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PHystorique- Les Portes du Temps
2 octobre 2019

La pile funéraire gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile

La pile funéraire gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile (1)

Le curieux monument connu sous le nom de PILE SAINT-MARS, a vivement excité l'attention de plusieurs antiquaires qui n'ont pu donner une explication satisfaisante du but et de l'époque de son érection.

Cette Pile quadrangulaire est située à 18 kilomètres de la ville de Tours, sur le coteau de la rive droite de la Loire. Elle a 29 mètres de hauteur y compris la cape pyramidale qui la couronne ; 4 mètres de largeur sur chaque face, à partir du socle qui va en s'élargissant jusqu'à sa base, où il a 5 m 15.

Elle est surmontée par quatre piliers, également carrés, de 3 m 25 de hauteur ; un cinquième qui, si l'on en croit la tradition , était placé au sommet de la cape, aurait été renversé par un ouragan en 1751.

Elle est construite en briques de 0 m 34 de longueur, sur 0m 23 de largeur et 0 m 04 d'épaisseur avec joints de 0 m 35. L'épaisseur du massif, sur chaque face, est de 1 m 16.

Ces briques, d'une belle fabrication, sont régulièrement posées; les joints sont symétriquement coupés. L'intérieur, emplecton, remplissage, de 1 m 68 de côté, est en moellon provenant du coteau ; le mortier est fait de chaux, sable et brique pilée.

Le tout a acquis une telle dureté qu'on peut considérer cet édifice comme un monolite. On ne remarque aucune trace de boulin à sa surface, qui devait être entourée d'un énorme échafaudage lors de la construction.

Les chapiteaux des petits piliers et les huit modillons sur chaque face, soutenant le couronnement, sont en pierre tendre ; ces modillons, aujourd'hui, sont cassés jusqu'au nu de la Pile.

Entre le cordon formé par deux rangs de briques faisant saillie et le couronnement de l'édifice, on remarque sur sa face méridionale onze compartiments quadrangulaires, remplis par des mosaïques faites avec de petits carreaux de différentes formes et disposés en dessins variés , sur une couche de mortier blanc. La main de l'homme a détérioré ces mosaïques de manière à rendre leur restauration impossible.

A l'angle nord-est de cette Pile et à sa partie supérieure se trouve une forte dégradation de 3 m 50 de hauteur , sur 1 m 50 de largeur, côté nord, et 1 m 00 aussi de largeur, côté est. On remarque au fond de cette dégradation une large lézarde au-dessous du petit pilier. Cette partie de la Pile et ce petit pilier menacent ruine.

Parmi les savants qui ont parlé de cette Pile, le chanoine Bailly en attribue l'origine à César.

 L'abbé de Villeloin pense qu'elle fut le tombeau de cinq braves ensevelis dessous.  Le moine archiviste de la cathédrale de Tours dit qu'elle fut élevée en mémoire de Quintus Marcus, consul romain, qui accompagna César dans les Gaules et y mourut.

La Sauvagère l'attribue aux Romains; il la considère comme un trophée militaire élevé en mémoire, soit de la conquête du pays par César, soit de quelque autre circonstance remarquable de l'histoire de Touraine pendant la domination romaine.

M. Dulaure la regarde comme une colonne terminale et lui accorde une haute antiquité.

M. Chauveau n'hésite pas à la considérer comme une construction de l'époque romaine.

M. Veau-Delaunay pense qu'elle a été consacrée à un tombeau; il ne dit point à quel peuple il faut l'attribuer.

Les commentateurs du Rabelais VARIORUM pensent que cette Pile est un tombeau de l'époque romaine.

Chalmel pense que c'est un monument des Wisigoths.

M. Champoiseau, sans rejeter entièrement l'opinion qui attribue la Pile aux Romains, dit que, si on ne voulait pas lui attribuer cette origine, on pourrait la revendiquer pour les Alains plutôt que pour les Wisigoths.

M. de Caumont, dont l'autorité est d'un si grand poids en pareille matière, n'hésite pas à ranger la Pile parmi les constructions des Romains.

