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PHystorique- Les Portes du Temps
15 décembre 2017

Mallièvre (Vendée Compostelle) la chapelle Sainte Luce ou Lucie

Vendée Compostelle Malliévre Sainte Lucie Chapelle

 Vers 935 Raoul avait épousé Hilarie, sueur de Renaud, seigneur de Mallièvre.

St-Gilles, prieuré bénédictin de Marmoutier, vers 1065, par Pierre, fils d'Authier de Mortagne, et Pierre, fils de David de Mallièvre, puis donné aux Augustins de Mauléon.

En 1123, il est question d'un seigneur de Mallièvre, dont le château fut pris par Geoffroy II, seigneur de Tiffauge; mais ayant appelé à son secours son suzerain, le comte d'Anjou, cette forteresse rentra bientôt au pouvoir de son ancien possesseur. Le prieuré de Mallièvre sera mis sous protection du pape.

1123 Ecclesiam Saint AEgidi de Malolepore Bulles du pape Calixte II plaçant l’abbaye de la Trinité de Mauléon sous la protection du Saint Siège.

16 avril 1158 Eccl. S. Egidii de Malopore  Bulle du pape Adrien IV, prenant sous sa protection l’abbaye de la Trinité de Mauléon et confirme ses biens

8 janvier 1320 Noveritis quod cum discretus vir dominu Stephanus Restaudus presbiter rector ecclesiae non curatae B. Mariae Malebrario constuit et assignavit.

Pour Treize-Vents, il y a 5 pièces, de 1065 environ à 1148. Voici en quels termes les moines de Marmoutier ont constaté eux-mêmes la fondation de ce prieuré.

«  Pierre, fils de David de Mallièvre, nous a donné une église, située hors dudit château, consacrée à la Sainte-Vierge Marie et nommée Treize-Vents, ainsi que les églises du château, membres de l’église susdite, avec toutes leurs dépendances savoir : les offrandes, les dimes des terres, le droit de sépulture, etc, etc, avec le marché du jour de saint Christophe, deux masures de terre et le droit de faire, dans le cours d'eau situé au-dessous de ladite église (affluent de la Sèvre-Niortaise), autant de moulins et d'étangs que nous voudrions.

Toutes ces choses, à nous données pour que les prières des moines places à Treize-Vents profitassent au salut de l’âme de Pierre de Malliévre, ainsi que de celles de ses père et mère, nous furent confirmées par Aimeri vicomte de Thouars, Pierre fils d’Antier de Mortagne, Bouchard de Mortagne, etc., etc.

«  En ce temps-là, les laïques possédaient les églises, et ils les donnaient avec l’assentiment des évêques dans le diocèse desquels elles se trouvaient. Or, voici ce qui arriva douze ou quinze ans après le don, à nous fait par lesdits Pierre, fils de David de Mallièvre, et Pierre, fils d'Antier de Mortagne, de l’église de Treize-Vents et de la chapelle de Mallièvre, son annexe.

Celle-ci était tenue de nous par un prêtre nommé Constantin, à condition qu’il nous était loisible de la lui ôter et de la lui rendre suivant notre bon plaisir. Sur ces entrefaites, fut établi dans l'église du château de Mauléon un corps de chanoines, dont le susdit Constantin devint membre et auquel, à notre insu, il donna la chapelle qu'il tenait de nous. A cette nouvelle, Pierre, fils d'Antier, défendit aux chanoines d'y entrer et il s’en saisit.

 Ceux-ci vont se plaindre au seigneur Isembert, évêque de Poitiers, de ce que la chapelle de Malliévre leur est enlevée par le susdit Pierre. Le prélat l'envoie prier de rendre justice aux chanoines, relativement à cette chapelle; ajoutant qu'il approuvait d'avance l'arrêt en vertu duquel ledit Pierre 1'adjugerait soit à nous, moines soit aux chanoines.

 Au jour indiqué, l'évêque envoie, pour procéder au jugement, Rainaud abbé de St Cyprien, Humbert doyen de Poitiers, et Aimeri des Planches.

Réunis le jour de la St Laurent (10 aout) dans 1'eglise consacrée audit saint, qui est située près de Mortagne, après de longs débats contradictoires, il nous adjugent la chapelle de Mallièvre, attendu que, après le premier don qui nous en avait été fait, elle ne pouvait être donnée à aucun autre. »

«  Dans la suite Aimeri, vicomte de Thouars, qui nous avait confirmé 1'egtise de Treize-Vents et la susdite chapelle, se fâcha contre ledit Pierre de Malliévre, lui enleva son château et nous requit d’en remplacer la chapelle par une église. Nous répondimes que nous n'en ferions rien sinon par la concession et avec le gré du seigneur Pierre, qui nous avait donné ladite chapelle et auquel il venait d’enlever le château.

