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PHystorique- Les Portes du Temps
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10 février 2018

César, Vercingétorix, l’ile de Sein, Myrghèle la druidesse.

César, Vercingétorix, l’ile de Sein, Myrghèle la druidesse

 Prêtresses gauloises que l’on trouve aussi appelés Druiades, Dryades qui dans la mythologie grecque, sont des divinités mineures liées aux chênes. (Dru-Wyd qui signifie sagesse du chêne ou chêne à gui.)

Les auteurs chrétiens des six premiers siècles parlent souvent des Druidesses, ils les qualifient de sorcières.

En même temps que les Druides, la Gaule avait Druidesses, tenant aussi leurs collèges dont les principaux étaient établis dans les îles de l'Armorique.

Si l’on s'en rapporte aux auteurs, ces prêtresses étaient divisées en trois classes; les unes étaient vouées à une perpétuelle virginité; d'autres, quoique mariées, étaient soumises au vœu de la continence et ne quittaient qu’un seul jour par an le lieu de leur séjour, pour se réunir à leurs époux; d'autres enfin vivaient avec les Druides, leurs maris, et leur condition ne différait guère, à ce qu'il semble, de celle des autres femmes. Si nous nous arrêtons à étudier les neuf grandes prêtresses de l'ile Sena ou de Sein, cette île féerique et mystérieuse situé presque à l'extrémité occidentale de la Péninsule armoricaine, nous retrouverons chez elles les mêmes attributions que chez les Druides; elles présidaient aux sacrifices et rendaient des oracles; de plus, elles maîtrisaient les éléments et soulevaient ou apaisaient à leur gré le tempêtes. Leur célébrité était si grande qu'on venait les consulter de toutes parts.

Ce fut une Druidesse qui prédit à Alexandre. Sévère qu'il serait assassiné par ses soldats s'il exécutait son projet d'envahir la Germanie; ce fut encore une Druidesse qui prédit à Dioclétien que la famille d'Aurélien devait bientôt cesser de régner, et que lui-même parviendrait au trône. Les prêtresses magiciennes de l'île de Sein succombèrent, comme les Druides, sous  les édits d'Auguste, de Tibère et de Claude, et surtout sous les efforts du Christianisme triomphant; mais le souvenir de leur mystérieux pouvoir s'est perpétué jusqu'à nos jours; les Druidesses du temps de César ne sont pas autre chose que les fées du moyen-âge.

Mais ce ne fut, nous l'avons dit, qu'après une résistance opiniâtre et qui dura des siècles, que le Druidisme disparut de la Gaule. Les forêts de l'Armorique servirent de retraite à ses prêtres poursuivis; ils y entraînèrent une partie de la population ; ils y célébrèrent avec plus de rigueur et de fanatisme que jamais les rites et les cérémonies de leur culte; les sacrifices humains continuaient encore au VIIe siècle et plus tard; et tandis que les évêques tonnaient du haut de leurs chaires contre ces sanglants holocaustes; tandis que Charlemagne ordonnait, dans ses Capitulaires, de renverser, de détruire, de faire disparaître du sol tous les monuments druidiques, les prêtres de cette religion proscrite, réfugiés au plus profond des bois, bravaient audacieusement les prédications et les bourreaux de leurs adversaires.

On sait combien fut rude pour César cette guerre des Gaules, dans laquelle la République romaine avait à se venger de l’invasion de sa capitale par les armées gauloise, qui l’avaient plusieurs fois saccagée. Cette race de Gauloise ou celtique, étrangère à la discipline, étrangère à toute tactique, puisait sa force dans une nature énergique et courageuse qui ne connaissait aucun obstacle et ne reculait devant nul danger, mais qui devait pourtant succomber à la longue dans cette lutte contre le plus grand génie militaire de l’antiquité.

Elle succomba en effet, après dix ans de combats; elle vit l'aigle romaine planer victorieuse sur ses populations asservies; et quand les légions de la République s'avancèrent enfin vers la presqu'ile armoricaine, le seul coin de terre gauloise où elles n'eussent pas pénétré encore, celle-ci se soumit sans résistance.

La résistance, en effet, eût été inutile; elle donna des étages et fut rangée au nombre des pays vaincus.

Mais l'esprit d'indépendance, un moment comprimé par l'épouvante, se réveilla bientôt dans le cœur des peuples de l'Armorique; ils n'attendaient qu'une occasion favorable pour tenter de ressaisir leur indépendance; elle ne tarda pas à se présenter.

