : Triomphes d'honneur faits par le commandement du roi à l’empereur en la ville de Poitiers, où il passa en venant d'Espagne en France, pour aller en Flandres, le neuvième jour de décembre, l'an 1539, on trouve dans cet ouvrage une relation fort exacte de tous les honneurs que la ville de Poitiers fit à Charles-Quint, par ordre du roi.

Ces sortes de pièces étant rares, on en verra peut-être ici avec plaisir un extrait un peu étendu : nous y ajouterons quelques notes qui donneront à la relation quelque sorte d'intérêt.

 On verra que le génie des citoyens de Poitiers ne brilla pas moins que leur générosité. Les muses se distinguèrent en cette occasion, et malgré la différence de nos goûts , on ne saurait s'empêcher de convenir qu'il serait difficile de montrer plus de justesse et de délicatesse d'imagination , dans plusieurs inscriptions en vers et en prose, qui servirent d'ornement à la cérémonie.

Les lettres du roi François 1er furent remises aux maire, échevins, et bourgeois de Poitiers, le 11 novembre 1539, S. M. ordonnait qu'on fît à l'empereur les mêmes honneurs qu'on eût fait à sa propre personne.

Le 8 décembre, l'empereur logea à l'ancien château de de Lusignan ;

Le lendemain 9, il arriva à Poitiers, accompagné du dauphin François et du duc d'Orléans (Abdenago de France).

Vers les cinq heures après-midi, M. le duc de la Trémoille, gouverneur de Poitou, accompagné du prince de Talemont et du comte de Benon, ses deux fils, et de quatre ou cinq cents gentilshommes à cheval, alla recevoir l'empereur à une lieue et demie de Poitiers.

 Ce superbe escadron était suivi de deux mille hommes de pied, divisés en six bandes, et en différentes compagnies ayant chacune son capitaine, habillés de velours et de satin, avec des broderies en er et en argent.

Chaque bande était distinguée par sa devise et par ses couleurs.

Ces devises tirées de l'Ecriture, avaient une relation juste à l'événement.

La première bande, dit l'auteur, portait jaune et violet, et pour devise : Supervenit nobis cum honore. Baruch. IV.

Les couleurs de la seconde étaient blanc et noir. Sa devise : Vicisti famam virtutibus. 2 Paralip. IX.

Les couleurs de la troisième gris et noir, La devise : Ipse est pax nostra. Ephes. Il.

Les couleurs de la quatrième noir et bleu, avec une manche orangée. La devise : Triurnphat coronata majestas. Sapient. IV.

Chacune de ces bandes avait son tambour et son fifre, vêtus de sa livrée. Les quatre dont nous venons de parler étaient composées des marchands, artisans et autres habitants, et formaient un corps de 1,800 hommes.

Ce corps était suivi des trompettes de la ville, trente archers, et des sergents du maire, tous à cheval avec leurs hoquetons, et les livrées de la ville, qui portent blanc et rouge.

Le maire, les échevins et les bourgeois de ville, marchaient après au nombre de quatre-vingts. Le maire, et les trois échevins destinés à porter le poêle, étaient vêtus de robes de satin noir doublées de velours, les autres échevins de damas noir.

 Les officiers de la sénéchaussée, ou comme s'exprime l'auteur, messieurs de la justice, marchaient ensuite précédés de cent écoliers de l'Université, avec un uniforme d'incarnat et noir, et cette devise : Unum virum tu quœris, et omnis populus erit in pace. 2 Reg. 17.

 Il y avait pareil nombre de clercs du palais avec des casaques de satin jaune sur un pourpoint de satin bleu, découpées et bouffantes. Ils avaient pour devise ce mot de Valère-Maxime : bellum pace mutatum plurimum gaudii adfert.

Venaient ensuite les sergens royaux, au nombre de 70, en casaques de fin rouge avec tocques, à cheval et embâtonnés (1) avec ordre, dit l'auteur de la relation. Les officiers de la sénéchaussée, et le conservateur des privilèges de l'Université, étaient vêtus de robes longues d'écarlate, à cheval, et accompagnés de leurs greffiers, des avocats, procureurs et notaires, aussi à cheval.

Le clergé alla aussi au-devant de l'empereur jusqu'à la porte de la Tranchée, où il l'attendit.

