Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
8 décembre 2021

1674 Conquête de l'île de Noirmoutier par l’amiral Cornelius Tromp

1674 Conquête de l'île de Noirmoutier par l’amiral Cornelius Tromp

LA SITUATION DE LA FRANCE AU MILIEU DE L'ANNEE 1674.

Louis XIV se trouvait depuis deux ans en guerre contre la Hollande, mais ses alliés l'avaient peu à peu abandonné, tandis qu'il voyait au contraire les puissances se grouper autour de ses ennemis, parmi celles-ci, l'Angleterre jouait un rôle essentiel qui se développa jusqu'à la paix de Nimègue; son influence fut prédominante sur la nature et le développement de la politique française.

Elle était entrée en guerre à nos côtés contre les Etats et la collaboration se traduisit par les campagnes de 1672 et 1673, au cours desquelles se réalisa, avec plus ou moins de bonheur, une action maritime commune, sous la direction anglaise.

Mais, sous la pression de l'opinion publique, le Roi Charles II et son gouvernement surent signer la paix avec les Hollandais en Mai 1674; plus tard, malgré les ménagements dont elle sera l'objet sur mer de la part de la politique de Louis XIV, elle prendra ombrage de nos succès maritimes et son attitude déterminera l'abandon de Messine en 1678.

Supériorité Hollandaise sur mer.

Nous sommes donc seuls sur mer, à cette époque, avec notre Marine neuve, dont nous ne soupçonnions pas la valeur, ses Chefs en qui nous n'avons pas confiance, en présence de la nation maritime par excellence, ses flottes et ses Chefs au prestige mondial, parmi lesquels RUYTER, le plus grand marin de guerre de tous les temps.

La réaction française est immédiate; désarmement du plus grand nombre des vaisseaux, abandon de l'Atlantique et de la Manche à nos adversaires, faveur accordée à la course, organisation de la défense du littoral, et seul maintien, dans le Ponant, de petites divisions à caractère défensif, pour la protection des pêcheurs, des Terre-neuvas, des caboteurs, de la flotte des gabelles, contre les corsaires Ostendais, Zélandais ou Biscaïens.

Louvois donne des ordres aux Gouverneurs, car les provinces de l'Ouest ne sont pas absolument sûres, et l'on craint des intelligences avec l'ennemi venant de mer.

Le champ est on effet libre pour les Hollandais, et, ceux-ci vont s'attaquer à nos colonies et à nos côtes : Ruyter et Tromp partent en Mai avec plus de 50 vaisseaux, se séparent en Manche : le premier ira échouer devant le Fort-Royal de la Martinique, le 20 Juillet dans des circonstances étonnantes et démoralisantes.

 

Louis XIV avait une politique d'alliance avec l'Angleterre qui contrariait les Hollandais. Il avait eu aussi des froissements personnels avec le prince d'Orange sur lesquels je n'insisterai pas.

Sa politique provoqua, en même temps que la Révocation de l'Édit de Nantes, une première coalition, qui est de 1673.

En 1674, les Hollandais équipent une flotte énorme, commandée par les deux plus grands amiraux peut-être qu'on ait jamais connus puisque l'amiral Jurien de la Gravière, un connaisseur, a dit d'eux : « Tromp et Reuter sont les deux plus imposantes figures de l'histoire navale. »

Tromp et Reuter conduisent une flotte qui se divise à la sortie de la Manche en deux parties, l'une restant pour surveiller l'Angleterre, puis gagner l'Amérique avec Reuter, l'autre descendant sur les côtes de Bretagne et de Vendée, avec Tromp.

Nous revenons en Vendée.

A tous les caractères que nous venons de leur reconnaître, il faut ajouter que les Hollandais de cette époque étaient des guerriers.

Ils avaient donné la preuve de leurs qualités guerrières contre les Espagnols. Les compagnies d'archers dont vous voyez les portraits au Reicksmuseum d'Amsterdam étaient des citoyens qui défendaient la Hollande.

La fameuse « Ronde de nuit » représente la sortie d'une de ces compagnies d'archers de son « de Doolen » ou Salle.de réunion. Entre parenthèses, ce n'est pas une ronde de nuit.

La scène se passe en plein jour mais comme les rues étaient très étroites, le soleil y parvenait difficilement, d'où faux jour, d'où clair-obscur, d'où aussi le tableau de Rembrandt.

Repoussée à Belle-Isle, la flotte hollandaise descend jusqu'à Noirmoutier.

L'Escadre de TROMP.

 

Elle comprenait 40 vaisseaux de haut bord, 60 vaisseaux de plus petite taille et une nombreuse artillerie, sans compter l'infanterie de 3 ou 4.000 hommes de troupes sous Van Horn.

Les complaisances ou les trahisons qui lui auraient permis une action militaire efficace sur notre territoire; cet espoir fut vain; la médiocre conspiration du .comte de Rohan, en Normandie, fut éventée, et les résultats furent maigres : Noirmoutiers occupée quelque temps.

 

Lorsqu'elle arrive en vue de Noirmoutier, la population sent qu'il y a danger.

