Après leur échec devant Nantes, les chefs vendéens se réunissent aux Herbiers le 6 septembre 1793 (élection de Charette)
LES HERBIERS Poyaud (N), curé. M. Poyaud était vicaire de Saint-Philibert de Pontcharault, lorsqu’il fut appelé, le 11 mars 1787, à succéder, comme curé de Saint-Pierre des Herbiers, à M. de Buor, décédé.
D’un caractère doux et craintif, il prêta le serment constitutionnel, non sans certaines appréhensions, et vraisemblablement non sans réserves in petto, car, quelques mois plus tard, les patriotes, pour l’obliger à célébrer la messe dans une fête civique, l’arrachèrent de l’église, le traînèrent sur une petite place voisine appelée la cour de la Mission, l’injurièrent et le frappèrent pour le contraindre à officier sur l’autel de la Patrie, dressé à l’endroit appelé le fief aux Moines, à la sortie des Herbiers sur la route de Mortagne.
La courageuse résistance du prêtre racheta sa précédente faiblesse, et, désormais édifié sur le rôle réservé au clergé constitutionnel, il se hâta de rétracter publiquement son serment, et quitta les Herbiers à une date que la perte totale des registres paroissiaux ne permet pas de préciser. M. Poyaud dut gagner l’Espagne par la voie de terre, comme plusieurs autres de ses confrères, car son nom ne figure sur aucun rôle d’embarquement.
On ignorerait même son exil sans une lettre de l’abbé Baudry, vicaire de Le CLERGÉ DE LA VENDÉE (200 -f- 20 V.) 30
Un conseil de guerre se réunit aux Herbiers
Après leur échec devant Nantes (29 juin 1793), les chefs vendéens se réunissent aux Herbiers le 6 septembre 1793 et se répartissent le territoire vendéen en cinq commandements.
A tous ces préparatifs d'extermination la Vendée par les colonnes infernales répond en s'organisant plus fortement.
Charette, devenait de plus en plus populaire dans son armée, on le savait courageux, sobre, agile, de l'esprit le plus fertile et le plus ingénieux. Ses difficultés avec la Grande Armée ne lui avaient point aliéné la sympathie de ses soldats, qui n'en appréciaient point d'ailleurs les conséquences ; ses tendances particularistes cadraient bien avec les dispositions de ceux qu'il commandait, la légèreté de ses mœurs n'offensait personne, dans un milieu singulièrement indulgent; son caractère, qui devait plus tard s'assombrir, restait enjoué et affable. Aussi Charette restait-il préféré à Joly, même dans l'armée de la Vendée maritime.
Depuis longtemps, le bon chevalier de Couëtus avait gagné l'estime générale (1); on le plaignait, depuis la terrible journée du 6 décembre où il avait dû laisser sa femme et ses filles en otages des Républicains ; aussi, d'un commun accord, la majorité des officiers présents aux Herbiers, réunis sous la présidence de Baudry de la Garnache, vint-elle lui offrir le commandement en chef (1).
Il remercia en alléguant son âge et en les engageant à porter leurs votes sur Charette, qui lui en paraissait digne à tous égards (2). Joly connut la démarche des officiers et le conseil que leur donnait M. de Couëtus, pour lequel, d'ailleurs, il partageait l'estime de toute l'armée; il proposa de ne plus nommer un général en chef, mais un conseil suprême de trois généraux. Cette proposition rencontra peu d'adhérents.
L'assemblée générale des officiers eut lieu dans la maison commune.
Il s'y trouvait les généraux et tous ceux qui s'intitulaient tels, comme Savin, dont le commandement se réduisait à celui des paroisses de Saint-Etienne-du-Bois et de Palluau; Guérin l'aîné, commandant de Bourgneuf; puis tous ceux qui occupaient des fonctions de quelque importance, comme Prudent de la Robrie et Gautté, qui commandaient, l'un la cavalerie de Charette, l'autre celle de Joly ; Eriau et Bousseau, capitaines des paroisses de Machecoul; Sanguin de Saint-Pal (3), commandant de la division du Tablier; Baudry de la Garnache, David des Norois, Le Moëlle, Rezeau, Garreau, etc. (4).
Tous les capitaines de paroisses avaient d'ailleurs été convoqués (5).
