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PHystorique- Les Portes du Temps
30 juillet 2022

ARCHITECTURE MONASTIQUE. Abbaye de Valence, Commune de Couhé-Verac. — XIIIéme siècle

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Cette abbaye est située sur les bords de la Dive, dans une vallée paisible et ombreuse où les oiseaux chantent toute l'année. Des coteaux escarpés, aux grottes mystérieuses et sauvages dissimulées par le feuillage des arbres, enveloppent l'abbaye au nord et à l'est et lui donnent pour horizon un rideau de verdure semé de roches grisâtres.

Il n'y a pas encore très-longtemps on voyait les ruines pittoresques de l'église, mais ces ruines, devenues gênantes pour le propriétaire, furent rasées du sol, si bien qu'aujourd'hui, on aurait peine à croire que là, au milieu de cette cour, s'élevait un temple majestueux dont les voûtes raisonnèrent à la voix de l'hérétique Calvin ;

 

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Heureusement un dessin fidèle, fait d'après nature, nous a conservé le portrait de ces ruines et permet de juger du style et de l'importance qu'a dû avoir le monument. (1.)

Pl 7 bis Indicateur_archéologique_de_l'arrondissement_de_[

Voici qu'elle était à peu près la disposition des bâtiments claustraux de ce monastère, (pl. 7 bis fig. 1.)

 L'église avait la forme d'une croix latine et s'étendait de l'est à l'ouest.

Le sanctuaire ou chevet était droit et percé de trois fenêtres allongées, en ogive, au-dessus desquelles était une magnifique rosace composée de huit contre-lobes et de huit lobes ; la même rosace se répétait dans le fond des transepts. Il ne paraît y avoir eu qu'une seule nef divisée en travées, une coupole placée au centre de la croix soutenait le clocher.

Indicateur_archéologique_de_l'arrondissement_de_[

Le dessin (pl. 13 fig. 1) que nous donnons est une vue du chevet de l'église.

Sur le transept nord venait s'appuyer un corps de bâtiment B, C, qui s'étendait du nord au sud et qui contenait probablement la salle capitulaire et le dortoir.

Planche 14 fig 2 couhe-abbaye-valence

La portion G de ce bâtiment est encore debout (pl. 14 fig. 2 et pl. 15 fig. 1) et contient une ravissante salle (pl. 16) de 20 mètres de long sur 10 mètres de large formant quatre travées, envoûte d'arête dont les arceaux ornés de tores et de cavets, viennent retomber sur des consoles sculptées (pl. 17 fig. 7) et sur trois colonnes monocylindriques avec chapiteaux à crochets d'une grande élégance, situées au milieu de la salle qu'elles divisent en deux nefs. On dirait des gerbes d'arceaux s'élançant de corbeilles de pierre.

PL 16 Carte-Postale-Ancienne-86-Couhe-Verac-Chapelle-De

De petites rosaces à feuillages, délicatement fouillées, forment clefs de voûtes au point d'intersection des nervures diagonales, (pl. 13 fig. 2.) Les travées de droite et de gauche et celles du chevet nord de celte salle sont percées chacune de deux fenêtres allongées en cintre brisé; extérieurement, ce bâtiment est flanqué de contreforts carrés et saillants formant éperon aux angles et répondant aux arcs doubleaux de chaque travée, (pl. 14 fig. 2 et pl. 15.)

Cette salle me paraît être la continuation du dortoire.  Dans tous les cas, c'est un magnifique débris de la plus belle période ogivale.

Un bâtiment D, de construction moderne, placé parallèlement à l'église, a remplacé le bâtiment primitif et n'offre aucun intérêt.

Le cloitre était donc autour de la cour intérieure G.

Un vaste bâtiment E, terminé en pignon et percé aux deux extrémités de fenêtres ogivales géminées surmontées d'un quatre-feuilles, servait de magasin ou de servitudes aux moines.

Le bâtiment F, à pignons en pierre est placé près de la porte d'entrée de la première cour (aera communis) et servait probablement de logement au portier, (fig. 1 pl. 14)

Des murs élevés et crénelés (fig. 3 pl. 13) entouraient tous ces bâtiments qu'ils protégeaient.

On voit dans la cour des débris de colonnes rondes monocylindriques, des chapiteaux, des bases, ornés de feuilles à-crochets d'une exécution tout à fait remarquable.

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La pl. 17 fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, donne un spécimen de ces chapiteaux.

 

Mémoire historique pour l'abbaye de Valence, ordre de Citeaux, filiation de Clairvaux, située sur la petite rivière de la Dive, au diocèse de Poitiers.

 « Cette abbaye a été fondée en l'année 1225 (10 ans après le concile de Latran tenu en 1215 et 110 ans après Clairvaux fondée en 1115) par Hugues de Lusignan, dixième, comte de la Marche et d'Angoulême, dont nous n'avons point le titre mais seulement le titre de donation des deux foires de Valence par le même Hugues de Lusignen en ces termes :

Valentia, B. Mariae ordinis cistere. elineâ claroe-vallis prope Coachum (Couhé) insigne olim monasterium, ut quoe super sunt adhuc oedificia probant, condi coepit vin. Idus aug. 1230, ab Hugone de Lesigniaco, Marchiaee et Engolismae comite, qui novem post annos eidem coenobio nundinos cum pedagio et vendis concessit, ut fidem facit charta quoe sequitur ex antographe descripta : universis praesentem cartulam inspecturis Hugo de Lezigniaco comes Marchiae et Engolismae pro salute animoe meoe, et parentum meorum, et liberorum meorum, dono et concedo abbatiae B. Mariae de Valentiâ quam propiis meis sumtibus oedificavi, singulis annis nundinas cum pedagio, et vendis, in festo B. Dionisii per très dies continuos duraturas circa abbatiam , ubi abbas ejusdem loci et conventus constituerint in re suâ, libéras et immunes ab omni exactione, ut proventus illarum nundinarum in usus oratorii, et non alios integre refundantur actum anno Dom. M. CC. X. X. X. IX. mense octobris. »  (2.)

 Ce titre en date de l’an 1239 est scellé de ses armes qui sont de douze burelles d'azur et d'or ou burellées de douze pièces d'azur et d'or (3) et le cavalier derrière ledit, sceau, qui est de cire verte suspendu d'un cordon de soie attaché au parchemin dudit litre, qui est une forte pièce contre les seigneurs de Couhé, qui sous prétexte de la terre de Couhé, veulent se dire fondateurs de celle maison, qualité qui n'appartient de droit qu'à Sa Majesté, qui a hérité de la maison de Lusignen faute d'hoires. (4.)

« L'abbaye de Valence ayant été gouvernée par des abbés réguliers jusque à ce temps de Raoul du Fou , évesque d'Angoulesme, puis évesque d'Evreus en Normandie, et abbé commandataire , l'on n'a point de connoissance qui en a été le premier abbé régulier, mais seulement de l'abbé Jean qui paraît avoir été abbé dans l'année 1376, (5) par une transaction passée avec le seigneur de Couhé, après lui a succédé l'abbé Pierre (6) qui paraît avoir été abbé régulier dans l'année 1399, 1410 et 1414, par une transaction au sujet des dismes de l'Epinasse et autres es environ, par une baillette et un aveu, après celui-ci a succédé Jean Gousel (7) Ier du nom qui paraît avoir été abbé régulier dans les années depuis 1426 jusques en 1453, par plusieurs transactions avec les seigneurs de Couhé au sujet de l'amortissement de la rente de bled due à ladite abbaye par le château de Couhé et par plusieurs baillettes hommage et aveux, à celui-là a succédé Jean Pelletier, (8) qui paraît avoir été abbé régulier en l'année 1454 par une baillette d'un verger à Couhé, étant à présumer que c'est lui qui a rendu un grand dénombrement à l'abbé de Saint-Maixent en 1456 , des terres données en eschanges par les seigneurs de Couhé pour l'amortissement de ladite rente en bled due par ledit château de Couhé qui était de 960 boisseaux, un tiers froment et deux tiers méture; à l'abbé Pelletier a succédé un autre Jean Gourt (9) IIème du nom, qui paraît avoir été abbé régulier dans les années 1459 jusqu'en 1475, par plusieurs lettres de baillettes et d'arrentements, lequel est le dernier abbé régulier, car ledit Raoul du Fou , évêque d'Angoulèsme, puis d'Evreux en Normandie, paraît avoir été abbé commendataire dans l'année 1479, par un aveù et dénombrement qui lui a été rendu de Cujalais, La Lande, mouvants de la seigneurie de la Dousse; c'est lui qui a aussi rendu un grand dénombrement à l'abbé de Saint-Maixent desdiles terres données en échange et pour amortissement de ladite rente due par le château de Couhé dans l'année 1482 et pour une lettre de baillette de la même année, de la tenue de la Fosse-Chauvée, mouvante de la seigneurie de la Roche-aux-Moines.

C'est de ce Raoul du Fou, seigneur du Vigean, dont on voit les armoiries en quantité, d'endroits, de l'église, dedans et dehors, mais surtout à la voûte, et aux deux gros piliers qui soutiennent le clocher, il porte pour arme d'azur à, la fleur de lis d'or, deux éperviers d'argent affrontés, perchés et arrêtés sur les deux feuilles recourbées de la fleur de lys.

L'on a pris longtemps ces armes pour celles de la maison, parce qu'ayant fait rétablir la plus grande partie de la grande voûte de l'église, surtout toute celle de la nef, on l'a regardé comme bienfaiteur et restaurateur, n'ayant pourtant pas pris le titre de fondateur, puisqu'ils fait mettre partout cette grande réparation les armes de Lusignan cy-devant décrites et les armes de France: dont les roys sont les seuls héritiers de la maison de Lusignan et par conséquent fondateurs de cette maison de Valence.

