Le Corps royal des canonniers-matelots, démonstration de tirs de l’Hermione à Brouage
Les Compagnies franches de la Marine furent un ensemble d'unités d'infanterie autonomes rattachées à la marine royale et vouées à servir indifféremment en mer et sur terre.
Ces troupes constituaient la principale force militaire de France pouvant intervenir et tenir garnison en outre-mer de 1690 à 1761, date de leur radiation.
C'est en 1622 que le cardinal de Richelieu crée, sous la dénomination de " compagnies ordinaires de la mer ", cent compagnies qui sont destinées à former les garnisons des bâtiments. "En 1627 Richelieu est nommé Gouverneur de Brouage (anciennement Jacopolis) qui prend alors le nom de Brouage et d'importants travaux y seront entrepris."
Revivez le retour de l'Hermione La Fayette sur l'arsenal de Rochefort
Elles prirent quatre ans plus tard le nom de " régiment de la Marine " qui n'eut qu'une existence éphémère, car la plupart de ses éléments périrent dans un naufrage. Il ne fut reformé qu'en novembre 1635 et prit part à tous les conflits européens : il avait été créé pour se battre sur mer, les circonstances firent qu'il accomplit sa carrière sur le continent. Ce régiment devint, à la Révolution, le 11e régiment d'infanterie métropolitain.
En 1636, on enregistre la création d'un " régiment du Havre " qui sera licencié en fin 1649, et d'un " régiment des lsles "qui durera jusqu'en 1663, puis d'un " régiment des Galères " implanté à Antibes et à Toulon, également jusqu'en 1663. Cette année-là, les régiments des Isles et des Galères fusionnèrent pour former le " régiment des Navires ", en garnison à Lorient, puis passé au service de la Compagnie des Indes.
En 1638, est levé à Bordeaux le " régi ment de la Couronne ", qui sera fondu dans le régiment d'Aquitaine en 1 658. En 1638 également, et à Bordeaux, est levé le " régiment des Vaisseaux ", par l'archevêque Henri d'Escoubleau de Sourdis, pour le service de mer.
Il devient " Vaisseau-Richelieu " en 1641, " Vaisseau-Mazarin " de 1643 à 1650, " Vaisseau-Candale ", puis de nouveau " Vaisseau-Mazarin " jusqu'en 1661, enfin " Vaisseau-Provence ". Bien entendu, il combat à terre.
Le 4 septembre 1669, à la suite de son excellent comportement devant Tournay, le roi le récompense en lui conférant le brevet de " régiment royal des Vaisseaux ". Il poursuit sa carrière sur le continent et devient, en 1792, le 43e régiment d'infanterie métropolitaine.
Le 20 décembre 1669 sont formés le régiment " Royal-Marine " et le régiment " Amiral ", ce dernier devenant plus tard " Vermandois ".
De 1686 à 1690, nous enregistrons la création des compagnies franches de la Marine, à Brest. Rochefort et Toulon, destinées à la garde des arsenaux et à l'armement des vaisseaux, qui feront campagne avec Duquesne, Tourville, Jean Bart, Duguay-Trouin, d'Estrées et également sur terre, et aux colonies.
Le 15 décembre 1719, à Besançon, est constitué, à la solde de la Compagnie des Indes, un bataillon levé en Alsace, par le chevalier de Karrer, qui servira aux colonies et sera licencié en 1762.
Une ordonnance du 24 septembre 1769 met sur pied un " corps royal d'infanterie et d'artillerie de marine " qui est remplacé le 18 juin 1772 par le " corps royal de la Marine " composé de huit régiments dits " des ports ".
Ils se nomment Brest, Toulon, Rochefort, Marseille, Bayonne, Saint-Malo, Bordeaux et Le Havre. Leurs drapeaux portent, pour la première fois, l'ancre de marine. Ils comprennent chacun deux bataillons, dont un de bombardiers et un de canonniers.
Cette organisation n'eut pas l'existence plus longue que la précédente puisque, le 26 décembre 1774, les huit régiments furent dissous et remplacés par un " corps royal d'infanterie de marine " constitué à cent compagnies de fusiliers, lequel fut à son tour supprimé en 1786.