 Le gouverneur le sent mieux que tout autre, car il s'enfuit tout de suite. Il n'y avait pas de soldats. Il n'y avait que les paysans et les moines habitant l'abbaye de la Blanche.

L'abbé de la Blanche s'institue, de sa propre autorité, chef de la résistance. Il organise ses hommes. Il en fait des soldats improvisés.

Il les place en sentinelle, si bien que le 3 juillet 1674, quand l'amiral Tromp envoie un parlementaire dans une embarcation, les sentinelles vendéennes, peu habituées aux usages militaires, n- sachant pas ce que c'est qu'un parlementaire, font feu sur l'embarcation et blessent le neveu du comte de Horn.

Furieux, les Hollandais débarquent le lendemain 2 000 hommes, prennent la ville, non sans éprouver quelques pertes puisque nos Vendéens trouvent le moyen, tout peu soldats qu'ils étaient, de tuer ou blesser 135 Hollandais.

Il en résulte pour l’île, trois semaines de pillage total et complet avec pendaison des récalcitrants. Au bout de ce temps les gens de Noirmoutier demandèrent grâce.

 L'ennemi ravagea l'ile, coupa le bois de La Chaise, rasa les deux tours du château, qui battaient du côté du port, et, en se retirant, au bout de vingt et un jours, avec promesse d'une rançon de 42.000 livres, emmena en otages Mathurin Bourriau, sieur de l'Anglée, Charles Friou, sieur du Marais Vieux, André Joubert jeune, Nicolas Mouraud et les frères Bernard Fouillon et Henri Leret

On les emmena à Rotterdam où ils furent emprisonnés à l'hôtel de l'Amirauté.

Pendant deux ans, personne ne voulut payer la rançon, ni Louis XIV, ni la duchesse de la Trémoille, qui était suzeraine de l'île, ni les habitants, ni les amis. On ne trouva personne pour mettre .la main à la poche et donner les 42 000 livres.

Pendant ce temps, les malheureux otages étaient en prison.

Ils se désolaient, étaient malades, tour à tour. Il y avait parmi eux des gens mariés dont les femmes se désolaient aussi.

Des contestations s'élevèrent par la suite au sujet du recouvrement, autorisé par Louis XIV, du prix de la rançon sur les habitants.

 Il fallut procéder.

Telle est l'origine de la requête que l'on va lire, adressée par Bouhier du tableau, l'un des collecteurs de la taxe, au Conseil du Roi, pour lui demander de solutionner quelques points controversés (1).

Au milieu de langueurs et de récriminations contre les otages, assez vives, mais, semble- t-il, bien peu fondées, car les décisions intervenues n'en tinrent aucun compte, le lecteur y trouvera, croyons-nous, à glaner maints détails intéressants, et c'est dans cette intention que nous la publions aujourd'hui.

Requète de Bouhier du Sableau

« Plaise au Conseil de donner son avis sur les questions ci- dessous proposées

« Le jour et fête de Saint-Georges, troisième du mois de juillet dernier an mil six cent soixante et quatorze, l'armée navale de Hollande, conduite par l'amiral Tromp et par Son Excellence le comte de Horn, général des troupes, et l'un de ses lieutenants généraux, le marquis de Soumardy, mouilla dans la baie, qui est en l'ile de Noirmoutier et la côte de Retz, sur les sept à huit heures du matin; puis, sur les trois à quatre heures du soir, les vents et la marée leur étant favorables, les gros vaisseaux, qui étaient au nombre de cinquante, demeurèrent mouillés et détachèrent cent ou six-vingts vaisseaux légers qu'ils avaient avec eux, comme frégades (sie), barques longues, tartanes, cravettes (sic), chaloupes et autres, chargées de gens et canons, tous lesquels à l'envi qui feraient les plus de feu, attaquèrent ladite île de Noirmoutier, s'efforcèrent de mettre leurs troupes pied à terre, dont ils furent empêchés (sic) par les habitants dudit (sic) île et contraints de se retirer après deux heures et demie de combat.

« Le lendemain, quatrième, les mêmes vaisseaux qui avaient donné le soir précédent recommencèrent l'attaque sur les quatre heures et demie du matin, et, comme il y a dans ladite île de Noirmoutier plusieurs descentes faciles et que, dès le soir, ils avaient remarqué nos forces et les endroits où nous n'avions point de canons, ils firent tant de diversions qu'après une heure et demie de combat ils vinrent échouera vaisseaux perdus, comme la mer tombait, tout au travers des rochers du Vieil, et firent leur descente au dit lieu du Vieil, où il n'y avait aucuns canons, et ce à la faveur d'un nombre infini de volées de canon qu'ils nous tirèrent, joint que, dès la même nuit, le tiers ou la moitié de notre milice, habitants dudit lieu de Noirmoutier, avaient abandonné les lignes sous prétexte, les uns d'aller chercher des munitions de guerre et les autres de bouche, et ne retournèrent plus, n y ayant pas dans toutes lesdites lignes plus de 400 hommes, si mal conduits et de si mésintelligence, que aucun deux ne voulut quitter son poste pour défiler et aller secourir environ 60 hommes, pour le plus, qui se trouvèrent et s'opposèrent, mais, en vain, à ta descente d'une armée de 7 à 8.000 hommes, qui les firent plier, et abandonnèrent, pour se sauver en terre ferme et éviter ta fureur de leurs ennemis, les uns à. pied et les autres à cheval, tant hommes que femmes et enfants, pauvres et riches, à la réserve de quelques-uns qui avaient quitté les lignes dès la nuit et ne s'étaient pas trouvés au combat du matin, comme dit est; desquels aucun d'iceux ne se voulurent sauver, combien qu'il leur aurait été plus facile qu'il n'était pas à beaucoup d'autres qui se sauvèrent bien, d'autant qu'il avait un cheval à l'écurie et fut prié de se sauver par d'autres qui se sauvaient dans un bateau, à quoi il répliqua qu'il voulait rester et que qui voudrait se sauver se sauvât (2).

