Les Grands Chemins ont toujours été regardés dans les Etats bien palissés, comme un objet de conséquence et qui méritait une attention particulière.
Les Romains l'ont poussé au-delà de toute autre nation, et ne se sont pas rendus moins recommandables par les beaux, grands et magnifiques chemins qu'ils ont fait que par leurs exploits militaires et les établissements des sages lois que nous suivons encore. Ils ont porté la magnificence sur cet article, au de-là de tout ce qu'on peut dire, jusqu'à faire dans certains chemins deux chaussées, l'une pour aller et l'autre pour venir, afin d'éviter les embarras : ils s'appelaient Bina Gemina.
Ces deux chaussées étaient séparées par une levée, parée de briques pour les gens de pied, sur laquelle il y avait d'espace en espace, des colonnes milliaires pour marquer les distances.
Ce genre d'ouvrage a été un peu négligé en France, sous les précédents Règnes, d'autres soins apparemment plus pressants, occupaient les conseils du Roy.
On en a repris aujourd’hui et d'une façon qui ferait l'admiration de ceux qui nous ont servie de modèle; et pour me renfermer dans mon petit district, je n’ai qu'à rappeler l'affreux chemin qu'il y avait de La Haye et du Port-de-Piles à Châtellerault et de Châtellerault à Poitiers:
Ce n'était que bourbiers dans lesquels les voitures publiques et particulières restaient souvent et toujours avec de grands risques pour les voyageurs.
Louis XI institue dans le royaume en 1477, et tout d’abord sur les routes militaires de Bourgogne, de Picardie et de Guyenne, un service de relais assurant la fourniture de chevaux, seul moyen de transport rapide à l’époque. C’est le premier réseau de poste français.
Les cavaliers de l’écurie royale utilisent ces relais dits de la poste aux chevaux pour échanger leur monture fourbue contre un cheval frais et assurer ainsi le transport à vive allure de la correspondance officielle du souverain. Louis XII met le service des relais de poste à la disposition des voyageurs en 1506.
C’est au XVIIIe siècle que l’établissement d’un véritable réseau routier devient une préoccupation permanente.
Le service des Ponts et Chaussées, créé en 1716, développe et entretien les routes et les plus importantes avec le concours du ministère de la Guerre. Il construit avec le système de la corvée près de 30 000 km de voie entre 1728, date de sa création, et la Révolution
On se faisait peine d'aller à Poitiers, nous en avons vu de très funestes exemples ;
Ce n'est plus cela, tous les mauvais chemins ont disparu et on sait a peine les endroits où étaient les mauvais pas, aller à Poitiers n'est plus foire un voyage, c'est une promenade et des plus gracieuses, les chemins qui serpentaient de façon à faire souvent tourner le dos, au lieu où l'on voulait aller, sont aujourd’hui alignés avec une justesse et une précision parfaite.
Les routes de Postes en Touraine à la fin du XVIIème siècle
A la fin du siècle, le « crochet par Tours » a disparu. La route était parait-il exécrable. En revanche, on trouve une variante au tracé de la route d’Espagne entre Blois et Loches : de 1700 environ à 1722, puis de 1748 à 1752, on passera par Blois, Amboise, Bléré et Sublaine ; le reste du temps par l’ancien itinéraire.
Vers 1638, Richelieu est relié à Chouzé-sur-Loire par Chinon et à Saumur, par Loudun. Ces routes ne devaient pas être rentables ; elles furent abandonnées moins de trente ans plus tard. Il s’agit sans doute d’un caprice du Cardinal.
Les anciens chemins, tantôt d'une largeur prodigieuse, tantôt trop resserrés sont mai, tenant renfermés dans une espace toujours· égale, commode et suffisante, outre deux fosses au-delà desquels, il y a droite et a gauche, une rangée d'arbres de différentes espèces, suivant la qualité du terrain, qui· commencent à faire une décoration très gracieuse, et augmentent de jour à autre.
Le fond de ces chemins est très solidement et très proprement pavé. Tout cela n’a pu ce faire surtout les alignements sans qu'il n’y soit rencontré des obstacles et des oppositions naturelles qu'il a fallu surmonter.
