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PHystorique- Les Portes du Temps
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24 octobre 2025

Reconstitution de l’histoire du Château à Motte de Montmoreau (Charente) Castrum Montis Maurelli

Le château de Montmoreau, situé sur la commune de Montmoreau-Saint-Cybard en Charente (Nouvelle-Aquitaine), est un édifice emblématique de l'architecture féodale et Renaissance, dominant la vallée de la Tude.

Perché sur une motte castrale ancienne, il témoigne de plus de mille ans d'histoire, marquée par des seigneurs successifs, des guerres et des restaurations.

 

 

 

La rivière Tude, affluent de la Charente (Nouvelle-Aquitaine), n'est pas directement nommée dans les chroniques médiévales comme cible principale des raids vikings (ou "Normands").

 

Cependant, elle s'inscrit dans le contexte plus large des incursions scandinaves qui ravagèrent la vallée de la Charente et le sud-ouest de la France entre le IXe et le Xe siècle.

 

Les Vikings, profitant des fleuves navigables pour remonter en profondeur les terres, visaient les abbayes, villages et châteaux riches en butin (sel, blé, reliques).

 

La Tude, affluent de droite rejoignant la Charente près de Ribérac, facilitait l'accès à des zones rurales comme Montmoreau-Saint-Cybard ou Aubeterre-sur-Dronne, potentiellement touchées par des raids secondaires.

 

 

 

La motte castrale : Le site est attesté comme un camp fortifié dès le XIe siècle, évoluant d'une motte naturelle (la colline elle-même) en château féodal.

 

 Les mottes castrales typiques du haut Moyen Âge incluent systématiquement des douves circulaires creusées autour de la base de la butte pour renforcer la défense, avec les déblais servant à élever la motte.

Ici, le château occupait la plate-forme sommitale et était protégé par une double enceinte fortifiée, où les douves faisaient partie intégrante du système défensif initial.

 

 

Éléments défensifs : Des vestiges subsistent de l'enceinte intérieure du XIe siècle, incluant une porte monumentale, des murs et deux tours rondes féodales.

 

Un pont-levis est mentionné pour l'accès à la chapelle porche Notre-Dame (dans la première enceinte), ce qui implique la présence de douves ou fossés à franchir.

 

Du château ne subsiste qu'un corps de logis du 15e siècle, flanqué de deux tours dont la base est plus ancienne.

 

Les fossés du côté du plateau ont été comblés.

 

Des crochets flamboyants se dressent sur les rampants des pignons du grand corps de logis, que complètent d'un côté un pavillon, de l'autre une tourelle polygonale contenant une vis d'escalier.

 

L'accès se fait par une porte garnie d'accolades, contre-courbes et pinacles. Le tympan est chargé d'un bas-relief héraldique.

 

 Le château fut détruit pendant la guerre de Cent Ans et reconstruit au XVe siècle en manoir plus résidentiel, mais les fondations et le relief confirment l'héritage de la motte avec ses douves primitives.

Évolution : Bien que les douves ne soient plus visibles aujourd'hui (remplacées ou comblées par les enceintes en pierre et les aménagements ultérieurs), elles étaient un élément standard de ce type de fortification, comme pour de nombreux châteaux à motte en France (ex. : Château de la Motte, où des descriptions historiques évoquent explicitement "des fossés et des douves autour des cours").

 

 

Les premières mentions du château remontent à 1059 et 1095, sous forme d'une forteresse primitive.

 

En 1075, Montmoreau est déjà un site fortifié, probablement sous forme d'une motte castrale, un type de fortification en terre typique du haut Moyen Âge (Xe-XIe siècles).

 

Cette motte, située sur le sommet du village, servait à surveiller la vallée de la Tude et à protéger contre les incursions, y compris celles des Vikings résiduelles dans la région.

 

 

 

 

Liste des Seigneurs de Montmoreau (Charente)

 

La seigneurie de Montmoreau est attestée dès le XIe siècle.

 

 Elle passa par plusieurs familles nobles locales, souvent vassales des comtes d'Angoulême, avant de connaître une succession plus fragmentée au Moyen Âge tardif et à l'époque moderne.