« De sorte qu'il se trouva si grande quantité de monde au passage de la Fosse, lieu ordinaire par lequel l'on entre et sort le plus facilement dudit île (sic) et y avait si peu de vaisseaux pour passer que M. le marquis de Soumardy, l'un des lieutenants généraux de l'armée, les joignit au passage, les pria de retourner dans leurs maisons, les assurant qu'ils n'auraient aucun mal, et, ce pendant qu'il les entretenait, les gens qui le suivaient le joignirent, et fit retourner tous les habitants dudit Noirmoutier en leurs maisons, à la réserve de environ un cent ou six-vingts, qu'il fit prisonniers ou que ce soit le comte de Horn, général des troupes ennemies, lequel ensuite, et deux jours après, les renvoya dans leurs maisons et donna des gardes à quelques-uns d'eux.

« Ledit sieur général fit camper partie de son armée dans les blés proche le bourg de Saint-Nicolas-de-Barbâtre et partie dans la ville dudit Noirmoutier, mais fort peu.

Ils furent huit jours audit Barbâtre, ou ils défirent toutes les portes, fenêtres, planches et quelques couvertures de maisons et moulins dudit Barbatre pour faire leurs huttes, arrachèrent quantité de froment, fèves, seigle, orge et avoine, et hachèrent les meubles de bois, emportèrent ce qu'ils trouvèrent de lingerie, vaisselle, poëlerie et habits, et l'amiral Tromp fit emmener tous les vaisseaux qu'il trouva dudit île de Noirmoutier, qu'il fit charger des sels des particuliers, habitants d'icelle, et porter ses grands vaisseaux avec quelques froments.

« Et comme ces messieurs n'étaient pas contents du butin qu'ils avaient trouvé, ils s'avisèrent de menacer les habitants, qu'ils tenaient prisonniers de guerre, de les faire pendre, de mettre le feu, d'arracher les vignes et de faire couper les.chaussées et digues de mer pour faire inonder ladite ile, à moins qu'ils se rachetassent et toute ladite île.

« Il est à considérer qu'ils ne firent ces menaces que en suite de l'offre que certain Quidam leur fit de leur donner cent pistoles pour se rachat de ses barques, ce qui obligea certain innocent d'habitant d'offrir cent pistoles pour qu'ils ne fissent pas brûler la maison de son père de sorte que le comte de Horn y prit goût et s'avisa de leur demander la somme de cent cinquante mille livres.

Les Religieux de l'abbaye de Notre-Dame-la-Blanche passèrent, de la terre ferme, où ils s'étaient sauvés, en ladite île et tâchèrent de s'accommoder pour leur particulier, sans parler d'autres intérêts d'habitants, et firent offre de la somme de neuf mille livres pour que leur maison ne fût point brulée ce qui ne fût point accepté par ledit comte de Horn, et ne leur laissa pas à moins de douze mille livres et, ne se pouvant accommoder de cette façon, ils composèrent, pour toute ladite île, à la somme de quarante et deux mille livres, par acte du mois de juillet 1674, dont la teneur s'ensuit

« Nous, soussignés, prieur, religieux et habitants de la ville et île de Noirmoutier, sommes convenus avec Son Excellence Monseigneur le comte de Horn, générai de l'armée, pour la rédemption de la ville et île de Noirmoutier, des articles suivants

« Son Excellence s'oblige de faire cesser actuellement tout pillage, transport de quelque marchandise après le jour d'hui et de faire conserver ce qui peut rester de blé, sel, vin, maisons et autres marchandises, et de rétablir les habitants dans tous leurs droits et possessions incessamment, et pourront, les soussignés ou leurs ordres, faire faire la récolte des fruits de ladite île à eux délaissés par Sa dite Excellence pour servir à les rédimer de la somme ci-dessous. Moyennant laquelle assurance les soussignés, faisant tant pour eux que les autres habitants intéressés de ladite île, promettent de payer dans quatre mois à Sa dite Excellence, ou à celui qui a ses ordres, la somme de quatorze mille écus. Pour l'assurance du payement de la dite somme, nous soussignés nous obligeons, tous en général et chacun en particulier, in solidum et le Révérend Père, prieur de l'abbaye Blanche avec un de ses  religieux, se sont volontairement donnés pour otages, comme aussi messieurs de l'Anglée, seigneur de l'Anglois Charles Friou, seigneur du Marais-Vieux ; André  Joubert.

