La tour des Baleines est construite sur ordre de Colbert d’après un programme établi par Vauban pour servir avec le phare de Chassiron, de protection avancée au tout nouvel arsenal de Rochefort créé en 1666.
Les phares des Baleines, dans l'île de Ré, et de Chassiron, dans l'île d'Oléron, furent construits sur l'ordre de Colbert pour servir de couverture avancée au port de Rochefort créé en 1666. Mémain ajoute que « la tour des Baleines, que Vauban fit aménager, fut non seulement un phare mais encore un magnifique observatoire maritime, complétant ainsi vers le nord le réseau des couvertures de Rochefort. »
Charles Colbert de Terron, intendant de la Marine du Ponant à Rochefort et cousin germain de Colbert, lui propose le 10 mars 1669 la construction d'une tour et fanal à la pointe de l'Ile de Ré.
Colbert lui répond le 18 mars :
« J'approuve la proposition qui vous a esté faite de faire faire une Tour pour servir de fanal en l'Isle de Ré, je scauray au premier jour si le Roy voudra donner les mil Ecus que vous demandez pour cela, mais il est bien important que ce fonds soit suffisant pour l'achever. A l'esgard de son entretenement il faut l'establir en sorte qu'il ne soit fait aucune imposition sur les vaisseaux. »
Puis le 1er avril « Vous pouvez faire bastir la Tour du fanal en l'Isle de Ré, je vous ferez fournir pour cela le fonds que vous demandez. »
De nouveau Colbert de Terron lui écrit le 8 avril :
« L'on commance à se procurer des matériaux pour la construction de la tour des Baleynes et je pense que dans cette année elle sera poussée assez avant. Je vous en envoiray le plan et le model par les premiers ordinaires. »
Puis le 11 avril « Je vous envoye le plan de la Tour des Balleynes, c'est un article de XX M livres. J'ay fourni mil livres que l'on a employé à tirer de la pierre. Vous remarquerez deux feux à cette tour un grand et un petit, nous prétendons le faire ainsy pour distinguer nostre feu de celluy de la tour de Cordouan, cette distinction estant de conséquence. Je vous supplie de me dire de quel fonds il vous plaira que je dispose pour cette tour. J'y aideray de ma part des amendes ou de quelque chose provenant du delestage. »
Un marché pour la construction fut passé le 23 avril 1669 par devant Pierre Teuleron, notaire royal à la Rochelle, entre « Messire Charles Cobret (sic), seigneur de Terron, conseiller ordinaire du Roy en son Conseil d'Estat, Intendant général de la Marine de Ponant et dans les Gouvernements de La Rochelle. brouage et isles adjacentes, faisant pour et au nom de S. M. d'une part et Morice Coulon, architecte et entrepreneur demeurant en ceste ville d'autres part... moyennant une somme de ... vingt mil livres. »
Le devis particulièrement précis « pour la construction d'une tour dans l'Isle de Ré au lieu nommé la pointe des Ballennes pour servir de fanal et empescher les vaisseaux de ce perdre sur les rochers qui se trouvent aux environs d'icelle » donne la descriprtion complète des travaux dont « le fanal des puis le dessous de la voutte jusques à la corniche du dosme aura 15 pieds de hauteur et 12 pieds dans l'œuvre et le parpin de 18 pouces d'espoisseur voutté en cul de four avec glassis par le dessus sera eslegi et monté une piramide pour sortir la fumée hors du fanal. » ainsi que la fourniture d'un « faux-fanal garny de cuivre avec sa flèche de fer. »
Ce faux-fanal est identique à celui de la Tour de la Lanterne dans Civitates Orbis Terrarum de 1575.
Ce devis et la dernière lettre de Colbert du 2 mai :
« J'ay fait fonds de I0m livres a compte de la depense de la Tour des Baleynes faites y travailler en toute diligence » pourraient faire penser que la construction fut terminée cette année là. Le projet a-t-il été abandonné ? L'entrepreneur n'a-t-il pas honoré son marché ?
