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PHystorique- Les Portes du Temps
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13 décembre 2023

7 et 8 juin 1793 Batailles de Doué-la-Fontaine et de Montreuil-Bellay

7 et 8 juin 1793 Jean-Nicolas Stofflet Batailles de Doué-la-Fontaine et de Montreuil-Bellay

L'armée catholique et royale de la Vendée, commandée par les deux frères Beauvollier, Cathelineau, Dehargues, Desessarts, Donnissan, Fleuriot, Forestier, Laugrenière, Lescure, Levieil, Marigny, la Rochejaquelein, Stofflet, Tonnelet, la Ville de Baugé, etc., remporta trois jours de suite des victoires éclatantes à Doué-la-Fontaine, Montreuil-Bellay et Saumur (7, 8 et 9 juin 1793).

François Leigonyer, derrière Concourson-sur-Layon, couvrait Saumur avec 3.500 hommes appuyés à Concourson et aux Verchers.

Après un succès partiel à Vihiers, le 4 juin, les Vendéens prirent son contact. En avant de Concourson, au centre du dispositif républicain, était une forte batterie de 15 pièces sur la bulle des Rochettes. Stofflet la tourne, dessine un mouvement débordant par la droite, et La Rochejaquelein un autre par la gauche-

Levgonier doit se retirer sur Doué-la-Fontaine, où se trouvent quelques positions avantageuses. Sa division s’y reforme. Cathelineau et La Rochejaqudlein la tournent encore, culbutent la droite, la suivent dans les rues de Doué. La gauche, qui gagnait sur Stofflet, voyant le repli d’une partie du corps de bataille, abandonne son artillerie. En vain la réserve tient-elle ferme.

 Tout s’effondre. Les catholiques gagnent alors Montreuil-Bellay ; Salomon (1), avec 3.600 hommes venant de Thouars et appelés à Saumur par Duhoux, vient se heurter à eux dans la nuit du 8. Il est repoussé en désordre.

La route de Saumur est complètement libre : l’armée d’Anjou, à laquelle Lescure amène les Poitevins, y engage aussitôt ses 40.000 hommes. Obéissant à l’idée préconçue qu’ils arriveront par la route de Doué, le général de Menou nommé commandant en chef par Carra (2) munit avec un soin particulier la redoute de Bournand, élevée à l’intersection de cette première chaussée avec celle de Montreuil, et sur le bourrelet de hauteurs renflé en avant du pont Fouchard, unique point où se franchit le long couloir du Thouet. Il contribuait en somme à faire le jeu de l’attaque en garnissant prématurément des tranchées où les troupes devaient rester fixées pendant toute la journée sans grande utilité. Sur le front sud, Santerre occupe le secteur de Varrans et sa redoute.

Berthier (3) tient le château. Neuf mille hommes de troupes médiocres et 66 pièces de canon défendaient, en somme, trois secteurs mal reliés entre eux et simplement munis de retranchements rapides.

 

 

Un compte rendu des batailles de Doué et de Montreuil fut rédigé, d'après la correspondance des commandants de l'armée, par le Conseil supérieur d'administration séant à Châtillon-sur-Sèvre (Mauléon) et affiché dans les paroisses du « pays conquis ».

Nous allons reproduire ce placard, d'après l'exemplaire envoyé au Breuil-sous-Argenton-Château (Deux-Sèvres), et qui est conservé aux Archives de Maine-et-Loire (L 837) :

EXTRAIT DES LETTRES DES COMMANDANTS DES ARMÉES CATHOLIQUES ET ROYALES, ÉCRITES DE DOUÉ ET MONTREUIL, LES 8 ET 9 JUIN 1793.

