Paysages et monuments du Poitou - Château La Citardière et le pont des Ouillères Forêt de Mervent.
La Citardiere. — A quelques pas de Mervent, après avoir franchi le joli pont gothique des Ouillères, que représente la planche VI, on arrive par un sentier plein d'ombrage et de fleurs au château de la Citardière.
Cette immense construction du xvne siècle, qui n'a jamais été complètement terminée, appartenait au moment de la Révolution à la famille Moriceau de Cheusse. Son portail renaissance, les eaux qui environnent de toutes parts ses murailles, aussi bien que les canons en pierre ou gargouilles qui les couronnent, donnent à ce manoir une physionomie tout à fait pittoresque.
Détruit lors des guerres de religion (Guerre de Vendée 1789-1795), la demeure actuelle date du XVIIe siècle et présente un grand corps de logis dominé par 3 pavillons et terminé par 2 ailes en retour d'équerre.
La légende du Baron de Chantoizeau, grand brigand, occupant La Citardière
Entre la Grande Rhée et le pont du Déluge, se tenait le fort de Chantoizeau. Cette enceinte en forme d'ovale mesure 124 m de tour. De grands arbres poussent en son centre. Une légende veut « que le terrible Chantoizeau, bandit de grand chemin y ait établi son quartier général ».
Voici, l’affaire vu par Benjamin Fillon (d’après cet auteur qui, souvent hélas, n’hésitait pas à mélanger la légende avec quelques faits historique, voire à inventer complètement de pareilles anecdotes ) : « Pendant ces mêmes temps, déjà depuis 1557, un autre bandit sévissait plus particulièrement, en forêt de Mervent, et non loin de la Citardière justement. Il s’agissait du « Chevalier à la plume rouge » connut également sous le nom de « Baron de Chantoizeau ».
Et, toujours selon Fillon : « Le « baron de Chantoizeau » était, à vrai dire, un certain Henri de la Roche-Jousseaume, un gentilhomme de la Marche et qui avait à l’époque 36 ans : le jeu et la débauche avaient conduit cet individu à se consacrer au brigandage, ayant dilapidé sa fortune. . . Il écuma tout le Poitou, comme Guilleri, s’attaquant surtout aux plus faibles, paysans, petits fermiers, femmes et colporteurs, allant jusqu’à la torture et le meurtre :
la veille du jour que nous allons évoquer, il avait trouvé bien du plaisir, dans la forêt de Secondigny, à rôtir les pieds de deux vieillards pour leurs arracher le secret de leurs maigres économies ! Il avait projeté, pour le lendemain, de s’attaquer aux fermiers de la Riboire, près de Foussais, et son lieutenant Louis Moron, dit « le Breton », devait faire le coup de mains à la Petite Rhée, près de Vouvant ( et proche de la Grand Rhée ).
LE BOCAGE AU PRINTEMPS
Bocage de Vendée ! ô glorieuse terre !
Qui donc fera sentir ton charme et ton mystère ?
Qui dira tes attraits et ton souffle embaumé,
Et tes bois frissonnant sous les rayons de mai ?
Sur tes prés qui dira les larmes de l'aurore,
Et les mille reflets dont l'herbe s'y colore :
L'aubépine d'argent et les genêts dorés,
La rose des buissons, les trèfles empourprés,
Primevère craintive et que la haie abrite,
Chèvrefeuille, et bruyère, et pâle marguerite?
Qui peindra les rameaux de tes chênes puissants,
Que le lierre et le gui conservent verdissants,
Les sveltes peupliers et la parure blanche
Dont le vert châtaignier se brode à chaque branche,
Le tremble, dont le bruit ressemble au bruit de l'eau.
Le saule, ami de l'onde, et le frêne, et l'ormeau,
Les ajoncs épineux, la fougère, la mousse,
La fleur de serpolet, si modeste et si douce,
Et la ronce, aux brebis dérobant la toison Dont les petits oiseaux tapissent leur maison ? Et ces essaims d'oiseaux, qui donc ferait entendre Leur concert à toute heure harmonieux et tendre ? Dans l'azur l'alouette annonçant le réveil, Sitôt qu'à l'orient le ciel devient vermeil, Et le merle sifflant sur le bord des prairies, Le moineau pépiant aux toits des métairies, Loriot, tourterelle, et fauvette, et pinson; Toutes les voix, enfin, d'où sort une chanson ; Et surtout, quand le soir descend dans la vallée, Que nul son n'y bruit, que d'ombre elle est voilée, Et que sur l'horizon se lève le croissant, Du rossignol caché l'incomparable accent?...
Le poète à qui Dieu donnerait une lyre Habile à célébrer, en son ardent délire, Les attraits dont ce Dieu voulut parer nos champs, Il vivrait, il vivrait, le poète ! et ses chants Vaudraient ceux qu'inspira la Grèce ou l'Italie : De beautés n'es-tu pas ainsi qu'elles remplie, O ma Vendée ! ô sol qui caches sous les fleurs Ta noble cicatrice et tes nobles malheurs !
Les Vendéens, poèmes par Émile Grimaud
Le vieux Pont de la vallée se voit encore quand on vide le barrage de Saint-Luc. Il est classé Monument Historique en 1909.
==> Les monuments religieux, militaires et civils du Poitou
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