M. de la Saussaye, auquel ces extraits sont empruntés, donne ainsi son avis :

« Aux yeux de tous ceux qui ont fait quelque étude de la manière de bâtir adoptée par les Romains, dont il subsiste tant de traces et dans leurs écrits et dans  les restes nombreux des édifices dont ils ont couvert l'ancien monde, il est de la dernière évidence que la « Pile a été élevée à l'époque de la domination romaine dans les Gaules.

Indiquons sommairement toutes les preuves que l'on peut accumuler à l'appui de cette opinion et que La Sauvagère a déjà données pour la plupart ; elles sont fondées uniquement sur l'observation du style architectural des anciens et sur la tradition du pays, puisque l'histoire n'a rien dit sur ce curieux monument.

pile-de-cinq-mars-2

Ainsi, idées grandioses, familières au peuple romain, dans la conception de l'édifice élevé au  milieu d'un gigantesque échafaudage, sans le secours d'un escalier intérieur ou de trous de boulin à la surface ; construction en emplecton revêtue de ces énormes briques telles que les fabriquaient les Romains ; mortier à chaux, à brique et à sable, tel que le décrit Vitruve ; façade décorée de mosaïques appelées par le même auteur parimenta seclilia ; voisinage d'un mur en emplecton, avec revêtement en pierres de petit appareil, de minuto lapide; proximité d'une voie romaine; noms de Salle-César et de Chapelle-Saint. César, que portaient deux édifices qui se voyaient autrefois près de là; enfin le nom de Pile de César, donné à ce monument dans les anciens titres. »

Assurément ces indices démontrent l'origine romaine de la Pile, mais il est moins facile de déterminer le motif qui l'a fait élever. La Société archéologique de Touraine, en 1843, a chargé trois de ses membres, sur ma proposition, de faire les fouilles nécessaires pour rechercher et le motif et la date de l'érection de ce monument.

Voici le résultat de leurs investigations :

Les renseignements fournis par M. Roux , maire de Saint-Mars, dont l'obligeance a été extrême, ont fait connaître le point appelé le Champ de l'homme dort; c'est une portion de terre, au nord du lieu nommé Salle César , dans laquelle ont été trouvés, dit-on, à différentes époques, des ossements humains indiquant évidemment un ancien cimetière placé, selon la coutume des Romains, à l'est de leur campement.

Les fouilles faites à 20m 00 de la Pile, côté ouest, ont constaté une maçonnerie, sous 0 m 65 de terre, ayant 5 m 30 de longueur sur 2m 90 de largeur, recouverte par une chape extrêmement dure faite avec mortier de chaux, brique et sable.

A l m 35 en contrebas de cette maçonnerie et lié avec elle, un autre massif de maçonnerie semblable, aussi de 5 m 30 de longueur sur 2 m 00 de largeur et recouverte d'une même chape; puis, à 0m 80 en contrebas de cette dernière maçonnerie, le rocher formant le coteau de Saint-Mars.

Ces maçonneries sont bien de la même époque que la Pile, mais rien n'indique qu’elle pouvait être leur destination.

D'autres fouilles pratiquées sous la Pile, à sa face méridionale, ont fait reconnaître ses fondations : elles ont 1m 30 de hauteur ; elles sont faites avec moellon provenant du rocher et aussi avec pierres siliceuses, semblables à celles qui se trouvent aux environs, contenant des cavités et aspérités propres à bien saisir le mortier fait avec chaux , sable et brique pilée. Ces fondations reposent sur le roc.

 

La pile funéraire gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile (2)

Ce roc est tendre, et déclive vers la Loire ; le constructeur, après l'avoir mis horizontal, y a pratiqué un encastrement d'environ 0m 15 de profondeur, puis, au moyen de pierres homogènes, de la qualité des dernières décrites et ayant 4,5, 6, 7 centimètres de côté, il a arasé la base de la Pile par une couche d'environ 0 m 50 d'épaisseur. C'est sur cette couche de pierres sèches que la maçonnerie de la Pile est établie.

