A Saintes, on fête les 2000 ans de l'arc dit de Germanicus, et de l'autre côté de la Via d'Agrippa, Lyon fête également les 2000 ans de son amphithéâtre.
Et ce n'est pas un hasard, les deux ont été financés par le même personnage : le riche Santon Caius Julius Rufus, qui dédiera l'arc de Saintes à l'Empereur Tibère et qui fera construire l'amphithéâtre de Lyon au sanctuaire des trois Gaules dont il sera prêtre de Rome et d'Auguste, la plus haute distinction accordée par l'Empereur à un Gaulois.
Article sur l'amphithéâtre des Trois Gaules dans le dernier Archéologia n°578
camps des légions romaines VI Ferrata et VIII Augusta
La voie romaine Via Agrippa (Saintes-Lyon) fait partie d'un des grands axes routiers Quatre du réseau d'Agrippa , ÉTABLI par conduite Romains Lugdunum , la capitale antique des Gaules , sous l'impulsion de Marcus Agrippa Vipsanius général gendre et d ' Auguste , à partir de 27 av. J.-C. .
“Agrippa a fait de Lyon le point de départ des grandes routes: celle qui traverse les monts Cemmènes et aboutit chez les Santons et en Aquitaine ; celle du Rhin ; celle de l’Océan qui est la troisième et qui mène chez les Bellovaques et les Ambiens, enfin celle qui conduit en Narbonnaise et au littoral massaliote et qui est la quatrième » (Strabon, 4.6.11). l’organisation de ce réseau routier, conçu vers 40-37 avant notre ère à partir de la colonie de Lyon (fondée en 43), est décrite par Strabon quelques décennies plus tard, à peu près au moment où le riche santon C. Julius Rufus fait ériger en 18 ou 19 à Saintes, à l’une des extrémités de la première des quatre grandes voies de la Gaule antique, l’arc de Germanicus (Maurin, 1978 ; 1994), et à l’autre extrémité, à Lyon, l’amphithéâtre des Trois Gaules (vers 10-15)
Quelques photos de l'événement de ce weekend à l'occasion des 2000 ans de l'arc de Germanicus de la VIIIe Légion Augusta
Histoire des Martyrs Sainte Blandine et Saint Pothin de Lyon des trois Gaules
Sainte Blandine, dite de Lyon, est une chrétienne d’origine du Proche Orient. Elle vécut de la première communauté chrétienne de Lugdunum (Lyon). Elle fut martyrisée durant le mois de juillet 177 sous Marc Aurèle L’amphithéâtre des Trois Gaules de Lugdunum est un élément du sanctuaire fédéral des Trois Gaules dédié au culte de Rome et d’Auguste célébré par les soixante nations gauloises réunies à Lugdunum.
Esclave romaine, elle se joint à la communauté chrétienne de Lugdunum. Blandine et ses quarante-six compagnons (dont l'évêque de Lyon, saint Pothin) sont les martyrs de Lyon qui sont des chrétiens persécutés pendant l'été 177 : les uns meurent en prison, les autres sont décapités, en vertu de leur citoyenneté romaine, ou livrés en pâture aux bêtes dans l'amphithéâtre des Trois Gaules retrouvé sous le Jardin des plantes de la Croix-Rousse. Les martyrs de Lyon sont connus grâce à un témoin oculaire : l'auteur de la Lettre des chrétiens de Lyon à l'Église de Smyrne, qui a été insérée telle quelle par Eusèbe, évêque de Césarée, dans son Histoire ecclésiastique.
Saint Pothin, le premier évêque de Lyon et le premier évêque de Gaule, fut arrêté et produit ensuite : il était si caduc à cause de son grand âge, de plus de quatre-vingt-dix ans,- qu'à peine pouvait-il respirer, et que les archers furent obligés de le porter. Cependant, la vigueur de son esprit était tout entière; il confessait hautement Jésus-Christ, et parlait au président qui l'interrogeait avec toute la liberté et l'autorité que lui donnaient sa vieillesse et son courage, exempt de crainte. A peine eut-il fait cette confession, qu'on le traita avec toute sorte d'indignités : on lui donna des coups de pied et de poing, on lui jeta à la tête tout ce qu'on put rencontrer; et la manière dont on le tourmenta fut si cruelle, que son corps n'en pouvant pas supporter la violence, il rendit son âme à Dieu, deux jours après qu'il eut été jeté dans une obscure prison.
