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PHystorique- Les Portes du Temps
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14 juillet 2021

Tombeaux de Claude Gouffier, duc de Rouannois, grand écuyer de France et de sa femme Jacqueline de la Trémoïlle

Tombeaux de Claude Gouffier, duc de Rouannois, grand écuyer de France et de sa femme Jacqueline de la Trémoïlle dame de Château-Guilaume morte au château de Chinon

Tombeaux de Claude Gouffier, duc de Rouannois, grand écuyer de France et de sa femme Jacqueline de la Trémoïlle dame de Château-Guilaume morte au château de Chinon

 

Claude Gouffier, duc de Rouannois, grand écuyer de France, marquis de Boisy, comte de Maulévrier et de Caravas, baron de la Mothe-Saint-Romain et de Passavant, seigneur d'Oiron, de Chinon, de Courcelles, de Melles ou de Meulles, de la Fougereuse, du Fief-l'Evêque, de Palluau, de Saint-Loup et de Villedieu.

Il était fils d'Artus Gouffier, duc de Rouannois, pair de France chevalier de l'Ordre du Roi et d'Hélène de Haugest.

Premier gentilhomme de la chambre du Roi, conseiller en son conseil privé, capitaine de cinquante lances de ses ordonnances et des cent gentilshommes de sa maison, gouverneur d'Amboise et de Chinon le 3 novembre 1519, servit en qualité de colonel de chevau-légers dans les guerres de François Ier qui l'admit, en 1516, et le 9 juin, au nombre des gentilshommes de sa chambre.

Ce monarque le 16 avril 1520 l'institua du bailli de Vermandois et d'Auxerre.

Il se trouva en 1525 à la bataille de Pavie, où il fut fait prisonnier, assista au lit de justice tenu par le Roi, au Parlement, le 16 juillet 1527, obtint de Sa Majesté, le 3 décembre 1528, une gratification de 6100 l., en récompense des bons, agréables et très recommandables services qu'il lui avait rendus et de la dépense qu'il avait faite par delà les monts, pour son service, particulièrement en son armée d'Italie, commandée par le comte de Saint-Pol, était déjà pourvu, en 1531, d'une compagnie de gendarmes et en 1535 de la charge de premier gentilhomme de la chambre, quoi qu'on ne fixât sa nomination à cette charge qu'au 23 juillet 1537 ; obtint du Roi, le 28 avril 1538, une nouvelle gratification de 135, 000 l., également motivé sur ses services au fait des guerres et à l'entour de sa personne, et aussi, pour le mettre à même de payer la rançon à laquelle il avait composé, lorsqu'il fut fait prisonnier, en 1536, dans le temps que l'Empereur faisait des entreprises sur la Provence.

Il jouissait, dès l'an 1530, de 1200 l. de pension de la cour qui graduellement fut portée à 3000 l. peu d'années après, puis sous Henri III, à 10,000 l. et enfin à 14,000 l.

 Le 21 juin il fut envoyé en qualité de lieutenant du duc d'Orléans, gouverneur de Champagne, pour secourir la place de Montescler que les ennemis commençaient d'assiéger ; et en effet on lit dans un compte de l'Epargne, que, le 18 novembre de cette année, le Roi lui fit adjuger une somme de 470 l. 16 s. 6 d. pour son remboursement du voyage qu'il avait fait, au mois de juin précédent, au château de Montorlaire en Champagne, où S. M. l'avait envoyé comme son lieutenant pour la défense de cette place, pendant le passage de l'Empereur et de son armée, et aussi pour avoir exécuté quelques commissions de confiance qu'elle lui avait données.

Le 9 octobre 1545, il fut pourvu de la charge de capitaine de cent gentilshommes de la maison du Roi, et le 22 octobre de l'année suivante, de celle de grand écuyer de France.

Le Roi avait aussi érigé en comté sa terre de Maulévrier, dès le mois d'août 1542. M. de Boisy continua de servir le roi Henri II avec le même zèle et la même distinction.

Ce monarque lui accorda au mois de septembre 1549 une gratification de 22500 l., tant à raison des bons, grands, vertueux et recommandables services qu'il avait rendus au feu Roi, au fait de la guerre, que pour le dédommager des chevaux de son écurie, qui, suivant les anciennes coutumes, lui appartenaient comme grand écuyer, et un autre de 9000l1, au mois de juillet 1558, sur le même motif de ses services.

