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PHystorique- Les Portes du Temps
23 mars 2018

Cro-Magnon (homo sapiens)

Homme de Cro-Magnon

La race de Néanderthal s'éteignit avec l'époque moustérienne, et une nouvelle race, celle de Cro-Magnon, homo sapiens, apparut au début, de l'âge du renne.

Le nom de « Cro-Magnon » vient du toponyme d'un petit abri-sous-roche situé dans la commune des Eyzies-de-Tayac, à 150 m environ de la gare sur la route de Tayac.

Le nom lui-même provient de l'occitan (cròs = creux, crosa = grotte) et signifierait soit le Grand Trou, soit le Trou de Magnou, nom déformé d'un ermite qui y aurait vécu, ou encore l'abri de monsieur Magno

Les principales découvertes d'ossements humains du quaternaire supérieur sont:

- 1868. Squelettes de Cro-Magnon, abri sous roche aux Eyzies (Dordogne);

C'est en 1868, lors de la construction de la voie ferrée de Périgueux à Agen, que furent découverts fortuitement, par Louis Lartet, au fond de l'abri-sous-roche de Cro-Magnon, près du village des Eyzies-de-Tayac (Dordogne). Le géologue effectue des fouilles sur le site, il découvre dans l'un des nombreux abris sous roche de la falaise des Eyzies, une sépulture datée de 35 000 ans avec cinq squelettes associés à d'autres restes fragmentaires

Parmi les cinq squelettes, on compte trois hommes, une femme et un enfant, dans ce qui était probablement une sépulture attribuée alors à l'Aurignacien.

M. Louis Lartet en a donné une description élégante et fidèle dans les Bulletins de la Société d'Anthropologie et les Reliquiœ Aquitaniem. Ouvert dans cette même vallée de la Vézère, un peu au-dessus du confluent de cette rivière et de la Beune (2), l'abri de Cro-Magnon doit en grande partie sa célébrité à la découverte qu'on y a faite d'ossements humains d'un type inconnu jusqu'alors.

Les escarpements rocheux des bords de la Vézère, dit M. Louis Lartet (3), sont constitués par les tranches des couches à peu près horizontales des calcaires crétacés que les cours d'eau ont profondément taillées en creusant leur lit. Ils présentent de larges sillons ou cannelures (fig. 48, 49 et 51),

qui courent parallèlement à plusieurs niveaux et se prolongent fort loin. On serait au premier abord tenté d'attribuer ces cannelures au passage rapide et longtemps continu d'un cours d'eau très-large et s'élevant bien au-dessus du niveau actuel de la Vézère. Mais, en y regardant de plus près, on reconnaît aisément que ces cannelures parallèles ont été produites par la dégradation incessante des couches tendres, feuilletées, propres à l'imbibition, intercalées au milieu d'assises plus résistantes, sous l'influence de résistantes, sous l'influence des agents atmosphériques et particulièrement à la suite des gelées.

L'exactitude de cette explication est démontrée par l'indépendance des cannelures, par rapport au thalweg de la rivière. Ainsi, dans ce croquis de M. Louis Lartet (fig. 48), la Vézère coule de droite à gauche et les cannelures plongent de gauche à droite.

 

 

 (3) L. Lartet, Une sépulture des troglodytes du Périgord. (Bull. Soc. Anthrop.

CROMAGNON FIG 48

- Vue de la vallée de la Vézère, montrant les cannelures qui sillonnent les rochers de la rive droite en plongeant en sens inverse de la pente de la rivière. (L. Lartet.)

a, village des Eyzies; b, grottes du Cingle; c, pont du chemin de fer; i, rocher de CroMagnon; d, roc de Tayac; e, Gorge d'Enfer; h, gare des Eyzies; 6, Laugerie-Basse ; g, église de Tayac.

 

Dans les points où les agents atmosphériques ont exercé plus énergiquement leur action, les cannelures sont profondes et les roches en surplomb forment des abris, qui ont été fréquemment utilisés comme demeures, comme rendez-vous de, chasses, comme sépultures enfin, aux époques lointaines que nous nous efforçons de reconstituer.

CROMAGNON FIG 49

Fig. 49. — Vue des rochers de la rive gauche de la Vézère, de Tayac aux Eyzies.

a, Église de Tayac; b, station des Eyzies; c, abri de Cro-Magnon; d, rocher des Eyzies; e, château des Eyzies; f, pont du chemin de fer.