Doué, 8 juin 1793

Notre armée s'est portée vers Doué hier matin. Arrivés à Coincourson, nous avons trouvé que les ennemis avaient fortifié la tête du pont par une tranchée. Les nôtres l'ont forcée ; ensuite, ils ont trouvé l'ennemi, fort d'environ douze mille hommes, retranché sur les hauteurs qui font face à Concourson, avec quinze pièces de canon. Nos braves guerriers l'ont attaqué avec vigueur en fonçant sur l'artillerie. Malheureusement, toute l'armée n'a pu donner à la fois. Cependant on est parvenu à les mettre dans une déroute complète ; on leur a tué environ 800 hommes, pris 5 pièces de canons, 50 charrettes, 500 hommes, dont partie a offert de servir parmi nous. On les a poursuivis jusqu'à un quart de lieue de Saumur. Nous avons eu peu de morts, mais notre aile droite qui a un peu souffert, a eu plusieurs blessés. Notre armée avait eu la pluie sur le corps tout le jour : les cartouches étaient mouillées, et la plupart des fusils ne pouvaient tirer.

 

Autre lettre de MM. les commandants des armées catholiques et royales, datée de Montreuil, le 9 juin 1793.

Nos commandants, après la victoire remportée près de Doué, ayant pensé qu'il serait très intéressant d'empêcher la réunion de l'armée de Thouars à celle de Saumur, se sont portés le 8 de ce mois sur Montreuil.

Là, ils se sont divisés en deux armées ; l'une marche sur Saumur, l'autre a attendu l'armée de Thouars, qui est arrivée auprès de Montreuil sur les sept heures du soir, où elle a été bien surprise de trouver les nôtres.

Nous les avons attaqués aussitôt, et avons mis cette armée républicaine, forte de cinq mille hommes, dans une déroute complète, pris deux canons, cinq barriques de cartouches, beaucoup de superbes chevaux d'artillerie, près de 200 autres chevaux, environ 600 déserteurs des légions de Paris, une quantité énorme de fusils, beaucoup de bagages et 900 prisonniers ; on ignore le nombre des morts.

Ce combat nous a coûté bien des blessés, dont la plupart l'ont malheureusement été par les nôtres, qui dans l'ombre de la nuit (car le combat n'a fini qu'à minuit), se sont fusillés sans se reconnaître. Par ce moyen, on a empêché la réunion des armées ennemies.

On doit en partie le succès à l'armée de Bonchamps qui s'est battue avec la plus grande intrépidité, d'autant qu'elle était vivement courroucée d'être arrivée trop tard à l'affaire de Doué. MM. de Lescure et chevalier Desessarts, des lettres de qui cela est tiré, ont combattu avec l'armée de Bonchamps ; le reste de l'armée s'était porté sur Saumur.

Avant cette action, des lâches ou des traîtres qui méritent punition, s'en sont enfuis, et ont répandu l'alarme en annonçant que notre armée était en déroute.

 

Le Conseil Supérieur d'administration provisoire recommande aux Conseils provisoires chez qui il se trouverait de ces hommes-là, de les punir par le désarmement et la prison.

Châtillon-sur-Sèvre, de l’Imprimerie Royale, l'an premier du règne de Louis XVII, 1793.

 

Ligne écrite à la main : Nous venons à l'instant d'apprendre la prise de Saumur.

 

Les cinq Vendées : précis des opérations militaires sur l'échiquier vendéen de 1793 à 1832, d'après des documents inédits extraits des archives de la guerre.

 

 

Discours prononcés de Robespierre à l’égard de la grande catastrophe des journées du 31 mai et du 2 juin 1793 <==.... ....==> Le 9 juin 1793, la ville de Saumur est prise d'assaut par les Vendéens. (Guerre de Vendée)

 

L’insurrection vendéenne 1793 (plan- dates)<==

Les prisonnières d'Angers transférées à Montreuil-Bellay (1793-1794) <==

 

 

 


(1) François Nicolas de Salomon, lieutenant-colonel en retraite, général de brigade, suspendu le 30 septembre 1793.

(2) Arch. G. (armée de l’Intérieur C** 5/1) Réquisition du 9 mai 1793. Carra laissait à Leygonier la liberté de retourner dans le Midi.

(3) L. A. Berthier, maréchal de camp, chef d’Etat-major de la Division de Saumur, le futur prince de Wagram.

 

 

 

 

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