Charles IX donne avec éclat la preuve en séjournant quatre jours dans son château d’Oiron en 1560

Le 2 mars 1560, Charles IX  octroya une compagnie de cinquante lances pour protéger le château.

En 1562, Charles IX l'admit dans son conseil d'Etat, et au mois de mai 1564 il érigea en marquisat, sa terre de Boisy.

Il avait assisté, le 11 avril précédent, au lit de justice que ce monarque tint au parlement de Bordeaux.

Au mois de novembre 1566, S. M. Erigea en duché sa terre de Rouannois

En 1568, le château est pillé par les Huguenots, Claude fait prisonnier, est emmené à La Rochelle. Le roi paye sa rançon ce qui lui permet d’être l’année suivante à la bataille de Moncontour.

Le dit jour les troupes de Dandellot ayant passé la rivière de Loire, volèrent, pillèrent et rançonnèrent le sieur d'Argenton-Chateau (1) au dit lieu et lui firent mille maux.

Le dit jour le sieur de Coulombiers entra sous ombre d'amitié à Oiron appartenant à Me Le Grand Écuyer, et se voyant le maître au dit logis prit le dit Seignuer Le Grand Écuyer prisonniers ses serviteurs et chanoines, vola et pilla sa dite maison, armes, meubles, grands chevaux du Roi et eut X mille écus pour les meubles qu'il ne pouvait emporter, bref ils firent dommage au dit seigneur de L ou LX mille écus avec dix mille cruautés et se l'emmenèrent avec ses dits chanoines prisonniers à la Rochelle.

Ils gâtèrent toute l'église du dit lieu et les tombeaux de marbres bronze et autres choses excellentes qui y étaient.

 (Sur le fronton de la collégiale d'Oiron on peut lire "Hic terminus haeret" qui signifie: "Ici est le terme", devise de la famille Gouffier)

Le duc de Roüannois mourut à Villers-Gotterets, en 1570, dans un âge très avancé.

On le trouve cité, avec la qualité de chevalier de l'Ordre du Roi, que le Roi lui donna, dans le tires du 4 mars 1532 (Titres de cette Maison], et de plus dans un compte de l'Epargne de 1534, on lit qu'il fut employé une somme de 669 1. 2 s. 6 d. payée par ordonnance du Roi du 25 mai de cette année, pour un grand collier de l'Ordre, que Sa Majesté avait fait délivrer à Claude Gouffier, sgr de Boisy, chevalier de son ordre, pour lui servir au dit estat de chevalier (Original chambre des comptes de Paris).

Il paraît constant qu'il fut décoré de cet ordre, en 1532 et il est prouvé qu'il ne l'était pas encore l'année précédente.

Ses armes : d'or, à 3 jumelles de sable.

 

 

Il eut en effet cinq femmes :

1° Jacqueline de la Tremouille dame de Château-Guillaume, fille de Georges de la Tremouille, sieur de Jonvelle, et de Madeleine d'Azay, qu'il épousa par contrat du 13 janvier 1526.

 Cette première union ne fut pas heureuse.

La conduite criminelle de Jacqueline l'obligea de la faire enfermer, d'abord à Vincennes, puis, après un accord passager, et à la suite de nouveaux scandales, sur ordre du roi le 4 octobre 1544, au château de Chinon, où elle mourut en 1548.

Sa belle-mère, femme de mœurs pires encore, avait tenté, en 1535, de le faire empoisonner par un prêtre, qui fut brûlé vif en place publique, tandis qu'un arrêt du Parlement, du 30 juin de cette année, la condamnait elle-même à une prison perpétuelle dans un monastère.

2° Françoise de Brosse, dite de Bretagne, sa parente, fille de René de Brosse et de Françoise Gouffier. Le contrat fut signé au Louvre le 13 décembre 1545. Elle mourut en couches, à Oiron, le 26 novembre 1558.

3° Marie de Gaignon, fille de Jean, sgr de Saint-Porchaire, et de Marie de Chasteigner, avec laquelle il se maria à Blois, le 25 juin 1559. Elle mourut le 15 mars 1565, et fut enterrée dans le cimetière de Saint-Maurice d'Oiron.

4° Claude de Beaune, dame d'honneur de Catherine de Médicis, veuve de Louis Burgensis,  premier médecin du Roi, fille de Guillaume, sgr de Semblançay, et de Léone Cothereau.