C'est un de ces abris, depuis longtemps dissimulé par un talus d'éboulement de quatre mètres d'épaisseur, que la pioche des terrassiers a rendu à la lumière, au mois de mars 1868,

cromagnon fig 50

Fig. 50. — Vue de l'abri de Cro-Magnon, dégagé des terres qui le masquaient, avec le pilier de soutènement de la voûte.

a, chemin montant; b, rocher et village des Eyzics.

Cro-Magnon (fig. 49, c), c'est le nom qu'on a donné à cet abri, dégagé des terres qui le masquaient par les travaux de terrassement, se présentait sous l'aspect figuré dans les dessins ci-dessus (fig. 50 et 51).

CROMAGNON FIG 51

Fig. 51. — Profil transversal de la vallée de la Vézère passant par l'abri de Cro-Magnon.

P, calcaire crétacé; M, éboulis des talus et alluvions; e, rocher de Cro-Magnon; f, abri; d, surplomb du rocher qui a disparu; 6, talus: c, gros bloc calcaire; g, château et village des Eyzies; h, vallée de la Beune: i, maison du garde-barrière; k, grottes du Cingle; j, pont du chemin de fer.

Au pied d'un rocher, figurant grossièrement une sorte de champignon, s'ouvrait à peu près horizontalement la cavité qui, consolidée par un pilier de soutènement, fut méthodiquement exploitée en tranches horizontales (1).

 

Une certaine quantité de débris calcaires s'étaient déjà accumulés (fig. 52, A), sur le plancher de l'abri, lorsque pour la première fois l'homme y séjourna, laissant comme traces de son passage une couche noirâtre (B) de 5 à 15 centimètres d'épaisseur, renfermant des silex taillés, des fragments de charbon, des ossements d'animaux brisés et calcinés, et à la partie supérieure une dent d'éléphant (a).

Ce premier foyer, continue M. L. Lartet, est recouvert par une couche (C), épaisse de 25 centimètres de débris calcaires détachés peu à peu de la voûte pendant l'abandon temporaire de l'abri. Puis on retrouve une nouvelle couche mince de foyer (D) de 10 centimètres d'épaisseur, contenant toujours des fragments de charbon, d'ossements et de silex taillés.

Cette assise est encore surmontée d'un lit d'éboulis calcaires (E) de 50 centimètres d'épaisseur ; enfin vient au-dessus une série d'assises plus importantes renfermant toutes, en des proportions diverses, des charbons, des ossements brisés, brûlés et travaillés ; des silex taillés suivant divers types, mais principalement en grattoirs, des nucleus, des cailloux arrondis de quartz, de granité, etc., empruntés au lit de la Vézère et portant de nombreuses traces de percussion. L'ensemble de ces couches parait se rapporter à une époque pendant laquelle la grotte fut habitée, sinon constamment, au moins à des intervalles rapprochés, qu'ils ne permirent plus l'intercalation des dépôts d'éboulis calcaires, au milieu des divers lits correspondant aux phases successives de cette troisième période d'habitation. La première ou la plus inférieure de ces couches est un lit charbonneux (F) de 20 centimètres d'épaisseur, qui n'atteint pas le fond de la grotte, mais qui se prolonge un peu plus que les précédents. A son contact avec les débris calcaires sur lesquels il repose, ceux-ci sont fortement rougis, ce qui est un indice de calcination.

 

cromagnon 52

Fig. 52. — Coupe détaillée de l'abri de Cro-Magnon. (La coupe passe par ie centre de la cavité suivant la ligne a5 du plan.) Échelle 1/100 (1 centimètre par mètre.)

A, débris de calcaire; B, première couche de cendres, etc.; C, débris calcaires; D, deuxième couche de cendres; E, débris calcaires rougis par le feu au contact des cendres qu'ils Supportent; F, troisième couche de cendres; G, terre rouge avec ossements; H, couche épaisse de cendres avec ossements (foyer principal); I, terre jaune avec ossements; J, lit mince de graviers lavés et incrustés de stalagmites, trace à peine visible d'un foyer; K, éboulis calcaires; L, talus enlevé; N, fissure dans le toit de l'abri; P, banc de calcaire crétacé formant ce toit ; Y, pilier établi pour le soutenir.

a, défense d'éléphant; b, squelette du vieillard; c, bloc de gneiss aplatis sur une de ses faces d, ossements humains; e,e, e, e, blocs calcaires détachés du rocher à diverses époques.

