Vers 1160, Henri II Plantagenêt construit à l’est de la vieille forteresse héritée de ses ancêtres un nouvel ensemble de bâtiments. Sans vocation militaire, ce palais est destiné à loger son administration et à tenir sa cour quand il réside à Chinon. Le fort Saint-Georges doit son nom à la chapelle du palais, dédiée à saint Georges, patron des chevaliers.
La première enceinte du château, datée au xe siècle, était composée du château du Milieu et du château du Coudray. Le Fort Saint-Georges aurait été ajouté pendant le règne de Henri II, entre 1156 et 1189, hypothèse que semble conforter le vocable Saint-Georges, saint patron de l'Angleterre. Une tour polygonale est ajoutée à la courtine orientale pendant cette période. Chinon passe aux mains des Français lorsque Philippe-Auguste prend le château à Richard Cœur de Lion en 1205. A cette époque, le fort était considéré comme le « bayle extérieur » du château et il lui était encore rattaché par une enceinte unique.
Le fort Saint-Georges n'est pas accessible au public ; il était propriété privée jusqu'en 1994, devenu une friche après avoir été longtemps un clos de vignes et de fruitiers. À part la ligne des remparts, assez bien conservés sauf à l'ouest et au sud-ouest, aucun vestige de bâtiments n'était plus visible.
L'iconographie ancienne n'était pas d'un grand secours. Deux gravures des XVIIe et XVIIIe s. montrent uniquement qu'à cette date la chapelle était encore debout, quoique ruinée.
Souhaitant réhabiliter les lieux, notamment pour y installer de nouveaux locaux d'accueil et d'exposition pour le public, le Conseil général d'Indre-et-Loire en fit entreprendre la fouille archéologique, et l'acquit en 2003 auprès de la ville.
Cette opération fut réalisée d'abord par l'INRAP sous la direction de Simon Bryant dans le cadre de l'archéologie préventive : sondages d'évaluation en 2000 et 2003, fouille de la moitié ouest du fort en 2003 (bilans rapides dans Bryant 2002 et 2004). En juin et juillet 2004, elle fut poursuivie en fouille programmée par Bruno Dufay, archéologue départemental d'Indre-et-Loire, titulaire de l'autorisation, en collaboration avec le laboratoire "Archéologie et Territoires" de l'UMR CITERES 6173. C'est de cette dernière campagne dont il sera question, même si naturellement les résultats obtenus par Simon Bryant sont intégrés dans la réflexion.
Chinon - Le Fort Saint-Georges
n°068563
Responsable(s) des opérations : Simon Bryant
Notice rédigée par : Simon Bryant et Philippe Blanchard
https://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_2004_num_43_1_2966
En automne 1204, les opérations de l’armée française devant la forteresse, défendue par Hubert de Burgh, mènent rapidement à la prise du Castel Rousset (fort Saint- Georges) l'une des principales défenses de Chinon mais n'avait pas fait tomber cette place.
==> Le roi de France Philippe II Auguste reprend la forteresse de Chinon aux mains des Plantagenêt
Lorsque Henri II mourut à Chinon, le 6 juillet 1189, les dispositions qu'il avait prises en 1169-1172 concernant sa succession dans ses domaines et ceux de sa femme Aliénor ainsi que son testament de 1182 qui précisait des dons charitables pour le salut de son âme furent sans suite.