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PHystorique- Les Portes du Temps
15 janvier 2018

Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge)

 Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge) (2)

La vierge Estelle eut soin de son corps et lui donne la plus honorable sépulture qu’il fut possible selon le temps ; et pour récompense de cette bonne œuvre, elle reçut la glorieuse couronne des martyrs, par l’ordre de son père, environ trois semaines après la mort de Saint EUTROPE.

Saint DENIS, apprenant la nouvelle, lui manda, à ce que quelques uns disent, à Saint Anaclet, qui était alors vicaire ou successeur de Saint Clément, dans une lettre où il en fait tout le détail. Il l’envoya ensuite en Grèce pour la consolation des chrétiens qu’il avait laissé.

Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge) (6)

 

Grégoire de Tours indique que les restes du saint auraient été retrouvés par hasard par des moines occupés à défricher un terrain proche de l'amphithéâtre. Reconnaissant la profonde entaille laissée sur le crâne par la hache du bourreau, ils auraient eu une vision du saint durant leur sommeil. Les restes auraient alors été authentifiés par l'évêque de Saintes Palladius, qui les aurait fait transporter dans l'église Saint-Étienne aujourd'hui disparue, avant de faire élever une première basilique funéraire.

 

Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge) (5)

 

En 1081, Guy-Geoffroy, comte de Poitou et duc d’Aquitaine, confiait le sanctuaire à la grande abbaye bénédictine de Cluny. Une communauté d’une vingtaine de moines s’y installa. Ils firent réédifier le sanctuaire autour du tombeau de saint Eutrope, et l’église devint ainsi l’un des monuments les plus prestigieux sur la via turonensis, le plus occidental des chemins menant à Compostelle.

 

 

Texte de Grégoire de Tours :

« De saint Eutrope.

Eutrope, également martyr de la ville de Saintes, fut envoyé, rapporte-t-on, en Gaule par le bienheureux évêque Clément, qui le consacra par la grâce de l’ordination pontificale. Après avoir rempli sa mission [d’évêque] et prêché aux incroyants, il vit s’élever contre lui les païens, à qui l’auteur de la chute ne voulut pas permettre de croire ; il fut frappé à la tête et repose dans la victoire. Mais, en raison de la persécution qui régnait, il ne fut pas enseveli dignement, et les chrétiens ne purent pas lui rendre les honneurs qui convenaient. On oublia alors complètement qu’il avait été martyrisé. Voici comment cela fut révélé. Bien longtemps après, une basilique fut construite en son honneur, et dès qu’elle fut achevée, Palladius, qui était l’ordinaire du lieu, convoqua les abbés et fit transporter les cendres dans le lieu qui leur avait été préparé. Quand cela fut fait, deux des abbés ayant soulevé le couvercle, examinèrent le corps saint et découvrirent une cicatrice à la tête, à l’endroit où le tranchant de la hache avait frappé. Mais pour que ceci n’eût pas été vu en vain, il s’y joignit bientôt un enseignement céleste : la nuit suivante, alors que les membres du clergé dormaient tranquillement, il [Eutrope] apparut à deux d’entre eux et leur dit : c’est par la cicatrice que vous avez vue sur ma tête qu’a été consommé mon martyr. Ainsi, les peuples reconnurent par là qu’il était martyr ; car on ne possédait pas l’histoire de sa passion. »

 

Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge) (1)

Le 19 mai 1843, des ouvriers étaient occupés à des travaux de restauration dans l'église souterraine de Saint-Eutrope, à Saintes, fondée sur le roc vif. En sondant l'extrémité orientale, ils trouvèrent, dans l'axe de cette crypte, un sol de remblai que la pioche entama facilement ; ils s'assurèrent qu'on avait pratiqué là jadis une cavité ou fosse, à peu près carrée, de 1m 23 dans un sens, de 1m 19 dans l’autre.

 

Tombeau de Saint-Eutrope dans la crypte de la Basilique de Saintes (Saintonge) (8)

 

Les terres de remblai qui en masquaient l’orifice étant enlevées, on rencontra cinq couches superposées de moëlllons ; dans la première de ces couches, et au milieu on avait ménagé une petite cavité (avec parois de ciment) contenant environ 150 pièces de monnaie.

Après qu’on eut enlevé la dernière des cinq couches, on aperçut une pierre quadrangulaire, taillée en biseau ou à face de diamant, comme le sont quelque fois les couvercles des anciens sarcophages chrétiens avec inscrit dessus EUTROPIUS.

L’ authenticité a été reconnue par Monseigneur VILLECOURT, alors évêque de la Rochelle

 

 

 

Crypte

La construction des voûtes de la crypte de Saint-Eutrope de Saintes mérite d’être observée avec soin ; les voûtes de la nef centrale appartiennent au XIIe siècle ; elles se composent d’arcs doubleaux donnant en section un demi-cylindre, entre lesquels sont bandées des voûtes d’arête en moellon, sans arêtiers ; à l’abside, ce sont des arcs à section rectangulaire qui viennent se réunir en une énorme clef. Notre vue perspective donne l’aspect de l’intérieur de cette crypte. Les murs des collatéraux ont été repris à la fin du XIIe siècle et au XIIIe, ainsi que les voûtes des deux chapelles latérales. La chapelle absidale a été reconstruite, mais la disposition primitive est facile à saisir. De même que l’église supérieure, la crypte est précédée d’un vaste narthex dont les murs seuls appartiennent à la construction de la fin du XIe siècle.

Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle. Tome quatrième

 

 

 

 

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==> CIVITAS SANTONUM. Ecclesia Sti Eutropii – Basilique Saint Eutrope de Saintes


 

 

Paroisse Orthodoxe St Eutrope et St Georges - Saintes

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