 

La liste ci-dessous est reconstruite à partir des sources historiques disponibles (chroniques, cartulaires et études généalogiques comme celles de François Vigier de La Pile ou les archives départementales de la Charente).

 

Elle n'est pas exhaustive en raison des lacunes des archives, mais elle couvre les lignées principales du XIe au XVIIIe siècle.

 

Les dates sont approximatives et les filiations parfois débattues.

 

La famille fondatrice, les Alo, est une lignée mineure de l'aristocratie franque, liée aux vicomtes de Limoges.

 

 

Documentation :

 

La date exacte de 1075 est citée dans des études historiques comme celles de François Vigier de La Pile ou dans des notices patrimoniales (ex. : Inventaire général du patrimoine culturel de la Charente).

 

Elle provient probablement d'une charte mentionnant Alo comme seigneur, confirmant l'existence d'une structure défensive à cette époque.

 

 

Détails Historiques

 

Alo (Alon) : Ce seigneur est considéré comme le premier maître documenté de Montmoreau.

 

Sa présence est attestée par des actes de donation ou de reconnaissance de vassalité envers les comtes d'Angoulême ou les évêques locaux, bien que les originaux soient perdus et connus par des copies postérieures.

 

 

 

Évolution : Après 1075, le site évolue avec la construction d'une chapelle romane (XIIe siècle) et des remaniements féodaux, culminant avec le château actuel (XVe siècle), construit entre les tours primitives.

 

 

 

 

Voici une synthèse basée sur les sources historiques.

 

 

 

Pouvoir des comtes : Avec 400 vassaux et de puissants châteaux, les comtes d’Angoulême rivalisaient avec les grands seigneurs, mais leur liberté fut menacée par les rois d’Angleterre (ex. : Richard Cœur de Lion) et les seigneurs locaux (La Rochefoucauld, Cognac).

 

 

Dans toute la province, environ quatre cents vassaux ou soldats servaient les comtes.

 

Ainsi, grâce à la fertilité des terres, à leur emplacement stratégique, à l’abondance des revenus, ainsi qu’à l’importance des châteaux et des soldats, les comtes d’Angoulême semblaient pouvoir être comptés parmi les principaux nobles de l’Ouest de la Gaule.

 

Pendant longtemps, et sur trois siècles, les comtes avaient préservé une grande liberté, bien que de puissants ennemis leur aient infligé de grands dangers.

 

Certains de ces ennemis, dans la province d’Angoulême même, faisaient souvent la guerre aux comtes, notamment les seigneurs de Cognac, de Jarnac et de La Rochefoucauld, qui jalousaient l’autorité du prince.

 

D’autres, en Saintonge, attaquaient les comtes.

 

 

Quelle fut la manière d’agir des comtes d’Angoulême envers les rois d’Angleterre et de France au XIIe siècle.

 

 

Dans la région d’Aquitaine, se trouvaient Montmoreau et La Rochefoucauld.

 

 Mais la plus grande partie de ces villes avait été construite pour garder le passage du fleuve Charente.

 

 

 

 

Tout d’abord, après la ville d’Angoulême, apparaissait le Chastel-Nouveau (Châteauneuf-sur-Charente), autrefois appelé Bardevilla, reconstruit à la fin du XIe siècle.

 

Ensuite, se dressaient le château de Bourg-Charente, construit sur un rocher escarpé et entouré d’un fleuve ;

 

La ville de Cognac, fortifiée de murs et par la Charente ; Jarnac, située dans une plaine entourée par le fleuve; et surtout Merpins, que les anciens historiens rapportent avoir été fondée par Charlemagne.

 

Ces châteaux, ainsi que Angoulême et La Rochefoucauld, étaient considérés comme les places fortes les plus importantes du comté.

 

 

Contre les comtes de Poitiers notamment, avaient été construits le château de Montignac, fondé par Guillaume et Vulgrin (1120-1140), avec les ruines d’un autre château appelé Anzone, ainsi que Marcillac, Ruffec, Nanteuil et Verteuil, et de nombreux autres châteaux.