Dans l'assemblée, Joly développa sa proposition qui amena de nombreuses protestations. Le vieux chirurgien n'en soutint pas moins son projet sur le ton de violence qui lui était habituel, ce qui contribua à irriter la plupart des assistants.
Alors Prudent de la Robrie conseilla un mode de scrutin aussi original que rapide, il engagea à sortir tous ceux qui voulaient Charette pour général en chef (6). Joly resta seul avec son fils et Gautté, les officiers chargèrent M. Baudry, de la Garnache, de rédiger le procès-verbal de l'élection du général en chef.
Voici le texte de ce document tel qu'il fut adopté :
Aujourd'hui 9 décembre 1793, à onze heures du matin, nous soussignés, officiers et chefs de canton de l'armée catholique et royale du Bas-Poitou, étant rassemblés aux Herbiers pour nommer et reconnaître un général en chef dans ladite armée, et voulant de plus en plus témoigner notre confiance et notre attachement à M. François-Athanase, chevalier de Charette de la Contrie, ancien lieutenant des vaisseaux du Roi, déclarons et attestons le nommer et reconnaître pour général en chef de l'armée catholique et royale du Bas-Poitou. Nous promettons et jurons de lui obéir en tout et partout où il lui plaira de nous conduire, comme représentant la personne de Louis XVII, notre roi et souverain seigneur.
En conséquence, nous avons fait rédiger le présent procès-verbal par M. Baudry (de la Garnache), président de l'assemblée, et M. Bousseau (de Saint-Philbert), dont copie sera présentée par députation à M. François-Athanase, chevalier de Charette de la Contrie, ancien lieutenant des vaisseaux du Roi, et ont été nommés à cet effet MM. de Couëtus, Savin, Eriau, Arnaudeau, de la Robrie, Bordereau, Le Moelle et Garreau (7).
Charette reçut avec joie la confirmation officielle du commandement qu'il exerçait en fait et jura « de ne jamais abandonner les défenseurs de la religion et du trône et de mourir à leur tête » (8).
La satisfaction fut générale et la paisible population des Herbiers se montra largement hospitalière pour des hôtes un peu turbulents. Joly, furieux, voulait partir avec son armée, on eut grand'peine à l'apaiser (9); il consentit à ne pas quitter ses compagnons d'armes, tout en réservant son indépendance à l'égard du général en chef (10).
A cette nouvelle, les chefs royalistes comptent froidement leurs ennemis et leurs partisans, et ils se réservent le droit de mourir un contre dix.
Comme à la veille des grandes journées vendéennes, le tocsin sonne pendant plusieurs jours dans tous les clochers du pays, et bientôt 60.000 hommes se trouvent sous les armes.
« C'est ici l'admirable moment de la Vendée, c'est ici que ses géants se dressent de toute leur hauteur. Voués à l'extermination par leurs ennemis, abandonnés par la monarchie, trahis par l'Europe, les Vendéens jurent tous de vaincre ou de s'ensevelir sous les débris de leurs chaumières. »
Ils s'élancent avec Charette, avec Lescure, avec La Rochejaquelein, avec Bonchamps, contre la plus admirable armée de l'Europe, composée de 24.000 Mayençais, de 41.000 soldats des côtes de La Rochelle, de 15.000 soldats des côtes de Cherbourg, et de 35.000 soldats des côtes de Brest, sans compter la masse des gardes nationales et des enrôlés volontaires qui avaient répondu à l'appel de la Convention.
Le lendemain 10 décembre, la marche est reprise vers l'est; il semble que l'armée du Bas-Poitou se mette à la recherche des Angevins, dans le beau et fertile pays qu'ils ont quitté pour leur lointaine expédition d'outre-Loire.
Charette espère rallier un certain nombre de paysans qui sont restés dans le Haut-Poitou ; sa cavalerie parcourt les villages, clouant aux portes une proclamation signée de lui et qui appelle aux armes tous les habitants (11).
Quelques nouvelles recrues viennent en effet dans son armée; toutefois, quand on arrive le soir au bourg du Boupère, les patriotes de la localité préviennent les détachements républicains cantonnés dans les villages environnants.
