Vers 916-930 Duel entre Guillaume Ier Taillefer, comte d’Angoulême et Stonius le Chef des Normands, une Figure Légendaire des Invasions Vikings.
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Guillaume I er, 3 e Comte d’Angoulême.
Guillaume I er succéda au comte précédent, son père.
Bernard , fils de Guillaume comte de Périgord, avait aussi succédé à son père.
Ces deux cousins germains étaient d’une si parfaite union qu’ils possédèrent leurs biens comme s’ils eussent été communs entre eux.
C’est par cette concorde et par leur bravoure qu’ils vinrent à bout de leurs ennemis.
Guillaume était courageux, il portait un sabre d’un acier très-tranchant.
Stonius, chef des Normands, s’étant armé de sa cuirasse, de son casque et des autres armures de fer de ce temps-là, se présenta devant lui pour le combattre. Guillaume était si fort et si adroit, qu'il lui fendit le corps par moitié, d’un seul coup de son épée, ce qui lui fit donner le nom de Taillefer qui a passé par honneur à ses descendants.
L’on conjecture que ce fait arriva dans la bataille que Raoul donna dans le Limousin, contre les Normands, dans un lieu nommé Dextritios, dont nos historiens n’ont pu reconnaître l’assiette.
Les Normands y furent entièrement défaits et n’osèrent plus revenir en Aquitaine.
Dom Romuald a fixé l’époque de ces victoires à l’an 896.
Si la supputation était juste, elle aurait été donnée dû temps du père de notre comte Guillaume, suivant que Corlieu l’a écrit, au lieu qu’elle fut donnée, selon la plus commune opinion, l’an 950. Guillaume Taillefer ne fut pas moins pieux que vaillant.
Il rétablit la règle dans l’abbaye de Saint-Cybard. Il y mit un abbé qui fit bâtir à l’entrée de l’église une magnifique chapelle, où il plaça plusieurs reliques que le comte avait apportées de Jérusalem. Il fit de grands biens à cette abbaye, en fonds de terres ou en bénéfices qu’il lui donna.
Il fut comte pendant vingt-sept ans, si l’on compte le temps du décès de son père de l’an 929 ; tandis que si on le met dans l’an 916 il se trouve treize années de plus.
Décédé le 6 juin 962 (dimanche), à l'âge d'environ 59 ans
Il fut enterré auprès de l’église de Saint-Cybard. On observait encore alors, comme on l’avait fait depuis le commencement du christianisme, la coutume d’enterrer les fidèles, de quelque condition qu’ils fussent, hors des églises, par un principe d’humilité.
Les raids vikings en Charente et en Poitou s'inscrivent dans la grande vague d'invasions scandinaves qui frappèrent l'Europe occidentale entre 800 et 950.
Chronologie des Raids à Angoulême :
844 - Première Incursion
Les Vikings remontent la Charente depuis son estuaire, pillant Saintes (Mediolanum Santonum).
Bien que l'attaque principale vise Saintes, des bandes secondaires atteignent probablement Angoulême, encore mal fortifiée.
Conséquence : Début de la prise de conscience du danger fluvial.
848 - Sac de Angoulême (Iculisma)
Sous le commandement de Hasting (ou Hasten), un chef viking notoire, les Normands pillent Angoulême.
L'abbaye Saint-Cybard, riche en reliques et dons, est saccagée.
La ville, alors sans murailles robustes, subit des pertes importantes..
Source : Annales de Saint-Bertin mentionnent un raid en Aquitaine cette année.
Réaction : Charles le Chauve nomme Vulgrin Ier comte pour organiser la défense.
863 - Bataille de Tonnay-Charente
Les Vikings, menés par un chef nommé Maur, affrontent le comte Turpion près de Tonnay-Charente (aval de la Charente).
Bien que la bataille se déroule en aval, des détachements atteignent probablement Angoulême, renforçant les destructions.
Conséquence : Incendie de l'abbaye Saint-Cybard, marquant un tournant. Guillaume Ier, alors jeune noble, commence à s'illustrer.
887 - Raid sur la Vienne et Limoges
Une flotte remonte la Vienne (affluent de la Loire) jusqu'à Limoges, brûlant villages et monastères.
Angoulême, proche, subit des incursions secondaires, aggravant l'insécurité.