A cette nouvelle, les chanoines de Mauléon accourent près du vicomte, et lui disent qu'ils feront une église à Mallièvre s’il leur en donne la chapelle; et le vicomte la leur ayant donnée, ils commencent à construire l’église.

«  Plusieurs années après, le comte d’Anjou enlève le château de Malliévre au vicomte de Thouars et le rend à Pierre, fils d’Antier, lequel renverse l’église parce qu’elle avait été construite injustement, tandis qu'il était dépossédé. Ainsi le château fut quelque temps désert.

«  Sur ces entrefaites, Pierre se fit moine à St Michel en l’Herm, et son fils Guillaume Chotard obtint le château, qu'il commença à reconstruire, autorisé par le vicomte de Thouars, avec lequel il avait fait la paix. Ayant vu cela, les mêmes chanoines de Mauléon vinrent lui demander la chapelle susdite; et lui, qui ignorait comment les choses s'étaient passées entre nous et les chanoines, la leur accorda, à condition cependant qu’elle nous reviendrait si, la réclamant en justice, nous prenions à partie ledit Chotard.

 «  Afin de recouvrer la chapelle, nous envoyâmes donc vers 1'évêque de Poitiers plusieurs de nos moines, auxquels se joignit le susdit Pierre, fils d'Antier, uniquement par respect de Dieu et pour attester notre droit; ce qui eut lieu devant le prélat, quatre abbés, deux archidiacres et autres témoins, par le récit des faits relates ci-dessus. »

Dans son Histoire de l’Abbaye de Marmoutier, dom Martène, vol. I, pages 428-130, a donné «  le détail de ce différend, parce qu'il contient plusieurs points d'histoire que les savants seront bien aise de ne pas ignorer. » Nous l’avons raconté plus complétement, en traduisant mot à mot les principaux passages des trois premières chartes.

La 4e concerne un moulin nommé en 1115 Batlarget, peut-être à cause de 1'espece de grain qui y était moulu, c’est-à-dire de la baillarge (variété d'orge)

Dom Martène n'en parle pas, non plus que de notre 5e pièce, tirée des Archives de la Trinité de Mauléon.

 Elle prouve que, revenus à la charge, les chanoines de cette abbaye possédaient, en 1148, plus de la moitié de l'église de Malliévre.

Le Moulin de Baudry (vidéo)

 

Notons, en terminant, l’erreur commise par l'historien de Marmoutier, et non relevée par son éditeur, lorsqu’il a pris Maulévrier, en Anjou, situé à près de quatorze kilomètres de Treize-Vents, pour Malliévre en Poitou, qui en est distant de 1,700 mètres.

Le nom de ce dernier lieu est Mala Lepus et Mallebra, tandis que celui du premier est Malus Levrariuse et Mallevrarius ; ainsi on a pris le gibier pour le chien, et, ce qui est plus extraordinaire de la part d'auteurs ecclésiastiques, on a confondu l’église consacrée à Notre-Dame, que se disputaient les moines de Tours et les chanoines de Mauléon, avec cette qui, ayant saint Jean pour patron, appartenait à l’abbaye de St Jouin de Marnes et ne parait pas lui avoir jamais été contestée par Marmoutier.

L'entretien de la règle de St Benoit, et même du bon ordre dans ses prieurés, avait pour unique garantie les fréquentes visites qu'y devaient faire les hauts dignitaires de l’archevêché et du diocèse, aussi bien que les abbés et leurs fondés de pouvoirs. Deux seuls exemples nous sont connus, pour les prieures de Marmoutier en Bas-Poitou, à une époque rapprochée de leurs chartes.

Au mois de mai 1305, Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, visitait les bénéfices ecclésiastiques de la partie occidentale du Poitou, lorsqu’il apprit son élection au Saint-Siège, occupe par lui jusqu’en 1314, sous le nom de Clément V.

L’Itinéraire rédigé avec un soin minutieux pour constater les droits- de gîte du prélat, qu'après avoir atteint Poitiers où il se trouvait le, 27 décembre, jour de la Saint-Jean d'hiver, il ne descendit, plus, dans le cours de sa visite pastorale, au-dessous de Luçon et de Niort.

De la Saint-Jean au dimanche des Rameaux il parcourait une partie des départements actuels de Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres visitant les prieurés ou abbayes de Mortagne, Tiffauge, Montaigu, Roche-Servière, Grainetière, Absie en Gastine, Ardin  et Xanton.

Il passait le dimanche des Rameaux, 11 avril, à Notre-Dame-de -Fontenay, et de là se dirigeait sur Luçon, où il arrivait le jour de Pâques.

 De Luçon, il prenait son chemin vers la mer et longeait la côte, de prieuré en prieuré, d'abbaye en abbaye, jusqu'à Beauvoir et Saint-Gervais.