Le maire, c'était alors Pierre Rat, dont nous parlerons, ayant rencontré Charles-Quint un peu au-dessus de la chapelle Saint-Jacques, à un quart de lieue de Poitiers, eut l'honneur de le complimenter sur son arrivée. Il fut écouté avec beaucoup de marques de bonté.

Le lieutenant général (2), à la tête des officiers de justice, lui fit aussi un discours auquel l'empereur répondit en peu de mots

En passant par la porte de la Tranchée, Charles fut salué de toute l'artillerie de la ville, qui consistait alors en 39 pièces de canon, et environ 400 arquebuses, ou hacquebutes à crochet.

L'évêque (3), à la tête du chapitre de Saint-Pierre, attendait l'empereur dans l'église cathédrale.

On avait élevé à la porte de la Tranchée, un espèce d 'arc-de-triomphe à l'antique, formé par la porte même couverte de buis avec deux figures en bosse, dont l'une représentait Hercule, l'autre, Agathyrsus, fils d'Hercule, et d'une nymphe, prétendus auteurs des Poitevins. Ces vers accompagnaient les figures.

 

Est Jovis Alcydes. Alcydoe clara propago (4),

Est Agathyrsus: ab hoc Pictia nomen habet.

Pictia Pictonicos genuit fortissima Gallos ;

Antiquum genus est: Fama perennis erit.

Les armes de l'empereur, et celles du roi servaient encore d'ornement à cet arc.

Au-dessus était écrit : Quos Deus conjunxit, homo non separet, Matth. 19. Au-dessous: Vivant corda eorum in sœculum sæculi, Ps. 21.

Les devises étaient accompagnées de ces vers français , qui en font la traduction :

Ceux qui de Dieu sont conjoints par sa grace,

Homme jamais ne pense séparer.

Leurs cœurs vivront, sans eux désemparer,

En union, quelque chose qu'on fasse.

Ce fut à la porte de la Tranchée qu'on donna à l'empereur le poële, mi-parti de drap d'or et de velours, enrichi de ses armes aux quatre coins en broderie d'or. Il fut porté par le maire (5), Pierre Rat, et trois échevins : c'étaient MM. Berthelot, Acton, et de Crousille.

Toutes les rues étaient tapissées, et les tapisseries ornées des armes de l'empereur, de celles du roi, de celles de M. le dauphin et de M. d'Orléans, son frère, depuis l'entrée de la ville jusqu'à l'église Saint-Pierre ; et chaque maison éclairée d'un flambeau d'une livre et demie.

L'Université avait élevé un théâtre au Marché- Vieux, qui est aujourd'hui la place Royale.

Deux personnages, l'un nommé Majestas honoris, placé sous l'écusson des armes de l'empereur, l'autre Honor majestatis, sous l'écu de France, et un troisième nommé Unitas, représentant l'Université, saluèrent l'empereur, le dauphin et M. d'Orléans sur leur passage. Ils leur adressèrent ces trois distiques.

I.

A L'EMPEREUR.

Salve, Magne parens, terrarum gloria, Caesar;

Qui regis imperium, maxime Caesar, ave.

 

II.

A M. LE DAUPHIN, ET A M. LE DUC D'ORLÉANS.

- Vivite, dum regum supra diademata crescent

Lilia, Francigence delicice populi.

 

III.

A L'EMPEREUR ET AUX PRINCES.

Dat toties vobis Academia prona salutem,

Purpureas aperit quot violare rosas.

Au bout de la rue des Cordeliers, se trouva un nouvel arc-de-triomphe.

 Près Notre-Dame-la-Petite, une statue qui représentait la Paix, rendait vin blanc et vin clairet, par le bout de ses deux mamelles.

Au-dessous de la figure de la Paix étaient deux statues ; l'une à droite, représentait la France, l'autre à gauche, représentait l'Allemagne.

La première, distinguée par une Salamandre, placée sur un brasier fait de bois odoriférant ; la seconde, par un Phénix, qui était la devise de la reine, sur un bûcher pareillement composé de bois d'odeur. Le théâtre était surmonté d'un aigle d'or, les ailes éployées: le tout accompagné de devises et d'emblèmes analogues aux circonstances.

Charles fut reçu à la porte de l'église de Saint-Pierre, par le chapitre en chappes de drap d'or.