Après ledit Raoul a succédé M. Maupppus de la Grèze., (10) docteur es loix et protonotaire du Saint-Siège, qui paraît avoir été abbé, commendataire en l'année 1511, par la baillette des Grattes-Loups mouvants de la Roche-aux-Moines, après celui-ci a succédé Ponthus de Saint-Georges (11) de la maison du seigneur actuel de Couhé, et frère d'un Guichard de Saint-Georges, seigneur de Couhé, qui paraît avoir été abbé commendataire en l'année 1526, par un hommage de Pioussai et en 1535 , par une baillette de la tenue de Cortigeouse, mouvant de la Roche-aux-Moines et jusqu'en l'année 1573 qu'il est décédé, ce qui se voit par le brevet du roy de ladite abbaye en faveur de M. de Neuchéze, seigneur de Bateresse; c'est du temps de ce Ponthus de Saint-Georges que sont arrivées les grandes révolutions de la religion prétendue réformée et les guerres civiles qui ont causé la ruine des églises et des abbayes, mais surtout de celle-ci qui fut brûlée à la réserve de la nef de l'église, qui fut conservée pour en faire un prêche, où l'on prétend que Calvin a prêché.

Ledit Ponthus de Saint-Georges qui n'était que tonsuré embrassa le parti de la religion nouvelle et se maria avec une religieuse prieure de Bonneuil, et porta les armes à la Rochelle contre le roy, qui le destitua de ladite abbaye. (12.)

 

Ce fut lui qui détruisit les grands bois de futaye de ladite abbaye qui étaient au-dessus des coteaux, depuis nos bois taillis actuels jusqu'au village de la Forest dans tous les lieux qui nous paient cens, rentes, terrages ou dîxmes ; il aliéna et engagea beaucoup de biens et de domaines et se saisit de tous les anciens titres qui sont encore au chasteau dudit Couhé, entre les mains de ses parens successeurs, ni aiant pas d'abbé qui ait tant ruiné et détruit la maison que lui aussi bien que ses frères et leurs successeurs.

Après ledit Ponthus de Saint-Georges a succédé ledit frère de Neuchéze, seigneur de Bateresse, grand chambellan de Sa Majesté, qui eut le brevet de ladite abbaye pour la posséder par économat, en 1573 ; mais qui en jouissait déjà dès l'année 1571 après la destitution de Ponthus de Saint-Georges, et qui paraît en avoir joui en l'année 1580 par un hommage qu'a servi à Château-Larcher dame Magdeleine de Saint-Gelais, veuve dudit sieur de Neuchéze, seigneur de Bateresse, lequel s'était emparé de la Dousse comme de son bien propre, pourquoi M. Pidoux longtemps après a eu procès contre ses héritiers, qu'il entreprit comme usurpateurs, gagna le procès et réunit la seigneurie de la Dousse à l'abbaye.

 Il faut remarquer qu'après la mort du sieur de Neuchéze, Guillaume Chauvet obtint de Sa Majesté l'économat de ladite abbaye de Valence en l'année 1579, ce qui se voit par une commission obtenue contre ledit Chauvet, par Antoine Lizée nommé par le roy à ladite abbaye en l'année 1575. Lequel ne fut pas paisible processeur qu'il n'eut fait condamner ledit Chauvet en la susdite année 1579. Après quoi ledit Chauvet paraît en avoir été paisible pocesseur en l'année 1581, par une procuration, après quoi il fit une démission de ladite abbaye entre les mains de Jean Aymard, prêtre, chanoine de Xaintes avec l'agrément du roy, qui en a eu les bulles de Rome en 1584, au mois de janvier.

Ce fut lui qui rendit un hommage à Saint-Maixent pour avoir main-levée de plusieurs saisies féodales et fut condamné à rendre un nouveau dénombrement des fiefs que nous rendons aujourd'hui à Couhé, ce fut aussi lui qui demanda copie en parchemin des anciens dénombrements rendus par l'abbé Jean et par Raoul du Fou.

Il jouit de l'abbaye de Valence jusqu'à sa démission en faveur de René Pidoux conseiller clerc, au parlement de Paris avec l'agrément de Sa Majesté, en l’année 1596, et comme il ne pouvait pas en obtenir les provisions nécessaires assez promptement, il obtint des lettres d'économat du roy Henry III, pour faire régir les fruits de ladite abbaye par M. Jacques Audebert pour un an, lequel rendit à Couhé deux actes de foi et hommage en 1596 , pendant laquelle année le sieur Pidoux abbé commendataire obtint ses bulles de Rome ayant pris possession en l'année 1597 ; ce fut lui qui après les guerres et les troubles de la religion prétendue, les ruines de l'église et des bâtiments de ladite abbaye brûlée et gâtés et tous les litres perdus, rétablit la pluspart des bâtiments de l'église et des lieux réguliers, meubla la maison et la sacristie d'ornemens et d'argenterie , il dorma un calice, le saint ciboire et la croix d'argent que nous avons encore à présent sur lesquels sont gravées ses armes, qui sont d'argent à douze frettes d'azur en lozanges; c'est lui qui fit la recherche des titres et qui en relira une grande partie, et a soutenu plusieurs procès pour le retrait des biens usurpés, et fit donner de nouveaux titres de toutes les rentes de chaque membre dépendant de l'abbaye et pour cela a fait tenir des assises très exactes deux fois pendant sa vie, de sorte que sans lui l'on n'aurait aucun bien paisiblement.

 

2 Aout 1606. Lettres de Henri IV contenant te récit des ravages faits dans l'abbaye de Valence par Ponthus de Saint-Georges, abbé de cette abbaye, et portant commission à MM. des Requêtes du Palais de les réparer.

 « Henry, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à nos amez et féaulx conseillers tenans les requêtes de nostre palais à Paris, salut. Notre amé et féal conseiller en nostre court du Parlement Mre René Pidoux, abbé de Valence, et les religieux, prieur et couvent de ladite abbaye nous ont exposé que depuis les premiers troubles advenus en ce royaume pour le faict de religion en l'an 1562, la plus grande partie du revenu, domaine et droicts de ladite abbaye a été usurpée sans tiltres valables par diverses personnes, et par le mauvais mesnager d'aucuns abbés, et particulièrement de defunct Ponthus de Saint-Georges, lequel s'eslant déclaré faire profession de la religion prétendue reformée, et y induit et persuadé les religieux qui estoient lors en ladite abbaye de faire le semblable, n'aurait rien eu en plus grande recommendation, que de perdre, ruyner et dissiper ladite abbaye, ayant fait brusler les titres d'icelle, pour ,oster la mémoire à la postérité des appartenances et déppendances d'icelle, ceddé et transporté les domaines d'icelle à ses serviteurs, domestiques et telles autres personnes , que bon lui aurait semblé, sans y avoir gardé aulcune solemnité.

 Entre autres domaines deppendansde ladite abbaye, deppend un fief ou domayne appelle le fief de la Marre, se consistant en six vingt boisselées de terre ou environ, duquel ledit de Saint-Georges aurait fait bail à Pierre de Moras son maître d'hôtel, à la charge de le tenir en droit de fief à foi et hommage de ladite abbaye, au debvoir et reconnoissance d'un éparvier seul sans arche, ou dix sols au choix du preneur à muance de seigneur abbé et d'homme seullement et par mort et outre au debvoir annuel de vingt-cinq sols tournois, et un boysseau d'avoine mesure de Couhé payable par chaicun an, chaicune feste de, Saint-Michel, auxdits religieux, abbé et couvent, et faisant par ledit Pidoux, abbé à ladite abbaye, recherche des droicts de ladicte abbaye, et tous debvoirs d'y remettre et réunir ce que le mauvais mesnage dudil.de Saint-Georges et autres abbés et la licence des troubles en ont ainsi, mal distraict et aliéné', ïuy et lesdits religieux, prieur et couvent de ladite abbaye ont mis en procès par devant vous Jehan Meniquet de Boysille tuteur et curateur des enfans mineurs de deffunt Jehan Meniquet et de damoiselle …….de Perdillaud prenant le fait et cause pour Jacques de la Barre et consors, sur ce que les exposans concluent contre eux qu'ils soyent condamnés les laisser et souffrir jouir dudit fief appelle le fief de la Marrie et héritages en deppendans qui sont des appartenances de ladite abbaye, avec restitution des fruits.

Lesquels deffendeus soustiennent qu'ils sont en possession immémoriale dudit. fief et qu'ils en ont toujours payé à ladite abbaye les redevances, et fait les obéissances, quand le cas est advenu.