« En foi de quoi nous avons signé la présente, en Noir moutier, le 20 juillet 1674. Ainsi signé en la minute des présentes

« Le comte DE HORN. Frère Bernard FOUILLON. « prieur de la Blanche. Frère Jean FERRE, procureur. Frère Henry LERET. P. RERUFFÉ. M. BOURIAUD. C. FRIOU. J. BALZEAU. N. MOURAUD. M. FLESCHOUS. A. JOUBERT. F. MICHISNEAU. J. SORTERT.  Yves JOLLY. Thomas THARAUD »

Le même jour du traité, 20 juillet 1674, ledit sieur comte de Horn commanda à deux notaires dudit île, conduits par une compagnie de ses soldats, de se transporter, par toute ladite île, chez les habitants et les faire signer et consentir un acte par lequel ils s'obligèrent solidairement de payer ladite somme de quatorze mille écus, et l'on croit que ce fût à la prière et supplication des religieux et autres qui avaient fait et signé le traité de l'autre part, et, croyant (?) obliger les autres habitants qui s'étaient retirés à la terre ferme de le venir trouver audit lieu de Noirmoutier, leur (envoya) un exprès, qui était un de ces mêmes moines qui avaient signé ledit traité, appelé frère Jean Ferré, leur dire qu'ils eussent à retourner avec leurs familles en leurs maisons, qu'ils n'auraient aucun mal, ni déplaisir, et qu'il n'était plus question que de ratifier le susdit traité par un acte qui les obligeât de payer solidairement ladite somme de 14.000 écus, et que, pour preuve et assurance de ce, il leur envoyait, par le même moine, un passeport pour passer et repasser de terre ferme à ladite île, ainsi qu'il se prend par la copie ci-dessous transcrite :

« Le comte de Horn, grand maitre de l’artillerie des P. U. du Pays-Bas, général de l’armée destinée pour la côte de France »

« Nous permettons à toute sorte de personnes, tant habitants de l'ile de Noirmoutier qu'à autres, de passer et repasser avec liberté moyennant, qu'ils soient sans armes, à la réserve des gentils hommes qui pourront avoir leur épée et qu'ils nous donnent connaissance à leur arrivée dans cette île.

« Fait à Noirmoutier le 20 juillet 1674. Ainsi signé en la minute:

 

« Le Comte DE HORN. « Par Son Excellence

« ESCHIMMEL PENNEM PENNINGH »

 

« Enfin, le passeport, ni l'éloquence dudit moine porteur d'icelui, ne purent, obliger aucun desdits habitants qu'il trouva à la terre ferme de passer dans ladite île, ni de s'obliger auxdits 42.000 livres (sic), pour le rachat d'icelle.

Le moine, se voyant, privé de cette espérance, s'emporta contre eux et leur dit en colère que, puisqu'ils ne voulaient pas signer, que ledit comte de Horn ferait brûler la ville, bourgs et villages, ferait couper les chaussées et digues de mer et arracher les vignes, et qu'il reviendrait et mettrait à taxe ses prisonniers et en prendrait d'autres.

Mais on se moqua de lui, lui disant que le comte de Horn était content de ses prisonniers et qu'il ne s'agissait plus que de l'intérêt d'iceux prisonniers qui s'étaient donnés en otages.

 Le moine se retira en colère vers le comte de Horn, auquel il fit rapport de tout ce que dessus, ce qui le fâcha, et jura, ainsi que quelques-uns qui y étaient l'on dit, qu'il reviendrait et qu'il ferait brûler les maisons de ceux qui seraient refusants de s'obliger aux 42.000 livres et les ferait prisonniers.

Et le 26 du même mois de juillet, il fit lever les ancres et mettre toute son escadre sous les voiles, et fut à Saint-Sébastien, en Espagne, et, le 19 du mois d'aoùt, il retourna dix gros vaisseaux et seize petits devant ladite île de Noirmoutier, et envoyèrent à terre une de leurs chaloupes demander si la rançon de ceux qu'ils avaient en otage était prête, avec commande a tous les habitants de s'y obliger par acte solidaire et, à faute de ce, qu'ils allaient mettre pied à terre, mettraient le feu dans les maisons de ceux qui seraient refusants de le faire, et les feraient prisonniers et délivreraient les autres, ce qui épouvanta fort la plus grande partie des habitants, dont aucuns d'eux sortirent derechef de ladite ile.