 Ses armes, et celles du roi, étaient au-dessus de la grande porte, accompagnées de ces mots de l'écriture :

Exaltent eum in ecclesid plebis et in cathedra seniorum laudent eum. Ps. 106.

L'empereur alla loger à l'évêché.

L'auteur de la relation remarque comme un trait d'une richesse, et d'une magnificence extraordinaire, qu'outre la grande salle, la chambre où coucha l'empereur, et une autre chambre, il y avait sept autres pièces toutes tapissées de fines tapisseries à personnages, lesquelles, ajoute-t-il, le seigneur de la Trémoille avait fait apporter audit Poitiers.

 

L'empereur ne soupa point. Ce prince était très sobre, il se contenta de gelée et de confitures.

Le lendemain matin, le maire et les échevins offrirent leur présent à l'empereur.

C'était un aigle auprès d'un lys, sur un rocher orné de fleurs, le tout d'argent doré.

 On y avait gravé ces mots : Ex omnibus floribus mundi elegi lilium unum, 4. Esdr. 5.

Pierre Rat accompagna ce présent d'un discours français, court et élégant, dit mon auteur.

Telle fut la réponse de l'empereur ; je copie les termes : Je remercie la ville, j'accepte son présent, et m'en souviendra bien. C'est ce qu'on peut appeler Imperatoria brevitas.

Après cette cérémonie, l'empereur, les enfants de France c'est-à-dire M. le dauphin et M. le duc d'Orléans, le connétable (Anne de Montmorency), et le seigneur de la Trémoille, allèrent entendre la messe, et montèrent ensuite à cheval pour aller au château du Fou (6), appartenant à Montpezat (7), grand sénéchal de Poitou, à quatre lieues de Poitiers.

Les écoliers conduisirent l'empereur jusques hors la porte de Rochereuil. Leur chef lui demanda la liberté de quelques écoliers prisonniers, qui furent délivrés, ainsi que tous les prisonniers détenus dans les prisons de la ville, et même une- jeune femme enceinte, qui avait été condamnée à mort par sentence confirmée par arrêt, l'exécution différée après son accouchement.

 On présenta à l'empereur des vers au nom de l'enfant à naître ; mais ils ne m'ont pas paru digne de la curiosité du lecteur.

 La relation finit par un rondeau qui vaut un peu mieux ; il est relatif à un arc-de-triomphe en forme d'arc-en-ciel qui était placé devant les Cordeliers, avec ces mots pour devise : Hoc est signum fœderis, quod da inter me et vos. Gen. 9.

RONDEAU.

De grand amour le Seigneur par sa grâce,

Signe donna aux humains, quand l'espace

De son courroux par déluge..

C'est l'arc-en-ciel, lequel il com…ssa

En lui donnant par couleurs, lustre et grace.

Que dirons-nous aujourd'hui quand ta face,

Grand empereur, voyous en cette place ?

Paix fait-il pas, comme il fit longtemps à

De grand amour.

Et tout ainsi que quand la pluie passe,

Voyant cet arc faut que prière on fasse,

Louant celui qui cet arc composa ;

Nous le louons aussi dont proposa

De l'envoyer, et t'aimons sans fallace

De grand amour.

Si quelques villes plus opulentes, telles qu'Orléans et Paris, étalèrent plus de magnificence , je n'en vois point qui firent voir plus de génie, et de ce luxe élégant qui l'emporte sur la dépense , et cela dans un siècle qu'on ne suppose pas encore dégagé de la grossièreté qui suit l'ignorance, et les troubles d'une longue guerre.

La relation de l'entrée de l'empereur à Poitiers, fut réimprimée la même année 1539, et jointe à celles qui furent publiées de l'entrée de ce prince à Orléans et à Fontainebleau. L'impression en est même plus belle et plus nette.

Je dois ce recueil de pièces jointes à quelques autres très importantes sur le règne de François Ier, à la bonté de M. Secousse, dans la bibliothèque duquel il se trouve, N. 1450.

Cette relation fait à tous égards une partie intéressante de l'histoire du Poitou.

Le roi François 1er reçoit l'empereur Charles-Quint à Loches, le vendredi 12 décembre 1539

 

Itinéraire de Charles Quint

Le premier jour de décembre siner à Langon, ou ilz montarent sur l’au ; couchez à Bourdeaulx

3e disner à  Charbon- Blanc (Carbon-Blanc-et-Bassens ), coucher à Sainct-Andrey

4e disner à Cavignan (Cavignac), coucher à Monlieu.

