L'année 2020 constitue une année exceptionnelle puisqu'elle marquera le centenaire de la canonisation de Jeanne d'Arc et les 100 ans de la loi Fabre instituant une Fête nationale de Jeanne d'Arc.

Destins infinis ! Incompréhensibles rapprochements ! Effarantes antithèses ! Hier ! de nos beffrois s'épandait lugubrement le glas de celui qui remporta la bataille de France; de par tous les villages, les cloches de la Victoire ont plaintivement pleuré Foch, le plus grand capitaine des temps modernes.

Demain, elles vont s'ébranler joyeuses et frêles, lançant leurs carillons argentins pour fêter une admirable fille, humble paysanne, la libératrice de la doulce France dont elle est devenue la protectrice.

Au 8 mai, dans une apothéose incomparable, Foch devait saluer de son épée victorieuse la statue de l'héroïne d'Orléans. Hélas ! il ne sera pas donné au monde d'entrevoir cette minute émouvante, car l'immortalité nous a ravi le fier soldat.

Néanmoins les étendards frissonneront et les foules associeront les deux grandes épées dans ces jours qui approchent où sera commémorée la fantastique chevauchée de Jeanne dans notre riante vallée.

 Chacun aimera évoquer les « Gestes » de la Pucelle et c'est pourquoi j'ai songé à vous décrire aujourd'hui les prochaines solennités du Ve Centenaire de la délivrance d'Orléans dans les villes voisines.

La première manifestation, la plus proche, aura lieu sous une quinzaine à Chinon. Nous ne doutons pas que dans un cadre aussi pittoresque que celui de la coquette cité chinonaise ces fêtes ne remportent un succès éclatant.

Dès le 27 avril, après-midi, un cortège historique parcourera les rues de la ville Charles VII, précédé de héraults d'armes, suivi des seigneurs de la Cour, retrouvera sa bonne ville de Chinon, si peu changée depuis cinq siècles.

Le soir, une fête de nuit et de somptueuses décorations lumineuses retiendront l'attention des hôtes de Chinon.

Le dimanche 28 avril, une messe pontificale sera célébrée dans la matinée par S.G. Mgr l'archevêque de Tours.

A 13 heures, le cortège se rassemblera place de la Gare; Jeanne d'Arc fera son entrée à Chinon, encadrée de ses fidèles chevaliers servants Jean de Metz et Bertrand de Poulengy, suivie de sa petite escorte et de nombreux seigneurs de la Cour, les bourgeois et gens du peuple, et quelques hommes d'armes.

Viendront ensuite autorités civiles, militaires et religieuses, sociétés et délégations.

Le défilé s'arrêtera au monument de Jeanne d'Arc pour rendre un pieux hommage à notre héroïne.

Au Château se déroulera la reconstitution historique de la scène de la reconnaissance du roi Charles VII, entouré de sa Cour, par la Vierge lorraine.

Allocution du cardinal Charost.

Le Comité national inaugurera la plaque commémorative destinée à perpétuer le souvenir de l'événement qui, en ces lieux sacrés, au soir du 9 mars 1429, décida du sort de la France.

Jusqu'au soir, le cortège historique, comprenant 150 à 200 personnages, parcourera les principales artères de la ville. Les réjouissances se poursuivront le lendemain.

Dès la fin du présent mois, Orléans la fidèle va inaugurer les trois semaines commémoratives. Jusqu'ici, cette ville fut à peu près la seule à entretenir vivace le culte de Jeanne d'Arc.

Les solennités du Ve Centenaire de la Délivrance seront plus éclatantes encore que celles de chaque année. Le 29 avril au soir, une retraite rappellera l'arrivée de Jeanne. Un important et pittoresque groupe costumé, à pied et à cheval, escortera une jeune fille personnifiant la Pucelle.

Le samedi soir 4 mai, anniversaire du violent combat de Saint-Loup, des feux de camp s'élèveront sur l'emplacement des bastilles, marquées pour la durée des fêtes d'un grand plan perspectif en relief d'Orléans en 1429. Le dimanche 5, grandes Expositions horticole, de Tourisme et de Camping.

Dès ce jour, la ville aura revêtu sa parure de fête décorations et illuminations grandioses.