Car le 6 août 1681 Seignelay écrit, de Rochefort, à Colbert pour lui rendre compte « de ce qui a été réglé avec Mr de Vauban sur la tour qui doit estre faite à la pointe de Ré. » Puis le nouvel intendant de la Marine, Demuin, lui envoie le 1er septembre « copie de l'adjudication de la tour du fanal à bastir en l'Isle de Ré. »
Le 29 juillet 1680, Demuin avait envoyé à Colbert « un plan et devis du s. Augier, de la Tour qui doit servir de fanal au cap du bout du monde en l'Isle d'Oléron. »
C'est par un mémoire du Roy en date du 12 septembre 1681 que Demuin reçoit l'ordre de faire construire la tour : « Il a bien fait de faire l'adjudication de la Tour qui doist estre bastie à l'extrémité de l'isle d'Oléron suivant le devis qui en a été fait par le sr féry il doit y faire travailler incessamment et Sa Maj. luy fera remettre les mil livres qu'il demande au delà du fonds de 6.000 livres destiné pour cette tour. »
Augier, qui avait déjà établi les plans et devis pour la tour des Baleines en 1669 puis ceux de Chassiron en 1680, avait été remplacé par Mr de Ferry, ingénieur du Roi, qui vint à la Rochelle avec son dessinateur Claude Masse dont nous aurons à reparler.
La décision d'achever la construction de ces deux tours fut prise, selon Valin, à la suite du « risque que coururent en 1672 les vaisseaux du Roi, le Lys et le Fleuron, ces vaisseaux venant de Brest et voulant entrer dans le Pertuis d'Antioche touchèrent sur les rochers des Baleines et pensèrent y périrent. »
Masse ajoute « ... plusieurs vaisseaux ont péri sur la pointe du bout du monde et sur les rochers d'Antioche et même de gros vaisseaux du Roy et le dernier qui y périt fut en 1676. »
L'éclairage des côtes de France commencé par Colbert fut poursuivi à sa mort en 1683 par son fils, le marquis de Seignelay, qui le secondait depuis 1676 dans la conduite des affaires navales.
La tour des Baleines fut achevée en 1682 et celle de Chassiron en 1685.
Masse indique dans un mémoire sur l'île d'Oléron: « Si cette tour (Chassiron) n'a pas été plus belle c'est que Mr de Seignelay l'a voulu dans la simplicité dont elle est pour égargner la dépense. »
En effet, la tour des Baleines fut construite suivant le projet de 1669, sans le faux-fanal, avec des pierres de St Savinien qu'il a fallu apporter du continent dans l'Ile de Ré et elle a coûté 22.000 livres tandis que la tour de Chassiron a été bâtie en moellons ou « banches » tendres pris sur la côte voisine et n'a coûté que 7.000 livres.
C'était Seignelay qui avait réglé avec Vauban la construction du phare des Baleines puis avait voulu simple celui de Chassiron pour épargner la dépense.
Pendant la courte période qu'il dirigea la Marine de 1683 à 1690 il s'intéressa vivement au projet d'élever des tours le long des côtes pour y placer des feux sans qu'il en coûte rien au Roi.
En 1686 les intendants de la Marine avaient été chargés « d 'examiner les moyens les plus convenables pour élever des tours, y entretenir des feux, et d'examiner en même temps qu’elle taxe il seroit apropos d'imposer sur les Bastiments qui aborderoient dans les ports, pour les droits des dits feux, sans qu 'il en coûtat rien à Sa Majesté 144. »
Seignelay chargea l'intendant de la Flandre Maritime, M. de Bercy, d'une enquête le long des côtes de la Manche le 8 décembre 1686 :
« Le Roy a reçu depuis longtemps des plaintes des accidents qui arrivent le long des costes de la Manche aux vaisseaux qui naviguent la nuit, par le manque de feux pareils à ceux qui sont establis le long des costes de l 'Angleterre et Sa Maté a résolu de faire examiner par vous dans le voyage que vous ferez le long de la Manche les moyens de faire establir de pareils feux sans qu'il en couste rien à Sa Maté et sans que le droit qui se recevra sur les vaisseaux soit assez considérable pour incommoder en rien le commerce, pour parvenir à ce dessein il faut que vous vous fassiez exactement informer de la manière dont sont établis les feux d'Angleterre, à quels distances ils sont situés, quels batiments on a fait pour les placer, qui sont ceux qui en ont soin, quelle rétribution ils reçoivent et quels droits sont établis sur les vaisseaux qui entrent dans les ports d'Angleterre pour l'entretien de ces feux, surquoy vous devez observer qu'il seroit fort important pour le commerce que les droits qu'il faudra establir dans les ports de France pour le même effet fussent moins considérables que ceux qu'on perçoit à présent en Angleterre parce que les vaisseaux qui passent dans la Manche aymeroient mieux en ce cas ranger les costes de France que celles d'Angleterre et qui pourroit contribuer à l'augmentation du commerce le long de nos côtes. »
Puis le 29 décembre : « J'ay veu ce que vous prenez la peine de m'escrire sur les feux qu'il s'agit d'establir sur la coste de France. Je vous recommande toujours de bien examiner cette affaire qui est très importante 145. »
La crise du Trésor Royal en 1689 puis la guerre de la Ligue d'Augsbourg remirent les projets en sommeil et ils furent repris après la paix par les successeurs de Seignelay à la Marine, d'abord Louis de Pontchartrain jusqu'en 1699. puis Jérôme de Pontchartrain jusqu'en 1715.