Les noces se firent à Paris, en janvier 1567. Elle mourut quelques mois après et fut enterrée aux Célestins.

5° Antoinette de la Tour-Landry, autre dame d'honneur de la reine mère, qui avait déjà eu deux autres maris. Celle-ci lui survécut.

 

De ces divers mariages naquirent plusieurs enfants.

Jacqueline de la Tremouille lui donna une seule fille, nommée Claude, qui épousa, en 1549, Léonor Chabot, fils de l'amiral de Brion, son successeur dans la charge de grand écuyer.

Françoise de Brosse le rendit père de trois enfants, dont l'aîné fut Gilbert, qui continua la descendance des ducs de Roannez. Marie de Gaignon en eut six.

Claude Gouffier mourut à Villers-Cotterets en 1570, disent les uns; dans les premiers jours de janvier 1572, prétendent les autres.

Je me rangerai d'autant plus volontiers à ce second avis, que l'inventaire des meubles de sa succession ne fut fait que le 13 janvier et le 3 juin de cette dernière année (3).

Il laissait une immense fortune territoriale et mobilière, grevée pourtant de quelques dettes. Le titre de marquis de Caravaz, qu'il portait, est devenu proverbial.

C'est le marquis de Carabas du dicton populaire. Pour payer les charges de la succession, partie des meubles fut vendue à la requête d'Artus de Cossé, maréchal de France, tuteur honoraire des enfants nés de Marie de Gaignon.

La vente se fit aux enchères publiques, à l'hôtel de Boisy, en vertu d'un arrêt du Parlement du 8 août, et commença le jeudi 15 septembre, moins de trois semaines après la Saint-Barthélemy. Elle se continua, en diverses vacations, jusqu'au jeudi 30 octobre suivant, jour où furent vendus l'argenterie et les bijoux.

Tout ce mobilier était d'une richesse prodigieuse, et des gens appartenant à toutes les positions sociales se le disputèrent à l'envi, depuis le frère du roi, les princes de la maison de Lorraine, l'escadron des filles d'honneur de la reine mère, les secrétaires du roi, gens du Parlement et des Comptes, financiers, hommes de guerre, jusqu'aux petits bourgeois, fripiers, revendeurs, maçons, pâtissiers, cordonniers, tailleurs, etc.

— Les objets d'art avaient été réservés par la famille, ainsi que les livres. On ne vendit rien en ce genre qui eût du prix.

Un seul manuscrit sur parchemin, les statuts de l'ordre de Saint-Michel, fut mis sur table, et adjugé au maître des comptes Lhuillier.

Les portraits de Henri II et de Catherine de Médicis, ainsi que soixante autres peints sur bois, représentant des personnages de l'antiquité, des rois de France, des grands seigneurs français et étrangers, y compris celui du feu duc de Guise, furent adjugés au banquier italien Adjaceto (4).

Le président d'Orsay en acquit huit autres de la même série. Tous ces tableaux figuraient à l'article 222 de l'inventaire de l'hôtel de Boisy, qui fournirait peut-être plus de détails (5).

La pièce suivante apprend le nom de l'un des auteurs des portraits achetés par Adjaceto et d'Orsay.

Mémoire des pinctures que j'ay livrées et faict à monseigneur le Grand, depuis notre marché faict.

Premièrement, au département de monseigneur le Grand, quant il est allé trouvez le Roy à Monceaux, je luy aye livrés deux tableaux; l'ung est de madame la Régent, mère duroy Françoys (6), et l'aultre est de madame Claude, mère du roy Henry, et sont du pris des aultres, qui est la somme de XII escuz, Plus, par le commandemant de mon dict seigneur, j'ay esté à Sainct-Mor-des-Fossez faire deux escussons dessus les deux portes de son logis. Pour le grand escusson, il y a quatre journées d'ommes, et, l'aultre, il y en a troys aultres, sans les dépances et étoffes, et les deux ensemble monte à troys escuz.

GUILLAUME JAQUIER (7).

Montent les deux parties cy-dessus arrestées par moy soubsigné à quinze livres quatre solz. Faict à Paris le dernier décembre 1566.

DAMPIERRE.

Claude avait remplacé les portraits aux trois crayons, que réunissait sa mère, par des peintures sur bois. Un autre peintre de Paris, appelé Robert Roussel, avait précédé Jaquier dans cette entreprise.