En 1786, on avait fixé l’effectif de la marine royale à 81 vaisseaux, 81 frégates, autant de corvettes, 40 flûtes et gabares, soit au total de 283 navires de toutes tailles, non compris les pontons, chalands, barques, chaloupes, et autres petites embarcations nécessaires pour le service des ports.
Cet effectif n’était pas atteint en 1789. On lit en effet dans un mémoire adressé au roi, le 14 décembre 1788, par le ministre de la marine, les remarques suivantes : « votre Majesté a décidé que les sept neuvièmes seulement, c’est-à-dire soixante-trois vaisseaux, autant de frégates et corvettes, seraient prêtes à tenir la mer, que le reste n’existerait qu’en approvisionnement pour ainsi dire, et qu’il y aurait dans nos magasins les matériaux suffisants pour construire et armer les supplément au premier signal de guerre. La première partie de ces vues se trouvera incessamment remplie.
On compte dans nos ports 64 vaisseaux de ligne flottant, dont 7 requerraient un travail de quelques mois pour être armés, ayant été lancés cette année et exigeant d’être finis sur l’eau. J’en puis dire autant des frégates don 14 portent du calibre 17, 45 du 12 et 5 n’ont que du 8.
Les corvettes et avisos à flot ne montent qu’au nombre de 45, mais un supplément de bâtiments de ce genre pourrait être facilement construit dans des ports de commerce si la guerre se déclarait. On y trouverait même des ressources pour les bois et agrès nécessaires à une telle espèce de navires.
Nous n’avons que 31 flûtes ou gabares à la mer. Mais V. M. peut se dispenser, pendant la paix, d’en compléter le nombre, d’après le parti que des vues d’économie ont fait adopter de confier à des bâtiments de commerce les transports de vivre, approvisionnements, munitions demandés par nos colonies ou nos stations.
En résumé la marine comptait à flot en 1789 : 64 vaisseaux, 64 frégates, 45 corvettes, 31 flûtes, en tout 214 navires portant ensemble 13.310 canons.
Les rôles des classes des gens de mer portaient 75.000 matelots. Ces inscrits maritimes se divisaient en 8.773 capitaines, maîtres et pilotes, 14.243 officiers-mariniers, 48.717 matelots et 8.434 novices, tous navigateurs de profession, pêcheur, bateliers, caboteurs ; leur principale fonction à bord était de manœuvrer les voiles et de travailler au gréement ; les exigences militaires du navire ne les regardaient qu’indirectement, le service du canon étant fait par un corps spécial dénommé « corps des canonniers matelots » qui se montait à 5.827 hommes, y compris 4 compagnies, à 100 hommes chacune, d’appentis-canonniers.
Enfin 1.975 officiers des divers grades formaient l’état-major de la marine royale.
Le 14 juin 1792, un décret de l'Assemblée nationale reconstitua quatre régiments d'infanterie de marine, destinés à la garde des ports et des arsenaux et au service des fusiliers à bord des navires de guerre. Chacun comptait deux bataillons à huit compagnies de quatre-vingt-dix hommes.
Ils furent supprimés comme leurs devanciers et versés dans l'artillerie de marine qui se chargea dés lors des services de fusiliers et de canonniers. Il n'y eut plus d'infanterie de marine jusqu'en 1822.
Photos de la fête multi-époque de Brouage En Costume Passion
Ordonnance du roi du 1er janvier 1786 portant création de neuf divisions de canonniers-matelots, sous le titre de corps-royal de canonniers-matelots.
Versailles, 1 er Janvier 1786 (Coll. D’ord. Mil. Metz, 1786.)
Le Garde Chauvin est une Association Napoléonienne Charentaise de reconstitution historique. Il est constitué de membres cherchant à faire revivre l'histoire en endossant des uniformes d'ouvriers militaires de la marine, de matelots et de marins de la garde du premier empire.
http://garde-chauvin.free-h.net
LES VIEILLES TROUPES DE MARINE Création de l'Infanterie et de l'Artillerie de Marine https://tdm.vo.qc.ca/histoire/hist003.htm
La Marine Royale en 1789 par Maurice Loir, lieutenant de vaisseau.