Combien que la vérité soit que leur commencement de leur usurpation n'est que de l'an 1563 en vertu du bail que ledit sieur de Saint-Georges, lors abbé commendataire en fist audit de Moras, et ce de son autorité seule, sans nécessité ou avoir gardé auscune solemnilé requise en aliénation du temporel de l'église, qui est cause que les défendeurs ne veulent communiquer et représenter leur prétendu titre, par ce que la seulle lecture en ferait juger la nullité, ce qu'ils refusent d'autant plus de mauvaise foi, qu'ils savent que les titres de ladite abbaye ayant esté brûlez et perdus tant par ledit de Saint-Georges depuis qui se fust déclaré faire profession de la religion prétendue reformée, et fait faire, le semblable aulx religieux qui estoient en ladite abbaye, que par l'injure des troubles, s'estant lesdits deffendeurs, qui usurpoient lesdits domaynes, proposé que les exposants ne pourroient trouver ledit prétendu bail, et de fait quelque diligence que les exposants ayent pu faire, n'en ont rien pu recouvrer, sinon que le projet et minute dudit bail datte de l'an 1563, par lequel ledit de Saint-Georges et les religieux de ladite abbaye, les noms desquels est laissé en blanc, fait bail audit de Moras dudit mas et téhement de la Marre contenant six vingt dix boissellées de terre, pour le tenir en fief, foy et hommage de ladite abbaye, ledit debvoir et redebvance cy-dessus qui sont redebvances de néant, au lieu qu'une seule boyssellée de terre vaut mieux que lesdites redebvances, lequel bail aurait esté fait entre ledit Ponthus de Saint-Georges et ledit Moras, son maître d'hôtel, et vérifieront lesdits exposans que lesdits de Saint-Georges et Moras passèrent ledit bail le 23 décembre 1563, et est signé par Roucher et C. Fradet; lequel a esté yeu par plusieurs personnes, tenu et leu datté dudit 23 décembre ; qu'il à esté fait sans aulcune solemnité, et que mesme lesdits défendeurs l'ont entre leurs mains, et n'en veulent faire apparoir attendu qu'il est fait sans les solemnités qui doivent estré gardées à l'aliénation du bien ecclésiastique,: et que s'ils en faisoient apparoir, ils savent bien que sur la seule représentation dudit bail ils seroient condamnés à habandonner ledit lieu du fief'de la Marre, et aultre que c'est le commun bruit qu'ils possèdent lesdits lieux en vertu dudit bail fait entré lesdits de Saint-Georges et Moras qui estoit lors et a esté toujours depuis son serviteur domestique en qualité de maistre d'hôstel à ses gaiges; et oultre prouveront que tous les tiltres, papiers et enseignemens consernans le revenu du temporel de ladite abbaye, mesme les livres servans au divin service, auroient estes brûlés par ceux de la religion prétendue reformée , et par le conseil et mauvaise volonté dudit feu de Saint-Georges lors abbé de ladite abbaye qui estoil de la prétendue religion reformée, qui ne regardait qu'a dissiper le revenu et bien de ladite abbaye, estant ennemi conjuré des ecclésiastiques, et mesme mourut en la ville de la Rochelle; et qu'à cause de cette dissipation, lesdits religieux, abbé et converit de ladite abbaye, ne peuvent apppoter aulcuns tiltres pour prouver leur intention ; mais prouveront par commun bruit de tous les voysins de ladite abbaye, comme ledit fief de la Marre a esté baillé le 23,décembre audit Moras par ledit de Saint-Georges pour assouvir son désir de ruiner ladite abbaye, et pour en, faire perdre la connoissance aux religieux, et à ceux qui seroint abbés après lui du revenu de ladite abbaye, de qui le bail a esté fait sans cause et nécessité, et qui n'est tourné au profit de ladite abbaye ; ains seulement a esté fait pour récompense de services; en quoi ladite abbaye a esté grandement lezée et de plus de cinq fois que la moitié de juste prix, nous requérant sur ce nos lettres de provision.

Pour ce est-il que nous désirans subvenir a nos subjects selon l'exigence des cas, et que  voulons permettre telles usurpations du bien de l'église , vous mandons, et pour ce que les partyes sont en procès devant vous commettons par ces présentes, s'il vous appert de ce que dessus, que en l'an 1563 , ledit de Saint-Georges lors abbé aiet aliéné ledit mas et tenement de la Marre contenant six vingt dix boycelléés de terre dépendant de ladite abbaye de Valence; pour le tenir en fief et au devoir d'un espervier ou dix sols au choix du preneur à mutation de vassal et d'abbé par mort, de vingt cinq sols et un boyceau d'avoyne par an seulement, combien que notoyrement ledit tenement de la Marre soit de valeur déplus de cent livres par an, que ledit de Saint-Georges feust de la religion prétendue reformée, déduction du temps des premiers troubles suyvant l'édit fait en l'an 1580 à la postulation du clergé assemblé à Mellun, et nos édite de pacification, les exposans soient, au dedans du temps de restitution, que lesdits déffendeurs et detempteurs dudit tenement de la Marre soyent refusante de communiquer leur prétendu tiltre, parce qu'il est nul, faict sans cognoissance de cause, nécessité ou solemnité; que seulement en l'an 1563 ledit de Moras leur prédécesseur soict entré en la possession à tiltre dudit prétendu bail faict en l'an 1563 par ledit de Saint-Georges ; que s'il se trouvé que lesdites redebvances ayent esté reçues ou obéissance faicte, ce a esté lors que l'on n'avait cognoissance de la nullité-dudit prétendu tiltre, que ladite abbaye soit grandement et énormément lezée, que les exposans ayent recouvert le project ou minute dudit prétendu bail faict en l'an 1563, que lesdits deffendeurs n'ayant ; osé communiquer leur prétendu tiltre, et  des choses cy-dessus tant que suffire doibve, vous en ce cas et à faulte que feroient ledits défendeurs de communiquer leur prétendu tiltre , recepvés les exposans à soutenir qu'il n'y a aultre tiltre dudit prétendu bail que ledit project que les exposans ont recouvert eslre de la main de…………. et non signé, et sans y avoir esgard, ne auxdits prétendus payemens des redebvances y mentionnées et obéissances féodales, procédés au jugement dudit procès entre les partyes, et faictes droict aux exposans sur leurs demandes, fins et conclusion, nonobstant ledit prétendu bail, lequel nous avons, en tant que besoin serait, cassé, rescindé, et adnullé de tout ce qui s'en pourroit est reensuivy, relevé et relevons les exposans de grâce spéciale par ces présentes.

 Donné à Paris le 2me jour d'août de l'an de grâce 1606 et de nostre règne le 18me.

Et plus bas, par le conseil signé Tardieu. Autrefois scellé. » (Original abbaye de Valence.) D. F. t. 81.

Il a rendu des actes de foi et hommages et cinq dénombrements au seigneurs de Couhé, où il se réserva les droits de moyenne et basse justice, et la chasse de nos moulins de Valence sur les sujets même desdits seigneurs de Couhé qui ne l'ont jamais contesté que très longtemps après, aiant prescrit et l'on peut dire qu'il n'y a eu aucun abbé qui ait fait autant de bien à la maison, il est vrai que les religieux de son tems étaient pensionnaires, mais il se réserva les biens à bonne intention, il fit son testament avant de mourir et légua à l'abbaye quarante livres de rente pour lui faire un service tous les ans, et cent livres tous les ans pour le mariage d'une pauvre fille, pourquoi tous ses biens furent engagés et hypotéqués, il mourut en l'année 1634 ou 1635, et Charles de la Corbière (13) chanoine de Notre-Dame de Paris lui succéda peu de tems après sa mort.

 Les religieux le poursuivirent au grand conseil si fortement pour le partage canonique des biens et revenus de l'abbaye qu'il y fut condamné par arrêt; le partage aiant été fait avec toutes les formalités par commissaires de la cour venus exprès, et confirmé par un autre arrêt et ledit abbé condamné à dix mille livres de réparations tant pour l'église que pour les lieux réguliers dont on fit le retable du grand autel et le pavé jusqu'au choeur, puis les croisées hautes et basses du dortoir, les chambres corridors hauts et bas dudit dortoir, et l'on fit de plus tout à neuf les trois ailes des cloîtres, tant les colonnes, arçons , couvertures que le pavé dudit cloître environ l'année 1665 , et chacun jouit de son tiers lot qui lui était arrivé, et le troisième lot fut mis en séquestre es mains d'un économe qui avait cent écus pour faire les charges, mais cela contait trop, l'on partagea ledit lot et chacun fit les charges à moitié par transaction passée , après quoi Olivier de Saint-Georges de Vérac, seigneur de Couhé , fit procès audit abbé pour la chasse du moulin sur ses sujets, où les religieux furent obligés d'intervenir, il se fit de grosses enquestes de notre possession immémoriale par monitoire même, et il y eut cinquante témoins en notre faveur, cependant nous fumes condamnés à Saint-Maixent par les sollicitations du seigneur de Vérac et son grand crédit dans le pays , à cause qu'il était lieutenant du roy du haut Poitou, il y eut appel de la sentence de Saint-Maixent au parlement de Paris, mais M. de la Corbière étant mort pendant les poursuites en l'année 1688, Jacques Rabereuil, prêtre, doyen de Saint-Pierre de Poitiers, abbé commendataire qui lui succéda ne voulut point entrer dans ce procès tant par crainte de la dépense que pour sa famille qui aurait eu à dos ledit seigneur de Vérac, homme emporté et vindicatif à cause de son autorité dans le pays ce qui fut cause que les religieux par la crainte de la dépense et une lâche complaisance se désistèrent de leurs droits et du procès par acte sur lequel ledit sieur de Vérac fit donner un arrêt et les héritiers dudit sieur de la Corbière et les religieux condamnés chacun en cinq cens livres d'amendes et dépens, après quoi ledit sieur de Vérac voulant profiter de la timidité de ses parties fit un second procès aux religieux pour qu'ils le reconnussent fondateur de cette maison et se voir condamner à rétablir ses armes sur la porte de l'église et le caveau de la sépulture de ses ancêtres, mais au lieu de poursuivre les religieux eurent encore la lâcheté de lui laisser mettre ses armes sur le grand portail, pourtant à ses frais, et une tombe du côté de l'évangile, dans le sanctuaire à leurs propres frais, et firent une transaction par laquelle les religieux le reconnaissent fondateur.

 Ledit sieur Rabereuil n'ayant point paru dans ce bel acte mourut en l'année 1695 après avoir fait mille chicannes aux religieux au sujet du troisième lot des charges, dont il voulut jouir lui seul, et d'un logis abbatial qu'il demandait, ce qui fut terminé par une transaction en 1689 par laquelle ledit tiers lot lui est resté aux conditions de paier tous les ans trois cents livres-pour les charges claustralles et réparations nécessaires et viagières et cent cinquante boisseaux méture pour les âuniênes ordinaires et généralles accoutumées et d'acquitter les décimes et impositions pour le roy, et quand au logis abbatial qu'il demandait être construit sur les ruines de l'ancien, qui était devant les fenestres du dortoir, et aux frais des religieux parce qu'ils avaient détruit un ancien bâtiment du côté de la rivière qui leur servait de grenier et qui menaçait ruine, il fut convenu que ledit abbé laisserait aux religieux lesdites vieilles mazures de l'ancien logis abbatial et lel autre espace de terre qu'ils voudraient pour faire un nouveau jardin et enclos tirant vers le moulin, et en récompense et échange les religieux délaîsserôiént audit abbé leur ancien jardin au-dessus de l'église à dextre dans lequel emplacement ledit abbé serait ténu bâtir un logement pour son utilité, pour auquel contribuer les religieux en vue du vieux grenier par eux démoli, fourniraient audit abbé la somme de quatre cents cinquante livres ce qui depuis a été exécuté , après quoi ledit abbé est mort en l'année 1695 et messire Louis de Balzac d'Entragues (14) lui a succédé dans la même année homme craignant si fort les procès qu'il n'a jamais osé intervenir contre ledit seigneur de Couhé pour la deffence des droits de la maison qu'il a continué à usurper et surtout nos rentes dans le bourg de Couhé, comme il se voit par les blâmes qu'il a fourni contre les dénombrements à lui nouvellement rendus comme aussi le droit de fondateur qu'il s'attribue au préjudice de Sa Majesté  pourquoi l'on a procès présentement aux requêtes du palais, cecy est écrit en 1707.

