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PHystorique- Les Portes du Temps
11 juin 2022

1596 Testament de Jean de Vivonne, marquis de Pisany, chevalier des ordres du roi, sénéchal de Saintonge

1596, 14 mai Testament de Jean de Vivonne, marquis de Pisany, chevalier des ordres du roi et son ambassadeur à Rome et en Espagne, sénéchal de Saintonge

1596, 14 mai. Testament de Jean de Vivonne, marquis de Pisany, chevalier des ordres du roi et son ambassadeur à Rome et en Espagne, sénéchal de Saintonge, etc.

L'un des articles de son testament fut une dernière prière à la couronne « d'avoir quelque égard commander aux officiers des finances paier ou faire paier ce qui a esté reconneu m'estre très loialement deub, aiant grande- ment incommodé mes biens et affaires par faute d'avoir esté satisfait, qui serait enfin la ruine de mes enfants »

Le voici donc au grand instant où le chef de famille, sentant ses forces diminuer, s'inquiète de l'avenir de sa race et des êtres qu'il aime, se recueille dans la contemplation de l'avenir et du juste, dicte ses volontés suprêmes, paroles d'outre-tombe qui résonneront avec tant de solennité dans le cercle de famille quand lui-même n'y sera plus assis!

 

In nomine patris et filii et spiritus sancti, amen.

 

Comme il n'y a rien plus certain à l'homme en ce monde que la mort, aussy n'y a-t-il rien plus incertain que l'heure d'icelle, et pour ce convient à tout bon chrétien et catholicque se tenir toujours prést pour la recevoir, quand il plaira à Dieu l'envoyer. Ce que considérant, et pour n'avoir à mon égard lors à penser à autre chose qu'à bien mourir, je, Jean de Vivonne, marquis de Pisany, étant, grâces à Dieu, sain d'esprit et de corps, incommodé seulement de douleurs en la main droite qui m'empesche d'écrire, ay bien voulu dès à présent disposer et ordonner de mes affaires par ce mien testament que j'ay dicté comme s'ensuict

Premièrement, je recommande mon âme à Dieu, mon créateur, le suppliant en toute humilité, quand il lui plaira la vouloir retirer de ce monde,, lui pardonner toutes ses fautes et offences, la recevant purgée et nettoiée par le mérite de son cher fils notre seigneur Jésus-Christ, et par l'intercession de la glorieuse vierge Marie et de tous les saints et saintes de paradis pour jouir avec eux de la vie éternelle.

Je désire et ordonne mon corps estre inhumé en l'église cathédrale de Saintes, en ma chapelle, que j'entends estre refaite, si elle ne l'étoit ja, lors de mon déceds, et estre donné à ladite églize cent escus, par une fois paiés, me remettant au surplus à ce que j'en pourray ordonner à part, et à la discrétion de mes exécuteurs cy apres nommez.

 

 

Je veux, entends et ordonne mes debtes estre paiées et acquittées avant toutes choses, sur tous et chacuns mes biens, en quelques part qu'ils soient et se trouvent, et mes créanciers entièrement satisfaits, notament ma très chère et très aimée femme, la signera Giuilis Savelli, de la somme de vingt mille escus, qu'elle a paiée en Italie, de ses propres deniers dotaux, pour m'acquitter de plusieurs debtes que j'avois contractées à Rome, où j'étois ambassadeur pour le roy, laquelle somme je reconnois lui devoir, et que sans icelle je serois constitué en très grands intérestz.

Je prie ma femme, incontinent après mon décedz, de faire rapporter et rendre au roy, avec tel honneur qu'il appartient, mon grand collier de l'ordre du Saint-Esprit, suivant les statuts dudit ordre, et supplie très humblement sa majesté daigner se ressouvenir des longs et fidèles services qui je luy ay faits et aux rois ses prédécesseurs, tant en ce roiaume que dehors, et y ayant quelque egard, commander à ses officiers des finances paier, ou faire paier ce qui a été reconnu m'estre très loiaument deub, aiant grandement incommodé mes biens et affaires par faute d'avoir été satisfait, qui seroit enfin la ruine de mes enfans et en outre, charger celui de messeigneurs les révérendissimes cardinaux qui sera protecteur à Rome de la nation françoise, et ceux encore qui y seront envoiez ambassadeurs de la part de sa majesté, d'avoir ma femme et ses affaires en espéciale recommandation, comme veuve d'un sujet et serviteur qui n'eut oncques autre but, après Dieu, en toutes ses actions, que le service de son prince, et le bien de ce roiaume.

