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PHystorique- Les Portes du Temps
21 septembre 2019

L’Histoire millénaire de l’Abbaye Saint Philibert de Tournus

L’Histoire millénaire de l’Abbaye Saint Philibert de Tournus (1)

Du 17 mars au 8 novembre, les festivités tournusiennes vont être rythmées par le Millénaire de l'abbaye.

Tournus et ses environs occupent une position très favorable sur la grande voie naturelle Saône-Rhône, par où, depuis la plus haute antiquité, les peuples du Nord et ceux du Midi se sont pénétrés. Ce coin de Bourgogne, coupé par le 46° 1 / 2 de latitude nord, est sensiblement à égale distance de Mâcon et de Chalon, de Lyon et de Dijon, de Marseille et de Paris.

Il est abrité à l'ouest par les monts du Mâconnais, à l'est par le Jura. Au nord de Tournus les villages ont les toits fortement inclinés du nord; au sud, ils ont les toits plats en tuiles creuses du midi. Les villages du nord parlaient des patois de langue d'oïl ; ceux du sud, des patois de langue d'oc. Les premiers étaient régis par le droit coutumier, les seconds par le droit écrit. Tournus servait de lien entre les uns et les autres.

 Ce rôle de transition, Tournus le joua longtemps (et le joue encore à certains égards) non seulement entre le nord et le sud, mais aussi entre l'est et l'ouest. La Saône fut pendant des siècles la frontière difficilement franchissable entre le royaume de France et l'empire d'Allemagne (rive de riaume, rive d'empi). Il n'y avait de contact entre les peuples des deux rives que là où la traversée était rendue possible par un resserrement du fleuve. Tournus occupe l'un de ces points.

Ainsi, d'une part, mélange des éléments septentrionaux aux éléments méridionaux; d'autre part, rôle de « marche » ou frontière de l'est, tels sont les traits les plus généraux de la géographie et de l'histoire de cette région. Leur réunion explique la beauté, la richesse du pays, l'attrait qu'il exerça toujours sur l'étranger, et aussi la vigueur de la race, dont le sang fut souvent renouvelé.

La ville de Tournus, située sur la rive droite de la Saône, entre Chalon-sur-Saône et Mâcon, est au centre d'un bassin formé par une série de collines s'étendant depuis le château de Vesnières jusqu'au Villars. Elle est bâtie en amphithéâtre sur une élévation au pied de laquelle coule silencieusement la Saône ; sur le plateau de celle éminence, des habitations, ornées de tourelles et construites jadis dans l'enceinte du monastère, forment, comme une couronne autour de l'église Saint-Philibert.

 L'église domine tout le pays et se dresse majestueusement avec ses deux clochers romans dont, les flèches pyramidales se perdent dans le ciel. Au-dessous de l'édifice religieux, on aperçoit le logis abbatial, encore tout verdoyant par les ombrages des arbres du jardin réserve autrefois au seigneur abbé.

Les rives de la Saône sont couvertes par de riches pâturages, et les coteaux, qui dominent la ville, étaient naguère encore couronnés de vignes. Le vin, récolté en grande quantité, jouissait d'une réputation méritée : Pierre de Saint-Julien de Balleure, qui avait vécu longtemps à l'Abbaye, a fait l'éloge des vins de Tournus en ces termes, dans l'Origine des Bourguignons :

« Quelques terres sont heureuses en la production de bons vins : aucunes ont la gloire d'être excellemment « fertiles en rapport de froment ; les eaux et prairies anoblissent maintes régions ; mais pour vignoble généreux,  terres à froment, eaux et prairies, et tout ce qui est principalement requis à un lieu qu'on désire estre bien pourvu de choses désirables pour commodément vivre, peu de lieux se pourraient parangonner au terrain auquel Tournus est situé. »

Guillaume Paradin a fait aussi l'éloge du sol de Tournus, dans ses Annales de Bourgogne. A celte époque, les vignes étaient plantées sur les hauteurs de Bout, Goy, la Garenne, la Varette et l'Ormeleau, et le pineau noir était seul cultivé conformément aux ordonnances concernant, la production du vin ; mais après 1830, quand la culture ne fut plus réglementée, le gamay, réputé pour son rendement considérable, remplaça le pineau sur les collines et finit par envahir la plaine. Depuis l'apparition du phylloxéra en 1875, toutes les vignes en plants français ont succombé, mais les plants greffés sur américains semblent pouvoir réparer ces perles dans quelques années.