Le 27 mars 1716 ledit abbé d'Entragues nommé par le roy évêque de Clermont s'avisa par l'intrigue du nommé Joseph Bégrier, curé de Couhé, pour lors son agent, d'arenter les moulins de Valence, Châtillon et leurs dépendances à M. de Vérac, mais D. Vauderes prieur s'y étant opposé les fit assigner au grand conceil, et n'ayant pas pu soutenir leur gajure ils ont mieux aimé se désister et payer les frais faits que d'attendre un arrêt.

Le même Vauderes sur une transaction passée avec les abbés commendataires pour 150 boisseaux de mesture pour l'aumône du carême a eu procès avec ledit Begrier qui prétendait donner de la moudure comme cela était en usage, mais le dit D. Vauderes ayant soutenu le mot de meture qui était dans le titre les a fait condamner et aux dépens. » (15.)

Copié sur un mémoire-manuscrit qui a été communiqué par M. le prieur de Valence au mois de juillet 1770. Dom Fonteneau, t. 81. — Mémoires pour servir à l'histoire de l'abbaye de Valence en Poitou.

 

 

Sceau de l'Abbaye de Valence en 1334

Abbés de Valence.

D’après le Clergé de France etc., par Hugues du Tems, t,2, p. 511 et 512.

 

Cette abbaye fut fondée le 6 août 1230, par Hugues de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême ; elle est taxée 200 florins et vaut 2,400 livres.

 

1. Jean I, en 1230.

2. Gervais, en 1239.

3. Guillaume, en 1252 et 1258.

4. Gui de Chaumont, prieur de Clairvault, puis abbé de Valence.

5. Pierre I en 1333.

6. Jean II, fit un accord en 1376 avec le seigneur de Couhé.

7. Pierre II, en 1399.

8. Robert Le Mercier, en 1405 et 1406.

9. Pierre III en 1406 et 1414,

10. Jean III Goust ou de Goux, en 1424 et 1453.

11. Jean IV Pelletier, en 1454 et 1456.

12. Rodolphe ou Raoul du Fou,  évêque de Périgeux, puis d'Angoulême, ensuite d'Evreux, était abbé de Valence dès l'an, 1479. Il répara-la nef de de l'église et rendit de si grands services à ce monastère, qu'il en est regardé comme le second fondateur.

13. Ponce I de la Grèze, docteur es loix et protonotaire apostolique, en 1511 et 1520,

14. Ponce II de Saint-Georges, était fils d'Anne de Morthemer, dame de Couhé, et frère de Guichard, seigneur du même lieu.

Il posséda ou plutôt pilla cette abbaye depuis 1526 jusqu'en 1571. Il se laissa entraîner dans les erreurs de Calvin à qui il permit de prêcher dans son église. Cette abbé, si indigne de l'être, épousa la prieure de Bonneuil, de l'ordre de Fontevrault, prit les armes contre le roi et mourut en 1573.

15. N. de Nuchèze de Bapteresse, grand chambellan du roi, perçut les revenus dès l'an 1571, mais il ne fut nommé administrateur, par le roi, qu'en 1573.

16., Antoine Lizée, nommé en 1575, fut maintenu en 1579, contre Guillaume Chauvet qui avait été nommé économe par le roi, cette même année.

17. Jean VI Aymard, chanoine de Saintes, nommé en 1580, sur la démission du précédent, se démit en 1595.

18. René Pidoust, conseiller au Parlement de Paris,  abbé dès 1595, répara les édifices et donna des ornements à l'église.

19. Claude de Juigné de la Corbière, breton, en 1649.

20. Charles de Juigné de la Corbière, chanoine de Paris, abbé en 1685, mourut en 1688.

21. Jacques Rabereuil, doyen et vicaire-général à Poitiers, nommé le 17 avril 1688, mourut en 1695 ou 1696. 

22. Louis d'Illiers d'Entragues, aumônier du roi, pommé le 1er novembre 1696, devint évêque de Lectoure, et mourut au mois d'août 1720, dans son abbaye de Bellefontaine.

23. N. le Sage refusa cette abbaye, ou mourut après y avoir été nommé.

24. JV. Nerot, nommé le 8 janvier 1721.

25. Jean-François Abdias de Monredon de Ville-Vielle, docteur de la maison et société de Sorbonne, prévôt de la ville de Mauge, ci-devant vicaire-général de Laon et de Saint-Brieux, et aujourd'hui de Tours et de Bayeux ; député en 1735 à l'assemblée générale du clergé par la province de Narbonne, a été nommé, en 1744, à l'abbaye de Valence.

 

 

Fondation de foires avec péage et de rentes à l'abbaye de Valence par Hugues de Lusignan, en octobre 1239

(Tome 2eme du Gallia-Christiana, p. 1359, et tome 81 des manuscrits de dom Fonteneau.)

« Valentia, B. Mariae ordinis cistere. e linea clarae-vallis prope Coachum (Couhé) insigne olim monasterium, ut quoe super sunt adhuc oedificia probant, condi coepit VIII. Idus aug. 1230, ab Hugone de Lesigniaco, Marchiae et Engolismae comite, qui novem post annos eidem coenobio nundinos cum pedagio et vendis concessit, ut fidem facit charta quoe sequitur ex antographo descripta :

universis praesentem cartulam inspecturis Hugo de Lezigniaco comes Marchiae et Engolismae pro salute animae meae, et parentum meorum, et liberorum meorum, dono et concedo abbatiae B. Mariae de Valentiâ quam propiis meis sumtibus oedificavi, singulis annis nundinas cum pedagio, et vendis, in festo B. Dionisii per très dies continuos duraturas circa abbatiam , ubi abbas ejusdem loci et conventus constituerint in re suâ, libéras et îmmunes ab omni exactione, ut proventus illarum nundinarum in usus oratorii, et non alios intègre refundantur actum anno Dom. M. CC. X. X. X. IX. mense octobris. »

« Le titre primodial des foires de Valence est à Paris chez M. de Montauban avec une transaction passée entre M. de Morthemer et les religieux de Valence en 1443, par laquelle transaction M de Morthemer reconnais que Valence a moyenne et basse justice. » (Extrait d'un mémoire. Abb. de Valence. Note de dom Fonteneau, t. 81.)

 

 

La mort de Hugue X  de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, est le 25 mai dans le nécrologe de Glandiers, tué au siège de Damiette en 1249.

Guillaume le Breton lui rend témoignage qu'il gouvernait très-bien sa comté :

Hugonis Bruni, comitatu Marchia cujus

Rite regebatur, sponsam rapit, etc..

Dès 1230, il avait fondé l'abbaye de Valence eu Poitou, ordre de Citeaux.

Il fit aussi beaucoup de présents au monastère de Grandmont, où il voulut être enterré.

On voyait autrefois, dans le cimetière du côté du nord, une pierre élevée, sur laquelle était gravée l'inscription suivante.

Le vers Marchia me facili moderamine sensit, ajusté avec l'expression de Guillaume le Breton, Comitatu Marchia cujus rite regebatur, ma fait croire qu'il s'agit de Hugue Xe du nom, et non pas de son père, ainsi que l'ont annoncé les annalistes de Grandmont.

Les testaments des comtes d'Angoulême et de la Marche, depuis 1238 jusqu'en 1289, dans les manuscrits de M. de Brienne, n° 308 et 312, éclairciront ce fait.

Voici l'inscription de Grandmont telle qu'on la lit dans les manuscrits, et que MM. de Sainte-Marthe l'ont donnée :

EPITAPHIUM

D. Hugonis principis de Lezignaco et Marchie Comitis tandem religioso.

 

Disce hospes contemnere opes, et te quoque dignum

Junge Deo, quisquis nostra sepuchra vides ?

 

D. Hugues, prince de Lusignan, Comtes de la Marche, enfin religieux.

Apprends à mépriser les richesses de l'hôte, et sois digne de toi aussi

Par Dieu, qui voit nos sépulcres ?

Marthia me facili comitem moderamine sensit,

Hugonem, antiqua nobilitate virum.

Contempsi tandem fastus, et inania mundi

Gaudia, convertens membra animumque Deo.

Hic inter reliquos spatioso tempore vixi,

Moribus, ac victu verte animoque pari.

Huic ego sponte loco comitatus jura ferebam,

Sed prior et fratres hoc renuere pii.

Nos vitream dedimus, quœ constat in œde, fenestram,

Letaque cum fructu proedia multiplici

Nos inter scopulos et alba fluenta Vigennae

Christifere matri struximus ecclesiam.

Jamdudum cinis, ossa sumus, quicomque legetis,

Dicite : Sint animae régna beatit meae.

Anima ejus in ceterna pace

Requiescat. Amen.

 

Sur la fenêtre qui était derrière l'autel de Grandmont, on voyait sur le verre son portrait, ses armes, et ces mots en gros caractère :

Hugo Comes Marchie (hanc) fenestram vitram dedit beate Marie.

Son contre-scel lui donne pour armes burelé d'argent et de gueules de quatorze pièces, a six lions posés 3, 2 et 1, brochants sur le tout. (D. Morice Hist. de Bretag. T. 1, preuv. N°'78.) Celui d'Yoland de Bretagne, en 1247, est le même. (Ibidem, n°  79.)