Je veux et ordonne que par chacun an, le jour de la notre dame de Marie; soit distribué aux pauvres de Pisani, où je déclare avoir esté et estre mon principal domicilie, la somme de trente escus, en la présence du séneschal, juge et procureur du lieu, lesquels je prie et charge d'assister à la distribution, et avoir l'œil-à ce qu'elle se fasse selon la nécessité d'un chacun et sans fraude.

Je veux et entends qu'outre les gages de mes serviteurs, leur soit encore donné ce qui sera advisé selon le mérite d'un chacun d'eux, à la discrétion de ma très chère et très aimée femme, et de ma bonne et bien aimée sœur, Claude de Vivonne, dame de Verrières, lesquelles aussi je prie de faire apprendre mestier à tous mes laquais qui ont estez nourris à ma suite, dès leur jeune âge.

Je donne et lègue à Anthoine Berault, mon valet de chambre, outre ses gages, la somme de cinq cens escus, paiables pour une fois.

Je donne à ma dite bonne et bien aimée sœur, Claude de Vivonne, dame de Verrières, cinq cens escus de rente par chacun an, sa vie durant, sur tous et chacuns mes biens; et outre veux et entends qu'elle ait son habitation, s'il lui plaist, à Saint-Gouard ou à Pisany, avec ma femme, ou en aucune de mes terres, selon qu'il sera avisé entr'elles et la prie très affectueusement d'assister madite femme, et luy rendre tous devoirs de bonne sœur, corne je me promets et m'assure de sa bonté.

Je donne à ma très chère et très aimée femme tout ce qui se trouvera m'appartenir hors ce roiaume, pour en disposer à sa volonté, et outre lui donne tous mes meubles, acquest et conquest immeubles, avec l'usufruit et jouissance de tous mes propres étans en ce roiaume, m'asseurant tant de sa parfaite amitié et piété qu'elle la conservera à notre fille Catherine (1), que je nomme et institue mon héritière universelle, en tout le surplus de mes biens, à la charge qu'elle obéira à sa mère, ce que je lui recommande sur toutes choses, après la crainte de Dieu; et au cas que ma dite fille décédast sans enfans, je lui substitue Charles….. mon neveu, à la charge aussi de servir et obéir à madite femme, et la respecter comme sa mère.

Et au deffaut de ce, veux et entends que madite femme puisse disposer de tous mes biens de France en faveur de tel autre de mes parens ou de ceux des siens que bon luy semblera, et qu'il lui-sera agréable, lequel prendra et portera le nom de Vivonne, et sera tenu la servir et respecter comme je sçay qu'elle le mérite.

Je veux et ordonne que madite fille demeure toujours entre les mains de sa mère, sachant et étant bien asseuré qu'elle l'élèvera et nourrira à la vertu, et n'entends que la substitution susdite face aucun préjudice aux droits que les loix et coutumes défère à la mère sur les biens de ses enfants.

Je nomme, pour exécuteurs de ce présent testament et disposition de dernière volonté que je pourray faire cy après, monsieur l'illustrissime et révérendissime cardinal de Gondy, M. de Thou, sieur d'Annery, président en la cour du parlement de Paris, ma bonne et bien aimée soeur, Claude de Vivonne, dame de Verrières, et M. Pithou, avocat en la cour de parlement, lesquels je prie en vouloir prendre la charge, et faire en sorte que mon intention soit accomplie, soit par eux ou autres qu'ils pourront nomer et substituer à cette fin, selon les occurrences, ainsi qu'ils verront estre à faire.

Signé de Vivonne.