Réaction : Les comtes locaux, dont les ancêtres de Guillaume Ier, commencent à fortifier les châteaux (ex. : Jarnac).
916-930 - Duel de Guillaume Ier contre Stonius
Apogée des raids locaux. Stonius (ou Storis), chef viking légendaire, mène des incursions répétées en Angoumois.
Source : Chronique de Saint-Maixent (XIIe siècle) relate cet exploit, bien que daté approximativement.
Conséquence : Les Vikings se replient, et Guillaume reconstruit Angoulême, renforçant son pouvoir comtal.
Après 930 - Déclin des Raids
La victoire de Raoul de Bourgogne contre les Normands (bataille ad Destritios) et la christianisation de Rollon (911, réduisent les incursions.
Angoulême bénéficie de cette stabilisation sous Arnaud Manzer et Alduin.
Impact sur Angoulême
Dégâts : Destruction de l'abbaye Saint-Cybard (863), pillage de richesses, dépopulation temporaire.
Fortifications : Reconstruction du château d'Angoulême par Alduin (après 952), avec des murailles renforcées.
Héritage : La dynastie Taillefer tire sa légitimité de cette résistance, avec des tombes comtales à Saint-Cybard symbolisant leur rôle protecteur.
C'est dans ce climat de terreur que Stonius émerge comme un leader local d'une flotte viking, probablement danoise ou norvégienne, opérant en petits groupes autonomes plutôt que sous un commandement unifié comme Rollon (fondateur de la Normandie en 911).
Stonius (ou Storis, selon les variantes orthographiques des chroniques médiévales) est une figure historique semi-légendaire associée aux raids vikings (appelés "Normands" dans les sources franques du IXe-Xe siècle) en Aquitaine et en Francie occidentale.
Il est principalement connu comme le chef d'une bande de pillards scandinaves qui ravagea la vallée de la Charente et l'Angoumois vers 916-930.
Son nom apparaît surtout dans des récits locaux qui soulignent son rôle dans les conflits avec les comtes d'Angoulême, culminant dans sa mort spectaculaire lors d'un combat singulier.
Bien que son existence soit attestée par des traditions orales et des chroniques postérieures, les détails sont teints de légende, et il n'est pas mentionné dans les annales royales carolingiennes principales (comme celles d'Aimoin de Fleury).
Stonius incarne l'archétype du chef viking impitoyable, opposé à la résistance franque naissante.
Vers 916-930, Le Combat Légendaire et la Mort de Stonius
La renommée de Stonius repose sur un épisode mythifié : sa défaite face à Guillaume Ier Taillefer (vers 890-945), comte d'Angoulême et premier de la lignée héréditaire des Taillefer.
Selon les chroniques locales :
Vers 916-930, lors d'une bataille décisive (souvent située près de Limoges ou en Angoumois, dans le cadre de la victoire du roi Raoul sur les Vikings), Guillaume Ier, armé d'une rapière (ou épée) d'acier exceptionnellement tranchant, engagea Stonius en duel.
Guillaume fendit d'un seul coup de taille le casque, la cuirasse et le corps de Stonius jusqu'à la poitrine, le tuant sur le coup.
Cet exploit valut à Guillaume le surnom de Taillefer ("tranche-fer"), marquant l'origine du nom de famille des comtes d'Angoulême.
Les récits insistent sur la bravoure du comte, qui protégea ainsi ses terres et contribua à l'apaisement des incursions vikings dans la région après 930.
Ce duel symbolise la transition de la résistance défensive (sous Charles le Chauve, qui nomma Vulgrin Ier comte pour repousser les Normands en 866) vers une reconquête active.
Les Vikings, intimidés, se replièrent vers la Normandie naissante ou vers d'autres cibles.
Femme de Guillaume Ier Taillefer
L'identité de l'épouse de Guillaume Ier n'est pas clairement établie dans les sources primaires, ce qui est fréquent pour cette période où les femmes de la noblesse locale sont souvent mal documentées.
Cependant, les historiens s'accordent sur une hypothèse probable :
- Nom : Probablement Aldéarde ou une variante (parfois appelée Aldearde de Thouars ou une noble aquitaine sans nom précis).