 

 

 

Lettres de Henri IV contenant te récit des ravages faits dans l'abbaye de Valence par Ponthus de Saint-Georges, abbé de cette abbaye, et portant commission à MM. des Requêtes du Palais de les réparer.

An 1606, 2 août.

« Henry, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à nos amez et féaulx conseillers tenans les requêtes de nostre palais à Paris, salut.

Notre àmé et féal conseiller en nostre court du Parlement Mre René Pidoux, abbé de Valence, et les religieux, prieur et couvent de ladite abbaye nous ont exposé que depuis les premiers troubles advenus en ce royaume pour le faict de religion en l'an 1562, la plus grande partie du revenu, domaine et droicts de ladite abbaye a été usurpée sans tiltres valables par diverses personnes, et par le mauvais mesnager d'aucuns abbés, et particulièrement de defunct Ponthus de Saint-Georges, lequel s'estant déclaré faire profession de la religion prétendue reformée, et y induit et persuadé les religieux qui estoient lors en ladite abbaye de faire le semblable, n'aurait rien eu en plus grande recommendation, que de perdre, ruyner et dissiper ladite abbaye, ayant fait brusler les titres d'icelle, pour oster la mémoire à la postérité des appartenances et déppendances d'icelle, ceddé et transporté les domaines d'icelle à ses serviteurs, domestiques et telles autres personnes , que bon lui aurait semblé, sans y avoir gardé aulcune solemnité.

Entre autres domaines deppendans de ladite abbaye, deppend un fief ou domayne appelle le fief de la Marre, se consistant en six vingt boisselées de terre ou environ, duquel ledit de Saint-Georges aurait fait bail à Pierre de Moras son maître d'hôtel, à la charge de le tenir en droit de fief à foi et horomage de ladite abbaye, au debvoir et reconnoissance d'un éparvier seul sans arche, ou dix sols au choix du preneur à muance de seigneur abbé et d'homme seullement et par mort et outre au debvoir annuel de vingt-cinq sols tournois, et un boysseau d'avoine mesure de Couhé payable par chaicun an, chaicune feste de Saint-Michel, auxdits religieux, abbé et couvent, et faisant par ledit Pidoux, abbé à ladite abbaye, recherche des droicts de ladicte abbaye, et tous debvoirs d'y remettre et réunir ce que le mauvais mesnage dudil.de Saint-Georges et autres abbés et la licence des troubles en ont ainsi, mal distraict et aliéné, luy et lesdits religieux, prieur et couvent de ladite abbaye ont mis en procès par devant vous Jehan Meniquet de Boysille tuteur et curateur des enfans mineurs de deffunt Jehan Meniquet et de damoiselle ……de Perdillaud prenant le fait et cause pour Jacques de la Barre et consors, sur ce que les exposans concluent contre eux qu'ils soyent condamnés les laisser et souffrir jouir dudit fief appelle le fief de la Marre et héritages en deppendans qui sont des appartenances de ladite abbaye, avec restitution des fruits.

Lesquels deffendeus soustiennent qu'ils sont en possession immémoriale dudit. fief et qu'ils en ont toujours payé à ladite abbaye les redevances, et fait les obéissances, quand le cas est advenu.

 Combien que la vérité soit que leur commencement de leur usurpation n'est que de l'an 1563 en vertu du bail que ledit sieur de Saint-Georges, lors abbé commendataire en fist audit de Moras, et ce de son autorité seule, sans nécessité ou avoir gardé auscune solemnilé requise en aliénation du temporel de l'église, qui est cause que les défendeurs ne veulent communiquer et représenter leur prétendu titre, par ce que la seulle lecture en ferait juger la nullité, ce qu'ils refusent d'autant plus de mauvaise foi, qu'ils savent que les titres de ladite abbaye ayant esté brûlez et perdus tant par ledit de Saint-Georges depuis qui se fust déclaré faire profession de la religion prétendue reformée, et fait faire, le semblable aulx religieux qui estoient en ladite abbaye, que par l'injure des troubles, s'estant lesdits deffendeurs qui usurpoient lesdits domaynes, proposé que les exposants ne pourroient trouver ledit prétendu bail, et de fait quelque diligence que les exposants ayent pu faire, n'en ont rien pu recouvrer, sinon que le projet et minute dudit bail datte de l'an 1563, par lequel ledit de Saint-Georges et les religieux de ladite abbaye, les noms desquels est laissé en blanc, fait bail audit de Moras dudit mas et téhement de la Marre contenant six vingt dix boissellées de terre, pour le tenir en fief, foy et hommage de ladite abbaye, ledit debvoir et redebvance cy-dessus qui sont redebvances de néant, au lieu qu'une seule boyssellée de terre vaut mieux que lesdites redebvances, lequel bail aurait esté fait entre ledit Ponthus de Saint-Georges et ledit Moras, son maître d'hôtel, et vérifieront lesdits exposans que lesdits de Saint-Georges et Moras passèrent ledit bail le 23 décembre 1563, et est signé par Roucher et C. Fradet; lequel a esté yeu par plusieurs personnes, tenu et leu dalté dudit 23 décembre ; qu'il a esté fait sans aulcune solemnité, et que mesme lesdits défendeurs l'ont entre leurs mains, et n'en veulent faire apparoir attendu qu'il est fait sans les solemnités qui doivent estré gardées à l'aliénation du bien ecclésiastique, et que s'ils en faisoient apparoir, ils savent bien que sur la seule représentation dudit bail ils seroient condamnés à habandonner ledit lieu du fief de la Marre et aultre que c'est le commun bruit qu'ils possèdent lesdits lieux en vertu dudit bail fait entré lesdits de Saint-Georges et Moras qui estoit lors et a esté toujours depuis son serviteur domestique en qualité de maistre d'hostel à ses gaiges; et oultre prouveront que tous les tiltres, papiers et enseignemes consernans le revenu du temporel de ladite abbaye, mesme les livres servans au divin service, auroient estes brûlés par ceux de la religion prétendue reformée, et par le conseil et mauvaise volonté dudit feu de Saint-Georges lors abbé de ladite abbaye qui estoit de la prétendue religion reformée, qui ne regardait qu'a dissiper le revenu et bien de ladite abbaye, estant ennemi conjuré des ecclésiastiques, et mesme mourut en la ville de la Rochelle; et qu'à cause de cette dissipation, lesdits religieux, abbé et convent de ladite abbaye, ne peuvent àppprtèr aulcuns tiltrès pour prouver leur intention ; mais prouveront par commun bruit de tous les voysins de ladite abbaye, comme ledit fief de la Marre a esté baillé le 23,décembre audit Moras par ledit de SaintGeorges pour assouvir son désir de ruiner ladite àbbàye, et pour en, faire perdre la connoissance aux religieux, et à ceux qui séroient abbés après lui du revenu de ladite abbaye, de qui le bai a esté fait sans cause et nécessité, et qui n'est tourné au profit de ladite abbaye ; ains seulement a esté fait pour récompense de services; en quoi ladite abbaye a esté grandement lezée et de plus de cinq fois que la moitié de juste prix, nous requérant sur ce nos lettres de provision.

Pour ce est-il que nous desirans subvenir a nos subjects selon l'exigence des cas, et que ne voulons permettre telles usurpations du bien de l'église , vous mandons, et pour ce que les partyes sont en procès devant vous commettons par ces présentes, s'il vous appert de ce que dessus, que en l'an 1563 , ledit de Saint-Georges lors abbé aiet aliéné ledit mas et tenement de la Marre contenant six vingt dix boycelléés de terré dépendant de ladite abbaye de Valence; pour le tenir en fief et au devoir d'un espervier ou dix sols au choix du preneur à mutation de vassal et d'abbé par mort, de vingt cinq sols et un boyceau d'avoyne par an seulement, combien que notoyrement ledit tenement de la Marre soit de valeur de plus de cent livres par an, que ledit de Saint-Georges feust de la religion prétendue reformée, déduction du temps des premiers troubles suyvant l'édit fait en l'an 1580 à la postulation du clergé assemblé à Mellun, et nos édite de pacification, les exposans soient, au dedans du temps de restitution, que lesdits déffendeurs et detempteurs dudit tenement de la Marre soyent refusans de communiquer leur prétendu tiltre, parce qu'il est nul, faict sans cognoissance de cause, nécessité ou solemnité; que seulement en l'an 1563 ledit de Moras leur prédécesseur soict entré en la possession à tiltre dudit prétendu bail fact ici en l'an 1563 par ledit de Saint-Georges ; que s'il se trouvé que lesdites redebvances ayent esté reçues ou obéissance faicte, ce a esté lors que l'on n'avait cognoissance de la nullité-dudit prétendu tiltre, que ladite abbaye soit grandement et énormément lezéë, que les exposans ayent recouvert le project ou minute dudit prétendu bail faict en l'an 1563, que lesdits deffendeurs n'ayant ; osé communiquer leur prétendu tiltre, et des choses cy- dessus tant que suffire doibve, vous en ce cas e à faulte que feroient ledits défendeurs de communiquer leur prétendu tiltre , recepvés les exposans à soutenir qu'il n'y a aultre tiltre dudit prétendu bail que ledit project que les exposans ont recouvert estre de la main de……., et non signé, et sans y avoir esgard, ne auxdits prétendus payemens des redebvances y mentionnées et obéissances féodales, procédés au jugement dudit procès entre les partyes, et faictes droict aux exposans sur leurs demandes, fins et conclusion, nonobstant ledit prétendu bail, lequel nous avons, en tant que besoin serait, cassé, rescindé, et adnullé de tout ce qui s'en pourroit est reensuivy, relevé et relevons les exposans de grâce spéciale par ces présentes.

Donné à Paris le 2me jour d'août de l'an de grâce 1606 et de nostre règne le 18me.

 

Et plus bas, par le conseil signé Tardieu. Autrefois scellé. » (Original abbaye de Valence.) D. F. t. 81.

 

 

Requête de Charles de la Corbière, abbé commendataire de Valence, à l'évêque de Poitiers, contenant les ravages que Calvin et ses sectateurs firent dans cette -abbaye qui fut pillée et ruinée et dont tous les titres furent brûlés :, aux fins d'obtenir quelque diminution dans la répartition des décimes en 1585.