Un fragment de compte de l'an 1558 constate qu'il reçut 38 écus, pour avoir peint les images de Françoise de Brosse, seconde femme du grand écuyer, du seigneur de Bressuire (8), et du connétable Anne de Montmorency.

Le 17 juillet 1559, il donnait aussi lui quittance de la somme de dix livres, prix des armoiries et livrées exécutées pour le jour du mariage de Claude avec Marie de Gaignon.

Le grand écuyer employait habituellement, en outre, trois miniaturistes. Jean Lemaire, de Gien, l'un d'eux, demeurait à Paris, proche le Louvre. Il peignit pour lui un livre d'heures, en 1555, et reçut comme salaire 165 livres 10 sols (9).

Les deux autres, nommés Charles Jourdain et Geoffroy Ballin, qualifiés enlamineurs, dans une quittance du 12 mai 1559, décorèrent les livres de prières qui servirent également à ses noces, moyennant 261 livres 8 sous 4 deniers tournois (10).

Mais tous ces individus sont de trop médiocres artistes, pour qu'on s'y arrête plus longtemps.

 

 

LE TESTAMENT DE CLAUDE GOUFFIER 3 JUIN 1570

En 1874, M. Célestin Port a publié le Procès-verbal de vente des meubles de Claude Gouffier, duc de Roannès, grand écuyer de France. (11)

 Ce document curieux donne les prix, fort modiques, auxquels furent vendus à Paris les objets d'art et les meubles du grand écuyer; la vente dura du 15 septembre au 6 novembre 1572. Claude Gouffier, malgré son immense fortune, laissait des dettes en mourant, ce qui motiva cette vente dont le procès-verbal nous a été conservé.

A notre tour nous désirons faire connaître un document, qui, sans présenter un intérêt aussi grand, nous donne cependant quelques renseignements intéressants ; nous voulons parler du testament de Claude Gouffier.

Daté du 3 juin 1570, c'est vraisemblablement le dernier que fit son auteur, car, suivant le Père Anselme, il mourut en 1570.

Ce document, qui nous semble n'avoir pas encore été signalé jusqu'à présent, (12) est une copie du temps ; nous en donnons le texte en pièce justificative.

A la date précitée, comparut pardevant Jean Beaugendre et Denis Thomas, notaires royaux des bailliage et châtellenie de Blois, pour dicter ses dernières volontés, haut et puissant seigneur Messire Claude Gouffier, duc de Roannais, marquis de Boisy, comte de Caravas et de Maulevrier, baron de Passavant, Poussanges et Palluau, seigneur d'Oiron, la Fougereuse, Bourg-Charente et Saint-Loup, capitaine des cent gentilshommes de la Maison du Roi, grand écuyer de France, conseiller au Conseil privé et chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

Claude Gouffier, qui s'était marié cinq fois et avait été d'ailleurs assez malheureux en ménage, prit pour l'exécution de ses dernières volontés de grandes précautions ; il ne se contenta pas de les formuler nettement, mais, en plus, il choisit, comme exécuteurs testamentaires, sept personnes :

 1° Haute et puissante dame Anne de la Tour, sa cinquième femme;

2° Haut et puissant seigneur Messire François, duc de Montmorency, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, pair et maréchal de France ;

3° Messire Arthus de Cossé, comte de Secondigny et seigneur de Gonnord;

4° Messire Louis Leroy, comte de Chuchamp, seigneur de Chavigny, tous deux chevaliers de l'ordre de Saint-Michel;

5° Noble homme Gille Duvergier, seigneur de la Fontaine et du Plessis, conseiller du Roi et président du siège ordinaire et présidial de Touraine ;

6° Me Mathieu de Fontenay, avocat en la Cour de Parlement de Paris ;

7° Me René Bonnercier, prieur de Maulevrier et de Mainthion, près Paris.

De son vivant, Claude Gouffier avait fait préparer son tombeau, qu'il avait placé dans la chapelle de Saint-Jean de l'église d'Oiron.

Il spécifia dans son testament qu'il voulait y être enterré, sans autre pompe que treize chandeliers de cire ardente brûlant devant la sépulture, et fit plusieurs fondations pieuses en faveur de cette église.

Il est fait mention dans le document que nous publions de l'hôtel que Claude Gouffier possédait à Paris, l'hôtel de Boisy, situé près de la Bastille ; cet hôtel était donné à son fils aîné et devait toujours appartenir à l'aîné des héritiers mâles de ses descendants.