 

L'an 1596, le vendredy après midy, 34e jour de may, en la présence de nous, notaire du roy, notre sire, en son chastellet de Paris, soussignez, et pour ce mandez par haut et puissant seigneur messire Jean de Vivonne, marquis de Pisany, chevalier des ordres du roy, conseiller en ses conseils d'estat et privé, capitaine de cent hommes d'armes de ses ordonnances, et séneschal de la province de Saintonge, a ledit seigneur marquis de Pisany dicté et nommé, dicte et nomme en personne le contenu cy dessus, qu'il a déclaré estre son testament et ordonnance de dernière volonté, et après qu'il luy a esté par nous leu et releu, y a persisté, et à l'accomplissement d'iceluy obligé tous et chacuns ses biens, renonçant à tous autres testamens et codicilles qu'il pourroit avoir cy devant faits et a signé les présentes comme il a peu, à cause d'une indisposition qu'il a à sa main droite.

 Ce fut fait et passé en la maison de M. Pithou, advocat en la cour de parlement, demeurant rue Pierre-Sarrazin, près les cordeliers, les jour et an que dessus; et a été le présent testament fait double, et le tout délaissé ez mains dudit seigneur marquis de Pisani.

Signé de Vivonne, Bontemps et Sainxot, notaires, avec paraphes.

 

 

 

Ce fut l'après-midi du vendredi 21 mai 1596, dans la maison de son ami François Pithou, rue Pierre-Sarrazin, près les Cordeliers, que Jean de Vivonne accomplit cette grande chose.

Le papier sur lequel, d'une main tremblante et nouée par la goutte, il a déposé sa signature comme il a pu, est un digne monument du grave et excellent seigneur  

En des termes élevés, où s'affirmait sa foi vive et pure, le marquis débutait par conjurer Dieu de faire paix à son âme quand elle entrerait dans l'éternité.

 Puis il réglait sa sépulture dans l'église cathédrale de Saintes auprès de ses ancêtres, ordonnait que ses dettes fussent « paiées et acquittées avant toutes choses sur tous et chascun de ses biens)

Il recommandait à sa femme de faire rapporter au Roi son grand collier du Saint-Esprit selon les statuts de l'ordre, suppliait Sa Majesté d'avoir en recommandation sa veuve et sa fille par égard pour ses longs services, prescrivait une distribution annuelle aux pauvres de Pisany et des dons à ses serviteurs.

Il léguait à sa « bonne et bien-aimée sœur, Claude de Vivonne, dame de Verrières n , cinq cents écus de rente en viager et le droit d'habitation à Pisany avec la marquise; « et la prie très affectueusement d'assister madicte femme et luy rendre tous devoirs de bonne sœur, comme je me promets et m'asseure de sa bonté ». A la marquise, il laissait la propriété de ses biens sis à l'étranger et l'usufruit de ses immeubles de France.

 Pour son héritière universelle, il instituait sa fille Catherine, « à la charge qu'elle obéira à sa mère, ce que je luy recommande sur toutes choses après la crainte de Dieu. Je veux et ordonne que madite fille demeure toujours entre les mains de sa mère, sachant et étant bien asseuré qu'elle l'élèvera et nourrira à la vertu. »

Il prévoyait ensuite la triste hypothèse du décès de sa fille sans postérité : « Je lui substitue Charles, mon neveu, à la charge aussi de servir et obéir à madite femme et la respecter comme sa mère (2).

 Et au deffaut de ce, veus et entends que madite femme puisse disposer de tous mes biens en France en faveur de tel autre de mes parens ou de ceuz des siens que bon luy semblera et qu'il luy sera agréable, lequel prendra et portera le nom de Vivonne et sera tenu la respecter et servir comme je scay qu'elle le mérite. »

Les exécuteurs testamentaires qu'il se choisit furent, outre sa sœur Claude, trois personnages illustres : le compagnon de ses travaux, de ses voyages, de ses déboires, l'ami qu'il s'était fait à toujours par son dévouement, le cardinal-évêque de Paris, Pierre de Gondi; l'un des hommes qu'il affectionnait le plus et dont il était le plus aimé, l'historien qui jamais ne le citera dans les annales de leur siècle sans lui donner un souvenir d'émotion et d'estime, le président Jacques-Auguste de Thou ; enfin l'un des noms les plus célèbres du gallicanisme, nom antiligueur, nom antiespagnol, l'avocat François Pithou, frère du procureur général Pierre Pithou.