Une tranchée de 0 m 65 de largeur, sur 1 m 00 de hauteur , a été commencée dans le roc, au milieu de la face sud de la Pile et sous la couche de pierres sèches ; elle devait être poussée jusqu'au- delà du centre de cette Pile avec espérance de trouver à ce point milieu des dépôts propres à faire connaître d'une manière positive la cause de la construction du monument.

Le roc était aisément coupé, mais les pierres sèches, qui se trouvaient ainsi dans le vide, n'étaient démolies qu'avec difficulté ; par suite de la charge de l'édifice elles s'étaient arc-boutées, elles formaient voûte. Le constructeur aurait-il voulu soulager le rocher d'une nature tendre ainsi que nous l'avons déjà dit?

Un éboulement se manifesta et fit retirer précipitamment l'ouvrier chargé de la fouille lorsqu'elle avait atteint 1 m 35 de profondeur.

Les déblais de cet éboulement et les fouilles faites à la face occidentale firent reconnaître une énorme excavation sous cette Pile. Nous apprîmes alors, avec chagrin, que d'autres, avant nous, avaient eu la même pensée. Nous verrons bientôt qu'il y a tout lieu de croire qu'ils ne furent pas plus heureux que nous dans leurs recherches. Ils pénétrèrent par la face de l'ouest.  

Cette excavation, après entier déblaiement, a présenté un vide de 3 m 40 sur 3 m 10, et 2 m 00 de hauteur. Aucune chambre sépulcrale, aucune niche, aucune saillie propre à recevoir des vases ou des urnes funéraires ne s'est offerte à nos yeux.

Il résulte, au contraire, de l'examen attentif de cette fouille ancienne, qu'elle a dû être pratiquée péniblement à travers un massif continu de maçonnerie, et qu'il n'est jamais entré dans le plan primitif de l'architecte romain de réserver un vide dans la base de son monument.

Aucun auteur, depuis près de trois siècles, n'a parlé de cette excavation qui remonte peut-être à l'invasion des Normands; ses proportions qui sembleront effrayantes lorsqu'on se rappellera que la base de la Pile n'a que 5 m 15 de côté, prouvent que les explorateurs qui nous ont précédés se préoccupaient peu de la conservation du monument, et furent guidés, dans leurs recherches, par l'appât des trésors qu'ils espéraient découvrir bien plus que par l'amour des études archéologiques.

S'il est à peu près certain aujourd'hui que le motif de la construction de ce monument type, situé près d'une muraille antique qui en dépendait, restera à jamais inconnu, au moins convient-il de le conserver. Déjà M. le préfet du département d'Indre-et-Loire en a revendiqué la possession ; l'examen des habitations souterraines près la Pile a rassuré sur les excavations pratiquées à sa base ; la Société archéologique a fait les fonds nécessaires pour acheter les terrains environnants, afin de l'enclore et d'établir une rampe d'arrivée facile. Il reste donc :

1° A boucher, avec maçonnerie hydraulique, les excavations faites dans les fondations de la Pile ;

2° A reprendre les parties détériorées à sa partie supérieure, ainsi que le petit pilier, qui menacent ruine;

3° A réparer la cape pyramidale qui la termine.

Ces divers travaux ont été estimés par nous la somme de deux mille cent soixante-dix francs.

 

Fait à Tours, le 20 avril 1844, par larchitecte soussigné. J.-A. MEFFRE.

Vu par le président de la Société archéologique de Touraine. Signé H. GOUIN.

Remis les plans et le double du présent à M. le Préfet d'Indre-et-Loire pour être envoyés au Ministre de l'Intérieur, le 22 avril 1844.