Au-dessus vient une couche de terre grasse rougeâtre (G) de 30 centimètres d'épaisseur, renfermant, bien qu'en moindre quantité, les mêmes objets. Enfin, on trouve la couche charbonneuse, la plus étendue et la plus épaisse (l-l), dont la puissance moyenne est de 30 centimètres, et qui, sur les bords, n'a que 10 centimètres, tandis qu'au centre (fig. 54, X), où elle entame les dépôts sous-jacents, qu'on avait dû creuser pour établir le foyer principal, elle atteint 60 centimètres d'épaisseur. C'est de beaucoup la couche la plus riche en débris charbonneux, en ossements, en galets de quartz, en silex taillés, en nucleus et en instruments en os ; on peut la considérer comme la trace d'une habitation beaucoup plus prolongée que les précédentes. Au-dessus de ce lit charbonneux vient une couche de terre jaunâtre (1) un peu argileuse, contenant encore des ossements, des silex et des instruments en os, et qui est limitée à sa partie supérieure par une couche charbonneuse (J) très-mince (5 centimètres) et très-peu étendue.

cromagnon fig 53

Fig. 53. — Coupe de l'une des portions latérales de la cavité faite à 4 mètres de la préeédente, et destinée à montrer que la sépulture de l'abri de Cro-Magnon n'occupait qu'une aire trèslimitée (yS du plan, fig. M.) Echelle 1/100 (1 centimètre par mètre.) Mêmes lettres que fig. 52.

 C'est à la partie supérieure de cette couche jaune, et dans le fond de l'abri qu'ont été trouvés les squelettes humains avec les accessoires de cette sépulture, le tout recouvert, à l'exception d'un espace fort limité, dans l'enfoncement le plus reculé de cette cavité, d'une couche d'éboulis calcaires (K).

Cette dernière assise renfermait encore quelques silex, mêlés à des ossements brisés et à d'autres os intacts se rapportant à des rongeurs et à un renard particulier.

A cet animal et à l'éléphant précédemment mentionné, nous devons ajouter le grand felis des cavernes, un ours de haute taille, un spermophile, l'aurochs, le renne, et le cheval. L'homme était représenté par trois crânes presque entiers et de nombreux os du tronc et des membres. Au fond de la grotte (voy. fig. 54, b) se trouvait un crâne" de vieillard, qui seul affleurait dans l'espace non comblé de la cavité, et qui restait soumis par conséquent aux infiltrations calcaires de la voûte, comme le prouvent les enduits stalagmitiques qui l'ont recouvert. Les autres ossements humains se trouvaient autour du premier ; on remarquait à gauche du vieillard les restes d'une femme, et près d'elle des fragments d'un fœtus qui n'était pas à terme.

cromagnon 54

Fig. 54, - Plan de l'abri, montrant la position des squelettes, etc.

aB, Direction de la coupe dans la fig. 52; yî, direction de la coupe de la fig. 53.

P, calcaire crétacé ; X, portion centrale la plus épaisse de la couche H ; Y, base du pilier de soutènement.

a, dent d'éléphant; b, crâne du vieillard; dd, ossements humains; m, squelette de femme; n, ossements d'un enfant; e, e, e, e, e, el e, dalles détachées de la voûte à différentes époques.

Au milieu de ces débris humains gisaient près de trois cents coquilles marines, percées d'un trou et presque toutes appartenant à une espèce de littorine trèscommune sur les bords de l'Océan (littorina littorea). Les autres peu nombreuses étaient des purpura lapillus, des turritelles communes, etc. (i). Il y avait encore des amulettes en ivoire ovales, discoïdes, percées d'un ou de deux trous, des dents perforées, des marques de chasse, des lissoirs,

(i) Reliq. Aquitan., B, pl. XI.

des os de cheval arrondis, des flèches lozangiques enfin, à base transversalement fendue (1), comme celles de ChâtelPerron, de la Chaise, etc., enfin des instruments en silex, parmi lesquels dominent le grattoir semblable à celui de Gorge d'Enfer, le couteau et une espèce de perçoir retaillé.