Pendant le peu de temps qu'il y demeura, il fortifia les chrétiens qu'il y trouva, et travailla aussi avec eux à ramener au salut ceux qui s'en étaient éloignés. Quelques-uns eurent regret de leur faute; d'autres demeurèrent obstinés dans leur infidélité : mais ce qu'il y avait d'admirable, c'était la différence qui paraissait entre ces apostats et les confesseurs de Jésus-Christ. Leurs tourments étaient égaux ; car on ne fit point grâce à ceux qui renoncèrent à la foi.
On les tint toujours prisonniers et chargés de chaînes, et on les condamna aux mêmes supplices; mais leurs dispositions étaient bien différentes, les confesseurs portaient la joie et la gloire imprimées sur leur front; et les apostats, au contraire, avaient la tristesse et l'infamie peintes sur leur visage; les confesseurs étaient consolés par l'espérance du bonheur éternel qu'ils devaient posséder peu de temps après; les apostats étaient bourrelés par le reproche de leur conscience et par l'appréhension des peines de l'enfer qu'ils ne pouvaient ôter de leur esprit: ainsi, on les connaissait facilement à la seule vue ; et les païens même faisaient distinction entre un serviteur de Jésus-Christ et un déserteur qui l'avait lâchement abandonné.
Il fut enfin résolu d'exposer Sanctus, Maturus, Attale et Blandine aux bêtes féroces dans l'amphithéâtre. Les deux premiers y souffrirent d'abord toutes les cruautés dont l'ingénieuse malice des païens se put aviser. Ils furent fouettés avec la dernière inhumanité ; on les lit asseoir dans des chaises d'airain tout embrasées, qui leur rôtirent la chair et défigurèrent le corps d'une manière épouvantable, et capable de toucher les esprits des plus barbares ; on les livra, en cet état, aux bêtes, qui les mordirent en plusieurs endroits, et leur enlevèrent des morceaux de cette chair cuite; enfin, comme ils avaient encore quelque reste de vie, on les acheva en leur coupant la tête.
Pour Blandine, on l'attacha à une grande croix, afin que les bêtes, s'élançant sur elle, comme sur leur proie, enlevassent ses membres l'un après l'autre, sans l'étrangler. Les chrétiens virent ainsi, en sa personne, l'image de leur Maitre crucifié; mais ils y reconnurent aussi son pouvoir : car les bêtes) tout affamées qu'elles étaient, n'osèrent la toucher, et elles demeurèrent au bas -de sa croix, comme des agneaux, sans lui faire aucun mal. Cela fit qu'on la ramena en prison pour la réserver à d'autres tourments. Cependant les païens qui étaient dans l'amphithéâtre demandèrent, avec de grands cris, qu'on produisit Attale; il parut aussitôt, avec un écriteau, où étaient ces mots : C’est ici Attale, le chrétien. Les clameurs contre lui furent furibondes ; et chacun demandait qu'on le fit mourir. Mais le président, ayant appris qu'il était citoyen romain, ne voulut pas passer outre, sans consulter l'empereur. Ce fut l'effet d'une conduite particulière de la divine Providence, qui voulait se servir de lui et de Blandine pour convertir encore quelques-uns de ceux qui avaient abandonné la foi et perdu courage dans les tourments, et pour attirer aussi à notre sainte religion plusieurs infidèles, comme cela arriva en effet.