Et les autres, qui ne le purent faire pour avoir été surpris et y être embarrassés de leurs familles, qu'ils avaient retourné dans leurs maisons, qu'ils ne pouvaient pas sortir si promptement, connaissant bien que ce n'étaient que les prisonniers qui recherchaient cela, dirent à ce moine, leur ami, et intéressé pour son prieur qui en était un, qu'ils voulaient bien s'obliger pour chacun sa part et portion seulement et non solidairement, ils lui en donnèrent acte notarizé (sic) dont il se contenta et, quatre jours après, toute cette escadre de vaisseaux s'en alla devant Bette-lie, où elle n'a rien fait, et l'on n'en a pas ouï parler depuis. Ledit acte est dans les termes suivants, dont en voyer la copie :

« Aujourd'hui, date des présentes, par devant nous, notaires soussignés, jurés et reçus en la cour de l'île et marquisat de Noirmoutier, ont été présents et personnellement établis en droit et dûment soumis les soussignés, curé, prêtres et habitants de la paroisse de Saint-Philbert  dudit Noirmoutier, lesquels, de leur bon gré et volonté, ont promis, doivent et seront tenus bailler et payer chacun leur part et portion seulement, de la somme de quarante et deux mille livres promises payer à Son Excellence le comte de Horn, général des troupes de l’armée navale de Hollande, destinée pour les côtes de France, par les sieurs de l'Anglée, Bouriau, Marais-Vieux, Friou et autres dénommés par le traité fait entre eux, étant en date du  vingtième jour du mois de juillet dernier, et ce, selon et au désir des domaines que chacun d'eux se trouvera avoir dans l'étendue de cette dite île de Noirmoutier.

A quoi faire tenir, garder et accomplir, ils ont obligé et hypothéqué tous et chacun leurs licens meubles et immeubles présents et futurs quelconques, renonçant à tout à ces présentes contraire, dont de leurs consentement, volonté et requête, les en avons jugés et condamnés par le jugement et condamnation de notre dite Cour, à laquelle ils se sont soumis et leurs dits biens.

« Fait et passé en l'étude de moi, Maublanc, l'un de ces notaires, le dix et neuvième jour du mois d'août mil six cent soixante et quatorze.

Ainsi signé en la minute : Tels, tels, qui seraient trop longs à décrire. »

 

 

« En suite de tout ceci, l'on a obtenu des lettres pour égailler cette somme sur tous les domaines de ladite île et nommer des collecteurs et estimateurs des dits domaines, lesquels se sont transportés dans toutes les maisons de ladite île, sans exception d'aucune, pour apprendre par la bouche de chacun n habitant de ladite île ce qu'il possède de biens en icelle, tant de son propre que par ferme, louage et autrement. Mais, comme ils sont tous personnes de travail, à la réserve de quinze ou vingt, tant matelots que sauniers, laboureurs, charpentiers et autres, la majeure partie desquels étaient aux voyages et à autres leurs occupations ordinaires, et, de ceux qui se trouvèrent, il y en a eu qui n'ont donné que partie des domaines qu'ils possédaient par déclaration et d'autres furent refusants de donner les leurs, quelques bruits ( ?) publiccs à cette fin en l'une et l'autre paroisse d'icelle, ayant été même contraints de faire faire des sommations à plusieurs de donner leur dite déclaration, qui en ont été refusants.

 

« Le 13 décembre 1674, dom Jean Ferré, procureur de l'abbaye Notre-Dame-la-Blanche, faisant pour dom Bernard Fouillon, prieur d'icelle, et dom Henry Leret, aussi religieux d'icelle abbaye, dames Claire Davy. Elisabeth Dorineau, Françoise Baizeau, femmes et procuratrices de Mathurin Bouriau, Charles Friou et Nicolas Mouraud, leurs maris, présentèrent leur requête à Monsieur l'Intendant, qui leur permit de faire appeler tous les habitants de ladite île pour se voir condamner, savoir lesdits collecteurs, de faire incessamment ladite taxe et collecte de la somme de 42.000 livres et, pour ne l'avoir fait et attendu leur négligence, qu'ils seront, dès à présent, condamnés solidairement en tous les dépens, dommages et intérêts desdits otages et suppliants, à quoi ils seront contraints, et par corps, tant soufferts que souffrir et les dits habitants, pour voir dire que les collecteurs par eux nommés asseoirent et amasseront, avec ladite somme de 42.000 livres, celle de huit ou dix mille livres ou plus, ou telle autre qu'il plaira à Monseigneur de Marillac (Intendant du Poitou) ordonner pour payer les frais et dépens desdits otages, et à quoi ils ont été condamnés par les Etats de Hollande depuis )e traité ou emprisonnement, tant pour le passé que pour l'avenir, et autres frais nécessaires, laquelle somme qui sera ordonnée leur sera incessamment envoyée à Rotredamme (sic) ou à leurs ordres; que même il sera, par lesdits habitants ou par les collecteurs, incessamment et conjointement avec iceux de Barbâtre, emprunté ladite somme de 42.000 livres, d'une part, et celle de huit à dix mille d'autre, à intérêts et constitution, en la ville de Nantes, ou ailleurs, pour retirer lesdits otages plus promptement et pour obvier à l'entière ruine de ladite île.

