Le 26 mars 1199, Richard assiège le château de Châlus Chabrol possession du vicomte Adémar V de Limoges, dit Boson.
Widomar, vicomte de Limoges, ayant trouvé dans sa terre un grand trésor en or et en argent, en envoya une bonne part à Richard, roi d'Angleterre, son seigneur mais le roi la refusa, disant qu'il devait avoir ce trésor tout entier, en vertu de son droit de suzeraineté. Mais le susdit vicomte ne voulut nullement le lui concéder.
Le roi d'Angleterre vint donc avec une grande armée dans ce pays [du Limousin] pour faire la guerre au vicomte, et il assiégea un de ses châteaux, qu'on appelle Châluz, dans lequel il pensait que le trésor avait été caché. Les chevaliers et les sergents d'armes qui étaient dans le château sortirent, et offrirent au roi de lui livrer le château à la condition de conserver la vie, les membres et les armes: mais le roi repoussa cette condition, et jura qu'il les prendrait de vive force et qu'il les ferait pendre.
Donc les chevaliers et les servants rentrèrent dans le château dolents et confus, et se préparèrent à la défense.
Le même jour, comme le roi d'Angleterre et Marchadier faisaient le tour de la place pour reconnaître l'endroit le plus propre à donner l'assaut, un arbalétrier, nommé Bertrand de Gourdon, tira une flèche du haut du château, et, atteignant le roi au bras, lui fit une blessure incurable.
Le roi blessé, remonta à cheval et chevaucha jusqu'à son logis. Il donna l'ordre à Marchadier et à toute son armée d'attaquer le château sans relâche jusqu’à ce qu'il fût emporté et c'est ce qui eut lien.
Après la prise du château, le roi fit pendre tous les prisonniers à l’exception de celui qui l’avait blessé, se réservant, comme il est permis de le croire, de le condamner à la mort la plus infante, si lui-même recouvrait la santé.
Ensuite le roi se mit entre les mains d'un certain médecin attaché à Marchadier, qui, en s'efforçant d'extraire de la plaie le fer de la flèche, ne put en tirer que le bois, et laissa le fer dans la chair et, après que ce bourreau eut tailladé tout autour le bras du roi sans aucune précaution, il en retira enfin le carreau.
Le roi, ayant perdu tout espoir de guérison, transmit à Jean, son frère, le royaume d'Angleterre et toutes ses possessions.
Il voulut que ceux qui étaient auprès de lui prêtassent serment de fidélité à ce prince ; il commanda qu'on lui livrât ses châteaux et les trois quarts de son trésor; il fit don de ses joyaux à son neveu Otton IV de Brunswick, roi des Allemands, et il ordonna que le dernier quart de son trésor fût distribué à ses servants et aux pauvres.
Ensuite il fit venir devant lui Bertrand de Gourdon, qui l'avait blessé, et il lui dit
« Pourquoi m'as-tu donné le coup de mort ? » Gourdon lui répondit
« Vous avez tué de votre propre main mon père et mes deux frères, et vous avez voulu maintenant me faire périr. Exercez donc sur moi votre Vengeance de la manière que vous voudrez. Je souffrirai volontiers les pluss grands tourments que vous pourrez imaginer, pourvu que vous périssiez , vous qui avez causé au monde tant de maux et des maux si grands ! »
Alors le roi ordonna qu'on lui ôtât ses chaînes, et il lui dit
Je te pardonne ma mort. Mais le jeune guerrier (ici le chroniqueur parle en vers),
Debout devant le roi, les yeux pleins de menace,
Se dresse noblement et demande la mort.
Le roi vit son désir de marcher au supplice,
Et comprit qu'il craignait d'obtenir son pardon.
Tu vivras malgré toi! vis, car je te fais grâce
Sois l'espoir des vaincus dans ces pays Conquis !
De mon cœur généreux tu seras un exemple!
Et ainsi (le prisonnier), délivré de ses chaînes, eut la permission de s'en aller. Le roi commanda qu'on lui donnât cent sous de monnaie anglaise.
Mais Marchadier, à l’insu de Richard, mit les mains sur lui, et le retint en prison et ; après, la mort du roi, il le fit écorcher vif et le fit pendre.
Ensuite le roi ordonna que son cerveau, son sang et ses entrailles fussent ensevelis à Charrou son coeur à Rouen , et son corps à Fontevraud, aux pieds de son père le dimanche des Rameaux, 11 avril 1199.
