Oiron : Découverte du Sceau du bâtard Jean d’Orléans, devenu célèbre sous le nom de Dunois
On vient de découvrir, dans une maison d’Oiron, un sceau de cuivre jaune ayant appartenu au bâtard Jean d’Orléans, devenu célèbre sous le nom de Dunois.
Il est en forme ronde et présente un diamètre de 5 centimètres sur une épaisseur de 6 millimètres. Son poids est de 180 grammes. Il est muni d’une anse ou poignée et porte en creux, sur la tranche, une petite étoile qui est sans doute la marque du graveur. On voit, au milieu de ce sceau, sur un champ semé d’étoiles, une tour percée d’une porte à plein cintre et d’une fenêtre à meneaux croisés, surmontée d’une toiture avec épi figurant une fleur de lis. De chaque côté de cette tour se trouve un arbre couvert de feuilles, auquel est suspendu un écusson.
On reconnait à droite le blason des Parthenay-Larchevêque : Burelé d’argent et d’azur à la cotice de gueules brochant sur le tout.
Sur l’écusson de gauche sont figurées les armes de Dunois : D’azur à trois fleurs de lis d’or brisé d’un lambel d’argent au bâton d’argent mis en barre.
Une légende, dont un mot laisse malheureusement le champ libre à diverses interprétations, est tracée autour de ce sceau : elle est ainsi conçue : « S : ectabli : aux : contraiz : annerrent : qoui : monceigner d’ Dunoit. »
Comment doit-on lire les lettres qui suivent le mot contraiz ? Le graveur a-t-il écrit par maladresse amierrent pour à Mervent (1).
Mais, en adoptant cette version, il faudrait supposer une autre erreur : le mot qoui, qui est parfaitement lisible, aurait été mis au lieu du mot pour.
Faut-il au contraire s’arrêter au mot annerrent, dérivé sans doute du verne latin adnotare, annoter, assigner ? il y aurait alors une autre manière d’interpréter la légende. La terminaison du mot annerrent ne serait par régulière, mais la phrase serait bien plus correcte : sceau établi aux contrats judiciaires qu’entend Monseigneur de Dunois.
On sait que Dunois devint seigneur de Parthenay après la mort d’Arthur de Bretagne, comte de Richemond (26 décembre 1458). Il avait épousé Marie d’Harcourt, petite-fille de Jeanne de Parthenay—archevêque.
Ces deux circonstances expliquent la présence de l’écusson de la famille de Parthenay, et, si le sceau ne concerne pas la seigneurie de Mervent, il est hors de doute qu’il doit être attribué à la ville de Parthenay.
Le bâtard Jean d’Orléans est mort le 28 novembre 1468, en laissant la terre de Parthenay à son fils François. Ce dernier portait aussi le nom de Dunois ; mais le sceau que nous venons de décrire n’est certainement pas le sien. Bien qu’il soit presque impossible d’assigner une date certaine à cet objet, dont la décoration se rapproche une date certaine à cet objet, dont la décoration se rapproche beaucoup du style de la première moitié du XVe siècle, nous croyons cependant qu’on peut le faire remonter à l’année 1459, époque de la prise de possession de la seigneurie de Parthenay par Jean d’Orléans.
Les anciens propriétaires de la maison dans laquelle a été faite l’intéressante découverte dont nous venons de parler, ont recueilli une succession à Parthenay au commencement de ce siècle. Il est probable que le sceau de Dunois a été apporté à cette époque de Parthenay à Oiron. Il est maintenant entre les mains de M. Courtel, contrôleur des contributions directes à Thouars.
Imbert.
==> Les Compagnons d'Armes de Jeanne d'Arc : Jean, Bâtard d'Orléans
==> Mervent, Vouvant Jean de Dunois (Les Compagnons d'Armes de Jeanne d'Arc ) et château des Lusignan
==> Jeanne Dunois, princesse de sang inhumée dans l’église Saint-Médard de Mervent
==> 1864 Recherche du tombeau de Marie d'Harcourt, dame de Parthenay (épouse de Jean, bâtard d'Orléans)
(1). C’est l’opinion de M. Bonsergent, de Poitiers.