Ce qui domine tout dans le testament de Jean de Vivonne, c'est une affection vraie pour sa femme, c'est une tendre sollicitude d'assurer le repos et la dignité de son veuvage.

Madame de Pisany s'était fait aimer par ses charmantes et sérieuses qualités.

« Avec une excellente beauté, elle possédait toutes les grandes qualités de la femme de Brutus et de la mère des Gracques » ; un bel esprit du moins l'a déclaré. Il me sera toujours difficile de songer au sombre Brutus à propos de Jean de Vivonne, aux Gracques à propos de Vaimable Arthénicei ; mais de la tragique et bienveillante comparaison, je retiendrai volontiers que Julia Savelli fut une femme forte.

 Elle avait, au rapport un peu brutal du président de Thou, des vertus et un courage au-dessus de son sexe. »

Elle se lia corps et âme à son époux, embrassa tous ses intérêts, lui sacrifia ses attaches personnelles de famille et toutes ses habitudes, et, de même qu'elle n'hésita pas à confondre leurs bourses d'un état si différent, elle se fit sans regret et sans plainte, l'Italienne, au triste coin de ciel de la rue Plâtrière-au-Marais Esprit d'élite, elle était fort capable au surplus de se plaire dans le milieu, d'un niveau intellectuel très élevé, que le marquis aimait.

Avec ses allures un peu mâles de femme romaine, avec son jugement, sa surprenante entente de la politique et son goût pour les choses graves, elle devait être l'ornement de la coterie de lettrés et de philosophes, où M. de Pisany, quelque étranger à l'érudition qu'il fût pour son compte, s'asseyait le plus volontiers.

 

 

 

 

 

Jean de Vivonne, marquis de Pisany, fils d'Artus de Vivonne, seigneur de Saint -Gouard et de Pisany, et de Catherine de Bremond-Balanzac, né probablement au château de Pisany, près Saujon, en 1530, fut capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances de sa majesté, conseiller d’état, sénéchal de Saintonge, chevalier des ordres du roi, ambassadeur à Rome et en Espagne, colonel général de la cavalerie légère italienne, gouverneur du prince de Condé, etc.

En 1583, le marquis reçut le collier de l'ordre du Saint-Esprit, et la charge de gouverneur de la ville de Saintes.

 Il trouva un château en mauvais état et sans munitions, et dut payer de ses deniers la modeste garnison de trente soldats qui y résidaient.

 

1584, 12 juin. « Lettre du sieur de Saint-Goard au roy, » pour lui peindre sa situation et lui donner des renseignements sur Saintes et la Saintonge

Sire, le 4e de ce moys, j'ay receu celle qu'il a pleu à vostre majesté m'escripre du 24e du passé, et, suyvant ce qu'il tuy plaist me commander, je ne fauldray de me rendre au plutost que je pourray à ses pieds, pour embrasser de toute la force de ma vie ses royalz commandements, n'ayant aultre désir ne volonté que de l'employer et achepver à luy faire très humble service, la suppliant aussy très humblement de trouver bon que je luy remette devant les yeulx combien je suis ruiné et incommodé de la longue scéance que j'ay faicte en Espaigne pour son service, et dont je suis retourné sy misérable que j'y ai consummé tous mes biens, n'ayant avecques cela peu estre droissé ou payé de ce qui m'est deub, encores qu'il luy ayt pieu plusieurs fois commander que j'en fusse satisfaict; de quoy je la supplie très humblement comme estant chose tout raisonnable et pleine de justice, et aussy de faire sy bien prouvoir pour respect de la charge en laquelle il luy plaist se servir de rnoy, que je la puisse susciter à la dignité de ses affaires, ce que je ne pourrois nullement faire sy ce n'est par le moyen de ses royalles libéralitez. (3)

 

Quand à ce que votre majesté me commande que je provoye, premier de mon parlement de ce lieu, à l'assuretté de ce chasteau, je luy dirai qu'elle a très grande raison d'en avoir ce soing, pour le beaucoup que je sçay luy importer tant que les affaires de cette province seront en l'estat auquel je les ay cogneuz despuys que j'y suis.