 

Il faut ajouter que les comtes d’Angoulême disposaient d’un nombre considérable de soldats et de vassaux, parmi lesquels les plus illustres et puissants étaient les seigneurs de La Rochefoucauld, de Chabanais, de Montbron, de Villebois, de La Roche-Candé, de Montmoreau, de Cognac, de Jarnac, de Châteauneuf, d’Alba-terre, de Ruffec, de La Roche-Eyraud.

 

Parmi les clercs, l’évêque d’Angoulême possédait de nombreux fiefs et châteaux; ensuite, les abbés de Saint-Éparche, de Saint-Amant, de La Couronne et de Bassac étaient réputés pour leurs richesses.

 

 

 

 

 

 

 

Période (1152-1200) : Cette section couvre le XIIe siècle, marqué par la domination des Plantagenêts (rois d’Angleterre) sur l’Aquitaine après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt (1152).

 

Les comtes d’Angoulême, comme Guillaume VI Taillefer (1133-1179) et Vulgrin II (?-1181), naviguaient entre allégeances à l’Angleterre et résistances locales. (1)

 

 

 

 

 

Abbaye de La Couronne : Renaud de Montbron qui fut témoin d'une donation faite à cette abbaye par Hélie Rigauld, seigneur de Montmoreau en 1185.

 

La date de 1185 coïncide avec une période de relative stabilité sous Henri II, avant les troubles de la fin du règne Plantagenêt et la montée des conflits avec Philippe Auguste.

 

Les donations à cette époque étaient aussi un moyen de s’assurer le soutien spirituel face aux incertitudes politiques.

 

 

 

Hélie Rigauld, seigneur de Montmoreau : Héritier d’une lignée féodale remontant au moins au XIe siècle, Hélie était un seigneur influent de Montmoreau-Saint-Cybard.

 

En 1185, sous le règne d’Henri II Plantagenêt (roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine), les seigneurs de la région, vassaux des Plantagenêts, faisaient souvent des dons aux abbayes pour des raisons spirituelles (salut de l’âme) ou politiques (renforcer leur statut).

 

 

Renaud de Montbron : Membre d’une autre famille noble charentaise, les seigneurs de Montbron (près de La Rochefoucauld), Renaud était un témoin notable de cet acte. Sa présence indique une alliance ou une reconnaissance mutuelle entre les seigneuries de Montmoreau et de Montbron, renforçant la légitimité de la donation.

 

 

 

 

Après la Bataille de Taillebourg 22-24 juillet 1242, la région est sous domination du roi de France Saint Louis, il laisse son frère diriger l’Aquitaine en tant que comte de Poitiers.

Il y a 780 ans, Saint-Louis, roi de France livrait Bataille à Taillebourg et Saintes (juillet 1242)<==....

 

2 février 1253 Dans les Comptes d’Alphonse, comte de Poitou, on trouve :

 

Compte de messire Robert Boillie, sénéchal de Poitou, pour le terme de la Chandeleur de l’an du Seigneur 1253 sur les terres confisquées.

 

De la prévôté de Saint-Savin, pour le deuxième tiers de la première année, 43 livres, 6 sous et 9 deniers.

 

De la prévôté de Montmoreau et des terres confisquées autour de Montmoreau confirmées, pour le même tiers, 113 livres, 6 sous et 8 deniers. (2)

 

 

 

Robert Boillie : Sénéchal de Poitou, un officier royal nommé par le roi de France (Louis IX, Saint Louis, qui régnait de 1226 à 1270) pour administrer la province de Poitou, récemment reprise aux Plantagenêts après la Bataille de Saintes en 1242.

 

26 août 1282. Supplique présentée à Vivien, seigneur de Barbezieux, par Guillaume, dit Garlande, Hélie, seigneur de Chalais, neveu dudit Guillaume, Arnaud Bouchard, chevalier, seigneur de Tourriers, Pons, seigneur de Castillon, en Médoc, valet, Alon, seigneur de Montmoreau, valet, Arnaud de Magézir, chevalier, pour qu'il accepte de se réconcilier avec ledit Guillaume Garlande, qu'il avait pris en haine, le soupçonnant de l'assassinat de Pierre de Chillac, son parent.- Original parchemin, jadis scellé d'un grand nombre de sceaux sur cordelettes. Au chartrier du château de Chalais. (3)

 

En 1302, un litige judiciaire impliquant Isabelle de Faye marque une phase de contrôle royal.