A Monseigneur l'illustrissime et reverendissime Evéque de Poitiers et Messieurs les autres Députés.

« Supplient humblement messire Charles de la Cobière, prêtre abbé commendataire de l'abbaye de N.-D. de Valence, ordre de Citeaux, en cette province de Poitou, et messieurs les Prieur, religieux et convent de ladite abbaye, et vous remontre qu'au tems qu'on a procédé au régalement des décimes ordinaires tant sur ladite abbaye, que autres bénéfices y sujets, messieurs les députés entrèrent dans la cognoissance des revenus de chacuns bénéfices pour les colizer à raison de ce qu'ils dévoient chacuns porter.

Et comme depuis ladite abbaye de Valence dans le temps de la révolte de la religion catholique, suscitée par Calvin, lequel, vint séduire et faire révolter non-seulement l'abbé qui pour lors était Ponthus de Saint-Georges, mais encore la pluspart des religieux qui furent assez malheureux de suivre et prendre la religion calviniste ; qui en même temps pillèrent et volèrent tous les litres de ladite abbaye, et en ont fait perdre la pluspart du revenu; une autre grande partie aussi perdue par les troubles des guerres de ladite religion , dans lequel tems l'on a brûlé tous les bâtimens claustraux de ladite abbaye et le choeur de l'église, en sorte qu'il n'a demeuré que la nef de ladite église, et quelques petits bâtimens de peu de conséquence.

Monsieur Pidoux précédent abbé ayant eu permission du Saint-Siège de rachepter ladite abbaye, et la retirer des mains de ceux de ladite religion prétendue reformée qui en auraient toujours joui et tiré le revenu depuis la révolte dudit Calvin jusqu'au tems qu'elle fut retirée de leurs mains qui fut en l'année 1590, et qui auroit audit tems fait restablir partie desdits bâtimens claustraux; joint qu'au tems des aliénations faites par ordre du roi, l'on aurait aliéné une autre partie des dépendances de ladite abbaye, et spécialement la terre et seigneurie de Ponseaux possédée à présent par les héritiers de M. le maréchal duc de Navaille, de valeur de cinq à six cens livres de rente, la terre et seigneurie de la cour de Voullon possédée à présent par le sieur de Villenon, de valeur de 400 livres de rente, le lieu et métairie de la Barre de Courge possédée à présent par mre de la Garinière, de la valeur de deux à trois cens livres de rente.

En sorte qu'il ne reste à présent que très peu de revenu à ladite abbaye ; de laquelle partage ayant été fait par arrêt de nos seigneurs du Grand-Conseil, le tiers en auroit été délaissé audit seigneur abbé, un autre tiers audit sieur prieur et religieux, et l'autre tiers pour l'acquittement des charges qui sont les décimes anciennes ordinaires et extraordinaires , pension des religieux lay, et autres traxes y jointes, réparations à faire tant à l'église , lieux réguliers, que autres bâtimens de ladite abbaye en dépendant, et aux vitres, ornements, vin pour dire les messes, cierges, livres, cordes des cloches, gages des officiers de ladite abbaye, vitrier et recouvreur, et comme la pension du religieux lay est de 150 livres par an, laquelle jointe aux décimes ordinaires et autres taxes soit pour les ministres convertis, pour le séminaire et autres choses, montent par an à la somme de 1000 livres, qui à présent est tenu surtaxe, que ledit seigneur abbé et les sieurs prieur et religieux ne peuvent plus supporter par le peu de revenu qu'ils ont de ladite abbaye, le tiers affecté auxdites charges ne pouvant suffire à la moitié , en sorte qu'il faut que le tiers dudit seigneur abbé, et celui desdits sieurs prieur et religieux contribuent à parfaire le surplus, quoi qu'ils dussent avoir chascun leur tiers quitte de toutes charges.

Et de plus il vous plaira, Monseigneur et messieurs les Députés, de considérer que par le passé lorsqu'on a procédé à la taxe des décimes extraordinaires, on ne les a pas réglées sur les anciennes taxes des décimes ordinaires, comme cela se devoit faire, sans y faire entrer en aucune façon la pension du religieux lay, ni les taxes pour les ministres convertis, et autres petites taxes qui sont venues depuis les décimes, ordinaires, et que si on avait agi de la sorte, ladite abbaye de Valence n'auroit pas eu de taxe extraordinaire, qu'à proportion des anciennes décimes ordinaires, qui sont les ordinaires de 7 à 800 livres quoiqu'à présent trop hautes par les raisons ci-dessus; et en taxant les extraordinaires, on n'auroit du les régler qu'à proportion qui n'iroient pas à 1600 livres, en y joignant la pension du religieux lay, et autres nouvelles taxes, cela n'auroit pas du monter à la dernière rigueur qu'à 1800 livres.

Cependant on les a toujours taxé à 2000 livres et plus ce qui fait que ledit seigneur abbé et lesdits sieurs. prieur et religieux qui ne tirent pas de tout le revenu de ladite abbaye que environ le tiers de ce qui en dépendait anciennement ; en sorte ,que de tout le revenu qu'ils en tirent avec le tiers affecté aux charges ne monte pas qu'£ 7 ou 8000 livres par an , se trouvant surchargés par les raisons ci-dessus expliquées, et qu'ils offrent de justifier.........ont été conseillés de vous supplier, Monseigneur et Messieurs les députés, d'entrer en considération de tout ce qu'ils vous exposent cy-dessus qui est les véritables pour y faire refxion, et encore d'autant plus que les autres abbayes qui sont de plus grand revenu, et entre autres l'abbaye des Châtelliers qui est de revenu de trente mille livres ne porte que peu plus de taxe tant ordinaire qu'extraordinaire, que celle de l'abbaye de Valence qui ne vaut pas le quart de revenu, et aussi l'abbaye de Bonnevault de leur même ordre, ne paye de décime ordinaire que 200 livres, quoiqu'elle soit d'autant de revenu et plus que ladite abbaye de Valence ; afin qu'en procédant au regalement tant des décimes ordinaires qu'extraordinaires il vous plaise de vos grâces les descharger d'une plus grande partie de toutes lesdites taxes, comme étant tout à fait raisonnables, et a cette fin requièrent que ce considéré, monseigneur et messieurs les députés, il vous plaise, ayant égard à la remontrance dudiit seigneur abbé et desdits sieurs prieur et religieux accorder leurs demandés; ce qu'ils espèrent de vous par votre équité et justice, que vous rendes à ceux qui vous la demande, comme font les supplians, qui seront obligés de prier Dieu pour votre prospérité et ferés bien. Signé de main originale, Charles la Corbière. (Original abbaye de Valence.) D. F. t, 81.

 

Mémoire de M. le marquis de Vérac, tendant à démontrer qu'il est fondateur de l'abbaye de Valence en qualité de successeur des seigneurs de Lesignen et de Mortemer dans la baronnie de Couhé, et de leurs descendants par les femmes en ligne directe.

An 1725, 26 mars.

Avertissement que met et fournit par devant vous nos Seigneurs des Requêtes du Palais messire César de Saint-Georges, chevalier des ordres du Roi, marquis de Couhé-Vérac, lieutenant général de ses armées et de la province de Poitou, etc., contre les abbé et religieux de l'abbaye de N.-D. de Valence en Poitou ordre de Citeaux, etc., suivant et pour satisfaire à la sentence contradictoire de la cour du 22 jour de mai 1707, par laquelle pour faire droit au principal sur les demandes, deffenses et lettres de rescision les parties ont été appointés à écrire et produire, à ce qu'il plaise à la cour, sans s'arrêter aux demandes et prétendues lettres de rescision surprises par lesdits religieux, dans lesquelles ils seront déclarés non recevables, et subsidiairement mal fondés, maintenir et garder ledit sieur marquis de Vérac seigneur de Couhé dans le droit de possession de se dire patron et fondateur de ladite abbaye de Valence, et en cette qualité dans tous les droits honorifiques attachés à ladite qualité, et spécialement dans le droit d'inhumation dans le choeur de ladite église , dans le lieu où son père et ses prédécesseurs ont leur sépulture avec tombe et inscription, ou la qualité de fondateur de ladite abbaye sera inscrite et gravée, faire défenses auxdits abbé et religieux de l'y troubler ; et pour le trouble injuste les condamner aux dommages, intérêts et aux dépeins.

Les conclusions qu'on vient de trancrire, annoncent la question sur laquelle la cour doit prononcer.

Le marquis de Vérac réunit en sa personne deux qualités qui lui attribuent les droits honorifiques dans l'abbaye de Valence.

La première de ces qualités est qu'il descend en ligne directe féminine de Hugues de Lusignan dixième du nom, comte de la Marche et d'Angoulême et d'Elisabeth reine d'Angleterre.

 Les deffendeurs reconnaissent eux-mêmes que ce Hugues de Lusignan a été leur fondateur, l'autre qualité est celle de propriétaire à titre successif de la terre et marquisat de Couhé ; et c'est des domaines démembres de cette terre, qu'a été formée la dotation primitive de l'abbaye de Valence qui est dans la paroisse, dans l'enclave et soumise à la haute justice de cette seigneurie.

Ainsi et à titre d'arrière -petit-fils du fondateur, et comme seigneur du territoire, il semble qu'on ne lui puisse contester les prérogatives et les attributs honorifiques qu'il demande.

Est-ce là en effet une question problématique et difficile à décider? Ajoutons qu'il est incontestable que les ayeux du demandeur ont été dans une possession paisible de ces droits honorifiques dans tous les tems; que les défendeurs l’ont reconnu par une transaction solemnelle, contre laquelle ils ont osé hazarder les lettres de rescision , et que le vuide qui se trouve dans la possession antérieure à cette transaction n'a sa source que dans la profession que les auteurs du sieur marquis de Vérac on faite de la religion prétendue reformée pendant plus d'un siècle.