Arrivé là le 10 du mois de mai, il était le 12 à La Roche-sur-Yon et du 12 au 28 il parcourait la route qui sépare La Roche-sur-Yon de Thouars, par Frontenaulx, Lachaise-le-Vicomte, Puybéliard, Châteaumur, Mauléon, Mallièvre et Bressuire.

St-Jean de Malebrerio. (MALLIÈVRE ) Le 216 porte que ledit seigneur arriva au prieuré St.-Jean-de-Malebres (24 mai) presche audit lieu confirme et faict aultres actes de visité.

Il revenait ainsi sur ses pas, pour se rapprocher de Poitiers par une ligne diagonale et jamais, dans ce retour il ne se trouva à moins de quinze ou vingt lieues de distance de Saint-Jean-d'Angély.

 

Mallièvre est née d'un gué sur la Sèvre Nantaise que les Gaulois et les Romains empruntèrent avant d'y construire un pont. Son château fut l'une des plus anciennes forteresses médiévales de Vendée.

Les vicomtes poitevins de Thouars y faisaient face à l'Anjou menaçant. La paix revenue, les pèlerins de Compostelle y trouvent gîte et couvert sous la protection des Templiers.

 

Templiers Mauléon amd mandragore (1)

Face à la motte féodale du Xes. qui dominait le passage fluvial de cette ancienne voie gallo-romaine, dernière étape pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, avant de pouvoir franchir la Sèvre. Ce passage suscita en outre la construction au XIIe siècle d’un gite et d’une chapelle.


– Sainte Lucie et saint Roch étaient honorés depuis fort longtemps.

A la Sainte-Lucie, il y avait jadis une foire. Elle serait peut-être à l'origine d'une fête qui amenait de nombreux pèlerins à Mallièvre.

Les personnes des paroisses voisines venaient couramment prier sainte Lucie qui guérissait de nombreuses maladies.

Vendée, les Anglais attaquent le château (1)

Après la défaite de Poitiers en 1356, Mallièvre connut les ravages et destructions des armées anglaises qui occupèrent le site jusqu’à la reprise de son château fortifié en 1373 par les guerriers du roi de France Charles V.

La désolation du village fut telle que l’ancienne église paroissiale Saint-Gilles disparaît des textes alors que des indulgences sont accordées en 1363 à ceux qui visiteront la nouvelle église de Mallièvre, qualifiée de paroisse en 1515.

Vendée, les Anglais attaquent le château

Elle fut détruite à son tour dans la tourmente des guerres de religion alors que la chapelle Sainte-Lucie résistait jusqu’en 1654. Le transfert de la statue dans l’église paroissiale et son remplacement en 1689 accompagnent les graves dissensions qui existèrent entre le  prieur-curé de Mallièvre et les évêques de la Rochelle d’une part, le transfert des chanoines de Saint-Augustin à la Congrégation de Sainte-Geneviève en 1666 d’autre part. Mallièvre connaît aux XVIIe et XVIIIe siècles des difficultés que révèlent un nombre anormalement élevé de visites pastorales, selon les relevés l’abbé Delhommeau.

 

La ville appartient ensuite, et jusqu'à la Révolution, aux Châtelains du Puy-du-Fou  (Antoine du Puy du Fou, seigneur de Mallièvre).

Elle survit aux ravages des guerres de Cent ans et de Religion et à la tourmente Révolutionnaire. Chaque fois, elle se relève. Dépourvue de terres, Mallièvre vivra pendant deux siècles de l'artisanat du tissage. Les femmes et les enfants filent le lin, le tisserand travaille dans sa cave dont l'humidité constante rend le fil plus solide.

Les toiles sont blanchies sur les prés qui bordent la rivière.

La légende de la cité médiévale  Maulévrier et Mauléon.

Ligués contre leur père, un bon et puissant comte de la région, ses trois fils voulurent lui ravir son pouvoir. L'aîné se battit comme un lion avant de succomber. Et ce fut Mauléon. Le second se terra sur les bords de la Maine, comme une pauvre levrette.

 Et ce fut Maulévrier. Le troisième, fuyant vers la vallée, y fut pris comme un lièvre. Et ce fut Mallièvre. La légende hante toujours les ruelles de Mallièvre, sans obséder ses habitants, accueillants et toujours prêts à faire découvrir leur cité.

 

 

 voir aussi : Contes traditionnels de Vendée Légende la Demoiselle Génovette et le farfadet (Mallièvre)

                : Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

 

 

==> le château de Mallièvre, les seigneurs du Puy du Fou, Guerre de Cent Ans les Anglais attaquent la région du Puy du Fou

==> Victoire de Donnissan Lescure, Marquise de La Rochejaquelein - Fouilles du Château de Mallièvre

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