Ici ça été un fond marécageux sur lequel il a fallu faire des chaussés, quelquefois des ponts. La des rochers très élevés et escarpés au travers desquels il a fallu se faire jour.
Tout cela a cédé aux soins de Monsieur Le Nain (1), intendant de cette province, qui après en avoir conçu le dessein et forme le plan, a su parfaitement le faire mettre à exécution avec l'admiration de toute la province et de tous les voyageurs : c'est un monument qui immortaliserait son nom, s’il n'en laissait pas un autre plus puissant et plus précieux dans nos cœurs, et que nous devons transmettre à la postérité, par la reconnaissance que nous lui devons pour tous les biens qu'il a fait et procuré à cette Province.
Il y a un autre genre de chemins qui quoique moins brillants, sont encore plus nécessaires au public, ce sont ceux par lesquels, la Ville de Châtellerault tire une partie de ses denrées; et spécialement le bois à bruler qui vient presque tout d'un même côté, espèce si nécessaire que sans elle, toutes les autres seraient inutiles; on en a fait cet hiver 1738, une triste expérience, parce qu'il était de toute impossibilité d'en faire venir par charrois des lieux ordinaires, les chemins étant impraticables à cause des grandes et continuelles pluies.
Les réparations qui seraient à faire et après lesquelles, il y a un siècle et peut être davantage que' la Ville soupire, ne seraient pas immenses n’y très couteuses ; elles se réduisent a trois articles.
Premièrement. - Les réparations du gué de Landin a deux lieues de Châtellerault sur le chemin de Plumartin; c'est une chaussée qui traverse un marais, avec quelques petits ponts ou arches de distances en distances, cette réparation est sur l'état des Ponts et chaussées arrêté en l'année qui précéda la dernière guerre et qui aurait été faite sans cela; le devis qui y est porté, instruira infiniment mieux du mérite de la chose que je ne pourrais faire.
Deuxièmement. - Les Réparations du pont de Marsay, sur un petit ruisseau, paroisse St Hilaire a une lieue et demie de Châtellerault, qui consistent en quelques resserrements et à faire a neuf environ 60 toises de paré, a la queue dudit pont, pour sortir d'une espèce de marais qui y joint.
Troisièmement. - Le lieu appelle le Terroir Blanc, à une demie -lieue de Châtellerault, est impraticable par les moindres pluies. Il y aurait cinq à six cent toises de pavé à faire et quelques trous dangereux à combler. L'auteur de pareilles réparations mériterait à perpétuité les vœux et les prières de tous les habitants de Châtellerault.
Les routes de Poste en Touraine en 1753
Le grand chambardement eu lieu en 1752 avec la suppression, d’un trait de plume de la veille route d’Espagne. On passera désormais, de Tours à châtellerault, par ce qui deviendra la N10, en créant sept nouveaux relais.
Paris-Nantes suit désormais la rive droite dans toute la traversée de la Touraine.
Lussault et Montlouis sont remplacés par Les Bordes (qui disparaitra vite) et La Frillière. Le relais de Tours est situé sur la rive droite, à Saint-Symphorien.
Mémoires chronologiques pour servir à l'histoire de Châtellerault, recueillis et mis en ordre, en 1738 par Roffay Des Pallus
Extrait de l’ouvrage. Une création tourangelle : la Poste aux chevaux- centre généalogique de Touraine, Tours.
Gaule - Cartes Voies Romaines <==....
Le château de la Motte à Usseau (Vienne) - Geoffroy Le Maingre de Boucicaut <==.... ....==> Le Pont Henri IV de Châtellerault, monument Historique du XVIe siècle.
Le récit du Voyage de Paris en Limousin de La Fontaine est relaté dans une série de lettres en vers et en prose adressées à sa femme. La Fontaine part de Paris, en passant par Étampes, Orléans, Richelieu, Châtellerault, Poitiers, Chauvigny, Bellac et Limoges.
(1) Jean Le Nain (1698-1750) baron d’Asfeld par sa femme, avocat général à la cour des aides de Paris (1722), maitre des requêtes (1726), intendant de la généralité de Poitiers (1731), intendant du Languedoc (1743).