Les suites de la guerre amenèrent l'armée royale dans la province du Perche en plein hiver.
La reine, assistée de Thibault de Champagne et des autres barons, mit le siège devant le château de Bellême que Mauclerc tenait en fief de la couronne.
Le duc renonça à son hommage envers Louis IX et défia personnellement le roi (il avait quinze ans), janvier 1229.
Il y avait longtemps qu'on n'avait vu un si éclatant exemple de la rupture du lien féodal.
Le plateau sur lequel l'armée était campée est le lieu- dit aujourd'hui, par commémoration, la Croix- feue - Reine, en face de Bellême.
Le siège du château de Bellême ne fut point œuvre facile.
Guillaume de Nangis, historien du roi saint Louis, affirme dans ses chroniques que le château de Bellême "paraissait inexpugnable tant par son site naturel, qu’à cause de la puissance des murs et des tours".
Il fallait retenir les troupes sous le drapeau, contrairement aux habitudes militaires qui ne retenaient les combattants que pendant la saison d'été. Aux difficultés obsidionales s'ajoutèrent les obstacles de la saison ; on était en hiver, et le mois de janvier habituellement froid dans le Perche fut cette année d'une rigueur inaccoutumée.
Le plateau de la Croix-feue-Reine est élevé et exposé au vent froid du nord. Soldats, chevaux, bêtes de somme, succombaient à l'intensité de la saison.
On amoindrit cette rigueur par une destruction immense d'arbres dans ce pays naturellement boisé et couvert. Tout y passait indistinctement. Autre obstacle : la guerre d'alors était une dévastation générale des hommes et des choses de la terre; les guerriers de l'un et l'autre parti livraient à la destruction villes, bourgs, chaumières, produits de l'agriculture.
Après ces ravages, les moyens de subsistances devenaient fort difficiles pour les armées suivantes. Le gouverneur du château de Bellême sommé de se rendre, répondit qu'il ne livrerait point ce qui lui apparut tenait : reddere non volebat affirman sillud ad suam jurisdictionem pertinere.
Les premières tentatives d'attaque furent sans résultat.
La forme de l'ancien emplacement du château telle qu'elle subsiste encore, malgré des travaux de déblayement et d'aménagement entrepris à des époques diverses, donne l'idée de l'obstacle de la lutte et du succès momentané de la défense. Nul lieu dans le pays n'est plus élevé, plus circonscrit, plus entouré de pentes abruptes. Le ravin de Saint-Santin, conservé dans son état primitif, donne l'idée des difficultés naturelles qui protégeaient l'asile de Mauclerc.
Au commencement du siècle subsistaient encore de puissantes masses de maçonnerie, des tours, des murs d'enceinte, tous obstacles ajoutés par la main de l'homme à une position que la nature avait admirablement préparée pour la défense.
Les ingénieurs de l'armée de Blanche, habiles dans l'art des sièges, comme on l'était alors, mettant en jeu les machines de sape, de mine et de renversement, employèrent toutes les ressources de la guerre.
Des tentatives successives de brèche étant restées sans succès, de puissantes machines, dites Mangonnaux, qui lançaient des pierres d'une grosseur prodigieuse contre les murailles et d'autres plus petites contre les assiégeants, furent dirigées contre le château et achevèrent ce qu'avaient préparé les efforts précédents. Les défenses d'approche furent forcées, les habitants et les soldats poursuivis d'abri en abri s'avouèrent vaincus et invoquèrent une clémence qui leur fut généreusement accordée.
Cette conquête faite, les autres du pays devenaient aisées.
Se rendirent successivement: La Perrière, Saint-Jacques-de-Beuvron, Villeray, Clinchamps, Ceton, Préaux, Le Theil, et autres lieux.
Le roi dAngleterre abandonna le duc de Bretagne vaincu.
En juin 1231, Blanche jugea trop difficile d'accabler Mauclerc, et comprit la nécessité d'une transaction; on convint d'une trêve de trois ans.
Ce fut la fin des troubles de la minorité de Louis IX.
Les Ligueurs avaient échoué dans leurs efforts pour fouler et jeter hors l’étrangère, comme ils disaient, alors que le fils de l'étrangère n'était qu'un enfant des affections, duquel on n'avait point à tenir compte.
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