L’église Saint-Michel, église paroissiale de Fontevraud
L’église Saint-Michel, église paroissiale de Fontevrault fondée au XIIe siècle, était primitivement une église de l'abbaye.
Elle ne fut érigée en paroisse, pour le service des gens de l'extérieur, qu'après la naissance du bourg et lorsque le cimetière commun qui l'entourait eût été remplacé par un cimetière attenant à chacune des églises du monastère.
(Vers 1690, Un mousquetaire dont le régiment passait par Saumur vient visiter l’Abbaye de Fontevrault)
Le chœur et les deux travées qui le joignent sont du XIIIe siècle, l'autre travée et le portail ont été ajoutés au XVe.
Le chœur a une intéressante voûte de style Plantagenet dont les nervures retombent sur des chapiteaux historiés. A gauche, la chapelle de Saint-Joseph, bénie le 7 octobre 1742, forme un petit édifice distinct, voûté en bois, prolongé à l'extérieur par un hangar à colonnades de bois qui donne à ce monument un aspect très pittoresque. Le dimanche, des débitants y tiennent encore étal. La porte latérale de la nef, qui donne sous ce hangar, est remarquable pour ses pentures.
Cette église communiquait par un passage voûté avec le Petit Bourbon, de sorte que l'abbesse pouvait s'y rendre également sans rompre la clôture. C'est dans l'église Saint Michel que l'on a recueilli quelques restes intéressants du décor de l'église abbatiale : Le grand autel qui fut exécuté en 1621 sur les ordres de l'abbesse Louise de Bourbon et avait coûté 10.000 livres.
— L'autel de la chapelle Saint-Joseph, avec un rétable portant au centre un écusson effacé et un triptyque ayant cette inscription : « Ce tableau a été donné par Mesdames de France élevées en l'abbaye de ce lieu. 1755. »
— Deux autels Louis XIII se faisant face au milieu de la nef
— De nombreux tableaux et reliquaires : Une Passion en style archaïque du XVIe siècle ; au milieu de la foule se pâme la Vierge, couronnée et drapée de fleurs de lys.
— Une autre très belle Passion du XVIIe siècle.
— Un Baptême du Christ, XVIIe siècle.
— Une curieuse Flagellation XVIIe siècle.
— Une très remarquable Résurrection de Lazare XVIIe siècle.
— Une charmante Vierge XVIIe siècle.
— Une Fuite en Egypte.
— Une Cène.
— Jésus chassant les marchands du Temple.
— Un Christ XVIIe siècle.
— Un reliquaire aux armes de Madame de Rochechouart.
— Une Vierge du Rosaire donnant la croix à un religieux et à une religieuse de Fontevrault, XVIIIe siècle.
— Un délicieux petit Saint-Jean, qui passe pour être le portrait d'une des Filles de France ou plutôt d'une des filles de Madame de Montespan.
La cloche de l'église est gravée aux armes de France, avec la Vierge. Une inscription rappelle qu'elle a été donnée par Madame Victoire, fille de Louis XV, le 25 mai 1748, en souvenir de son séjour à Fontevrault.
La Chapelle funéraire de Sainte-Catherine marque l'emplacement du premier cimetière de l'abbaye. On s'y rend en sortant de l'église Saint-Michel par une avenue plantée d'arbres qui jadis, avec ses bancs fait de pierres tombales, avait un petit air des Aliscans.
La chapelle Sainte Catherine, malheureusement englobée aujourd'hui dans les habitations qui l'entourent, était autrefois isolée au centre du cimetière. C'est un des rares monuments de ce genre qui subsistent en France. Devenue propriété particulière, elle est à peu près abandonnée à la ruine.
Cette chapelle fut bâtie vers 1225 par une princesse de Bourbon alors religieuse à Fontevrault, la duchesse Ala, pour commémorer l'emplacement de la sépulture d'Hersende de Champagne, la première supérieure de l'Ordre, enterrée dans le cimetière commun, sans désignation de sa tombe, suivant la règle qui existait alors. Malgré le plancher qui coupe cet édifice en sa hauteur, on peut voir encore son élégante voûte soutenue de seize nervures et surmontée d'une colonne creuse de quatre à cinq mètres de hauteur, terminée par un joli lanternon carré garni aux angles de colonnettes.
Extérieurement, ce monument en forme de cône, flanqué de contreforts surmontés de petites pyramides triangulaires, a beaucoup de ressemblance avec la tour d'Evraud, et c'est ce qui a fait penser que celle-ci devait-être aussi une chapelle sépulcrale.
L'Hospice construit par Mme de Montespan, à l'extrémité du bourg du côté sud-ouest, n'existe plus ; mais il en reste l'arceau d'un grand portail portant une inscription qui rappelle cette fondation.
Société des lettres sciences et arts du Saumurois
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