Pendant la nuit, le bourg est cerné par 200 fantassins républicains de la garnison de Pouzauges, qui y pénètrent par surprise; les factionnaires endormis sont les premières victimes de leur imprudence. Mais, à leurs cris d'alarme, les Royalistes courent aux armes et repoussent leurs agresseurs, trop peu nombreux (12).
Du Boupère, l'armée alla à Pouzauges, évacué par les Républicains, et elle y séjourna quatre jours (13), continuant à recueillir un petit nombre de volontaires, se trouvant d'ailleurs parfaitement cantonnée dans la jolie ville bâtie en amphithéâtre et d'où la vue s'étend sur un vaste panorama.
Son vieux château (14) servit de caserne à l'artillerie et aux cavaliers; la population fit un excellent accueil à la petite armée royaliste où chacun se félicitait du plan de campagne qu'avait adopté Charette.
Les chefs, tout en conservant la suprématie de d'Elbée, se partagent régulièrement la défense et le gouvernement du pays ; Bonchamps a les bords de la Loire; la Rochejaquelein, le reste de l'Anjou; Lescure, la haute Vendée ; Charette (15) est confirmé dans le Pays de Retz et le marais (le bas Poitou), et les côtes, soit tout le littoral de l’Atlantique, de Nantes jusqu’aux Sables-d’Olonne; une armée du centre ou de réserve est formée en outre, sous les ordres de Sapinaud et de Royrand.
Le prince de Talmont a la direction de la cavalerie; Marigny, celle de l'artillerie; Stofflet est major général, et Donissan gouverneur des territoires conquis.
C'est à ce moment solennel de la guerre sainte qu'Henri Melvil parvient, après mille difficultés, au camp vendéen.
Le jeune général qu'il cherchait se trouvait encore aux Herbiers. Pour pénétrer jusqu'à lui il lui fallut un guide ; la défiance naturelle des paysans, augmentée chaque jour par la perfidie de leurs ennemis, n'était pis propre à lui faciliter le passage à travers leurs rangs. Il était étranger, inconnu.
Qui pouvait garantir que ses protestations de fidélité chrétienne et royaliste ne cachaient pas un nouveau piège ourdi par les bleus? Qui prendrait sur soi la responsabilité de son introduction auprès des chefs?
Grâce aux détails qu'il leur donne sur les mesures récemment prises contre eux à Paris, à Nantes, à Saumur, il arrive à dissiper en partie leurs préventions.
Il leur raconte tout ce qu'il a appris sur son chemin : les Mayençais sont déjà entrés à Nantes, ou des revues, des fêtes, des banquets les retiennent, et d'où ils vont incessamment fondre sur la division de Charette; à Saumur et dans les districts environnants, on s'apprête à sonner le tocsin pour faire prendre les armes aux citoyens de toute classe, et pour enrôler de force ceux de leurs frères qui ne sont pas avec eux.
Son langage empreint de loyauté, ses allures pleines d'ardeur et de résolution finissent par lui gagner les esprits les plus soupçonneux.
Un paysan qu'il a convaincu plus que les autres s'offre à le conduire, et se met à son entière disposition.
« Vous voulez voir M. Henri, lui dit-il; suivez-moi.
Nous l'aimons tous et nous le défendrions jusqu'à la mort. Si nous lui amenions un traître, celui-là ne nous échapperait pas longtemps. Mais vous, vous m'avez l'air digne de prendre du service parmi les gars. »
Monsieur Henri, c'était le nom par lequel les blancs, dans leur respectueuse familiarité, désignaient le jeune de la Rochejaquelein, c'était le nom de guerre de l'Achille de la Vendée.
Deux autres paysans voulurent accompagner le premier, et, sous cette escorte, Melvil franchit plusieurs lieues, ayant sous les yeux le plus étonnant des spectacles. Il avait compté trouver une armée ordinaire, des soldats équipés et bien armés, des campements établis avec ordre; mais à chaque pas il rencontrait des troupes d'hommes, de femmes, d'enfants, confondus pêle-mêle, groupés tantôt à l'entour d'un mauvais plat fumant en plein air, tantôt devant un vieux prêtre qui récitait avec eux le chapelet ou leur adressait une instruction paternelle.