Le sol de Tournus est très fertile ; il abonde en fourrages, blés, maïs, sarrazins et fruits de toute espèce ; la contrée est assez riche en produits agricoles pour se suffire à elle-même. De nombreuses carrières ont pu fournir des pierres, non seulement pour le pays, mais encore pour la construction des monuments de Lyon, notamment pour la nouvelle préfecture élevée aux Brotteaux.

Tournus a fait autrefois un commerce important et lucratif avec les peaux, les cuirs et les laines ; les rues des grandes et petites Gaïzes, qui longent le bief des Sept-Fontaines, étaient occupées par des tanneurs, corroyeurs, mégissiers et fileurs de laine. On aperçoit encore, sur la façade d'un grand nombre d'habitations, des pierres saillantes, percées d'un trou destiné à recevoir une perche sur laquelle on étendait des peaux ou des laines, et pour abriter cet étendage les toits s'avançaient considérablement sur la rue ; les propriétaires de ces maisons furent obligés de couper leurs toits, conformément à une dimension fixée par un arrêté du maire Bolot en 1852.

En France, saint Philibert, après avoir fondé l'abbaye de Jumièges, installa un couvent de bénédictins dans l'île de Noirmoutier, où il demeura jusqu'à sa mort, le 24 août 683 : son corps resta enseveli pendant 150 ans.

 Les moines, inquiétés par les incursions des Normands, abandonnèrent Noirmoutier pour s'installer à Déas ; comme les Normands venaient encore les troubler, les religieux se réfugièrent à Cunaud en Auvergne, emportant avec eux les reliques de saint Philibert, en 857 ; après avoir installé un couvent à Cunaud, ils fondèrent un nouvel établissement à Messay, dans le Poitou, en 862, puis encore un autre à Saint-Pourçain, dans l'Auvergne, en 871.

(Saint Philibert de Jumièges, de Tournus, de Noirmoutier (de-Grand-Lieu ) Vikings et Puy du Fou) (2)

Geilon (1), quatrième abbé de cette congrégation de Saint-Philibert, désireux d'établir une abbaye en Bourgogne, vint à Tournus et trouva que le pays était dans d'excellentes conditions pour la réalisation de son projet.

 Avant l'arrivée des moines de, Noirmoutier, l'église de Tournus possédait le corps du martyr saint Valérien. Ces religieux enrichirent le sanctuaire de l'abbaye .Outre le corps de saint Philibert, ils apportèrent les restes sacrés de saint- Candide, de saint Clin, de saint Vital, de saint Basile et divers objets dignes de la plus grande vénération : du bois de la vraie Croix, une des cruches dont l'eau fut Changée en vin, un des liens qui servirent à la Passion, et des vêtements du Sauveur et de la sainte Vierge.

Quelques années après, les moines de Saint-Florent, qui étaient en bonnes relations avec ceux de Noirmoutier, contraints d'abandonner aussi leur monastère dévasté, se réfugièrent à l'abbaye de Tournus avec le corps de leur saint-patron.

Les moines de Saint-Valérien étaient en complète et régulière possession d'un petit monastère, portant le nom d'abbaye de Saint-Valérien, et du château-fort, quand Geilon les fit consentir à vivre avec sa communauté, en leur promettant d'apporter les reliques de saint Philibert, très renommées pour leurs nombreux miracles. Après avoir obtenu l'assentiment des moines de Tournus, Geilon se fit octroyer par Charles-le-Chauve, le 19 mars 875 : l'abbaye de Saint-Valérien ; le vieux château de Trénorque ; la ville de Tournus avec ses habitants ; le prieuré de Saint-Romain ; les églises, les villages et les serfs qui en dépendaient; la permission, déjà obtenue sous Charlemagne, d'élire l'abbé ; l'exemption des droits et impositions, avec défense aux officiers royaux de rechercher les moines pour toutes ces choses.