C'est à la faveur de cette légère interruption, que les religieux ont entrepris d'enlever les tombes, d'effacer les inscriptions, de détruire les autres monuments qui démontraient le droit des fondateurs et la reconnaissance des anciens religieux.

C'est encore cette même interruption et les entreprises injustes qui servent de prétexte à leur défense, et dont ils veulent colorer leur ingratitude.

La cour par un jugement contradictoire a déjà décidé la provision et le dernier état en faveur du marquis de Vérac. Il espère qu'elle ne trouvera pas plus de difficulté à prononcer sur le pétitoire et à lui adjuger toutes les conclusions.

 

Faits généraux.

Que l'abbaye de N.-D. de Valence, ordre de Cîteaux, ait été bâti, fondée et dotée par Hugues de Lusignan dixième du nom, c'est une vérité historique attestée par tous les auteurs.

Elle est avouée par les religieux; l'époque est du commencement du XIII ème siècle, et Hugues de Lusignan était comte de la Marche; il épousa Isabeau ou Elisabeth (Isabelle) comtesse d'Angoulême veuve de Jean sans Terre roi d'Angleterre.

Il choisit pour l'établissement de sa fondation, non son comté de la Marche, ni celui d'Angoulême; mais un lieu dépendant.de sa terre et seigneurie de Couhé en Poitou et voisin du château.

C'est du démembrement de partie des domaines de Couhé, que la dotation fut composée. Aussi les premiers-abbés de Valence s'expriment ainsi : Hugo comes Marchiae et Engolismae domiminus fundator noster.

 Et le même Hugues ajoutant quelque chose à ses premières libéralités, employé les expressions : Abbati nostro de Valentiâ et fratribus ibidem domino servientibus.

Adjoustons que Hugues de Lusignan onzième du nom dit Brun, parle en 1247 en ces termes de la fondation :

Nobilis vir dominus Hugo de Lezigniaco comes Marchiae pater noster, et bonae mémoriae Hisabelis regina Angliae, comitissa Engolismae et Marchiae mater nostra, fundaverunt et dotaverunt de bonis suis abbatiam Beatae Mariae de Valentiâ prope Cohiacum.

 

C'est donc la terre de Couhé qui a été la source de la fondation.

On ne craint pas que les déffendeurs desavouent les titres et les expressions que l'on vient de leur indiquer. On est persuadé que leurs archives les leur ont apprises, et par cette raison on ne s'étendra pas d'avantage sur cette première époque.

Il doit donc demeurer pour constant que la fondation de l'abbaye de Valence est l'ouvrage de la piété de Hugues de Lusignan ; que c'est dans la terre de Couhé qu'elle a été bâtie ; du démembrement des domaines qu'elle a été dotée, et qu'elle est encore actuellement dans l'enclave de cette seigneurie, et sous la jurisdiction du marquisat de Couhé.

Le deuxième fait historique, qu'il est nécessaire de proposer, attesté par tous les auteurs qui ont parlé de la maison de Luzignan et des comtes de la Marche et d'Angoulême, est que la branche masculine des seigneurs de Luzignan fondateurs de l'abbaye de Valence, finit en la personne de Hugues XIIIme et de Guy son frère.

Ils moururent sans postérité; le dernier, Guy ou Gûyard, pendant la vie de son aîné prenoit le surnom de Couhé.

Il prit ensuite les titres de Comte de la Marche et d'Angoulême.

Après la mort de Guy arrivée en 1307, le roi Philippe-le-Bel se mit en possession de tous les biens de la maison de Lusignan, fondée en premier lieu sur les créances qu'il avait du chef de Hugues, et les emprunts qu'il lui avait faits pour le voyage de la terre sainte.

En deuxième lieu sur un testament de ce même Hugues, par lequel il avait institué Philippe-le-Bel son héritier, testament qu'on disait avoir été brûlé par Guy, qui d'ailleurs, ainsi qu'on le présuppose, était tombé dans le crime de félonie, puisqu'il s'était ligué avec les Anglois.

Les soeurs de Hugues et de Gui, entre autres Jeanne de Luzignan de la Marche qui avait été mariée à Pierre de Janville ou Joinville, combattirent les prétentions du roi.

Les contestations, après avoir été agitées au Parlement avec M. le Procureur général, furent terminées par une transaction de l'an 1305.

Qu'il soit permis de le dire, ce fut le partage du lyon.

 

Philippe le-Bel garda les comtés de la Marche et d'Angoulême et la baronnie de Luzignan.

Il assigna quelques revenus aux autres soeurs ou à ceux qui les représentoient. Et à l'égard de Jeanne la Marche de Luzignan, ce prince lui délaissa le château et châtellenie de Couhé avec toute seigneurie justice haute et basse, fiefs, rentes et toutes autres choses appartenans et dépendans, avec promesse de garantie envers et contre tous.

Ainsi la terre de Couhé qui était un ancien domaine de la maison de Lusignan, demeura par les droits du sang à Jeanne héritière légitime.

 C’est l’unique, mais précieux reste des grandes terres qui étoient fondues dans cette illustre maison.

Une fille unique naquit du mariage de Jeanne de la Marche de Lusignan avec Pierre de Joinville. Elle fut nommée Jeanne comme sa mère, et épousa Roger de Mortemer et lui porta la terre de Couhé.

Ainsi la branche directe féminine de Lusignan après avoir fait un seul degré dans celle de Joinville, fondit dans celle de Mortemer au commencement du XIVme siècle.

 Elle s'y est perpétuée de masle en masle jusqu'en l'année 1490 que Anne de Mortemer fut mariée à Guichard de Saint-Georges, lequel devint par cette alliance seigneur de Couhé.

La branche de la maison de Saint-Georges descendant de Guischard et de Anne de Mortemer, s'est perpétuée en ligne directe de mâle en mâle jusqu'au sieur marquis de Vérac dernier.

On ne pense pas que les deffendeurs portent leur incrédulité à révoquer en doute cette généalogie. On les confondrait par les titres les plus solemnels et les plus respectables, et avec le secours des historiens et des généalogistes ils peuvent même porter leur curiosité jusque dans les archives de l'abbaye de Saint-Maixent.

 Ces religieux leurs confrères en observance monastique leur apprendront que la terre et seigneurie de Couhé est mouvante de l'abbaye de Saint-Maixent; que les seigneurs de Lusignan en ont prêté la foi et hommage, et fourni leurs aveux et dénombremens ; que les seigneurs de Mortemer comme héritiers immédiats de Jeanne de la Marche de Luzignan et en cette qualité propriétaires de la terre de Couhé, ont rendu les mêmes hommages ; et qu'enfin les seigneurs de Saint-Georges héritiers en ligne directe d'Anne de Mortemer se sont soumis aux mêmes devoirs de vassalité, et les ont continués depuis l'an 1490 jusqu'à présent.

C'est donc en vain que les abbés et religieux de l'abbaye de Valence tachent d'illustrer leur origine, et veulent s'armer d'un nom toujours respectable, en réclamant le roi pour fondateur.

Car du moins qu'ils sont forcés d'avouer que Hugues de Luzignan Xme, comte de la Marche et d'Angoulême, est leur instituteur et leur dotateur, ils ne peuvent reconnoitre des fondateurs plus vrais el plus légitimes, que les descendans en ligne directe de ce Hugues de Lusignan.

Le roi n'a pas besoin de cette décoration; et M. le Procureur général est trop équitable pour adopter une si odieuse prétention, et pour contester les droits des héritiers du sang, d'autant plus que ce n'est qu'à titre de créance ou de donation testamentaire , que le roi Philippe-le-Bel devint propriétaire des comtés de la Marche et d'Angoulême et de la baronnie de Luzignan ; que ce prince délaissa la terre de Couhé à Jeanne de la Marche qui l'a possédée à titre successif, et la baronnie au même titre à ses descendans; qu'enfin c'est dans la terre de Couhé à la porte du château, et du démembrement des domaines de cette seigneurie que l'abbaye de Valence a été fondée et dotée, et que les seigneurs de Couhé ont conservé tous les droits de supériorité féodale sur celle abbaye.

 

On pourrait encore appuyer les vérités historiques, que l'on vient d'exposer, de différentes preuves :

1° du témoignage des auteurs, comme Duchesne dans son histoire d'Angleterre augmentée par Daverdi et imprimée en 1666, Mezerai, les annales d'Aquitaine, de Belay d'Aubigné et le dictionnaire historique de Moreri sous le nom d'Angoulême et de Lusignan ;

2° on verrait encore que les armoiries de la maison de Lusignan qui étoient burrelées ou fascées d'argent et d'azur, avaient été continuées dans la branche de Mortemer qui les avait chargées de trois lions rempants, et ces divers armoiries se trouvent actuellement gravées dans l'abbaye de Valence, et dans les lieux mêmes où l'on doit mettre celles des fondateurs.

 

 Elles l’étaient aussi dans tout le château de Couhé, et non seulement sur les portes, mais même dans les sceaux des actes et dans les anciennes tapisseries.

 

 Enfin les descendants de ces trois branches de Luzignan, Mortemer et Saint-Georges ; ont été reconnues fondateurs par le droit de sépulture, dont ils ont joui dans le choeur de l'église abbatiale de Valence.

 Aymar de Lusignan évêque de Vrezerbi en Angleterre et seigneur de Couhé, y: fut transporté de Paris où il était mort en 1261.

 Hugues Brun XIIIme y fut pareillement inhumé en 1305.

Jeanne de la Marche de Luzignan sa soeur; dame de Couhé y choisit sa sépulture par son testament de l’an 1321, et elle en parlé comme du tombeau de ses prédécesseurs. Jean de Mortemer 3ème du nom, avait disposé de sa sépulture dans la même église. Il changea par son codicille de l'an 1502: mais Anne de Mortemer sa fille femme de Guichard de Saint-Georges, y fut enterrée en 1528.