Aliénor, qui se trouvait alors à FontenauIt, parcourut précipitamment cinquante lieues, en marche forcée, pour assister aux derniers moments de son fils.
Il mourut le 8 des ides d'avril ( 6 avril 1199), le mardi avant le dimanche des Rameaux, le douzième jour, après qu'il avait été blessé, et les siens l’ensevelirent dans les lieux susdits, comme il l'avait commandé. (1)
C'est en s'appuyant sur ce témoignage isolé de Roger de Hoveden que les historiens modernes ont composé leur récit de la mort de Richard
Ce n'est pas Bertrand de Gourdon qui a blessé Richard mais un chevalier appelé Pierre Basile.
Roger de Hoveden et les historiens qui l’ont suivi donnent à cet arbalétrier le nom de Bertrand de Gourdon or, si l'on fait une étude critique et comparée (les chroniqueurs et des historiens contemporains du roi Richard, ou trouve que la majorité des chroniqueurs et les mieux informés appellent l'arbalétrier qui blessa le roi non pas Bertrand de Gourdon, mais Pierre Basile.)
==> De Chalus à Fontevraud, le cortège de la dépouille royale de Richard Cœur de Lion (avril 1199)
==> Chanson sur la mort du Roi Richard (Cœur de Lion)
==> Le château où a été tué Richard Cœur de Lion aurait trouvé deux acquéreurs
Richard Cœur de Lion était mort comme il avait régné, en aventurier bouillant et héroïque (1199). Le désir de s'approprier un trésor caché, si l'on en croyait la rumeur publique, dans la forteresse de Châlus, avait amené Richard sous les murs de ce château appartenant au vicomte de Limoges, son vassal. En examinant les approches de la place, Richard Cœur de Lion fut mortellement blessé par une flèche. Il finit par un acte de générosité peu ordinaire dans sa vie entachée de tant d'exécutions sanglantes; après la reddition de la place de Châlus, il pardonna à l'archer qui causait sa mort.
Richard Cœur de Lion était revenu mourir sur le sol de sa vraie patrie. Toute sa vie il avait été moins un roi d'Angleterre qu'un duc d'Aquitaine. Hardi, changeant et prompt comme un baron du Midi, il était célèbre par la malignité de son esprit autant que par sa vaillance. Familier avec les poètes de la langue d'oc, poète lui-même, pendant sa captivité dans le donjon du duc d'Autriche, ses chants l'avaient fait reconnaître du troubadour Blondel. Par-dessus toute chose, Richard aima la guerre et il la fit avec un talent supérieur. Il perfectionna la stratégie de son temps et même l'art de fortifier les châteaux. Ses anciens sujets, longtemps après qu'ils furent soumis à Philippe-Auguste, conservèrent avec fierté le souvenir de « Richard au cœur de lion qu'aucun Français n'avait jamais égalé ».
- Histoire du moyen-âge (395-1270) pour la classe de troisième / par A. Grégoire
Châlus-Chabrol est l'un des principaux châteaux du territoire des Monts de Châlus, et certainement le plus emblématique. Le château de Châlus Chabrol connut un certain nombre de sièges dont celui de 1199. Il conduisit Richard Cœur de lion à combattre en Limousin, contre les vicomtes de Limoges.
http://www.tourismemontsdechalus.fr
Richard Coeur de Lion, entre mythe et réalité. Richard Cœur de Lion roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine aussi connue sous le nom de Richard Lionheart, mort dans les Monts de Châlus en Limousin en 1199.
http://www.richardcoeurdelion.fr
==>Le cœur de Richard Cœur de Lion serait l’un des premiers à avoir été embaumé avec de l’encens
La dépouille d'Henri II inaugura à l'abbaye de Fontevrault la sépulture qu'on a nommée improprement le Cimetière des Rois d'Angleterre et où furent enterrés après lui les corps de cinq princes de la maison des Plantagenets : ==> HENRI II PLANTAGENÊT (portrait) 1° Richard Coeur de Lion, fils et successeur
(1) L'abbé Milon Pierre Milon chapelain de Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, et qui avait fait restaurer l'abbaye du Pin. L'abbé Milon aux côtés de Richard, le 25 mars 1199, au siège de Chalus, lui administrera le dernier viatique et l'accompagnera en son ultime voyage jusqu'à Fontevrault.