5e disner à Barbésieul, coucher à Chasteau-Neuf en Angolmois.

6e disner à Gourville, coucher à Verteur (Verteuil).

7e disner à Chaulne (Chaunay), coucher à Couvet (Couhé)

8e disner et coucher à Lusignan en Poictou.

9e disner à Lousygnan, et coucher à Poitiers

10e disner en une maison nommé La Roche, coucher à Loches.

 

Ou vindrent au-devant de Sa Majesté les cardinaux de Bourbon, Lorrayne, Lyzieux, Tournon, Boulongne, Mascon, Paris, Gyenry et Chastillon, tous françoys, et Gady, florentin, avec tous les princes et seigneurs de France.

 Le roy, qui, ne pouvant aller à cheval, attendoit à l’entrée du chasteau dudict Loches, accompaigné du seigneur d’Allebrecht, du duc de Some et aultres, receut Sa Mahesté ; et au bas du degré de la salle fut receu par la royne de France, sa sœur, la dame d’Allebrecht, la daulphine, la fille du roy, les duchesses de Vandosme, Montpensier, Nevers et d’Estamples et plusieurs aultres dames, lesquelles saluées, montarent par ensemble en salle. Puis chascun se retira en son quartier.

 

13e Sa Majesté, en la mesme compaignie comme il estoit venu, le roy à chariot, la royne en litière, vindrent disner en une maison nommée le Pavillon, coucher à Senonceaux

14e coucher à Amboise. Auquel lieu en la maison du roy, il y a une vies pour monter à cheval depuis le bas jusques au dessus, le noyau de laquelle est percé à jour, dednas lequel l’on avoit faict ung instrument, lequel se debvoit allumer peu à peu pour donner clarté aux montans et descendans. Et montant Sa Majesté quasi jusques au milieu, s’alluma partout, rendant si grand’chaleur et fumière, pour non avoir yssue par-dessus, que Sa Majesté et tous les présents pensarent estouffer ; et pour la grande multitude qui suyvoit, ne fut possible reculer : toutesfoys il n’y eust bul estouffé.  Duquel inconvénient le roy fut fort desplaisant, voulant faire pendre celluy qui y avoit mis le feu : à quoy Sa Majesté obvya, voyant que la chose estoit advenue par inconvénient et succédée en bien.

1540, 21 avril. «  Je Mathurin de Blavou, serrurier, demeurant à Thouars, confesse avoir receu de Pierre Guérif, receveur général de monseigneur de La Trémouille, la somme de 6 livres, 5 sous tournois pour ung millier de clou à crochet que j’ay baillé pour porter à Poictiers, pour tendre la tapisserie à la venue de l’Empereur, …. (Faict) le XXIe jour d’avril, l’an mil cinq cens quarante.

J. Trotereau, à la requeste du dict de Blavou.  (Chartrier de Thouars, ms. Quittance en papier.)

 

 

 

 

François de La Trémoïlle mourut à Thouars d’une fluxion de poitrine, le samedi 7 janvier 1541 et ses obsèques y furent célébrées le 6 février suivant, sous la présidence de M. d'Esbron, coadjuteur de l'évêque de Poitiers.

Elles se firent en grande pompe : la levée du corps eut lieu vers 9 heures du matin à l'église des Jacobins et l'on se rendit à l'église Notre-Dame du château, qui était la sépulture de la famille de La Trémoïlle.

Dans le cortège, figuraient toutes les communautés religieuses, les gentilshommes, le clergé séculier et régulier et un nombre considérable de pauvres.

 Les deux maîtres de cérémonie étaient François d'Availloles, sieur de Roncé, et de Tilly, gouverneur de Taillebourg.

A la grand'inesse, célébrée par le coadjuteur de Poitiers, fut prononcée l'oraison funèbre par Pierre Cuiller dit Dayrenau, religieux dominicain, qui reçut pour honoraires, y compris ceux de l'Avent, 29 livres 5 sols. On donna aux Franciscains et aux Dominicains, pour la garde du cercueil, 10 livres, et, dans l'église Saint-Laon, le jour des obsèques, on distribua aux pauvres 495 livres 15 sols d'aumônes.