Gabriel de Saint-Georges seigneur de Couhé et gouverneur de Saint-Maixent y fut inhumé environ l'an 1560. Les défendeurs l'ont reconnu dans la transaction de 1680 Joachim de Saint-Georges fils de Gabriel va été aussi enterré; et depuis que les auteurs du sieur marquis de Vérac ont eu le bonheur de rentrer dans le sein de l'église catholique, son père et un de ses frères en 1693 et 1704 ont été mis dans le tombeau de leurs ancêtres dans le choeur et comme fondateurs de ladite abbaye.

Il n'est pas encore inutile d'observer que suivant une tradition constante dans le pays et dont il y en a encore des vestiges de preuves assés considérables, les anciens seigneurs de Couhé avaient un caveau destiné pour leur sépulture dans le choeur de l'église abbatiale, qu'on y descendait les corps dans des cercueils de pierre ; et pendant que les seigneurs de la maison de Saint-Georges étaient engagés dans les erreurs de l'hérésie de Calvin, ce caveau fut détruit par les religieux de Valence sous prétexte de rétablir le grand autel, qu'ils disaient avoir été détruit pendant les guerres de la religion, et que par une irréligion condamnée par toutes les loix de l'église et de l'état, ils tirèrent de ce caveau les cercueils de pierre, et les destinèrent aux usages les plus indécents et les plus profanes. Tels sont les faits généraux dont on a cru devoir rendre compte.

 

 

Bulletins_de_la_Société_des_[

 

Découvertes archéologiques.

M. Rousseau donne lecture d'une note par laquelle M. Bergthol, membre non résidant, notifie quelques découvertes récemment faites à Couhé (voir fig.) :

 1° Un lampion gallo-romain en terre cuite blanchâtre, haut de 17 centimètres, trouvé rue du Pavis (maison Martin), à l'occasion de travaux de terrassement, à une profondeur d'environ 3 mètres. L'emplacement de la découverte a également restitué quelques dents de cheval. M. Eygun signale que d'autres objets analogues figurent dans notre musée.

2° En creusant une cave au canton dit « le Vachon », dans le jardin de M. Guyonneau aîné, des terrassiers ont découvert, à une profondeur d'environ deux mètres, un grand nombre d'ossements humains : une quinzaine de crânes, des tibias, etc. Ces ossements, suivant les indications des ouvriers, étaient dispersés.

A une distance d'environ cinq mètres, en creusant les fondations d'un mur, ils sont tombés sur une sépulture intacte. Le squelette, gisant sur une espèce de terre damée et orienté vers l'est, était entouré de pierres calcaires, marquant les contours du corps comme certains sarcophages du haut moyen âge.

Cette tombe se trouvait malheureusement placée à la limite de deux propriétés différentes : trois quarts au territoire de M. Guyonneau et le reste au territoire du voisin, M. Fouet.

La partie supérieure du défunt était accompagnée de deux urnes en terre cuite rougeâtre, l'une d'une hauteur de 8 cm. 5 avec une épaisseur de panse de 8 cm. 5, et l'autre un peu plus grande, d'une hauteur de 11 cm. 5 et d'une épaisseur de 10 cm. Outre ces deux urnes, les ouvriers trouvaient encore le fond d'un autre vase d'un diamètre d'environ 12 cm. et d'une épaisseur d'un demi-centimètre.

Cette sépulture appartient probablement à la fin de l'époque gallo-romaine ; à Ceaux, village voisin de Couhé, le fossoyeur a trouvé au cimetière communal des urnes semblables.

 

 

 

Indicateur archéologique de l'arrondissement de Civrai : depuis l'époque anté-historique jusqu'à nos jours, pour servir à la statistique monumentale du département de la Vienne / par P. Amédée Brouillet,.... précédé d'un Aperçu géologique et agronomique / par M. Brouillet père,...

Société des antiquaires de l'Ouest

 

 

Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU ) <==

 

 


 

Sceau d'Hugues X de Lusignan, d' Isabelle d'Angoulême et famille

Ce que l'on sait, c'est qu'Angoulême a donné naissance à Isabelle Taillefer, qui devint reine d'Angleterre par son mariage avec Jean-sans-Terre. Ce que l'on sait peut-être moins bien, ce sont les circonstances dans lesquelles cette même Isabelle a associé sa fortune à celle des Plantagenets.


 

(1 ) M. De Lestang, propriétaire de l'abbaye de Valence, possède un dessin de ces ruines fait d'après nature, par Mmme Hastron, quelques temps avant leur complète démolition.

Ce dessin fort bien fait et qui parait être exact est fort précieux aujourd'hui que ces ruines ont disparu.

La Bibliothèque de la ville de Poitiers en possède également un autre qui est remarquable.

(2.) Année 1239 Charta Hugonis de Leziniaco, Marchiae et Engolismae comitis, qua coenobio B. Mariae de Valentia, a se fundato, nundinas, cum pedagio et rendis, singulis annis, in festo B. Dionysii, per tres dies continuos, circa dictum coenobium duraturas, concedit. Actum anno Dom. MCCXXXIX, mense Octobris.

D. Sammarthanus, Gall. Christ. (edit, noviss) tom II, com. 1359.

En l'an 1239, la charte d'Hugues de Lusignan, comte des Marches et des Angoulême, par laquelle le couvent de B. Maria de Valence, fondé par lui, devrait tenir des foires, avec péages et loyers, chaque année, sur le festival de B. Dionysius, pendant trois jours consécutifs, autour dudit couvent. A agi dans l'année Dom. 1239, au mois d'octobre.

 

(3)   Dans le Dictionnaire historique el généalogique des familles du Poitou, les Lusignan portaient « burelé d'argent et d'azur de 10 pièces , au lion de gueules, armé , lampassé et couronné d'or, brochant sur le tout.

 Pour cimier, une mellusine (femme terminée en poisson tenant de la main droite un miroir et de la main gauche un peigne) Ce cimier a été adopté depuis par les branche issues de la souche principale. » t. 2 p. 327.

(4:) Voir plus loin le mémoire de M. le marquis de Vérac, tendant à démontrer qu'il est fondateur de l'abbaye de Valence, en qualité de successeur des seigneurs de Lusignan et de Mortemer dans la baronnie de Couhé et de leurs descendants par les femmes en ligne direct". — An 1725, 20 mars, page

(5.) D’après le Gallia-Christiana et le Clergé de France par M l'abbé Hugues du Tems, t 2 p. 511 et 512, le premier abbé régulier de Valence était Jean 1er du nom en 1230.

Le deuxième, Gervais. en 1239  

Le  troisième, Guillaume, en 1252 et 1258

Le quatrième, Gui de Chaumont, prieur de Clairvaut, puis abbé de Valence.

Le cinquième, Pierre Ier du nom, en 1333.

Enfin le sixième, Jean II, qui fit un accord en 1376 avec le seigneur de Couhé, et par lequel l'auteur de ce mémoire historique commence la série des abbés de Valence.

Je donne pins loin la liste de ces abbés telle que je l'ai copiée dans le Clergé de France.

(6.) D’après l'ouvrage cité ci-dessus, ce Pierre IIème était abbé en 1399, et fut remplacé par Robert le Mercier, 8éme abbé de Valence, en 1405 et 1406. Il me parait donc pas probable que Pierre II était encore abbé en 1410 et 1414, comme le dit le mémoire.

 (7.) De plus, à ce Robert le Mercier succéda un Pierre III, 9ème abbé de Valence , en 1406 et 1414 , et non pas Jean Gousel Ier du nom, qui n'est pas désigné dans le Clergé de France; on y trouve un Jean III Goust ou de.Gont, 10me abbé de Valence, de 1424 à 1453, qui paraît être le même que ce Jean Gousel

(8) Après Jean Gousel succéda non pas Jean Pelletier ainsi que l'indique le mémoire ci-dessus, la liste du Clergé de France elle Gallia Christiana, mais un Jean Coussot, abbé de Valence, ainsi que le prouvent une procuration donnée par lui le 31 septembre 1421 et une quittance du 14 février 14Î3, à révérend frère en Dieu M- l'abbé de Moreaux. — Voir celle quittance, p.

Jean IV Pelletier n'a été abbé que de 1554 à 1456.

(9)   Ce Jean Gourt IIème du nom, abbé de 1459 à 1475, n'est pas mentionné dans le Clergé de France, qui donne pour successeur immédiat à Jean Çelletier, Raoul du Fou, abbé en 1479.

 (10 ) Dans 1 le Clergé de France. Ceta bbé est nommé Pouce Ier de la Grèze.

(11) Dans le même ouvrage cet abbé est nommé Ponce II de Saint-Georges,

(12.) Voir Thibeaudeau , histoire du Poitou , p. 395, chap. 24, vol. 1

Voir également. un peu plus loin, p. 291 , lettres de Henri IV contenant le récit des ravage faits dans l'abbaye de Valence par Ponthus de Saint-Georges. — An 1606, 2 août,

(13.) Daprés des pièces trouvées dans les archives de l'abbaye de Valence et dont les titres sont conservés dans le tome 81 des manuscrits de dom Fonteneau, on trouve un Charles Brureau nommé abbé de Valence le 10 janvier 1598 ; il fut le successeur immédiat de René Pidoux, Cet abbé parait être inconnu au mémoire historique ci-dessus et à l'abbé Hugues du Tems,

De plus, d’après cet auteur, le successeur de René Pidoux fut Claude de Juigné de la Corbière, breton, on 1649, et Charles de Juigné de la Corbière, chanoine de Paris , (probablement frère ou parent du précédent; cité dans le mémoire, ne fut abbé qu'après Claude, en 1685.

(14.) Cet abbé est désigné dans le Clergé de France sons le nom de Louis d'Illier d'Entragues; il fut nommé le 1eri novembre 1696 , devint évoque de Lectoure et non pas évêque de Clermont comme le dit le mémoire.

(15.) Après Louis d'Entragues, N. le Sage fut nommé à cette abbaye; il la refusa et mourut peu de temps après. Son successeur fut N. Nérot, nommé le 8 janvier. 1721. Aprés Nérot, Jean-François Aboias de Monredop de Ville-Vielle, fut nommé à l'abbaye de Valence en 1744, et en fut le dernier abbé..

 

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