 

 

Année 1302, mois de mars, bien que le sénéchal de Saintonge ait permis au comte d'Angoulême d'occuper le château et la châtellenie de Montmoreau, les juges du roi ordonnèrent que ces biens soient remis à une certaine Isabelle de Faye, dame de ces lieux. (4)

 

 

 

 

 

 

 

 

Moyen Âge Tardif et Guerre de Cent Ans (XIIIe-XVe Siècles)

 

Vente et destructions : En 1376, la seigneurie est vendue à Raymond de Mareuil.

Le château est gravement endommagé pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453), avec des ravages anglais dans la région (ex. : remaniements défensifs pour murer les ouvertures).

 

 

Reconstruction au XVe siècle : Reconstruit entre les deux tours féodales restantes (bases du XIIe siècle), le château prend la forme d'un manoir fortifié.

 

Le logis principal, flanqué d'une tour polygonale à escalier en vis, mélange styles gothique et Renaissance naissante.

 

Des crochets flamboyants ornent les pignons, et des fossés protègent le plateau. Au XVe siècle, Jean de Mareuil en est le baron.

 

 

 

Époque Moderne et Propriétaires Successifs (XVIe-XIXe Siècles)

 

 

XVIe siècle : La propriété passe aux Prévost de Sansac (dès 1575), puis aux Rochechouart (vers 1585).

 

Pendant 80 ans, elle appartient à Raymond de Mareuil et Madeleine de Montbron.

 

 

XVIIe-XVIIIe siècles : Les Rochechouart en sont les seigneurs jusqu'en 1709, quand Anne de Rochechouart épouse Isaac Perry, d'une famille irlandaise installée en France.

 

 

XIXe siècle : Les Perry conservent le château jusqu'au milieu du siècle, l'utilisant comme résidence seigneuriale. Peu de modifications majeures, reflétant une stabilité relative.

 

 

XXe-XXIe Siècles : Déclin et Renaissance

Déclin : Au XXe siècle, le château tombe en ruine, envahi par la végétation et partiellement abandonné.

 

 

 

Restauration contemporaine : En 1999, Anne Derasse acquiert le site pour le sauver.

 

Avec Jörg Bräuer (peintre et photographe), elle lance une restauration ambitieuse : remise en état de la grande salle (dallage, cheminée), reconstruction du mur sud (100 m), replantation d'une allée de tilleuls, et pavage en "cœur de demoiselles".

 

 Le château, témoin d'une "période charnière" entre Moyen Âge et Renaissance, retrouve son âme sans ajouts anachroniques.

 

Aujourd'hui : Propriété privée, il est ouvert pour des expositions et événements.

 

 

 

 

 

La Chapelle romane

La chapelle a peut-être été bâtie par les moines qui ont édifié l'église Saint-Denis.

 

 Elle comprend deux parties distinctes qui n'ont pas été construites ensemble : une nef de deux travées datant du milieu du 12e siècle ; un choeur à plan trêflé de la fin du 12e siècle.

 

 Ce choeur comprend une rotonde centrale couverte d'une coupole et trois absidioles égales, à angle droit, voûtées en cul de four.

 

La coupole était primitivement enduite et peinte de fresques dont il ne reste rien (martyre de saint Eutrope et diverses figures de saints).

 

 A l'extérieur, le chevet est orné d'arcatures amorties sur des pilastres à impostes. Ces arcs sont très hauts en comparaison avec l'intérieur, ce qui laisse supposer que le bâtiment a comporté un étage.

 

La chapelle du château de Montmoreau se compose de deux parties construites à deux époques fort éloignées.

 

C'est une de ces délicieuses petites miniatures qu'il est impossible de voir sans admirer ce que l'art roman avait de riche et de fécond. Ici nous nous occuperons de l'église-portique qui lui sert de vestibule.

 

C'est une petite nef dont le mur est pénétré, au sud et au nord, de deux larges arcades à jour.

 

Par sa disposition, cette nef était évidemment destinée à être continuellement ouverte, comme un portique où on pût s'abriter.

 

Celle-ci est d'un travail fort original.