Que, pour cet effet, treize ou quatorze de ses habitants, ou plus grand nombre s'il est besoin, s'obligeront solidairement et ladite paroisse pour faire ledit emprunt, ou qu'ils donneront procuration pour le faire dans un bref délai et, à faute de ce faire, que le jugement qui interviendra sur ces présentes vaudra procuration, sans qu'il soit besoin d'aucun autre jugement, le dit temps passé, et qu'ils seront, en outre, condamnés en tous les dépens, dommages et intérêts desdits. otages, desquels sera fait compensation sur les taxes auxquelles ils seront légitimement taxés, si mieux ils n'aiment, pour lesdits dommages et intérêts jusqu'à présent par eux soufferts, qu'il ne soit fait aucune imposition sur tous leurs biens, à quoi ils concluent et à dépens, sans préjudice de prendre par ci-après d'autres conclusions.

« Lesdits collecteurs; tant en leurs noms et qualité de collecteurs que en celle d'habitants, avec plusieurs autres habitants, ont comparu à telles asinations (sic) par Jean Boutiier, sieur du Sableau, porteur de leur procuration, lesquels ont soutenu que lesdits sieurs religieux de l'Anglée, de Marais-Vieux, Mouraud et Joubert, n'avaient pris cette qualité d'otages que par l'acte de traiter par eux fait, sans ordre desdits habitants, avec ledit sieur comte de Horn, au refus qu'il avait fait de traiter selon les offres qu'ils lui firent de traiter pour leurs intérêts particuliers, étant la seule considération pour laquelle ils étaient restés dans ladite ile avec les ennemis, ès-mains desquels ils se seraient bien empêchés de tomber, n'était l'espérance qu'ils avaient de traiter pour leur intérêt particulier, et qu'il est vrai de dire, qu'ayant été pris les armes à la main par les ennemis, qu'ils étaient prisonniers de guerre et non otages, et qu'ils se devaient nourrir, et qu'ils ne sont pas si mal traités et si fort retenus comme ils disent, et qu'ils ne sont pas de qualité, ni de biens, à dépenser chacun deux écus par jour, comme ils disent avoir été condamnés, et qu'il ne leur appartient aucuns dommages et intérêts, journées, ni dépenses, et que l'étroite prison où ils disent être si fort retenus et qu’ils n'ont que du pain et de l'eau, avec ce qu'ils disent, d'autre part, qu'ils sont condamnés chacun à deux écus par jour, tant pour eux que leurs gardes, se contredit fort en ce qu'il est vrai qu'ils soient en prison au pain et à l'eau, les murailles des prisons les gardent assez et ne leur faut donc pas des gardes d'ailleurs, ni deux écus par jour pour leur nourriture; et s’il est vrai qu'ils dépensent deux écus chacun par jour et qu'ils aient des gardes, il n'est donc pas vrai qu'ils soient, comme ils disent, retenus étroitement au pain et à l'eau.

« Et que pour donner de procuration par lesdits habitants et s'obliger solidairement par icelle à l'emprunt et constitution desdites sommes par lesdits otages requises, qu'ils n'y veulent aucunement consentir, mais bien davantage qu'ils s'opposent à ce que la somme de dix mille livres requise pour les dépenses et frais desdits sieurs prisonniers soit régalée (sic) sur ladite île consentent seulement, pour l'amitié, proximité qui est entre eux et par charité, que ladite somme de 42.000 livres, d'une part, et celle de 3.000 livres d'autre, pour les frais de la taxe, collecte, voyages pour la vérification des rôles, et autres faits et à faire par lesdits collecteurs à ce sujet, soient régalées sur ladite île et ce a raison du revenu et force d'un chacun.

« Sur tous ces contestés est intervenu jugement rendu par Monseigneur l'Intendant, le 27 janvier an présent 1675, dont la teneur en suit :

« Sur quoi nous avons aux dits… Texieret…. es dits noms, donné acte de leur comparution, dires et contestations ci-dessus et, y faisant droit, ordonnons que, dans trois mois pour tout délai à compter de ce jourdhui,  lesdits défenseurs seront tenus de faire l'imposition et  collecte desdits 42 000 livres portées par l'arrêt du Conseil du 18 août dernier et, à faute de ce faire dans ledit temps, sans qu'il soit besoin d'autre jugement, seront lesdits asseurs (?) et collecteurs contraints, solidairement et par corps, en vertu de notre présente ordonnance, au payement de ladite somme de 42.000 livres, sauf aux parties à se pourvoir cependant par devers Sa Majesté pour avoir permission d'imposer les 10.000 livres, ou plus grande somme s'il y a eschet, pour le payement des intérêts et change de l'argent et de la dépense des otages  pendant leur détention et de leur retour, laquelle imposition, en cas qu'il plaise à Sa Majesté de l'ordonner, sera faite sur les habitants et autres qui seront dénommés et compris au rôle des 42.000 livres, et au sol, la livre par les mêmes asseurs (?) et collecteurs, dépens, dommages et intérêts réservés, ce qui sera exécuté nonobstant opposition ou appels quelconques.

« Mandons à l'un des gardes du roi servant près de nous et au premier huissier ou sergent royal sur ce requis, sinon en cas qu'il ne s'y trouve dans ladite île de Noirmoutier, au premier huissier de la justice des lieux sur ce requis, faire tous exploits qu'il appartiendra de le faire, donnons pouvoir.