Le soir du même jour première représentation (création) de « Jeanne de France », mystère lyrique en quatre actes et huit tableaux, composé pour le Ve Centenaire.

Le lundi 6 mai Jeux floraux. Concours de façades. Commencement du triduum à la cathédrale. Le soir, deuxième représentation de « Jeanne de France ».

Nous voici au 7 mai, la première des grandes journées traditionnelles, anniversaire de la prise des Tourelles. A midi, des fanfares se feront entendre comme de coutume sur la tour du Beffroi; puis « Cœur de Lys », le vieux bourdon, sonnera le glas, de quart d'heure en quart d'heure, jusqu'à huit heures du soir, pour rappeler l'angoisse qui étreignit Orléans durant les heures décisives du siège.

Les délégations officielles des villes johanniques invtées aux fêtes seront reçues solennellement, ainsi que les délégations étrangères anglaises, belges, etc.

Dans l'après-midi aura lieu la troisième audition de « Jeanne de France ».

Le soir, avec grande solennité, sera commémoré le retour triomphal des Tourelles par un cortège aux flambeaux des troupes de la garnison, ruée victorieuse vers l 'Hôtel de Ville et la cathédrale, avec cette apothéose féerique de la remise, par le maire d'Orléans à l'évêque, de l'étendard de Jeanne d'Arc sur le parvis de la cathédrale qui, dans le flamboiement gigantesque du parvis et des tours, fait tressaillir la foule d'un immense frisson, « le frisson de la Victoire, de la Patrie, de la Foi ». (B. de LA Flotte, Sur les pas de Jeanne d'Arc).

Le lendemain, 8 mai 1929, restera dans les annales d'Orléans le point culminant des fêtes johanniques.

 En ce jour mémorable, rien ne sera ajouté à la tradition.

 A 10 heures, le Président de la République, M. Poincaré, président du Conseil, la Municipalité, les personnages officiels, les autorités civiles et militaires, une centaine de prélats cardinaux, archevêques et évêques l'Académie française, l'Institut de France, etc. se rendront à la Cathédrale somptueusement décorée.

Après une messe en musique, le panégyrique traditionnel de la Libératrice sera prononcé par une sommité de la chaire.

Pendant ce temps, un cortège se formera aux alentours de l'Hôtel de Ville et de la cathédrale. C'est la « procession » qui, depuis cinq cents ans, parcourt à pareille date les principales rues de la ville pour se rendre à la croix des Tourelles

Au retour du cortège, la dislocation se fera devant l'Hôtel de Ville, après que l'évêque aura remis solennellement au maire l'étendard symbolique qu'il en aura reçu la veille.

A 15 heures 30, se déroulera place du Martroi, devant la statue équestre de Jeanne d'Arc, une dernière et fort belle manifestation l'hommage de l'armée. Toutes les troupes de la garnison défileront, à commencer par la Compagnie des drapeaux, dont le général commandant le 5e C. A. lui-même aura pris le commandement pour le salut à Jeanne d'Arc.

C'est encore une minute poignante lorsque les drapeaux et étendards s'inclinent d'un seul mouvement vers la statue; dans l'éclat des fanfares, la foule innombrable salue, applaudit, acclame, secouée encore une fois d'un irrésistible frisson.

A ces diverses cérémonies succéderont les réjouissances publiques, puis le soir, la quatrième et dernière représentation de « Jeanne de France ».

Le jeudi 9 mai, au matin, grand rallye-scout l'après-midi défilé et hommage, en costumes du temps, des armées françaises du XVe au XX siècle, des provinces de France et des corporations avec leurs curieux chefs-d'œuvre.

Grand tournoi du XVe siècle, organisé et réglé par l'armée

La semaine suivante sera consacrée aux excursions dans les villes johanniques de la vallée de la Loire dont notre Saumur fait partie les touristes seront dirigés vers nous.

Enfin, les 18, 19 et 20 mai (Pentecôte), pour couronner dignement les fêtes du 500e anniversaire, aura lieu la 51e Fête fédérale nationale des Sociétés de Gymnastique de France, avec le concours de la musique de la Garde républicaine.

Telles seront les fêtes d'Orléans.