PLAN DE LA CHAPELLE DU CHATEAU DE MONTMOREAU.

Échelle d'un demi-centimètre pour mètre.

 

Elle est partagée en deux travées d'inégale grandeur, celle A qui reçoit les deux arcades à jour est la plus longue; l'autre B est plus étroite, mais elle a plus de hauteur.

 

Par une inexplicable bizarrerie, l'arc doubleau C qui sépare ces deux travées n'est pas à angle droit, de telle sorte qu'il donne aux voûtes un diamètre inégal à chacune de leurs extrémités.

 

 Enfin, ce qui complète l'originalité de cette construction, c'est que les deux voûtes sont transversales et ont leur direction du sud au nord.

 

Les dimensions, on le voit, en sont très-petites : ce n'en est pas moins un des plus intéressants débris de l'architecture romane primaire.

 

Classé monument historique depuis 1952 (chapelle et façades/toitures), il est aujourd'hui un site en pleine renaissance, ouvert au public lors des Journées du Patrimoine.

 

 

Architecture et Patrimoine

En 2019, les Journées du Patrimoine y ont présenté des œuvres de Jörg Bräuer et des archives départementales, marquant sa vocation culturelle.

 

Éléments clés : Corps de logis XVe flanqué de deux tours rondes (bases XIIe), enceinte fortifiée, porche roman (nord-sud comme entrée, est-ouest comme liturgique).

Façade est impressionnante avec toits pentus et cheminées.

 

Visite : Adresse : 40 Rue du Château, 16190 Montmoreau-Saint-Cybard. Idéal pour admirer la vue sur la Tude.

 

 

 

 

Statistique monumentale de la Charente / par J.-H. Michon

 

 

 

 

 

 

 

 

(1). « Caput II. Qu fuerat comitum Engolismensium erga Angli et Franci reges agendi ratio per duodecimum seculum. Comitum Engolismensium libertati minantur reges Angli. (1152-1200.)

 

In Aquitaniae autem via, sita erant Monsmaurelli et Rupesboviscurtis. Sed major pars horum oppidorum ad transitum fluminis Carentoni custodiendum aedificata fuerat.

Primum quidem apparebat, post oppidum Engolismense, Castrumnovum, olim Bardevilla nominatum, reaedificatum in fine undecimi seculi.

Deinde, eminebant castrum Burgum Carentonense, praerupto saxo aedificatum et flumine cinctum; et Compnacense oppidum moenibus et Carentono munitum ; Jarnacum, in planitie quae a flumine circumluitur; et praecipue Merpinum, quod, ut veteres historici narrant, Carolus Magnus condiderat.

Hoc castrum, necnon et Compnacum, Engolisma atque Rupes Fulcaudi, validissima comitatus oppida habebantur.

Adversus Pictavenses comites praesertim, aedificata fuerant castrum Montiniacum, a Guillelmo et Vulgrino conditum, cum ruderibus alii castelli Anzone nominati. Marcilliacum et Roffiacum, Nantolium et Vertolium, aliaque multa castella.

Accedit illud, quod numerum non exiguum militum et clientium habebant comites Engolismenses, quorum clarissimi et potentissimi erant domini Rupis Fulcaudi, Cabanesii, Montisberulphi, Villaboeni, Rupis Canderici, Montismaurelli, Compnaci, Jarnaci, Castri- novi, Albaeterrae, Rofflaci, Rupis Eyraudi.

Inter clericos, episcopus Engolismensis multa feoda et castra possidebat; deindeque abbates Sancti Eparchii, Sancti Amantii, Coronae, Bassaci, divitiis conspicui erant.

In omni provincia, quadringenti fere clientes aut milites comitibus inserviebant.

Ita, propter ubertatem et situm, atque satis redituum largum numerum, necnon et castrorum et militum momentum, comites Engolismenses, inter praecipuos optimates Galliae Occidentalis numerari posse videbantur.

Diu. atque per tria secula, comites libertatem maximam servaverant, quamvis ab inimicis praestantissimis magna pericula eis intenderentur.