Avec le concours de MM. Luzarche, Boilleau et Roux, membres de la Société archéologique, le dernier maire de la commune de Cinq-Mars, nous avons fait exécuter les travaux ci-après :

1° Remplir de maçonnerie hydraulique les anciennes et nouvelles excavations sous la Pile ;

2° Détruire les réparations exécutées naguère au pourtour de cette Pile pour en prendre possession. Elles avaient été faites trop hâtivement ;

3° Entourer les quatre côtés de la Pile par un échafaudage à paliers, appuyé seulement sur ses parois, mais sans aucun trou de boulins. Les divers paliers de cet échafaudage permettaient de voir la Pile dans toutes ses parties ;

4° Reprendre la lézarde à l'angle nord-est ;

5° Réparer complètement la cape pyramidale ;  

6° Remplacer en même pierre tendre les modillons détruits ;

7° Réparer les quatre petits piliers et remplacer en pierre dure leurs quatre couronnements ;

8° Resceller le drapeau tricolore au sommet de la cape pyramidale, ainsi que le livret en plomb (1) placé au même point, le 19 septembre 1830, M. d'Entraigues préfet ;

9° Enfin fait un mur de soutènement pour arriver facilement à cette Pile et déblayer et niveler ses abords.

Ces divers travaux ont coûté deux mille dix francs dix centimes, non compris la somme de cent francs, donnée par la Société française, pour le mur de soutènement destiné à rendre facile l'accès de la Pile.

 Lors de l'exécution des ouvrages ci-dessus décrits et terminés en novembre 1844, nous avons, à l'aide de l'échafaudage construit autour du monument qui nous permettait de monter jusqu'à son sommet, examiné avec le plus grand soin les détails extérieurs de sa construction. Nous pouvions espérer de trouver, soit sur les larges briques bizotées qui en couronnent le faîte, soit sur les compartiments de terre cuite de formes variées qui entrent dans la composition des mosaïques, un nom romain, peut-être le numéro d'une de ces légions victorieuses qui ont laissé tant de traces sur notre vieux sol gaulois ; mais notre attente a été trompée et aucun fait nouveau ne nous a été révélé. Seulement, et contrairement à plusieurs opinions émises, il nous a été facile de constater que la partie des mosaïques actuellement détruite , l'avait été par la main des hommes, les coups de pic ou d'autres instruments de fer étant partout reconnaissables.

Ces curieuses mosaïques sont d'autant plus regrettables, que le mot d'une énigme, cherché depuis longtemps par des savants distingués, et qu'il n'est plus permis de demander aux entrailles mêmes du monument, pouvait être révélé à l'archéologue laborieux qui se fût livré à l'étude approfondie de leurs nombreuses combinaisons. 11 est difficile en effet de croire que le caprice seul ait écrit cette page au front méridional de notre précieux monument et l'irrégularité même de la disposition de ces onze mozaïques, en excluant toute idée d'ornementation, semble découvrir l'intention du constructeur. Espérons néanmoins que cette inscription (si l'on veut nous permettre cette expression), quoique mutilée, trouvera, comme tant d'autres monuments écrits plus incomplets encore un heureux et ingénieux interprète.

Afin que les fouilles que la Société archéologique de Touraine nous avait chargés de faire ne soient pas complètement stériles et qu'elles servent du moins à préserver de nouvelles et dangereuses profanations la plus intéressante et la plus incontestable de nos antiquités romaines, nous proposons de placer sur l'un des côtés de la Pile Cinq-Mars, aujourd'hui parfaitement consolidée à sa base et à son sommet, une plaque en bronze, pour rappeler la sollicitude de l'administration départementale et de la Société archéologique et arrêter tout projet de nouvelles recherches.

 

 

 

 

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1977_num_84_2_2883

 

la-pile-de-cinq-mars-6-a8a60a

 

Source: http://a2t.univ-tours.fr/index.php
Emmanuel Marot, Doctorant, LAT UMR 6173 CITERES

http://www.societearcheotouraine.eu/166/collections/documents-figures

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/cinq-mars-la-pile/faire-face-pour-sauver-la-pile

 

 


 

(1) Le livret en plomb, placé au sommet de la Pile Cinq-Mars, contient ce qui suit :