Ajoutons que, depuis le jour de sa mort, des messes étaient célébrées à Saint-Médard, à Saint-Pierre, à Saint-Laon, à Saint-Michel et chez les Franciscains et les Dominicains de Thouars.

 

De son mariage avec Anne de Laval étaient nés onze enfants :

1° Louis III;

2° François, comte de Benon, baron de Montaigu, de Mareuil, de la Vieille-Tour, Mornac, etc... qui épousa Françoise du Bouchet, veuve d'André de Foix. Il était avec son père, à Poitiers, en 1539, lors de la réception faite à Charles-Quint ; il assista au couronnement de Catherine de Médicis, en 1549, fut un des défenseurs de Metz en 1552 et mourut, sans postérité, en 1555 ;

3° Charles, baron de Mauléon, Marans, Doué, Abbé de Saint-Laon de Thouars et de Notre-Dame de Chambon, protonotaire apostolique ;

4° Georges, auteur de la branche des marquis de Royan, comte d'Olonne ;

5° Claude, auteur de la branche des marquis, puis ducs de Noirmoutier ;

6° Guy, mort à l'âge de huit ans ;

7° Anne, mort en bas âge ;

8° Jean, né posthume et mort en bas âge ;

9° Louise, femme de Philippe de Levis ;

10° Jacqueline, mariée à Louis du Bueil, comte de Sancerre ;

11° Charlotte, religieuse de Fontevrault. Elle prit le voile le 10 janvier 1535 et fit profession en 1558.

François de La Trémoïlle laissa aussi une fille bâtarde, Charlotte, baronne de Bournezeau, qui épousa Charles Bouchaud, chevalier, seigneur du Landreau.

 

 

ESTAT DES TERRES ET SEIGNEURIES DE LA MAISON DE MONSEIGNEUR

FRANÇOIS DE LA TREMOILLE, APRÈS SA MORT EN 1542.

Et premierement, au pays de Porctou.

La viconté de Thouars avecques les baronnies et chastelenies qui en deppendent, cy-après particulierement déclarées, sont les terres qui s'ensuyvent:

Le corps de la chastellenie de Thouars…..V livres

 La baronnye de Montagu…….II Ve 1.

La baronnye de Saincte-Hermyne……….XV 1.

Les baronnies de Marueil et la Vieilletour……..XII 1.

 La baronnye de Brandoys……..III 1.

La baronnye de la Chèze-le-Vicomte……..M 1.

L'isle et chastelenie de Noirmoustier………II V° 1.

Les chastelenyes de Bournezeaux, Puymaufray et les Pyneaux……VI. 1.

Somme XIIII" VI  livres.

 

Aultres terres et seigneuries estans oudit pays de Poictou.

.

La principaulté de Thalemond, La Mothe-Achard, Curzon et Olonne en deppendans…… IIIm I.

La baronnie de Luçon…..III L 1.

La baronnie de Mauléon……..VIII 1.

 La baronnye de Gencay…….IX 1.

 La seigneurie de La Trémoille……….V 1.

La chastellenie de Praec. …….VI 1.

Somme VIm CL livres.

 

Terres estans au gouvernement de La Rochelle.

 

Le comté de Benon appartenant pour le tout audit seigneur de La Trémoille, par don a luy faict comme filz aisné et principal héritier de la maison…….XV° l.

 La seigneurie de l'isle de Ré …….IIm l.

La seigneurie de l'isle de Marans……..XVe l.

 Desquelles terres feu monseigneur Loys de La Trémoille fist par le Roy réunyr par ung seul hommaige soubz ledit conté de Benon.

Somme Vm livres.

 

Lodunoys.

La baronnie de Berrye au pays de Lodunoys…….IIm l.

Tourayne.

La baronnye de l'Isle-Bouchart audit pays de Tourayne. XV° l.

Orléans.

La baronnie de Sully et les chastellenies de Senely, Sainct-Gondon et Moulinfrou IIIm l.

La rente ordinaire sur le dommayne du Roy à Orléans. VLl.

 

Bretaigne.

Les baronnyes, chastellenies et seigneuries de Bourgneuf, La Benaste, Pringny, Prinsay et autres terres qui en deppendent au Cloux de Rays, pays de Bretaigne……IIIm 1.