Quorum inimicorum alii, in ipsa provincia Engolimensi, saepissime comitibus bella movebant, praecipueque domini Compnaci, Jarnaci et Rupis Fulcaudi, qui potestati principis invidebant. Alii autem in Santonia, comites aggrediebantur, »

Merpins, commune du canton de Cognac.

Montignac, canton de Saint-Amant-de-Boixe.

Marvaud, Notice sur les seigneurs de Montbron.

 

 

 

 

 

 

(2). Compotus domini Roberti Boillie senescalli Pictavensis, de termine Candelose anno Domini M°CC°. quinquagesimo tercio.

 

Terre forefacte. De prepositura Sancti Savini, pro secundo tercio primi anni, XLIII. libr. VI sol. VIIII. den.

De prepositura Montis-Maurilii et de terris forefactis circa Montem-Maurilium affirmatis, pro eodem tercio, CXIII. libr. VI. sol. VIII. den.

 

(3). Vivien I.

Vivien eut des démêlés avec nombre de ses voisins l'archevêque de Bordeaux Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX le chapelain de Brossac Guillaume, dit Garlande, oncle du seigneur de Chalais le comte de la Marche et d'Angoulême.

Pierre de Ronceval, archevêque de Bordeaux, poursuivit conjointement Vivien et Olivier de Chalais.

Nous ne savons avec certitude pour quel motif, mais nous pouvons croire qu'il s'agissait de l'hommage que lui devaient ces deux seigneurs, « princes » relevant de son siège archiépiscopal.

Pierre monta, en effet, sur celui-ci, en 1261, et ses poursuites sont antérieures au 4 juin 1263.

Ce jour il reconnut que, si Alphonse de Poitiers l'avait autorisé à utiliser son château de Saint-Jean d'Angély pour ester en justice contre ses vassaux, il ne s'ensuivait pas que les archevêques de Bordeaux eussent aucun, droit de juridiction sur ce château.

Les sujets de dissentiment entre Vivien et Alphonse de Poitiers nous sont complètement inconnus.

Soumis à une première enquête par Alphonse, Vivien, en janvier 1269, le supplia de la recommencer. Il n'avait pu, disait-il, faire comparaître ses témoins qui se trouvaient absents.

Alphonse prescrivit au sénéchal de Saintonge d'appeler devant lui le châtelain de Parcoul et qui lui semblerait bon pour défendre son droit de suzerain, d'écouter les raisons de Vivien et les défenses qui y seraient opposées en son nom, et de faire ce qu'ordonneraient le droit et la coutume du lieu (janvier 1269 ?).

Peu de temps après Alphonse dut s'occuper encore du seigneur de Barbezieux- Vivien s'était porté garant pour Renaud de Pons et son épouse envers le vicomte de Turenne il s'agissait d'une somme considérable, montant à 1.500 livres tournois.

 Alphonse ordonna au sénéchal de Saintonge, le 1er mai 1269, d'en demander le paiement à Vivien et, s'il refusait, de faire prompte justice.

Un jour Guillerme de la Garde, clerc, se présenta avec deux sergents dans un hameau de ta paroisse de Brossac.

Il déclara qu'il venait tenir assises au nom du seigneur de Barbezieux et, s'adressant à Aimery Ben, chapelain de Brossac, qui était présent, il l'appela devant la cour de l'archevêque de Bordeaux et lui interdit de rien soustraire, en innovant, à la juridiction du seigneur de Barbezieux.

Le chapelain répondit à Guillerme, sous forme de monition, qu'il ne pouvait tenir assises au nom du seigneur de Barbezieux dans la paroisse de Brossac, et qu'il portait atteinte, en ce (faisant, à l'autorité du vénérable chapitre, et aux droits de l'évêque de Saintes.

Guillerme demanda copie de la monition, déclarant que le seigneur de Barbezieux était prêt à comparaître devant le chapitre de Saintes. Le chapelain ne fit aucune assignation.

Quelque temps plus tard Guillerme l'appela devant l'archevêque de Bordeaux. Vivien approuva les faits et gestes de son clerc et lui conféra tous pouvoirs pour poursuivre l'appe.

Nous croyons que Vivien, en agissant ainsi, s'efforçait d'empiéter sur des droits ne lui appartenant pas.