Comme Charles-le-Chauve avait déjà, en 853, donné la ville de Tournus à Brinlicus, évêque de Macon, des difficultés pouvaient être soulevées sur la valeur delà dernière donation ; mais le pape Léon VIII, alléguant que le roi aurait pu donner le monastère à des laïques et que le fait s'était déjà produit, fit reconnaître et signer l'acte, en 875, par Lambert, successeur de l'évêque Brindicus. Pour augmenter sa validité, l’acte est complété d’un legitimus en rouge et d’un très rare sceau en or, dit « bulle ».

Les moines avaient entre les mains les pouvoirs civils, militaires et judiciaires dans les pays qui leur avaient été donnés avec les habitants ; ils étaient encore indépendants des évêques et ne relevaient que des papes et des rois.

Tous ces privilèges furent confirmés par les rois et par la cour de Rome à chaque changement de souverain et de pape, et, sous le roi Eudes, en 889, l'autorisation de battre monnaie fut accordée à l'abbé.

Le couvent fut administré, de 875 à 1498, par un abbé régulier, c'est-à-dire par un moine de l'ordre, élu par ses frères. Les élections furent faites, dans le principe, sous l'influence des papes, puis, vers le commencement du XVe siècle, sous la pression des rois. La monarchie finit même par être maitresse de l'abbaye en nommant des abbés commendataires.

Les premiers abbés de Tournus, souverains spirituels et temporels, portant la crosse et l'épée (2) dans leurs armes, entourèrent le monastère de murailles et de tours. Les fortifications de l'abbaye dominaient la ville du côté nord et s'étendaient jusqu'à la Saône.

L’Histoire millénaire de l’Abbaye Saint Philibert de Tournus (3)

 L'entrée principale était défendue par deux énormes tours qui existent encore à l'ouest ; le château, bàli par les Romains, fortifié en 887 par l'abbé Blitgaire pour repousser les Normands, tenait en respect la ville basse et commandait la Saône du côté du midi.

Les invasions des Normands étaient un sujet permanent de crainte pour les habitants du centre de la France depuis l'année 886, époque à laquelle Charles-le-Gros, après avoir fait lever le siège de Paris à ces pirates, leur avait assigné des quartiers en Bourgogne ; pendant leur séjour, en 895, les Normands pillèrent Autun et ses environs, puis reparurent de nouveau sous la conduite de Rollon et détruisirent la ville.

 Nous n'avons à nous occuper que de saint Philibert. Néanmoins je dirai comment le corps de saint-Florent fut repris à l'abbaye de Tournus, pour donner une idée de l'intérêt que l'on attachait à la possession des reliques.

Lorsque la paix fut faite avec les Normands (911 ou 912. Rollon ayant conclu la paix avec Charles le Chauve), qui se fixèrent en France et embrassèrent le christianisme, les moines de Saint-Florent voulurent se séparer de ceux de Tournus et retourner à leur monastère en Anjou pour le reconstruire.

(Saint Philibert de Jumièges, de Tournus, de Noirmoutier (de-Grand-Lieu ) Vikings et Puy du Fou) (1)

 Les religieux de Tournus les laissèrent partir, mais sans leur rendre le corps de leur patron. Les pauvres fugitifs, privés de cette précieuse relique, ne purent obtenir les secours nécessaires à leur rétablissement; ils se dispersèrent et finirent leur vie assez misérablement.

« Un seul d'entre eux, nommé Absalon, qui avait eu auparavant la permission de se retirer au Mans chez ses parents, dit le chanoine Juénin, ayant appris le malheur et la mort de tous ses confrères, résolut d'enlever de Tournus par adresse le corps de saint Florent.