Quelques ecclésiastiques s'étaient mis, en effet, à la suite de la grande armée pour continuer à desservir leur paroisse, enrôlée tout entière contre l'ennemi commun. Mais ils se gardaient bien de prendre part aux combats : c'eût été perdre l'estime et la confiance de tous ces braves gens ; aussi restaient-ils toujours les ministres de la charité. Un certain nombre de femmes n'avaient pas voulu non plus abandonner leurs maris, leurs fils ou leurs pères.
M. de Lescure lui-même n'était-il pas suivi de sa jeune épouse enceinte? Henri les voit, ici apprêtant le pain, là distribuant les vivres apportés dans les charrettes, priant ou soignant les malades, partout se livrant aux plus belles inspirations du dévouement.
Il questionnait ses guides à chaque instant sur leur manière de vivre et de combattre, et manifestait hautement son admiration pour leur désintéressement, leur énergie, leur prévoyance. Mais eux, toujours prudents, s'abstenaient, par un reste de défiance, de satisfaire à la plupart de ses demandes.
Quand ils arrivèrent aux Herbiers, et qu'ils virent l'accueil fait à l'étranger par la Rochejaquelein, leur manière d'être se modifia tout à coup.
« J'ai eu l'honneur de vous rencontrer un jour, Monsieur, dit Melvil au jeune capitaine. C'était aux Tuileries, l'année dernière. Vous m'avez aidé à sauver un vieillard que j'aimais et à me sauver moi-même. Je viens aujourd'hui mettre mon bras et ma vie à votre service, pour la cause qui fut toujours la mienne. Je n'ai plus d'autre intérêt sur la terre. »
Cette dernière parole était dite avec un léger tremblement de voix.
Henri de la Rochejaquelein tendit la main à cet auxiliaire inattendu : « Je vous reconnais, dit-il, pour un brave. Vous n'êtes pas le seul qui soyez venu à nous des autres provinces ; mais vous êtes celui que nous recevrons avec le plus de confiance, car vous avez fait vos preuves devant moi.
« Mes amis, ajouta-t-il avec un sourire, en se tournant vers ses compagnons, voici un bon brigand de plus : il n'est pas né parmi vous.
— Mais la première bataille le baptisera Vendéen, interrompit Melvil, touché d'une pareille réception.
— Vive M. Henri ! crièrent les paysans, et gare à qui touchera son protégé. »
Et le nouveau frère d'armes serra à la ronde ces mains rugueuses, mais héroïques.
Il fut décidé que, n'étant pas encore au fait des usages de l'armée, il resterait attaché à la personne de la Rochejaquelein.
Celui-ci lui fit entendre, avec la modestie qui ne l'abandonnait jamais dans ses plus merveilleux succès, que lui-même n'avait pas l'étoffe d'un général, qu'il n'était qu'un volontaire sachant se battre à outrance, et qu'il avait souvent besoin de secours ou de conseil. Il ne le fit point son aide de camp : les titres de ce genre n'existaient pas plus alors dans la Vendée que les distinctions militaires. Mais il lui demanda de pouvoir compter à toute heure sur lui : Melvil s'y engagea avec reconnaissance.
Il n'ambitionnait d'ailleurs aucune position, aucune faveur. Apportant, non moins par conviction que par cette espèce d'indifférence qui naît du malheur, une abnégation égale à celle de tous les soldats de l'armée catholique, gentilshommes, paysans ou bourgeois, il n'aspirait qu'à employer le mieux possible les tristes jours que la révolution lui faisait : or quel meilleur emploi que d'arrêter les progrès de cet odieux et insatiable monstre? Il ne comptait plus sur la vie ; il cherchait un trépas noble, un trépas utile. On va voir si les événements lui réservaient le sort qu'il semblait attendre.
Augustin Dehargues, maire de Menomblet : Officier de l'Armée Catholique et Royale au siège de Nantes 29 et 30 juin 1793<==.... ....==> Château féodal de Sigournais brulé par passage des colonnes infernales du général Beffroy (15 septembre 1793)
Au Moyen Age, le domaine englobe, à la manière des bourgs féodaux, l'église, le cimetière, le château et quelques maisons. L'édifice dressé surun petit éperon rocheux, au bord de l'étang des Herbiers, est isolé par fossés et murailles. Le château a été incendié par les anglais avant que la région ne soit libérée par Du Guesclin vers 1372.
(1) J. Rousse, Les Lieutenants de Charette, p. 12.