Louis de Pontchartrain pendant cette période de guerre, à part le fanal de Saint-Mathieu dont nous considérons qu'il fut d'abord nécessaire à la marine de guerre, fit surtout construire des tours de défense par Vauban en 1692, 1693 et 1695, principalement en Bretagne.
Après la paix fut construite la lanterne de Port-Vendres et le fanal d'Ouesssant en 1699 et aussi cette année- là le changement du feu de Dieppe.
Sous Jérome de Pontchartrain ne fut construit que le deuxième fanal du Cap Fréhel en 1702 mais plusieurs mémoires furent étudiés pour l'éclairage des côtes, notamment celui de 1702 qui fut refusé par le Conseil et celui de 1704 proposant « élever 22 tours dans les parages, caps, pointes havres ou ports du royaume, terres et isles de l'obéissance du Roy qu'il plaira à Sa majesté de choisir et d'y entretenir des feux la nuit pendant trente années pour servir aux navigateurs à se reconnoistre 146. »
Les rigueurs de la Succession d'Espagne firent échouer aussi ces projets.
Les marins anglais échangeaient pendant les périodes de paix des avis avec les marins et ingénieurs français. Ainsi ces remarques adressées en 1700 par Mr de St Lo, commissaire commandant la marine à Plimouth à M. de Combes, Directeur des Fortifications des places de Normandie, sur la nécessité de mettre deux tours à Ouessant. une allumée avec du charbon et l'autre avec de la chandelle ou à l'huile, à 300 toises l'une de l'autre avec 25 pieds de différence de hauteur.
Il est aussi « d'avis qu'on les blanchissent avec de la chaux et qu'on fasse de ces tours à fanaux sur Pemarc, l'Isle Dieu et s'il est possible sur Roche- bonne 147, deux à la pointe de Chassiron de l'île d'Oléron de différentes hauteurs et mattières pour les distinguer, une sur la roche La Parquette de l'entrée de Brest et une sur la pointe de Barfleur. »
Puis il fait une description du phare d'Eddystone, allumé depuis 1698 : « La tour faite sur le pendhant de la roche de Plimouth distant de 5 lieues de la vile et 3 de terre est un ouvrage des plus hardis, je l'ai regardé avec plaisir et admiration, la mer y est si grosse de mauvais temps que qu'oy qu'il ait cent dis pieds de haut, lambrin saute par- dessus la lanterne qui a 9 pieds de diamètre dans l'œuvre et qui n'est que du bois avec de beaux carreaux de verre double fin et blanc attachez chacun avec 4 petites pointes de fer et l'orsqu'il s'en casse il y en a de rechange pour en remettre aussitôt un autre, les joints c'est-à-dire le pourtour des carreaux sont scellés avec du ciment blanc afin que le tout soit bien clos et que le vent n'y puisse entrer et pour distinguer ce feu d'avec celuy des Sorlingues qui est avec du charbon il est avec de la chandelle de suif, il se voit de près de 5 lieues et se verrait de plus loin s'il était sur terre au lieu que sa base est à l'horizon. Après un pareil ouvrage je ne doute plus qu'on ne bâtisse sur des rochers à la mer dont l’appréhension de ne pas réussir a fait qu'on a jamais osé l'entreprendre 148. »
Un dessin du fanal d'Eddystone fut aussi envoyé par Mr de St Lo, en janvier 1701, à Mr des Clouzeaux, intendant de la Marine à Brest.149
Ces échanges n'étaient pas rares et Piganiol de la Force indique au sujet du fanal d'Ouesssant que « Par d'anciens traités faits avec l'Angleterre, les rois de France sont engagés à entretenir ce fanal, soit en paix, soit en guerre150. »
Comme pour le changement de feu à Dieppe, la Gazette de France et ses correspondants en Angleterre et Hollande annoncèrent en 1700 la construction du fanal de l'île d'Ouessant à « toutes les nations dont les vaisseaux entrent et sortent de la Manche, en soient informées afin que ceux qui viennent de loin ne prennent pas cette tour pour celle de Sorlingues151. »
Les phares d'une nation maritime comme la Grande-Bretagne étaient beaucoup plus importants sur ses côtes que sur les nôtres comme le déplorait déjà Seignelay en 1686.