- Origine : Elle pourrait être issue d'une famille noble du Poitou ou de l'Angoumois, peut-être liée aux vicomtes de Thouars ou aux comtes de Poitiers, alliés naturels des comtes d'Angoulême.
Cette alliance renforcerait la position de Guillaume face aux menaces vikings et aux luttes féodales.
- Preuve : Une charte de l'abbaye Saint-Cybard (vers 930) mentionne une donation conjointe d'un couple comtal, mais le nom de l'épouse reste vague. L'absence de nom exact reflète l'usage médiéval de centrer les récits sur les hommes.
Descendance de Guillaume Ier Taillefer
Guillaume Ier eut plusieurs enfants, dont certains sont documentés comme ayant poursuivi la lignée des comtes d'Angoulême.
Voici les descendants principaux :
- Arnaud Manzer (ou Arnaut)
- Dates : Né vers 910-915, mort vers 952.
- Rôle : Successeur immédiat de Guillaume Ier comme comte d'Angoulême (945-952). Son surnom "Manzer" (bâtard en vieux français) suggère qu'il pourrait être un fils illégitime reconnu, bien que certaines sources le considèrent comme légitime.
Il continua la reconstruction des défenses d'Angoulême après les raids vikings.
Descendance : Guillaume II Taillefer (né vers 940, mort vers 975), qui lui succéda comme comte d'Angoulême.
- Alduin (ou Audebert)
- Dates : Né vers 920, mort après 962.
- Rôle : Frère ou demi-frère d'Arnaud, il fut comte d'Angoulême après 952 (jusqu'à sa mort). Il renforça les alliances avec les comtes de Poitiers et reconstruisit le château d'Angoulême. Il est parfois confondu avec un comte homonyme antérieur (Alduin, vicomte vers 866-890), mais ici il s'agit d'un fils de Guillaume Ier.
Descendance : Guillaume III Taillefer (né vers 970, mort vers 1028), qui succéda à Alduin et consolida la dynastie.
- Possibles autres enfants
Les chroniques mentionnent vaguement d'autres fils ou filles, mais sans noms précis. Une fille aurait pu être mariée à un seigneur local (ex. : famille de Chabanais ou de La Rochefoucauld), mais cela reste hypothétique.
Les archives de Saint-Cybard suggèrent une fratrie nombreuse, typique des familles comtales pour assurer des alliances.
Selon les sources historiques, notamment son testament rédigé en 945 et les chroniques locales comme la Chronique de Saint-Maixent, il prit une décision inhabituelle pour un comte de cette époque : il se fit moine tout en conservant son titre comtal, avant de se retirer dans une abbaye.
À cette date, Guillaume II était probablement âgé (né vers 940), et les menaces vikings s'étaient atténuées grâce aux efforts de son grand-père, Guillaume Ier Taillefer, et de son père.
Cette démarche reflète un mélange de piété personnelle et de stratégie politique pour assurer la transition de son pouvoir.
Contexte et Importance
Transmission héréditaire : Guillaume Ier marque le passage d'une charge comtale nommée par les Carolingiens (ex. : Vulgrin Ier, 866-886) à une dynastie héréditaire.
Ses fils, Arnaud et Alduin, assurèrent la continuité malgré les rivalités internes.
Lieu d'inhumation : Guillaume Ier fut probablement inhumé à l'abbaye Saint-Cybard, bien que son tombeau ait été détruit lors des profanations de 1568.
Sources et Authenticité
Principales références : Les récits proviennent de chroniques régionales comme la Chronique de Saint-Maixent (XIIe siècle) et des histoires locales de l'Angoumois (ex. : travaux de Paul Marchegay au XIXe).
Variantes : Le nom oscille entre "Stonius", "Storis" ou "Storis le Normand", et la date exacte varie (916, 929 ou 930).
Aucune saga nordique ne le mentionne, ce qui renforce le caractère légendaire.
Héritage : L'histoire inspira l'étymologie du nom Taillefer et est commémorée dans l'historiographie charentaise.
Le château de Jarnac ou les fortifications d'Angoulême (rebâties par Alduin, fils de Vulgrin) rappellent ces luttes.
Stonius reste un antagoniste emblématique des annales aquitaines, illustrant la férocité des Vikings et la résilience des seigneurs francs.
Haut Moyen-Age 476 / 987<==....