Aucun document, en effet, ne permet de croire que les seigneurs de Barbezieux aient jamais exercé la justice dans la paroisse de Brossac.

 Bien plus sérieux était le motif qui mit aux prises Vivien avec Guillaume, dit Garlande. Pierre de Chillac, parent de Vivien, mourut assassiné.

A tort ou à raison Vivien accusait Guillaume Garlande de ce crime et le poursuivait de sa haine. Guillaume désirait de tout cœur entrer en grâce auprès de lui.

II fit intervenir son neveu, Hélie, seigneur de Chalais, Arnaud Bouchard, chevalier, seigneur de Tourriers, Pons, seigneur de Castillon en Médoc, valet, Alon, seigneur de Montmoreau, valet, Arnaud de Magezir, qui se portèrent garant pour lui, le 25 août 1289.

Il invoqua, en outre, l'appui éventuel de Geoffroy Rudel, seigneur de Blaye, et de Pierre Amanieu, captal de Buch, et promit de faire sceller la charte de leurs accords, à ses frais, par le sceau du roi de France à Saint-Jean d'Angély, le sceau du roi d'Angleterre à la cour de Bordeaux, le sceau du sénéchal de Saintonge pour le roi de France, ceux des évêques de Saintes, d'Angoulême, du chapitre de Bordeaux, de son neveu, le sien propre.

La réconciliation eut-elle lieu ? On peut le croire.

Guillaume Garlande n'aurait pu obtenir l'appui de tous ces personnages s'ils n'avaient cru venir à bout des résistances de Vivien. Ils nous représentent bien, croyons-nous, une partie du milieu où fréquentaient, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, les seigneurs de Barbezieux, où ils se créaient des amitiés et des alliances.

 

 Au point de vue politique, ce milieu devenait instable, soumis à la France, mais vivant en rapport constant avec les membres du parti anglais, prêt à se porter du côté où le pousserait son intérêt.

Après les seigneurs nous allons entendre leurs avocats grâce à un procès-verbal d'audience des assises de Parcoul, du 23 novembre 1295.

Vivien et Hugues XIII de Lusignan, comte de la Marche, se disputaient la propriété de la partie du pont sur le Né appelé le pont à Brac, qui se trouvait du côté de Barbezieux.

 

Le pont à Brac : Situé sur la rivière Né (un affluent de la Charente, affluent de la Tude), ce pont se trouve au hameau de Pont-à-Brac, sur la commune actuelle de Nonaville (Charente, près de Barbezieux-Saint-Hilaire).

 Il s'agit d'un point de passage ancien sur une voie routière importante reliant l'Angoumois au Poitou et à l'Aquitaine.

 Dès le XVIIIe siècle, il est mentionné comme un carrefour sur la route royale des postes (ancêtre de la N10), reliant Paris à l'Espagne via Ruffec, Mansle et Angoulême.

Au Moyen Âge, de tels ponts étaient souvent partagés ou contestés entre seigneuries voisines pour les droits de maintenance et de taxation.

Une enquête avait été ouverte par le sénéchal de Saintonge elle avait donné lieu à des « erremens ».

Le 13 octobre 1295 les deux parties furent citées à comparaître, à la requête de Vivien, aux prochaines assises de Parcoul, pour procéder, conformément aux « erremens ». sur le « nouveau dessaisissement ? » du lieu en litige.

Ces assises curent lieu le mercredi avant la fête de SainteCatherine, 23 novembre 1295, tenues par Pierre Pâcaud, clerc du roi de France, et remplaçant au tribunal Pierre de Valence, sénéchal de Saintonge Pierre Povareau, chevalier, procureur du comte, et Raymond de Vignac, valet, procureur du seigneur de Barbezieux, comparaissant.

 

Correspondance administrative d'Alphonse de Poitiers, publiée par Auguste Molinier. Collection des Documents inédits, t. I, p. 716-717.

 

 

(4). « Arnaldus de Monte Morelli

Anno 1302, mense martio, quamvis senescallus Santoniae comiti Engolismensi permisisset, ut castrum et castellaniam Montis Morelli occuparet, judices regis haec bona cuidam Isabelli Fay dominae tradi mandaverunt (Boutaric, Actes, II, n° 3163.)