Le chef d'une légion romaine cantonnée dans l'Anjou avait besoin de vivres; il envoya des officiers chez les Ossismiens et chez les Vénètes pour s'en procurer. Les Vénètes s'emparèrent de ces officiers et déclarèrent qu'ils ne les relâcheraient qu'après qu'on leur aurait rendu leurs otages.

César accourt à la nouvelle de ce soulèvement, se hâte de faire construire un grand nombre de galères sur la Loire, pour combattre la flotte des Vénètes, qui avaient réuni dans le Morbihan plus de deux cents vaisseaux à voiles solidement construits et habilement manœuvrés ; car cette petite république, renommée pour l'activité de son commerce, était une véritable puissance maritime. Les Vénètes parcouraient toutes les côtes de l'Europe, allant échanger dans le midi les productions du nord; ils étaient à peu près les maîtres du commerce, et imposaient un tribut ou taxe aux navires des autres nations qui fréquentaient les mêmes mers. Ils étaient si fiers de leur puissance qu'ils avaient donné à leur capitale le nom de Dariorig (Dariorigum ou Vannes), c'est-à-dire maîtresse de la mer. L'approche de la flotte romaine et la présence de César ne leur inspirèrent aucune crainte; ils comptaient sur la force de leurs navires,  sur l'habileté de leurs marins, sur les dangers qu'offraient les abords de leurs côtes pour une flotte étrangère. Ils avaient pour alliés tous les autres états de l'Armorique; l'île de Bretagne elle-même leur avait envoyé des secours; enfin, ils avaient fortifié leur villes ou oppida, comme les appelle César; ils se croyaient donc sûrs de la victoire.

De son côté, César prévoyait que la défaite de sa flotte pouvait lui faire perdre la Gaule tout entière, qui n'attendait peut-être que cet échec pour secouer le joug de Rome. Il attachait donc la plus haute importance au succès de cette campagne. En attendant l'arrivée de ses vaisseaux, il tenta, mais vainement, plusieurs attaques par terre. Enfin sa flotte parut, et la batailles' engagea. Pendant cette action décisive, qui dura tout un jour, César, debout sur le rivage, et songeant sans doute qu'il jouait en ce moment sa renommée militaire et sa fortune politique, devait être en proie à une préoccupation terrible. Sa destinée le sauva.

Ce qui devait assurer la victoire aux Vénètes fut précisément ce qui les perdit. César avait remarqué l'avantage que leur donnait l'emploi des voiles; il avait donc pourvu ses galères de faux tranchantes, avec lesquelles ses matelots parvinrent à couper les agrès des vaisseaux ennemis. Les voiles tombèrent ; la flotte cessa, de manœuvrer, et l'abordage, devenu facile, établit lutte corps à corps. Les Vénètes soutinrent cette attaque avec l'énergie du désespoir; ils déployèrent, dans ce moment suprême, toute leur valeur indomptée; mais l'heure fatale avait sonné pour eux; ils succombèrent, leur flotte fut anéantie, leur jeunesse périt tout entière, et la fière Dariorig ouvrit ses portes à César. Le vainqueur, irrité par le danger qu'il avait couru, n'écouta que la voix de la vengeance; il l'exerça cruellement sur ce petit peuple qui avait osé défier Rome et lui-même; il fit impitoyablement massacrer tout le sénat, et réduisit à l'esclavage le reste de la population.

 

A la nouvelle de cette exécution en masse, une sombre terreur s'empara de la Gaule, et César put croire que la guerre était finie et la soumission complète. Trois an après, nous voyons pourtant la Gaule, se soulevant de nouveau, réunir une armée considérable sous la conduite de Vercingétorix, et faire un immense effort pour recouvrer son indépendance; mais cette tentative d'affranchissement fut comprimée comme celle des Vénètes; l'armée insurgée fut écrasée sous les murs d'Alise, et César conduisit à Rome Vercingétorix prisonnier, pour donner plus d'éclat à son triomphe.

La mission providentielle de César était accomplie; il avait asservi la Gaule au nom du peuple romain; il avait pris ou brûlé huit cents villes, et détruit un million d'hommes en huit ans.

« Plusieurs auteurs rapportent que Vercingétorix s’entretenait, sous la sombre ramure des bois, avec les âmes des héros morts pour la patrie. Avant de soulever la Gaule contre César, il se rendit dans l’île de Sein, antique demeure des druidesses pour prier le dieu Bèlen. Là, au milieu des éclats de la foudre, un génie lui apparut et lui prédit sa défaite et son martyre ».

 

Le Morbihan, son histoire et ses monuments Par François Marie Cayot-Délandre

 

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