 Il ne nous a pas été possible d'en retrouver la trace; l'emplacement fut peut-être aliéné et l'hôtel démoli après la mort du testateur.

Le grand écuyer, dont le goût d'amateur est bien établi par le procès-verbal de la vente après décès, ne parle avec détail dans son testament que de certains « meubles » qu'il laisse à son fils aîné ; il s'agit de plusieurs tapisseries : une tapisserie tissée d'or et d'argent, à fond de velours cramoisi ; une tapisserie aux armes du Roi, décorée de fleurs de lis et de l'épée de grand écuyer, à fond de velours noir ; une tapisserie de haute lisse, relevée de soie représentant l'Histoire de Troyes et une tapisserie de velours représentant une caravane et ses armes ; toutes devaient rester « en sa maison d'Oiron, pour la decoration d'icelle. »

Le procès-verbal de la vente après décès nous donne la description des tapisseries aliénées en 1572.

Les quatre tombeaux des Gouffier, conservés dans la collégiale d'Oiron, sont des morceaux justement célèbres de la sculpture funéraire de la Renaissance. Mutilés en 1568 par les Protestants sous les ordres de La Colombière, puis a la Révolution, restaurés en 1839, ils offrent néanmoins un réel intérêt.

Ils sont tous attribués à Jean Juste, le sculpteur italien établi à Tours, qui exécuta le tombeau de Thomas James, évoque de Dol, ainsi que celui de Louis XII et d'Anne de Bretagne à l'abbaye de Saint-Denis ; mais si leurs caractères communs viennent confirmer cette attribution, il faut pourtant rappeler que, seul, celui de Claude Gouffier est incontestablement l'oeuvre de Jean Juste, de Tours, qui a beaucoup travaillé pour les Gouffier.

 

Dans une quittance datée du 16 février 1559 (n. st.) et publiée naguère par Benjamin Fillon, l'artiste reconnaît avoir reçu vingt-cinq livres tournois de l'argentier de Mgr le Grand :

 « J'ay, Jehan Juste, sculteur en marbre, confesse avoir aeu et receu comptant de monseigneur le Grand, par les mains de Loys Perrinet, son argentier, la somme de vingt cincq livres tournois, pour mes vacations d'avoir achevé de pollir et assir la sepulture de mon dict seigneur et de deffuncte madame La Grand, de laquelle somme je me tiens contant, tesmoing mon sing manuel cy-mis, le xe de feuvrier mil cincq cent cinquante et huit, et en quicte ledict seigneur et tous aultres.

Malheureusement, du tombeau commun qui devait renfermer les deux époux et qui aurait permis de faire, avec les autres, d'utiles comparaisons, il ne subsiste plus que le gisant de Claude, placé actuellement contre le mur du fond du croisillon sud et qui se trouve dans un très mauvais étal de conservation. La statue de Jacqueline fut détruite en 1793.

 

 

 

L'art de terre chez les Poitevins ; suivi d'une Etude sur l'ancienneté de la fabrication du verre en Poitou / par Benjamin Fillon

 

 

 

 

 

 


 

Oiron, Tombeau de Guillaume Gouffier de Bonnivet mort à Pavie en 1525 sous le Règne de François Ier - 

Guillaume Gouffier de Bonnivet, le dernier des enfants de Guillaume Gouffier et de Philippe de Montmorency, plus connu sous le nom d'amiral de Bonnivet, destiné à être seigneur de Bonnivet, de Crèvecœur, de Thoix, etc., chevalier de Saint-Michel, grand amiral de France, gouverneur du Dauphiné et de la Guyenne, né en 1488, fut élevé avec François Ier, qui avait pour gouverneur Arthus Gouffier, frère aîné de Guillaume.

 

(1) Claude II de Chastillon  seig. d'Argenton, la Grève, Moncontour, Chantemerle, etc. (Dictionnaire Filleau)

(2)   Journal d'un bourgeois de Paris, p. 456. Jean Bouchet, le panégyriste en titre des La Tremouille, fait cependant l'éloge de Jacqueline dans l'épitaphe de Marie Herbert, sa demoiselle de compagnie. (N° 48 des Épitaphes.)