 En effet, il se mit en chemin, et quand il fut près de Tournus, il feignit d'être boiteux et estropié. S'étant présenté à l'abbaye, on lui accorda d'abord l'hospitalité, comme à un moine inconnu et étranger; ensuite on le reçut au nombre des religieux de la maison. Il y gagna bientôt, par son esprit et par son adresse, la bienveillance et l'estime de ses nouveaux confrères On lui confia d'abord l'instruction des enfants ou des novices; après quoi on le fit chantre et enfin sacristain,

« C'est ce dernier emploi qu'il avait souhaité avec le plus de passion, parce qu'il lui donnait le soin et la garde des reliques. Il ne manqua pas de profiter des moyens qu'il lui procurait d'exécuter son entreprise. Ayant pris toutes ses mesures, une nuit il ouvre la châsse de saint Florent, en enlève les reliques qu'il met dans un sac; et se sauve déguisé, sur un cheval qu'il abandonna après l'avoir mis hors d'état de courir.

Dès le lendemain les moines de Tournus s'aperçurent du vol; ils ne manquèrent pas de faire courir après lui, mais ce fut inutilement : on ne put l'attraper ou du moins le reconnaître, parce qu'il avait pris un habit laïque et ne paraissait plus ni boiteux ni estropié (3). »

Il parvint heureusement dans la Touraine, et après un long séjour dans une caverne, il eut le bonheur de fonder dans un lieu, qui dès lors fut appelé Saumur, l'abbaye de Saint - Florent - lès- Saumur.

Dans cette œuvre, il fut puissamment secondé par Thibaud, comte de Blois, qui s'assura préalablement de l'authenticité des reliques, en envoyant un exprès qui apprit à Tournus qu'effectivement elles avaient été enlevées par un certain moine boiteux. (==> Les tribulations de Saint Florent du Mont-Glonne (fuyant l'invasion des Normands vers le Berry))

Suivant l'opinion des archéologues, il est probable que la petite chapelle de Saint-Valérien suffit, dans le principe, à la congrégation religieuse et que la grande église fut construite au commencement du Xe siècle. Placée au sommet de l'enceinte fortifiée, en face de l'entrée principale, l'église présente une façade composée d'une construction rectangulaire, organisée pour la défense. Les murs de face et les murs latéraux sont percés de meurtrières ; des machicoulis couronnent la porte d'entrée.

L'intérieur de cette construction comprend le narthex au rez-de-chaussée et la chapelle Saint-Michel, dans la partie supérieure ; cet étage, véritable plate-forme couverte, servait d'abri aux défenseurs qui pouvaient frapper les assaillants par les machicoulis : c'était une seconde ligne de défense en cas d'attaque contre la porte principale. La plate-forme était desservie dans l'intérieur de l'église par deux escaliers conduisant aux nefs latérales ; les portes de ces escaliers sont encore visibles.

Au moyen-âge de nombreux monastères étaient fortifiés : à Chalon, l'abbaye de Saint-Pierre, fondée au VIe siècle, était entourée de fossés et de hautes murailles ; elle avait deux pont-levis, l'un pour entrer dans l'église, l'autre pour aller au logis abbatial ; l'église était au dedans du donjon. Comme cette abbaye dominait la ville, en 1563 Charles IX la fit transformer en citadelle et donna aux moines le château de Germolles comme compensation.

Que devient l’abbaye Hério de Noirmoutier pendant tout ce temps ?

Le chanoine de Puylorson, dans ses Mémoires, ne parle qu'avec amertume de la situation de l île à cette époque : « La continuation des invasions des Normands, dit-il, rendit l'abbaye de Noirmoutier comme déserte, en sorte que celle de Tournus, à laquelle elle avait donné, par la translation des reliques de saint Filibert, une si grande célébrité et des revenus si considérables, prit sur elle une grande prééminence. L'abbaye de Noirmoutier ne fut plus, pendant un temps considérable, que comme une annexe de celle de Tournus, qu'elle avait illustrée. La détention pieuse des reliques de saint Filibert à Tournus n'a plus permis à l'abbaye de Noirmoutier de reprendre sa première splendeur.