Nous pouvons citer parmi les phares construits au XVIIE siècle ceux de :
Lowestoft de 1609 sur la côte orientale de l'Angleterre,
Dungeness de 1615 sur la côte méridionale de l'Angleterre,
Lizard de 1619 sur la côte méridionale de l'Angleterre,
May de 1636 en Ecosse,
North Foreland de 1636 sur la côte orientale de l Angleterre,
Hunstanton de 1665 sur la côte orientale de l'Angleterre,
Farnes de 1676 sur la côte orientale de l'Angleterre,
Howth Head de 1677 en Irlande,
Hook Head de 1677 en Irlande,
Kinsale de 1677 en Irlande,
Orfordness de 1680 sur la côte orientale de l'Angleterre, St-Agnès de 1680 dans les Sorlingues,
Eddystone de 1698 sur la côte méridionale de l' Angleterre 152.
Douze de ces phares sont antérieurs à 1680. A cette date la France ne possédait que celui de Cordouan.
NOTA : Notre conférence était déjà écrite quand M. Guillaume, Maître-Assistant à la Faculté des lettres et sciences humaines de Poitiers, nous a aimablement communiqué un très remarquable travail sur Le phare de Cordouan, merveille du monde et monument monarchique, qu'il préparait pour la Revue de l'Art ainsi que la photographie d'un dessin conservé au National- museum de Stockholm, qu'il a identifié comme étant une coupe du 2e projet de Louis de Foix en 1594. Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Guillaume de son obligeance et nous renvoyons nos lecteurs à un prochain numéro de la Revue de l'Art.
René FAILLE.
bulletin de la Société d'étude du XVIIe siècle
Arrêt du conseil d’Etat du Roy Louis XV du 7 juin 1738
Extrait des registres du Conseil d’Etat
Veu par le Roy étant en son Conseil, l'arret rendu en icelui le vingt-quatre mai mil sept cens trente-trois, par lequel Sa Majesté ordonne sur la demande des Navigateurs, qu'à commencer du premier juillet de la même année, il sera levé un droit d'un sol par tonneau sur tous les bâtiments françois et étrangers qui navigueront dans les ports et rades de la généralité de la Rochelle, pour le produit être employé tant aux réparations indispensables de la Tour des Baleines en l'Isle de Ré, que pour substituer sur cette Tour qui sert de Phare ausdits bâtiments, une nouvelle lanterne, dont la lumière plus claire et plus apparente que celle de l'ancienne, peut- être plus utile à la navigation ; et Sa Majesté étant informée que tous ces ouvrages sont entièrement finis et payés, et que conformément au dit arrêt, il y auroit lieu de supprimer le droit, puisque les motifs de son imposition ne subsistent plus, cependant sur le compte qu'il lui a été rendu que la dépense annuelle qui se fait pour l'entretien des feux de cette Tour, est devenue beaucoup plus considérable depuis ; ces feux qui avant l'établissement de la nouvelle lanterne étoient allumez avec de l'huile, le sont à présent avec du charbon, et qu'il est nécessaire de pourvoir à cette dépense extraordinaire qui n'a été ordonnée que sur la délibération de la Chambre du Commerce de la Rochelle, à la réquisition des principaux négocians et des navigateurs, qui étant seuls intéressez à cet entretien doivent naturellement en supporter la charge.
Sa Majesté ayant fait examiner qu'en réduisant ce droit à six deniers par tonneau il pourroit suffire pour cette dépense, et voulant y pourvoir ; oui le rapport et tout considère, Sa majesté étant en son conseil a ordonné et ordonne ce qui suit :
ARTICLE PREMIER.
Qu'à commencer du premier juillet prochain, le droit d'un sol par tonneau imposé en conséquence du dit arrêt du vingt quatre may mil sept cens trente-trois, sera réduit à six deniers,et continué surce pied pour être perçu sur tous les vaisseaux, barques et autres bâtimens françois et étrangers sans distinction, qui aborderont aux côtes des isles de Ré et d'Oleron, et qui mouilleront dans les rades de la Rochelle, ou entreront dans les rivières de Seudre, de Charente ou de Marans, pour le produit du dit droit de six deniers par tonneau être employé, tant à l'entretien des feux de la Tour des Baleines en l'Iste de Ré, qu'aux réparations de ladite Tour, et autres dépenses qui la concernent.
II.
N'entend néanmoins Sa Majesté, que les bâtiments, barques de pêcheurs et autres qui ne feront que naviguer ou commercer d'un port à l'autre dans l'étendue de la Généralité de la Rochelle, et en dedans des Pertuis, soient assujetis à ce droit, dont elle les a dispensez.