« Fait à Poitiers; le 27 janvier 1675.

« Signé                                  «  Et plus bas :

« DE MARILLAC »                        «  Par Monseigneur DUPONT. »    

    

« Les habitants et collecteurs de ladite île de Noirmoutier se plaignent de cette sentence rendue par mondit sieur l'Intendant et disent, pour sujet d'icelles plaintes, ce qui est dit de l'autre part, savoir que les dits religieux et autres qui sont à Rotredamme (.Sic) en Hollande ne sont point en otages, n'ayant aucun ordre des autres habitants, de traiter passé 30.000 livres, et encore l'ont eu par grande importunité et prières qu'ils ont faites aux autres habitants, se voyant prisonniers de guerre, pour avoir été pris les armes à la main, qui fait que, ayant passé leur ordre de 30.000 livres jusque à celle (sic) de 42 000 livres, fait voir que les 12.000 livres de plus sont les mêmes 12.000 livres à quoi ledit sieur comte de Horn avait laissé le rachat de l'Abbaye Blanche, n'ayant pas voulu accepter la somme de 9.000 livres, que ledit dom Bernard Fouillon, prieur de ladite abbaye Blanche, lui avait promise pour son intérêt particulier, comme il se justifie par lettres desdits prisonniers, qui fait voir qu'il n'y doit avoir que lesdites 30.000 livres pour lesdits habitants et le surplus doit être pour ledit prieur et desdits 30.000 livres, le sieur de l'Anglée en devait payer du moins les 3.000 livres qu'il avait promises pour sou intérêt particulier, auparavant que ledit sieur comte de Horn eut pensé de demander aucune somme de deniers pour le rachat de ladite île, ledit sieur de l'Anglée lui en ayant fait venir la pensée par l'offre qui lui fit de ces 3.000 livres pour son intérêt particulier, qu'il a toujours considère au préjudice de tout ce qui se peut dire d'un homme, n'étant aucunement l'intention qu'il ait eu de bien faire pour le pays qui l'ait obligé, comme ils prétendent faire croire, d’avoir resté.

« Il résulte de savoir si lesdits collecteurs se doivent porter appelants de cette sentence, pour avoir été condamnés de faire l'assiette et collecte de cette dite somme de 42.000 livres dans trois mois du date (sic) de ladite sentence, et, à faute de ce faire dans ledit temps, qu'ils y seront contraints solidairement et par corps, et si ledit appel serait soutenable, attendu la misère d'un pays pielé et ruiné par l'ennemi de l'Etat et duquel il est du tout impossible, quant à présent, de pouvoir retirer 4.000 livres, quand l'on épuiserait toutes les bourses de ladite île et si l'on n'est pas bien fondé d'en interjeter appel, si, en faisant t'assiette desdits 42.000 livres, on doit pas avoir égard à ceux qui ont promis quelque somme pour leur intérêt particulier et leur donner à peu près les sommes qu’ils avaient promises, ayant égard encore à ce qu'ils auraient de plus perdu que les autres habitants, si on avait mis le feu en ladite île, comme les mêmes prisonniers l'ont mandé aux mêmes habitants.

« L'on demande aussi si lesdits collecteurs ne doivent et ne peuvent pas taxer les personnes qui sont demeurants hors de ladite île de Noirmoutier et qui ont du bien en icelle, chacun selon le revenu qu'ils y ont, puisque toute ladite île est rachetée pour ladite somme de 42.000 livres, et, s'ils se portaient appelants de leur taxe, quoique raisonnable selon leur revenu, et qu'ils en fussent déchargés, si les collecteurs qui sont nommés par lesdits habitants seraient seuls responsables de cette mauvaise taxe.

« L'on demande si l'on doit et peut taxer les curés et autres prêtres, tant pour le revenu de leurs domaines particuliers que pour le revenu de leurs bénéfices et le revenu des fabriques.

«L'on demande si, taxant un donataire qui ne jouit que par usufruit seulement, et même une veuve pour son droit de douaire coutumier, s'ils font refus de payer pour le domaine dont ils se trouveront jouir de cette nature, si l'on se doit adresser au véritable héritier de ce même bien duquel les autres jouissent par usufruit et si on le peut faire contraindre au payement de sa taxe et si, en cas que la veuve et donataire par usufruit en font payement avec protestation contre lesdits héritiers, s'ils y seront reçus de le faire par après et, en un mot, lesquels sont tenus de payer, soit desdits héritiers ou des donataires par usufruit et des veuves pour leur douaire coutumier, et, en cas qu'elles en soient tenues de quelque chose, ce qu'elles en pourront devoir, d'autant que les veuves (?) n'estiment pas qu'elles soient tenues d’aucune chose et, a toute extrémité, si elles en sont tenues, elles ne croient pas être tenues que de la moitié de l’intérêt, pendant qu'elles vivront seulement, de la somme à quoi les domaines dont elles jouissent par droit de douaire coutumier pourront être taxés, attendu qu'elles ont toujours réputées vivre, mais qu'elles ne sont pas obligées de racheter ce bien à moins que les héritiers auxquels il ira après sa mort (sic) ils veuillent renoncer, et disent lesdites veuves que, n'étant pas même tenues des grosses réparations dont elles jouissent par douaire coutumier, qu'à plus forte raison elles ne doivent pas racheter le fonds de leur douaire.