On peut lire dans le Chartier de Thouars (documents historique et généalogique sur la famille de la Trémoille), page 229, une lettre de Jacqueline relative à ce fait.

Lettre de Mme de Boisy, concernant la captivité à laquelle le Roi l'a condamnée [pour avoir donné du poison à son mari] ; vers 1539.

A monseigneur monseigneur de La Trémoille.

Monseigneur, jusques à présent j'é toutjours dyfféré de vous employer pour me fayre ayde à mes tant grandes peines et affayres, coume le princypal de mes parans, par ainsy que je crégnoys vous en donner peine; més moy amdurant tant grande et de si grant longeur, sans méryte, suys contrainte vous en faire requêtes très humble vouloyr soutertyr mon bon droyt.

 Que cy c'estoyt aultre, ne vouldroys qu'y vynt à vostre connaissance, et m'estimeroys la plus maleureuse personne du monde avoyr voullu coumetre ung si méchant acte, dont la veryté m'est manyffestée par monsr de Boisy, quy toutjours en a faict son possyble, voulant guarder mon honneur et bien.

Més aultres personnes m'estant contrayres, le fessant trouvé mauvays au Roy, ont enpêché la puyssance de monsT de Boysy, [sy"] qu'yl a retenu la captyvité de ma personne où bon luy sanblera, m'oustant laprésance de mondyt sieur de Boysy; quy ne me sarayt venyr plus doumayable ny préyudyciable fortune.

Monseigneur, en plus grant nessécyté ny besoyn ne vous puys suplyer m'estre en ayde, quar vostre présance feroyt beaucoup, estant à la court.

Sy vous playsoyt tant fayre pour moy que d'y aller, pour dyvertyr la fureur du Roy et entretenyr la bonne voulunté de monst de Boysy, et fayre entandre que de mes prouche ne suys déprouveue, vous rn'oblygérés plus à vous que ne fus jamés [a] personne; car je ne puys acquéryr déshonneur quy ne vous touche, m'estant sy prouche.

Dont rayson m'ynduyt m'adreser à vous seul, et non à aultre, pour me cecourir en tel besoyn, m'en recoumendant très humblement à vostre bonne grâce; et, sy vous plaist, aies pytié de la plus dessoléepersonne quy onques fust ny cera :

C'est vostre très humble obéissante cousine,

J. DE LA TRÉMOILLE.

Original olographe, dont les lettres et mots détruits sont imprimés en romain.

(3) Ces inventaires mériteraient d'être recherchés par ceux qui s'occupent de l'histoire de l'art français ; car ils fourniraient un très grand nombre de détails intéressants. Celui de l'hôtel de Boisy, situé rue Saint-Antoine, fut fait, le 13 janvier 1572, par Jean et Claude Trouvé, notaires au Châtelet; celui des appartements de la capitainerie du château d'Amboise, le 3 juin de la même année, par François Froment, bailli dudit lieu.

(4) Ce personnage figura plus tard dans la Ligue avec Scipion Sardini, favori de Henri III.

(5) Copie du procès-verbal de la vente existe aux archives de la préfecture d'Angers. Elle m'a été signalée et communiquée avec beaucoup de bienveillance par M. Port.

(6) Louise de Savoie.

(7) Dans la quittance placée au dos du mémoire, en date du vendredi 28 février 1567, il se qualifie maître peintre à Paris.

(8) Parmi les crayons du cabinet des estampes et de celui de M. Raifé, figurent les portraits du seigneur et de la dame de Bressnire. Il sera question du premier à l'article des faïences d'Oiron.

(9) Il ne peut s'agir ici du volume d'où sont extraites les deux miniatures que je possède ; car elles sont de mains différentes, et l'une des deux est signée d'un P.

(10) Les renseignements sur ces divers artistes sont extraits de documents originaux provenant de Maulevrier, ancien domaine des Gouffier.

Michel Vascosan imprima en 1558, à la requête de Claude Gouffier, des Heures à l'usage de Rome. La Bibl. nat. en possède un exemplaire en vélin, avec initiales peintes et quatre miniatures. (Van Praet, Livres sur vélin, t. 1, p. 133-34.)

(11) Revue des Sociétés savantes, Ve série, t. VII, p. - 555 à 579.

(12) Le Père Anselme paraît l'avoir connu, car il dit que Claude Gouffier fit son testament le 3 juin 1570 (Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France. 30 édit., Paris, 1730, t. V. p. 610).

 

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