 On ne la voit plus qualifiée de son ancien nom que dans ses propres chartes, et cette qualité ne lui est conservée que par des prieurs qui, depuis 1674, n'ont eu garde de s'embarrasser de rassembler un assez grand nombre de religieux pour en rappeler l'ancienne dignité  ».

Même après les concessions faites aux Normands en 911, lorsque la paix est faite avec eux et que leurs irruptions cessent, l'industrie et l'abondance ne reparaissent guère à Hério.  L'abbaye avait été pour les habitants une source continuelle de bienfaits. Secours en tous genres, instruction, absence des abus et des vexations du gouvernement des seigneurs laïcs, exemption de cette multitude de douanes, de péages par terre et par eau dont la France était couverte, ils lui devaient tout. La destruction, les guerres des successeurs de Charlemagne, l'animosité et l'avidité des seigneurs, l'ignorance profonde des neuvième et dixième siècles, contribuèrent non-seulement à entraver les progrès de l'agriculture, principale ressource de l'île, mais encore, à prolonger une partie des maux auxquels elle était en proie depuis l'apparition des Normands ».

Il n'est donc pas douteux que l'île, son groupe de moines, ses habitants, durent avoir une grande part à la confusion, aux luttes, aux rapines, aux misères qui régnèrent partout à cette époque dite de fer ; pour s'en faire quelque idée, il suffirait, à défaut de documents particuliers, de recourir à l'Histoire générale de la France.

L’Histoire millénaire de l’Abbaye Saint Philibert de Tournus (2)

Les fortifications de l'abbaye de Tournus furent presque toujours impuissantes contre les envahissements des hordes étrangères : ainsi, en 935, les Hongrois pillèrent et incendièrent Tournus avec le monastère, quand Aimin remplissait les fonctions abbatiales ; à la mort de cet abbé, un conflit s'éleva pour la nomination de son successeur.

Les anciens moines de Saint-Valérien, après avoir été englobés dans la nouvelle communauté, luttèrent contre la prépondérance des nouveaux venus. Ces dissensions firent naître deux partis et continuèrent à troubler le monastère pendant de longues années.

Les moines de Saint-Valérien avaient été humiliés en voyant construire une église splendide dans laquelle furent placées les reliques de saint Philibert, tandis que saint Valérien, martyr pour sa foi, semblait oublié dans une modeste chapelle située en dehors du monastère.

La désunion éclata complètement quand, en 946, Gilbert, comte de Chalon, au lieu de laisser le couvent élire l'abbé, nomma de sa propre autorité Gui, qui devait être du parti de Saint-Valérien, attendu que les moines opposés se retirèrent à Saint-Pourçain, en emportant les reliques de saint Philibert avec leurs objets les plus précieux. Après deux jours de marche ils arrivèrent à Saint-Pourçain, où ils furent reçus avec beaucoup d'honneur et de joie, et où ils passèrent trois années en paix.

Pendant leur absence, qui dura trois ans, des maux innombrables que l'on attribuait à l'éloignement des saintes reliques, désolait la Bourgogne: suivant la chronique de Falcon, les femmes et les animaux avortaient ou mettaient au monde des monstres ; la famine vint encore augmenter les souffrances du pays.

Dans cette triste calamité, un concile d'évêques fut assemblé à Tournus en 949, 2 archevêques, 9 évêques et 18 abbés y assistèrent, et, conformément à ses décisions, Gui fut renvoyé et les moines réfugiés à Saint-Pourçain rentrèrent dans le couvent avec une grande solennité.

Trois processions allèrent les attendre à un quart de lieue de Tournus ; l'une était conduite par l'évêque d'Autun, la seconde par l'archevêque de Besançon, et la troisième par les évoques de Châlon et Mâcon.