 Et par ainsy, je ne craindray de dire à vostre majesté qu'il est très nécessaire qu'elle y entretienne cinquante homme bien paiez pour servir, et non pas me les laisser sur les bras comme j'y ay eu les trente qui me sont ordonnez despuis que j'en ay la charge, n'estant possible pouvoir fournir à cette advance, et par conséquent trouver gens qui y veuillent demeurer s'ils n'y sont entretenuz et bien paiez par advance, comme est la coustume.

Quand à la place, elle est comme je dis de très grande importance, mais avecq cela très maulvaise, et encores plus mal munie de ce qui est besoing pour la garder premièrement du peu d'hommes que l'on y entretient, et n'y avoir nulle sorte de provisions et munitions.

Sur quoy, je supplie très humblement vostre majesté ordonner et commander qu'il soit proveu de trois mil livres pour estre employées aux provisions et munitions nécessaires, et trois mil pour y faire les réparations nécessaires, et sans lesquelles la place ne vault du tout rien.

Pour éviter toute sorte d'inconvénient, je me suis résolu d'y entretenir la discipline que j'y ay trouvée establye par le capitaine Pernes (4), qui est de ne tenir aulcun soldat de ce païs, y en ayant trouvé ung aussy bon nombre qu'en garnison où j'aye jamais esté.

Il les faict venir de Provance avec très grand soing et avecq aultant de dilligence qu'il se peut désirer au service de vostre majesté, pour lequel encores que je le sache très digne d'une plus grande charge, sy l'ay je prié de demourer séans pour mon lieutenant, pour le bon compte que je sçay qu'il en sçaura rendre, ne pensant qu'il s'en puisse mettre ung aultre qui soyt sy à propos et pour luy donner encores meilleur couraige et luy faire veoir que vostre majesté a très agréable que je luy tienne, je la supplie très humblement luy en escripre ung mot, et à monsieur de Ruffec (5), pour qu'il luy maintienne et sache que elle entend et veult que j'en aye ainsy disposé soubz le bon plaisir de vostre majesté, sans que personne le puisse entreprendre sur moy ne celuy que j'y auray mis. (6)

Je la supplye très humblement me fabvoriser d'une évocquation très juste et très raisonnable en son conseil d'estat, suyvant une requeste que luy présenteront ceulx qui ont charge de mes affaires, et laquelle est très juste et très raisonnable; et en ay très grande nécessité.

Sire, je supplie le créateur donner à vostre majesté, avecq accroissement d'estatz et très bonne santé, très longue et très heureuse vie.

De Xainctes, ce 12e juin 1584.

De votre sacrée et roialle majesté le très humble et très obéissant subget et serviteur.

DE VIVONNE.

 

 

 

 

 

 

 

Achat de la seigneurie de Talmond sur Gironde

À la fin du XVe siècle, la seigneurie de Talmont appartient à Léon de SAINTE-MAURE, seigneur de Montausier.

 Lors des guerres de Religion elle sera prise par les protestants en 1563, puis aussitôt reprise par les catholiques.  Mais les fortifications sont alors en très mauvais états.

En 1594, la paix était revenue, le roi Henri IV, dans le besoin financier, engage le comté de Talmond auprès de Jean de Vivonne.

« l'hostel et fief noble de la ville de Talmond-sur-Gironde, en ce comprins le fief de La Touche de Javrezac, assis en la châtellenie de Cozes et fief es mestairie de la Grange, assis en la paroisse de Meschers », (Revue de Saintonge, tome XIII, p. 284.)

1594. 24 mai. La seigneurie de Talmond est adjugée à JEAN DE VIVONNE, marquis de Pisany, pour la somme de 4.736 écus 33 sols 4 deniers.

Le 1er mars 1595, un arrêt du Conseil d'Etat lui donne assignation d'une somme de 14.333 écus entiers, avec remise de 2 sols par livre, par lui dus, « à cause de l'enchère qu'il a été obligé de mettre sur la terre de Talmont, à lui adjugée, en payement de ses créances.