III.
Veut Sa Majesté que ledit droit soit payé dans les ports, rades et rivières cy-dessus marquées, entre les mains des receveurs que le sieur comte de Maurepas, ministre et secrétaire d'Etat, ayant le département de la Marine, y a déjà proposé ou préposera dans la suite, et que l'employ en soit fait suivant les ordres qu'il enverra de la part de Sa Majesté, et conformément à l'article premier du présent arrêt.
IV.
Les dépenses concernant le dite Tour et l'entretien de ses feux, seront payées par le Receveur principal ou par les Receveurs particuliers sur les ordonnances du sieur intendant et commissaire, départi pour l'exécution des ordres de Sa Majesté dans la Généralité de la Rochelle.
V.
Les Receveurs particuliers compteront de leur recette et dépense au Receveur principal, et celui-cy présentera tous les ans ou tous les six mois un compte général certifié de lui de la recette et dépense du droit, au dit sieur intendant et commissaire départi, qui après l'avoir examiné et visé, l'enverra au Secrétaire d'Etat, ayant le département de la Marine, pour être arrêté, sans que les dits Receveurs principal et particuliers soient obligez de rendre leurs comptes en la Chambre des Comptes dont Sa Majesté les a déchargez.
VI.
Les feux de la dite Tour continueront d'être allumés régulièrement tous les jours de chaque mois depuis l'entrée de la nuit, jusqu'à l'aube du jour aux heures cy-après marquées, sçavoir, en janvier et novembre les dits feux seront allumés pendant treize heures de nuit, depuis cinq heures et demie du soir, jusqu'à six heures et demie du matin, en février pendant onze heures et demie, depuis six heures du soir jusqu'à cinq heures et demie du matin, en mars pendant dix heures, depuis sept heures du soir jusqu'à cinq heures du matin. en avril et août pendant huit heures, depuis huit heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, en may et juillet pendant sept heures, depuis huit heures et demie du soir, jusqu'à trois heures et demie du matin, en juin pendant six heures, depuis neuf heures du soir, jusqu'à trois heures du matin en septembre pendant neuf heures et demie, depuis sept heures du soir, jusqu'à quatre heures et demie du matin, en octobre pendant onze heures, depuis six heures et demie du soir, jusqu'à six heures et demie du matin.
VII.
Aussi tôt que le droit d'un sol par tonneau aura été réduit à six deniers, le compte final de ce premier droit sera reglé et arrêté ; voulant Sa Majesté que le fonds restant de la dite imposition, et celui qui proviendra des six deniers qui seront perçus à t'avenir, soient conservez pour être employez aux besoins de la dite Tour, comme il est expliqué par les articles premier et trois du présent arrêt, qui sera lû, publié et affiché par tout où besoin sera, et à l'exécution duquel enjoint Sa Majesté au dit sieur intendant et commissaire départi pour l'exécution de ses ordres en la Généralité de la Rochelle, de tenir exactement la main, lui attribuant à cette fin toute Cour et Juridiction nonobstant oppositions ou appellations quelconques, dont, si aucunes interviennent.
Sa Majesté s'en est reservé la connoissance, et icelle interdit à ses autres cours et juges.
Fait au Conseil d'Etat du Roy, Sa Majesté y étant, tenu à Versailles le sept juin mil sept cens trente-huit.
Signé PHELYPEAUX.
Pour copie conforme à l’original déposé dans mes archives, Theodore Phelippot, le Bois en Ré, le 12 janvier 1899
Léon-René-Théodore Phelippot naquit le 17 mars 1829 au Bois-Plage (Île de Ré) et y mourut le 27 septembre 1905. Propriétaire et essayiste, archéologue de l'île de Ré, il fut conseiller puis maire de la commune du Bois-Plage pendant 22 ans.
1666 débute la construction du futur Arsenal du Ponant (Rochefort) sur la côte Atlantique <==
(144) Arch. du Génie, Art. 4. sect. 2. parag. 1. carton 1. pièce 3.
(145) Arch. Nat., Marine B2 58, fo 877 et 932 VD,
(146) Arch. du Génie. Art. 4, sect. 2, parag. 1, carton 1. pièce 1.
(147) Ecueils situés à 60 kilomètres au large de l'île de Ré.
(148) Arch. Nat., Marine 3 JJ 154, pièce 12.
(149) Arch. du Génie, Art. 4, sect. 2, parag. 1, carton 1, pièce 1.
(150) PIGANIOL DE LA FORCE, op cit., tome 8, page 389.
(151) Arch. Nat., Marine B2 148, f" 161 bis vo.