Or, Saumur se devait de commémorer aussi le passage de la grande libératrice dans notre région. On a pensé faire coïncider ces fêtes avec les caravanes de touristes venant d'Orléans et ainsi les retenir près de nous. Le programme s'élabore actuellement et je ne voudrais d'ailleurs pas empiéter sur ce qui vous sera dit dans cette assemblée. Des pourparlers sont engagés par notre Société, l'Essi et les municipalités de Saumur et de Saint-Hilaire-Saint-Florent.

La date est désormais arrêtée, le 15 juillet prochain, de par les rues et places où passa l'humble guerrière, un cortège historique de 400 figurants commémorera la glorieuse chevauchée.

Une borne sacrée marquera l'endroit où Jeanne vint quérir son beau duc d'Alençon; elle sera érigée au cours d'une cérémonie religieuse le matin.

L'après-midi, dans la Carrière du Carrousel, Jeanne d'Arc, suivie du duc et de la duchesse d'Alençon et de sa mère, Marie de Bretagne, assistera à un tournoi que lui offriront maints gentilhommes et seigneurs.

Puis le cortège traversera la ville guidé par une fanfare de tubas. Plus de 60 chevaliers, 250 hérauts, hommes d'armes, pages, gentes dames et leurs suites précèderont la libératrice d'Orléans.

Une fête de nuit grandiose couronnera le splendide hommage de la ville de Saumur auquel participeront toutes les plus hautes autorités du monde civil, militaire, religieux, parlementaire, etc.

Le succès ne saurait manquer de sanctionner la magnificence de cette journée johannique.

Nous sommes convaincus que notre cité répondra magnifiquement à cet appel et sera fière de marquer dignement le 500e anniversaire du passage de Jeanne dans nos murs et de son séjour à l'abbaye de Saint-Florent.

A Tours, le Comité de Jeanne d'Arc a décidé de fêter la patronne du pays à la date du second séjour qu'elle fit en cette ville après la délivrance d'Orléans.

C'est exactement les 22 et 23 juin que se dérouleront, dans la riante capitale de la Touraine de splendides cérémonies civiles, militaires et religieuses, qui bénéficieront du concours de hautes personnalités.

Tours veut aussi prendre une large part au mouvement national qui, de proche en proche, entraîne le pays à fêter celle qui en est la plus touchante, la plus noble et la plus vénérable incarnation. Tours le fera avec d'autant plus de ferveur qu'elle n'oublie pas le mot de Jeanne « C'est la seule ville où je n'aie pas pleuré. »

En juillet, Loches, puis Sainte-Catherine de Fierbois magnifieront la libératrice d'Orléans par de splendides déploiements actuellement à l'étude.

Et partout ailleurs aujourd'hui c'est Poitiers, sous la présidence de notre éminent compatriote, le cardinal Luçon, archevêque de Reims sur notre territoire la même fibre patriotique secouera les volontés et les coeurs.

Des caravanes immenses de pèlerins, venus de toutes les nations, jalonneront la vallée de la Loire, voie triomphale par où Jeanne chevaucha pour accomplir sa sublime mission.

Comme je le disais en débutant, puisque les événements obéissent à une volonté suprême, allions le nom de Jeanne à celui du Chef qui, dans nos murs, prépara aussi ses hautes destinées, car il y a étroite corrélation entre ces deux guerriers et parité entre leurs « gestes » le miracle de Jeanne la Lorraine ne fut qu'un antérieur miracle de Foch le Béarnais.

Société des lettres, sciences et arts du Saumurois

2020 fut tout autre - Coronavirus - report des fêtes de Jeanne d'Arc

En raison du contexte de propagation du coronavirus, la mairie d’Orléans a pris la décision, en accord avec l’Évêché, l’Armée et l’association Orléans Jeanne d’Arc, de reporter les fêtes de Jeanne d’Arc.

http://www.orleans-metropole.fr/988/les-fetes-de-jeanne-darc/accueil.htm

http://www.reims-fetes.com/Fetes-Johanniques-39

6 janvier 1412 : Naissance de Jeanne d'Arc à Domrémy

Jeannette vint au monde dans la nuit de l'Epiphanie, le 6 janvier 1412. Cette nuit-là, la chaumière bourdonna comme une ruche. Aveline était accourue de Sermaize, ou elle avait laissé sa fille Jeanne, déjà grande, à la garde de son mari, Jean de Vauseul.....