 

 

 

Qui était Isabelle de Faye ?

 

Origines et famille : Isabelle de Faye appartenait à la maison de Faye, une famille noble poitevine et angoumoisine influente au Moyen Âge.

 

 Elle était fille de Guy de Faye (ou Gauthier de Faye), seigneur de Faye-la-Vigne (près de Loudun en Vienne) et d'autres terres.

 

La famille de Faye était vassale des comtes de Poitou et des ducs d'Aquitaine, et jouait un rôle dans la défense des frontières contre les incursions françaises sous les Plantagenêts.

 

 

Mariage et seigneurie : Isabelle épousa vers 1300 (ou peu avant) Alo (ou Alon) IV de Montmoreau, seigneur de Montmoreau-Saint-Cybard.

 

 Ce mariage unit les deux lignées et renforça le contrôle sur la châtellenie de Montmoreau, un site stratégique sur une motte castrale dominant la vallée de la Tude.

 

Alo IV était l'héritier d'une lignée de seigneurs locaux attestés dès 1075, et le couple hérita ou consolida la seigneurie autour de 1300-1302.

 

 

En 1302 spécifiquement : À cette date, Isabelle était une jeune dame seigneuriale (probablement dans la vingtaine ou trentaine), impliquée dans l'administration de la châtellenie.

 

1302 est une année marquante dans l'histoire européenne (bataille des Éperons d'or en Flandre, où des nobles poitevins étaient parfois mobilisés), mais aucune source ne lie directement Isabelle à ces événements.

 

Elle vivait dans un contexte de tensions franco-anglaises, la région d'Angoumois étant sous influence anglaise (suzeraineté des Plantagenêts).

 

 Le couple résidait au château de Montmoreau, fortifié avec douves et enceintes, et gérait les droits banaux (justice, péages, etc.) sur le territoire environnant.

 

 

Vie ultérieure et héritage : Le couple eut plusieurs enfants, dont Alo V de Montmoreau (héritier principal).

 

Isabelle survécut probablement à son mari (mort vers 1310-1320) et continua à influencer la seigneurie jusqu'à sa mort au début des années 1320.

 

Les sires de Sainte-Aulaye et les barons de Montmoreau, premiers barons d'Angoumois, avec les sires de la Rochefoucaud, de la Rochechandry et de Montberon, se sont éteints au XIVe siècle avec Hélie, seigneur de Saint-Maigrin, Hélie de Bremond, archevêque de Bordeaux, et Alon V, baron de Montmoreau.

 

 La lignée de Montmoreau passa ensuite par les Mareuil en 1376, lorsque la seigneurie fut vendue à Raymond de Mareuil après des troubles liés à la Guerre de Cent Ans.

 

 

Contexte historique

 

La châtellenie de Montmoreau était un fief important de l'Angoumois, avec des obligations féodales envers l'évêque d'Angoulême (les seigneurs devaient porter un pied du trône épiscopal lors des cérémonies).

 

En 1302, sous Philippe IV le Bel, les tensions avec l'Angleterre montaient, et des familles comme les Faye/Montmoreau étaient souvent tiraillées entre loyautés locales et royales.

 

 

 

 

 

Le Sénéchal de Saintonge, Représentant royal dans la région, il avait autorisé temporairement l'occupation par le comte, reflétant les tensions féodales.

 

Isabelle de Faye revendiquait les droits sur Montmoreau.

 

Cette décision judiciaire indique une intervention royale pour trancher un litige.

 

Conflit : Le différend oppose le comte, cherchant à étendre son domaine, à Isabelle, soutenue par la justice royale.

 

 Cela illustre les luttes pour le contrôle des châtellenies entre seigneurs locaux et pouvoir central sous Philippe IV le Bel (roi de France, 1285-1314).

 

 

Source : Référence à Boutaric, Actes du Parlement de Paris, tome II, n° 3163, un recueil d'actes officiels conservés aux Archives nationales, confirmant l'authenticité de l'événement.

 

Implications

La décision royale favorise Isabelle, montrant l'affermissement du contrôle capétien sur les fiefs aquitains, souvent disputés après l'intégration progressive de l'Angoumois au domaine royal (fin XIIIe siècle). »

 

 

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