En attendant la réponse, on les tint fort -resserrés en prison. Mais, aussitôt que l'empereur eût demandé qu'on donnât de nouveau la question aux accusés ; que ceux qui renonceraient à Jésus-Christ fussent renvoyés libres au temps du grand marché, et que ceux qui persévéreraient dans la religion chrétienne fussent mis à mort, on les appliqua à de nouveaux supplices. Plusieurs furent torturés avec eux, et il parut dans l'assemblée un célèbre médecin, nommé Alexandre, qui exhorta puissamment ces nouveaux Martyrs, surtout ceux qui avaient perdu courage dans leur première confession, à une persévérance ferme et inébranlable. Cette hardiesse irrita le préfet; il le fit prendre, et l'ayant fait paraître devant son tribunal, il lui demanda qui il était; Alexandre ne répondit point qu'il était de Phrygie, ni qu'il s'était rendu habile dans l'art de la médecine; mais seulement, qu'il était chrétien.
Ainsi il fut joint à Attale; et l'un et l'autre furent mis, de même que saint Sanctus et saint Maturus, dans des chaires d'airain embrasées. Comme la fumée sortait du corps grillé d'Attale, il s'écria, avec un courage admirable :
Vous nous accusez de manger des hommes en secret : c'est une calomnie ; mais vous, qui les faites cuire et rôtir eu public, n'êtes-vous pas coupables d’homicide? Pour Alexandre, il avait l'esprit si uni à Dieu et si occupé de l'admiration de ses grandeurs et de ses louanges, qu'on ne lui entendit pas prononcer un seul mot ni pousser un seul cri durant tous les tourments qu'on lui fit endurer. Enfin, ils furent décapités l'un et l'autre.
Il ne restait plus que Blandine, qui fut toujours présente à de si cruels spectacles. On la tira de prison avec un jeune enfant de quinze ans, nommé Pontique, que quelques-uns disaient être son fils, quoique la lettre des Eglises de Vienne et de Lyon n'en parle point, et que, selon ses termes, elle puisse passer pour vierge. Cet enfant fut aussitôt tourmenté en tant de manières, qu'il perdit la vie entre les mains des bourreaux ; et, pour Blandine, qui l'avait animé au martyre, on la fit fouetter de nouveau, on la fit déchirer par des bêtes carnassières, et on la fit frire dans une poêle ardente ; mais comme elle ne témoignait pas moins de joie au milieu de tous ces supplices que si elle eût assisté à un festin nuptial, on s'avisa de l'enfermer dans un rets, comme une bête prise à la' chasse, et de l'exposer ainsi à la fureur d'un taureau échauffé. Cet animal s'en joua longtemps de ses cornes, il la traîna et tourna par toute la place, il lui donna plusieurs coups ; mais la Sainte, ne paraissant point en être blessée, on porta enfin un dernier arrêt de mort contre elle; et, ayant été mise sur l'échafaud, on lui coupa la tête. C'est ainsi qu'elle alla recevoir la récompense de tant de combats et de victoires. Tous les chrétiens, qui tremblaient pour sa faiblesse, eurent une joie extrême de la voir arrivée au port; et, bien loin de perdre courage à la vue de son dernier supplice, ils s'animèrent de plus en plus au martyre par son exemple.
La rage des gentils ne fut pas entièrement assouvie par la mort de ces généreux Martyrs; ils l'exercèrent encore sur leurs corps qu'ils exposèrent en une place publique, pour être dévorés par les chiens ; mais ces animaux les ayant épargnés, ils les brûlèrent six jours après et jetèrent leurs cendres dans le Rhône.
Grégoire de Tours en parle après Eusèbe, dans son livre de la Gloire des Martyrs. Tous les Martyrologes en fond aussi mention avec beaucoup d'éloges. On peut voir, dans les Notes de Baronius sur le Martyrologe, quels sont les auteurs qui en traitent plus en particulier.
Sainte Blandine, patronne des servantes et les compagnons de son martyre
==> Voies Antiques de LIMONUM (Poitiers) à Mediolanum Santonum (Saintes)
Le Patois de Rabelais et le pont de Mautrible à Saintes <==
Les Gaulois habitant le Poitou s'appelaient les Pictons; de là le nom de Poitou, Poitiers. Sous les Romains, notre contrée se trouvait d'abord dans la Gaule Celtique; depuis, elle fit partie de la Gaule aquitaine. Lors de l'invasion des barbares, venant du Nord-est, notre pays fut souvent désolé par le passage de ces hordes guerrières.....