(2) « Messieurs, il l'acceptera de votre part et de la mienne. M. Charette a la confiance de l'armée, il la mérite à tous égards. Pour moi, je ne suis plus d'âge ni de forces à remplir un poste aussi fatigant que M. Charette peut occuper avec tant d'éclat; nous ne devons tous avoir qu'une voix pour l'y porter. » (Le Bouvier-Desmortiers, Réfutation, t. Ier, p. 222.)
(3) Et non Saignard de Saint-Pal. (La Fontenelle de Vaudore, Biographies des chefs vendéens. Revue du Bos-Poitou, janv. 1890.)
(4) J. Rousse, Les Lieutenants de Charette.
(5) Lucas Championnière, Mémoires inédits.
(6) Même auteur.
(7) Crétineau-Joly, édit. Drochon, t. II, p. 28.
(8) Le Bouvier-Desmortiers, Réfutation, t. Ier, p. 223.
(9) Lucas Championnière, Mémoires inédits.
(10) La tradition rapporte que Joly comprit qu'il avait tort. Peu de jours après, devant toute l'armée, il salua du titre de « mon Général » l'ancien lieutenant de vaisseau qui, en l'embrassant, ne put s'empêcher de s'écrier « Ce que vous faites là, mon vieux Joly, vaut mieux pour nous qu'une bonne victoire. » (Crétineau-Joly, édit. Drochon, t. II, p. 28.)
(11) « Aux armes! Accourez sous les drapeaux de votre général. N'y a-t-il pas moins de danger pour vous à suivre celui qui sut toujours résister avec avantage aux Républicains qu'à errer de forêts en forêts ou à vous cacher sous les débris de vos chaumières pour y attendre lâchement les coups d'un ennemi implacable? Il (Beauchamp, Guerre de la Vendée, t. II, p. 164.)
(12) « Charette, sorti des Marais, s'est porté sur l'Oie, a forcé le poste des Quatre-Chemins et s'est emparé des Herbiers; le lendemain, son armée est venue au Boupère, où 200 hommes de la garnison de Pouzauges sont allés l'attaquer; 40 hommes seulement ont fait feu, le reste s'est enfui sans se battre et s'est replié sur Pouzauges ; toute la garnison avec la municipalité a fui le camp, celle de la Châtaigneraye avec le district en a fait autant, et cela sans avoir vu l'ennemi... )1 (Dillon, président du Parlement, aux députés de la Vendée. Fontenay, 27 frimaire an II (17 décembre 1793). Collection Dugast-Matifeux, 7e volume, pièce 159.)
(13) « Il poussait ses postes jusqu'à Réaumur », à une lieue au sud de Pouzauges. (Mémoire de Joba, aux Archives administratives de la Guerre, dossier Joba.)
(14) Qui a appartenu à Gilles de Retz, le seigneur de Machecoul au IVe siècle.
(15) François Athanase Charette de La Contrie général en chef de l’armée catholique-royale du Bas-Poitou, avait ambitionné de se faire reconnaître par le Haut- Poitou et l’Anjou.
La Rochejaquelein, après le désastre des insurgés à Laval, ayant réussi à retraverser la Loire avec quelques partisans, son arrivée contraria vivement Charette, dont elle dérangeait les plans.
Ils eurent une entrevue peu cordiale, et se quittèrent en mauvais termes.
Le chef du Bas-Poitou retourna sur ses pas et se réfugia de nouveau dans la Vendée maritime.
Les colonnes lancées d’abord à sa poursuite par les armées de Nantes et des Sables avaient suspendu leur action, au grand étonnement de Bard et des administrateurs du département.
Ce contretemps avait été occasionné par l’ordre inopiné, qu’avaient reçu les troupes employées à cette poursuite, de se porter sur la Loire, à Champtoceaux et à Saint-Florent, pour empêcher le passage du fleuve par les débris de la grande armée de la Rochejaquelein.
Ordre tardif quant à la Rochejaquelein, qui était déjà passé; superflu quant à ses troupes, maintenues par leurs adversaires sur la rive droite, et vouées à une prochaine destruction, puisque, le 23 décembre, elles étaient anéanties à Savenay.
Blanche de Marsilly : épisode de la Révolution / par Albert Richard
Le clergé de la Vendée pendant la Révolution : 1789-1802 / par Edgar Bourloton