« Cinq-Mars-la-Pile. * Préfet, M. d'Entraigues. * Sous-préfet, M. Desvarennes. * Aujourd'hui XIX septembre M.CCCCCCCCXXX, a été placé le drapeau tricolore sur ce monument en l'honneur de l'avénement au trône de S. M. LOUIS-PHILIPPE, roi des Français. * Cette journée mémorable a été célébrée avec joie et reconnaissance par les habitants de cette commune et d'une quantité immense d'étrangers aux cris répétés de vive le Roi des Français. * Et a été placé par les soins de MM. Roux, Lagpagnol René, Martin Joseph et autres. *

« M. Allain, maire; M. Chivert, adjoint, 1830. »

 

Ce monument est célèbre depuis longtemps : Rabelais y fait par exemple allusion dans Gargantua (1534, chapitre 16 dans l'édition de 1542)

En ceste mesmes saison, Fayoles, quart roy de Numidie, envoya du pays de Africque à Grangousier une jument la plus enorme et la plus grande que feut oncques veue, et la plus monstrueuse (comme assez sçavez que Africque aporte tousjours quelque chose de noveau), car elle estoit grande comme six oriflans, et avoit les pieds fenduz en doigtz comme le cheval de Jules Cesear, les aureilles ainsi pendentes comme les chievres de Languegoth, et une petite corne au cul. Au reste, avoit poil d’alezan toutstade, entreillizé de grizes pommelettes. Mais sus tout avoit la queu horrible, car elle estoit, poy plu poy moins, grosse comme la pile de Sainct Mars, auprès de Langés (Langeais), et ainsi quarrée, avecques les brancars ny plus ny moins ennicrochez que sont les espiez au bled.

“ Belle étape sur la Loire à vélo ” Ce monument funéraire du IIe ou IIIe siècle, difficilement vendable, n’a aucune valeur financière, « mais une valeur patrimoniale certaine. Elle est une des images fortes de la Touraine », observe Jean-Gérard Paumier. Du haut de ses 30 m, en briques et pleine de gravats en son cœur, elle reste solide « même si les Allemands se sont amusés à la prendre pour cible à coups de tirs d’obus » à la fin de la guerre, précise le maire, Jean-Marie Carles. Des vestiges de villas romaines ont été découverts à proximité.
Nouvelle étape dans l’histoire de cette pile : la voie cyclable (sur la Loire à vélo) Cinq-Mars-Langeais, dont les travaux commencent, pour ouverture cette année, sur 3,5 km. La pile est promise à devenir un lieu de rendez-vous, un repère des cyclistes, avec tables de pique-nique prévues, et une vue exceptionnelle sur la vallée.
L’association des Amis de la Pile, en sommeil malheureusement, a pris en main le destin de la tour, et la commune assure l’entretien des abords. « Cette pile n’est pas unique en France mais elle est la mieux préservée de toutes », conclut le maire.

Les fouilles menées en 2005 autour de la pile gallo-romaine de Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) sont intervenues avant un projet de mise en valeur touristique de cet édifice énigmatique, haut de 29,50 m, construit en briques sur opus caementicium et présentant des panneaux à motifs géométriques polychromes sur sa face sud. Toute la terrasse sur laquelle s'implante la pile a été remaniée par les recherches et pillages anciens. En revanche, les investigations plus au nord ont permis de mettre en évidence une terrasse monumentale, un bâtiment semi-excavé et une statue, représentant probablement un captif oriental. Tous ces éléments ont été en fonction, comme la pile, vers la fin du IIe s. ou dans la première moitié du IIIe s. ap. J.-C. D'après les comparaisons faites avec les édifices plus ou moins similaires, il paraît acquis que la pile sert à signaler la tombe d'un notable turon. Les constructions plus au nord semblent également conçues avec la même volonté d'ostentation et pourraient correspondre à un mausolée et à un groupe statuaire illustrant un fait d'armes d'un ancêtre vénérable, probablement un militaire de haut rang.

A l'occasion des journées du patrimoine, des visites commentées du site sont organisées par l'association des « Amis de la Pile ». Pour toute information complémentaire : 02 47 96 06 76 ou amisdelapile@orange.fr

 

 

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