Les chastellenies et seigneuries de Guergorlay du dommaine de madame de La Trémoille…… XV 1.

Somme IIIIM V° livres.

 

Terres estans au pays d’Anjou

La baronnie de Craon….. IIIm V l.

La baronnye de Bryollay……XVIII l.

La baronnie de Doué……….VIIII l.

La chastellenye de Rochefort. …….. XII l


La chastellenie de la Possonnyère. ……….IX l.

La chastellenie de Chasteauneuf-sur-Sarte, le Buron et
Sainct-Germain. . …………………….VIII l.

La chastellenye de la Basseguerche………… Ve l.

La Rochediré du dommaine de madame de La Trémoille………….M l.

Somme Xm V° livres.

 

Pays de Berry.

La baronnie de Bommyers et les chastellenies de Neufuy-Palioux, Saincton, Sainct-Legier et Condé. . …..IIIIm V° 1.

Terres au pays de Xainctonge appartenant à madame la comtesse de Taillebourg, grant mère du dit seigneur de La Trémoille.

 

La conté de Taillebourg…….IIIM 1.

La baronnie de Dydonne………….XVIII 1.

La chastellenye de Cozes…………XII 1.

La chastellenie de Saujon………..III 1.

La chastellenie de Mornac………V 1.

La baronnie de Royan…………..M 1.

Les chastellenies de Champdolent, Bors et Arcingeay……V 1.

Par hommaige sur le dommaine du Roy à Xainctes. L 1.

Somme VIII IIIIc livres.

Somme toute, LX“ VII L' livres.

 

 

La tapisserie de l’Ile Bouchard resta longtemps à Thouars.

Nous en retrouvons la trace dans différents inventaires dressés au château pendant le XVIe et le XVIIe siècle.

1553. En la chambre de madame de Taillebourg- Six pièces historyées de Judas Macquabeus, et deux aultres pièces pareilles qui sont en la grant garde robe sur la buandrye.

1574. En la chambre appellée la chambre de Taillebourg, sept pièces de tappisserie de deux sortes, qui sont de vendengeurs et bescherons, et de l’histoire de Judas Macabeur, contenant six pièces.

1610. Une tante de veille tapisserie à haulte lisse, contenant six pièces, scavoir, quatre représentans partie de l’histoire de Judas Machabée, et de deux autres pièces, l’une est des neuf preux et l’autres de vendangeurs. Chartriers de Thouars

 

 

Taillebourg et ses seigneurs / L'abbé C. Fouché

 

 

 

 

Siège de Marseille en 1524 - Fourniture d'artillerie au navire Sainte-Catherine de la Tremouille  <==....

Juin vers 1530 Taillebourg, la tapisserie de la comtesse de La Trémoille <==

Novembre 1539 Château de Pierrefonds à Compiègne - Lettre de François 1er pour le début du voyage de Charles Quint en France <==

 


 

(1) Armés de mousquets, ou habillés décemment. La Marche , dans, ses Mémoires, p. 540, in-4o, dit : Ils vous font présent de celle belle bergère habillée, et embâtonnée de vertueux habillemens et bâtons. Saint-Gelais- de-Montlieu , dans la vie de Louis XII : Il fut commandé que tous apportassent leurs harnais, artillerie, et autres bâtons, p. 197. Les Romains avaient leurs Hastœ puroe ; c'est notre bâton blanc.

(2) François Doyneau, ancien conseiller au parlement, successeur de Pierre Regnier, mort au mois de septembre 1527, avec la réputation d'un équitable et très savant magistrat.

(3) Claude de Longvy, appelé le cardinal de Givry.

(4) Voyez les Annales d'Aquitaine, de Jean Bouchet, première partie, chapitre Il, p. 7. A 4.

(5) Tiré d'un registre manuscrit, extrait des titres de la ville.

(6) Le château du Fou (Vouneuil-sur-Vienne) fut construit par Yves du Fou, sénéchal du Poitou à fin du XVe siècle.

(7) Leite (Antoine de), seigneur des Prez et de Monpezat, chevalier de l'ordre du roi, son conseiller et son chambellan, grand sénéchal du Poitou, convoqua, en 1533, par ordre du roi François 1er, le ban et arrière-ban de cette province, fut gouverneur de Châtellerault, et mourut maréchal de France en 1544.

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