Le 12 décembre 1595, un arrêt du même Conseil, maintient Jean de Vivonne en la possession de la terre et seigneurie de Talmont, en annulant une vente faite à Denis Bargnenon, procureur au présidial de Saintes (7).

Un arrêt du 16 février 1599 autorise le même à pourvoir aux offices ordinaires de la châtellenie.

Un arrêt du 20 novembre 1597 avait autorisé Jean Angibaud à rendre, la justice au nom de Jean de Vivonne.

 

Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet

De son mariage avec Julie Savelli, veuve de Louis des Ursins, fille de Clarice Strozzi et petite-fille de Clarice de Médicis, il n’eut qu'une fille, Catherine de Vivonne, mariée à Charles d’Angennes, marquis de Rambouillet, si célèbre sous le nom de marquise de Rambouillet.  (Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet)

Ce vaillant guerrier, ce diplomate illustre, est un des hommes que notre province s'honore le plus d'avoir produits.

Il mourut au château de Saint-Maur-les-Fossés, près Paris, le 7 octobre 1599.

Jean de Vivonne fut enterré dans la chapelle Saint-André-Saint-Jacques, aujourd'hui chapelle Saint-Eutrope; c'est la 4e à main droite en entrant dans l'église par la grande porte.

Tabourin ajoute que l'on faisait son anniversaire le 7 octobre. Il est étonnant qu'il n'ait pas été enterré dans la chapelle des Tourettes dont les Vivonne étaient héritiers. Voir Saint Pierre de Saintes, p69

La chapelle des Tourettes, bâtie « par ung doyen de Torrestes, qu'estoit venu du Bretaigne et estoit alié de la maison de Pisany, » était placée derrière le grand autel. C'était, il y a quelques années, la chapelle de saint Louis de Gonzague; c'est aujourd'hui la chapelle de saint François d'Assises. Toutefois, un vitrail représente la cène, souvenir de son ancien nom, chapelle de la cène, d'un bas-relief représentant la cène.

 

Le père de Madame de Rambouillet. Jean de Vivonne, sa vie et ses ambassades près de Philippe II et à la cour de Rome : d'après des documents inédits / par le Vicomte Guy de Bremond d'Ars

 

Copie du .XVIIe siècle sur papier à la bibliothèque municipale de Bordeaux, manuscrits, n° 822, f°148. Communication de M. Louis Audiat

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

(1). Catherine de Vivonne, née en 1594 à Rome, et mariée, le 26 juillet 1600, à Charles d'Angennes, marquis de Rambouillet, fut la célèbre marquise de Rambouillet, si remarquable par son savoir, sa distinction, son influence littéraire, et sa fille, lanon moins célèbre Julie d'Angennes, plus tard femme du duc de Montausier et mère de madame de Crussol d'Uzès.

(2)   Ce Charles, dont il ne mentionne pas le nom de famille, ne peut être que Charles Chesnel de Meux, le fils de sa sœur, Marie de Vivonne, épouse de Jean Chesnel de Meux. — Charles Chesnel n'eut pas occasion de bénéficier de la substitution de son onc le, mais il lui succéda dans la charge de sénéchal de Saintonge; il fit son entrée à Saintes en cette qualité, l'an 1600.

Portefeuilles du comte Théophile de Bremond d'Ars.

(3). Quelque justes que fussent les réclamations de Jean de Vivonne, il devait avoir a tes renouveler bien des fois avant d'être satisfait. On retrouve dans plus d'une de ses lettres la demande d'être indemnisé et payé de son « entretenement. » Les termes de celle que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs, montrent que le créancier s'aigrissait parfois contre son roval débiteur.

(4). Louis de Pernes, gouverneur de Saintes, échevin du corps de ville.

(5). Philippe de  Volvire, baron de Ruffec, lieutenant générai en Saintonge et Angoumois.

(6). Voir Etudes, documents et extraits relatifs à la ville de Saintes p.359, pour le séjour de Saint-Gouard à Saintes.

(7) Noël Valois. Arrêts du Conseil d'Etat du Règne de Henri IV, n"' 838, 2210, 2786.

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