Mais à ces silex sont associés des formes plus nouvelles : on a découvert dans ce gisement des pointes de lance comme il s'en est trouvé à Grenelle, dont un certain nombre de pièces sont comparables à celles de Cro-Magnon. Par ces pièces d'un travail spécial, Cro-Magnon reliera Aurignac à un groupe de stations plus récentes, que nous décrirons plus loin sous le nom de type de Laugerie-Haute.

Ossements humains de Cro-Magnon.

Des cinq individus découverts dans l'abri de Cro-Magnon transformé en sépulture, trois seulement, deux hommes, dont un vieillard, et une femme, ont pu être partiellement étudiés.

Ils ont fourni à M. P. Broca les éléments d'un remarquable travail (2) dont nous allons donner une brève analyse.

 

Elles se constatent dans la taille, dans la forme et le volume du crâne, les proportions de la face et jusque dans la conformation des membres (3). Aussi presque tout ce que nous avons dit des individus de Grenelle, va-t-il retrouver son emploi. Seulement les caractères anatomiques que nous avons détaillés se montreront exagérés chez le vieillard qui porte le numéro 1 dans la série décrite par M. Broca. Il est plus grand que l'homme de Grenelle; sa taille, évaluée d'après la longueur approximative de son fémur, dépassait probablement 1m 80.

Son crâne dolichocéphale pentagonal a 202ram de longueur maxima, et mesure 149mm dans sa plus grande largeur, ce

(1) Relia. Aquitan., B, pl. XII.

(2) Bull. Soc. A nthrop. de Paris, 2e sér., t. 111, p. 350......

Précis de paléontologie humaine Hamy, Ernest-Théodore (1842-1908). - BnF

 

L'abri Cro-Magnon lui resta longtemps négligé. Classé au patrimoine de l'Unesco, il est acheté et transformé en 2014 en musée.    

 

Visitez le lieu de la découverte de l’homme préhistorique le plus connu au monde, Cro-Magnon

Sur le lieu authentique où fut découverte la première sépulture d’homme moderne, Cro-Magnon, en 1868 :

Le musée de l’Abri CRO-MAGNON propose aux publics des manières inédites d’intéragir avec nos ancêtres et de (re)découvrir notre Histoire.

Un film holographique, des tablettes tactiles, une scénographie immersive, un parcours boisé sur le sommet de la falaise font partie des étonnantes installations que vous découvrirez à l’Abri CRO-MAGNON.



http://www.abri-cromagnon.com

 

1872. Squelette de Laugerie-Basse (Dordogne);

1873..Squelette de la grotte de Duruthy, à Sorde (Landes) ;

1888. Squelette de Chancelade (Dordogne);

1894. Squelette de la grotte des Hoteaux à Rossillon (Ain).

Et enfin, de 1872 à 1902, les sépultures des grottes de Grimaldi, près Menton; une d'elles découverte en 1901 par le prince de Monaco, contenait deux squelettes, une vieille femme et un enfant, n'appartenant pas à la race de CroMagnon, mais à un type négroïde jusque-là inconnu à l'âge du renne.

Les Cro-Magnon présentent tous les caractères de l'homme moderne, ils ont de beaux fronts et des faces peu proéminentes. Ils passent pour avoir disparu avec l'âge du renne et avoir fait place à de nouveaux venus dès le commencement de la période néolithique. La race semble cependant s'être conservée actuellement encore dans le département de la Dordogne. Du reste, les squelettes néolithiques de toute la France occidentale, du type des Baumes-Chaudes, grottes près de Saint-Georges-de-Lévejac (Lozère) sont comme tous les hommes paléolithiques, dolichocéphales, très voisins des Cro-Magnon, et, pour cette raison, considérés comme autochtones. Enfin, une découverte faite récemment, en 1912, à Piltdown (Sussex, Angleterre), jette un jour nouveau sur la question des hommes paléolithiques. La trouvaille consiste en fragments d'un crâne humain reposant dans un gravier stratifié d'âge pléistocène, et que les silex taillés et débris d'animaux qu'il contenait rattachent nettement au moustérien. Or, ce crâne appartient à un homo sapiens et non à un homme de la race de Néanderthal. L'homo sapiens aurait donc existé dès l'époque moustérienne, parallèlement à l'homme de Néanderthal.

9 M. BOULE, dans L'Anthropologie, janv.-avril 1915, p. 183.

 

==> Le célèbre homme de Cro-Magnon a désormais un visage, mais aussi de surprenants nodules…

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