Ces querelles furent entièrement apaisées entre 960 et 980, sous l'abbé Étienne Ier ; cet abbé, pour faire disparaître les traces du pillage des Hongrois, fil restaurer la nef, le choeur, la croisée méridionale et l'église souterraine ; il rétablit aussi les murs de clôture et le réfectoire.

Après avoir terminé ces travaux, « Étienne enferma dans « une châsse les reliques de saint Valérien et les fit transporter « dans un tombeau qu'il avait fait placer derrière l'autel du « milieu de l'église souterraine, lequel on venait d'élever en « l'honneur de saint Valérien, dans le même endroit où on le « voit aujourd'hui, c'est-à-dire en 1733, » d'après Juénin (P- 79).

Suivant les chroniqueurs Garnier et Falcon, moines du couvent, de nombreux miracles se produisirent après cette translation. Comme les reliques des deux saints se trouvaient réunies dans l'église Saint-Philibert, les dissensions entre les moines disparurent pour toujours.

En 1006, sous l'abbé Wago, un incendie considérable consuma une partie de l'église et du monastère, plus les meubles, les titres et les ornements.

 

 

 

 

Saint-Philibert de Tournus. [Histoire - Critique d'authenticité - Étude archéologique du chevet (1009-1019)]

Histoire de la ville & du canton de Tournus : contenant les documents inédits des manuscrits de M. Bompar, ancien notaire / par E. Meulien

 Saint Filibert, fondateur et abbé de Jumièges et de Noirmoutier : sa vie, son temps, sa survivance, son culte, étude d'histoire monastique au VIIe siècle / par M. l'abbé L. Jaud

Histoire de la ville & du canton de Tournus : contenant les documents inédits des manuscrits de M. Bompar

 

 

 Saint Philbert de Grand Lieu, les Normands (Vikings) reviennent pour les 1 200 ans de l’abbatiale. <==.... ....==>1019 - 2019 Sur les pas de Saint Philibert : Abbaye de Grand – Lieu et de Tournus

 

 

 


 

affiche Puy du Fou Viking 2005

(Saint Philibert de Jumièges, de Tournus, de Noirmoutier (de-Grand-Lieu ) Vikings et Puy du Fou)

 

(1)    C'est à Geilon, qui avait quitté la cour de Louis le Bègue en 868 pour entrer dans la communauté de saint Philibert et en devenir rapidement l'abbé, qu'il appartint de prendre la décision de quitter les régions de l'ouest et de trouver un lieu propre à l'installation définitive des moines. Ceux-ci gagnèrent l'Auvergne où ils s'établirent d'abord peut-être à Goudet puis à Saint-Pourçain, avant que Geilon n'ait obtenu, le 19 mars 875, de Charles le Chauve le don de l'ancienne abbaye de Saint- Valerien, du castrum et de la villa de Tournus ainsi que de divers biens dans la Bresse, le Genevois et le Maçonnais.

Le même diplôme confirmait les donations faites antérieurement aux moines, le droit de ceux-ci d'élire leur abbé ainsi que l'immunité fiscale de l'abbaye, privilèges déjà concédés par Pépin, Charlemagne et Louis le Pieux. Peu de temps après, Geilon faisait approuver la donation de Charles le Chauve par les évêques de la province de Lyon réunis à Saint-Marcel de Chalon pour le sacre d'Adalger, évêque d'Autun. Il parvint encore, soit avant, soit après qu'il eut quitté son abbaye pour l'évêché de Langres en 880, à obtenir de Louis le Bègue ou de Boson roi de Provence, plusieurs donations importantes parmi lesquelles figuraient, entre autres, le domaine d'Uchizy en Maçonnais, la villa de Louhans dans la Bresse, la cella de Talloires (Haute-Savoie)

(2)Les armes de l'Abbaye étaient de gueules, à une crosse d'or en pal, et une épée d'argent aussi en pal, la garde d'or et en pointe.

(3 ) Nouvelle histoire.... de Tournus, par le chanoine Juénin, p. 134.

 

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