Le 28 février 1794, le Petit Luc est ensanglanté par le massacre de ses habitants par les colonnes infernales. L’église est brulée et détruite ensevelissant les victimes. Les décombres deviennent « sacrés » pour les survivants.

Le 28 février 1794, tuant et incendiant sur leur passage, les colonnes des généraux Cordellier et Crouzat se dirigent vers le village des Lucs-sur-Boulogne.

 Mais sur le chemin, ils sont attaqués et mis en fuite par les troupes de Charette. Cependant, après sa victoire, Charette, obligé de pratiquer la guérilla, doit se retirer.

Martincourt, un lieutenant de Cordellier, s'en aperçoit et après avoir rallié plusieurs fuyards, se dirige vers Les Lucs avec l'intention d'y exercer des représailles.

Le 28 février 1794, les Républicains, divisés en deux colonnes, entrent sur le territoire des Lucs-sur-Boulogne.

La commune est alors scindée en deux paroisses ; le Grand-Luc avec 2 050 habitants et le Petit-Luc, peuplé d'une centaine de personnes. Face à l'arrivée des colonnes, une partie de la population court se réfugier dans la chapelle du Petit-Luc.

Mais les villageois ne sont guère en mesure de se défendre, la population présente compte principalement des vieillards, des femmes, des enfants dont 109 avaient moins de 7 ans.

La quasi-absence d'hommes adultes convainc les Républicains que ces derniers avaient participé aux combats sous les ordres de Charette.

L'abbé Voyneau, curé du Petit-Luc, se présente alors aux soldats sur le chemin de la Malnaye, cependant ceux-ci se saisissent de lui le torturent et l'éventre à coups de baïonnette, les soldats qui lui arrachent le cœur et la langue.

Martincourt décide de ne pas faire de quartier.

La chapelle étant trop petite pour contenir toute la population, les soldats ouvrent le feu sur les personnes à l'extérieur, puis afin d'économiser les cartouches, lancent une charge à la baïonnette massacrant et achevant les blessés.

Les survivants se barricadent à l'intérieur de la chapelle, les Républicains incendient alors l'église

Un chroniqueur républicain qui suivait les troupes écrits :

« 10 ventose an II. Aujourd'hui journée fatigante, mais fructueuse. Pas de résistance. Nous avons pu décalotter à peu de frais toute une nichée de calotins. Nos colonnes ont progressé normalement. »

Bilan du massacre des Lucs sur Boulogne

Total des morts : 459 ou 564

Nombre d’enfants parmi ces victimes : 100 ou 105 enfants de moins de sept ans.

Nombre d’enfant de moins de trois ans : 55

Nombre de femmes et filles de plus de huit ans : 200

La restauration de l'église Notre-Dame du Petit Luc, détruite par les colonnes infernales lors du massacre du 28 février 1794.

La chapelle du Petit Luc fut construite en 1866 à l'emplacement du choeur de l'ancienne église Notre Dame du Petit Luc. Le curé Jean Bart fut l'initiateur de cette construction.

L’ancienne église sera restaurée en partie, on conserve le chœur de l'église de Notre-Dame pour en faire la chapelle actuelle, dont la Vierge portait, au XIIIe siècle, une couronne en cuivre doré, ornée de pierres précieuses, comme en font foi les pinnacles qui sont de cette époque. La couronne fut longtemps enfouie sous l'autel primitif.

 Cette chapelle, flanquée au nord d'un tumulus, dont la pointe sert de piédestal à une statue de la Sainte Vierge, est ornée à l'extérieur, de statues grandioses dues à l'habile ciseau de M. Pierre Renaud, de Luçon, et à l'intérieur, de verrières d'un beau coloris et d'une admirable fraîcheur.

Elle s'élève à environ 50 mètres au-dessus de la rivière de la Boulogne qui coule à ses pieds. Cette chapelle est appelée la chapelle de Notre-Dame des Lucs, Reine des martyrs, parce qu'après le massacre sur les lieux mêmes d'un grand nombre d'habitants de la paroisse, le 5 mars 1794, leurs restes vénérés y furent ensevelis dans une fosse commune qui fut retrouvée en 1863, avec des débris de chapelets et de scapulaires du Sacré-Cœur. Bénie par Mgr Colet, évêque de Luçon, le 16 octobre 1867, au milieu d'un concours immense de fidèles, tant de la Vendée que de la Bretagne, elle est devenue depuis le but d'un pèlerinage public.

Sur les murs intérieurs de la chapelle, figurent 22 tables avec les 564 noms des personnes massacrées aux Lucs pendant la révolution dont 110 enfants de moins de 7 ans. Des plaques commémoratives indiquent les noms des 564 personnes tuées durant la Révolution.

Deux autres statues sont également en façade, à chaque extrémité du toit

il s'agit d'Isaïe et du roi David.

Le sommet du pignon est surmonté par une statue de la Vierge Marie

Chapelle du Petit-Luc à Lucs-sur-Boulogne saint Joseph mourant

Le 22 mai 1884, il est procédé à la bénédiction d’une statue de la Sainte Vierge, érigée au sommet de la première butte.

En 1984, le Conseil Général de la Vendée s’engage dans la préservation du site en créant un espace naturel sensible sur près  de 15 ha. Cet espace protégé est ouvert gratuitement au public avec de multiples sentiers de randonnée.

Lors des fouilles conduites en 1992 à proximité de la butte nord, est apparu nettement un drainage venant directement du centre de cette butte pour évacuer les eaux à l’extérieur. Ce drainage semble indiquer qu’il y aurait une chambre funéraire ; peut-être la sépulture d’un chef religieux ou civil. Seules des fouilles plus approfondies pourraient  le confirmer.

Le mémorial de la Vendée construit en 1993, sur l’autre rive, témoigne d’une manière sobre et empreinte d’émotion, des blessures les plus profondes de la Vendée.

 2019: Commémoration du 225e anniversaire des massacres des Lucs-sur-Boulogne (association du Souvenir Vendéen)

 ==> Le Bois Sacré du Petit Luc et Les mottes féodales où coule aux pieds la Boulogne (Historial de la Vendée vues du ciel 360°)

L'Historial de la Vendée - Le Mémorial de la Vendée ; situé aux Lucs sur Boulogne, lieu de mémoire de la Vendée

L'Historial de la Vendée est un musée retraçant l'Histoire de la Vendée, de la Préhistoire au début du XXIe siècle. Il se trouve près du Mémorial de la Vendée au cœur de l'espace naturel de la vallée de la Boulogne, c'est-à-dire, plus précisément, aux Lucs-sur-Boulogne.....