L'héritier dit que si l'ennemi avait gardé l'ile, que la veuve perdait son douaire. La veuve réplique qu'elle aurait perdu ledit usufruit et que l'héritier aurait perdu le fonds, mais comme le fonds et usufruit a été racheté le tout ensemble, qu'il faut, par conséquent, que l'héritier racheté le fonds et qu'elle rachète son usufruit, et faire estimer le fonds de l'intérêt (?) auquel se pourra monter ledit fonds. Ladite veuve offre en payer à proportion, c'est à savoir que, si le fonds de son douaire se monte à 10.000 livres, ce sera 500 livres d'intérêt ou revenu et, de cette somme de 500 livres, qui ne fait que la vingtième partie de 10.000 livres, ladite veuve ne payera que le 20 denier de ce que coûtera le fonds dudit douaire à racheter.

 

« Cette affaire étant extraordinaire, le Conseil est prié d'y voir avec exactitude et il obligera son serviteur (3).

« Du SABLEAU-BOUHIER. »

Pendant tous ces débats, au cours desquels les représentants des otages reviennent sans cesse sur la négligence, la malice et les tracasseries sans exemple que les collecteurs font aux prisonniers, ceux-ci étaient toujours internés.

Arrivés à Rotterdam, le 12 octobre 1674, pour quelques semaines à peine, et enfermés dans les prisons de l'Amirauté, où, quoi qu'en puissent dire les collecteurs, ils étaient étroitement et sévèrement retenus, ils furent mis en liberté seulement le 16 juin 1676 : M. de Marillac, par un dernier arrêt, les avait autorisés à se procurer les sommes nécessaires à leur libération aux frais, risques et dépens des collecteurs, sauf à ceux-ci se pourvoir pour les recouvrements contre qui il appartiendrait.

Les otages rentraient dans leur patrie le 24 juillet de la même année. Très peu après, Mathurin Bourriau mourait, par suite, sans doute, des souffrances qu'il avait endurées durant sa captivité (4).

L. TROUSSIER.

Enfin, au bout de deux ans, on parvint à payer la rançon grâce à une abbaye de Vanuel en relation avec celle de la Blanche qui, par son généreux exemple, déclencha enfin les bonnes volontés, et les otages rentrèrent.

Mais les procès résultant de ces difficultés durèrent encore six ans et ce n'est qu'en 1682 que tout fut terminé.

Cornelis_Tromp

Ce somptueux portrait de l'officier de marine néerlandais, l'amiral Cornelius Tromp (1629-1691) tenant son canon de marine et son bâton de commandement, a été commandé à un artiste néerlandais vivant en Angleterre par Ambrose Elton de Clevedon Court (une propriété sous la garde du National Trust ), « en mémoire de leur grande intimité de connaissance ».

 

Il a siégé à la fois pour Borsselaer, en 1675, et pour Sir Peter Lely, la même année, que Charles II lui a donné un titre de baronnet, dont le portrait a peut-être été peint pour commémorer. C'était au lendemain de la troisième guerre anglo-hollandaise, où il s'était illustré à la bataille de Texel, et qui fut conclue avec le traité de Westminster en 1674.

 

 Cette dernière œuvre se trouve au National Maritime Museum de Londres.

Tromp était un homme vaniteux qui avait la réputation d'avoir plus de portraits de lui-même que toute autre personne au dix-septième siècle ; il fit également porter son nom à de nombreuses auberges parce qu'il était un ivrogne notoire.

 

 

 

 

La Géographie : bulletin de la Société de géographie / publié par le baron Hulot,... et Charles Rabot,...

 

 

 

L'amiral Tromp à la tête d'une flotte de soixante-douze voiles s’approche des fortifications de Rochefort 1674-75.<==.... ....==> Documents inédits pour servir à l’histoire de l’ile de Noirmoutier sous Louis XIV en faveur de Duchesse de la Trémoille 1674

 

 

 


 

(1) Les difficultés ne manquaient pas, en effet. Les seigneurs de l’ile se refusaient à verser leur quote-part de la rançon; les habitants se prétendaient trop pauvres pour payer; les collecteurs étaient peu zélés, etc. mais nous ne pouvons refaire cette histoire, déjà si bien racontée en tous ses détails par le savant auteur de : La Captivité et la Rançon, etc…. M. André Joubert, descendant de l'un des otages.

(2) Textuel; phrase obscure. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que nous ne respectons pas l'orthographe fantaisiste de cette longue pièce.

(3) Dans son ouvrage déjà cité, M. Joubert fait allusion à ce long' mémoire de Bouhier du Sableau, mais il y a fort peu puisé.

 (4) André Joubert: Op. cit.

 

 

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité